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 Discussions libres & bavardages superflus

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Icare
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MessageSujet: Re: Discussions libres & bavardages superflus   Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Empty2023-07-02, 12:31


Effectivement, il s'est poursuivit avec une excellente oeuvre pour deux pianos + trois autres oeuvres pour piano de Frédéric Devreese, un compositeur belge qui m'a toujours beaucoup intéressé, que ce soit par sa musique absolue ou appliquée. Gemini pour deux pianos - qui existe aussi dans une version pour grand orchestre - interprété par Daniel Blumenthal & Robert Groslot, n'a pas à rougir derrière la Sonate pour 2 pianos Opus 34b de Johannes Brahms que j'avais écoutée juste avant et que je tiens en haute estime. Mais je crois que Gemini de Devreese m'impressionne plus encore: 26 minutes de pur bonheur qui pourraient rendre les suivantes pour piano seul; Lullaby for Jesse, Black & White, Mascarade, plus anecdotiques. Or, elles ne le sont pas, je n'ai jamais rien entendu d'anecdotique dans le piano de Frédéric Devreese, qu'il s'agisse des Valses ou de ces pièces en particulier.

"Claviers bien ou peu tempérés" s'est poursuivi avec Goldberg Variations BWV 988 de J. S. Bach par Scott Ross, le plaisir de retrouver un clavecin à ma mesure et sans démesure. J'adore comme toujours, et ce fut donc sans surprise puisque le plaisir fut le même, même si le clavecin seul m'émeut moins que le piano. Néanmoins, j'en ai besoin, moins souvent que le piano mais j'en ai besoin. J'aime être traversé par ses sonorités d'un autre temps, être intellectuellement caressé par son raffinement particulier ou être dynamisé par son côté quelque-peu mécanique et à peine froid, tel qu'il m'apparait chez Bach.

La grande surprise est toutefois venue avec l'intégrale des oeuvres pour piano du compositeur argentin Alberto Ginastera qui m'avait pourtant laissé une impression mitigée lors de la première écoute. Avec la seconde, cette impression s'est nettement améliorée pour mon plus grand bonheur. C'est là que la musique prend une tournure magique dans mon esprit. Il s'agit plus ou moins d'un rebondissement émotionnel. Durant la première partie de l'album, ce furent surtout les morceaux lents de caractère romantique ou mélancolique qui me touchèrent le plus et davantage que la dernière fois, alors que dans la seconde partie de l'album, des morceaux plus énergiques et d'une teneur plus "moderne" ont su définitivement accaparer mon attention: par l'excellente Michiko Tsuda, pianiste japonaise...J'en retrouverai une autre, Mitsuko Uchida, issue du pays du soleil levant, sur trois sonates de W. A. Mozart...C'est pour la troisième phase de ce cycle.

L'album du compositeur et pianiste brésilien Henrique Oswald est avec celui de Brahms, cité dans mon précédent commentaire: sonate + Variations, ma dernière acquisition pour piano seul, et comme le "Brahms", je le considère déjà parmi les meilleurs de ma collection. J'adore ce disque, magnifiquement interprété par Sergio Monteiro. Il véhicule en moi de bien belles émotions, des émotions durables qui se confirment à chaque nouvelle écoute. Un beau coup de coeur.

Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Henrique-oswald_rev_0

Cette seconde partie s'est achevée avec un clavecin contemporain, par la Litanie 5 (1982) pour clavecin et bande magnétique (ou plusieurs clavecins) de Karel Goeyvaerts, pour une durée totale qui dépasse les 34 minutes. Au clavecin, Christine Wauters. La pièce démarre sur un thème guilleret plein d'entrain, je l'adore et la bonne idée c'est qu'il revient en guise de conclusion positive. Entre, il y a des passages plus ou moins intenses, plus ou moins dépouillés ou fournis, bref des passages qui me captivent, d'autres moins. Cette cinquième Litanie de Goeyvaerts n'en demeure pas moins mon oeuvre contemporaine pour clavecin de prédilection.

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MessageSujet: Re: Discussions libres & bavardages superflus   Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Empty2023-07-03, 20:49


La troisième phase de mon cycle "Claviers bien ou peu tempérés" commença avec trois sonates pour piano inédites de Wolfgang A. Mozart:
Sonate en Ut majeur KV 309
Sonate en Ré majeur KV 311
Sonate en La mineur KV 310
Par Mitsuko Uchida
Pas un coup de coeur, du moins pas cette fois-ci, même si j'y retrouve toute la finesse du style "Mozart". Un morceau m'a cependant séduit plus que les autres, il s'agit tout simplement de l'Andantino de la Sonate en Ré majeur, avec ce thème de berceuse et son caractère faussement enfantin...j'adore!



Je retrouve ensuite Say plays Say, du piano contemporain comme j'aime avec Fazil Say bien sûr! Un éternel coup de coeur, aussi bien pour les moments les plus tendres que pour les plus cinglants et corrosifs...C'est vivant, créatif, ludique, parfois mélancolique, parfois martial ou parodique.

Toccate Per Cembalo d'Alessandro Scarlatti par l'excellent Rinaldo Alessandrini est sans aucun doute le meilleur album de clavecin que j'ai a ma disposition, en même temps je n'en possède pas beaucoup, tous mentionnés dans ce cycle. D'autre part, il s'agissait là de mon unique album d'Alessandro Scarlatti, ce n'est désormais plus le cas aujourd'hui. La pièce pour clavecin la plus étonnante avoisine les 19'30" et s'intitule Toccata per cembalo d'ottava stesa - Napoli 1723 - re minore. Je la trouve fantastique, lumineuse, intense, dense...

S'en est suivi les oeuvres pour piano de Naji Hakim par Nicolas Chevereau que je n'avais pas réécoutées depuis longtemps. Elles sont d'un genre joyeux, m'évoquent un peu, dans un certain esprit (presque rétro) du moins, certaines pièces légères d'Erik Satie, mais dans un registre plus élaboré et virtuose. Je n'étais cependant pas dans l'humeur la plus adéquate pour les apprécier à leur juste valeur, même si c'est nécessaire d'écouter des choses plus joyeuses et positives de temps en temps, surtout pour une sensibilité comme la mienne souvent portée sur le mélancolique et le dramatique.

Mon cycle s'est achevé avec J. S. Bach et Glenn Gould en trois opus:
Partita n°4 en Ré majeur - BWV 828
Concerto en Fa majeur - BWV 971
Toccata en Mi mineur - BWV 914
La Toccata, voilà une fin exquise que j'ai offerte à mon cycle!
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MessageSujet: Re: Discussions libres & bavardages superflus   Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Empty2023-10-19, 13:29


Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Franz-liszt.jpg?ixlib=vue-2.9 (1811-1886)

Il y avait longtemps que je ne m'étais pas prêté à une série d'écoutes croisées entre deux compositeurs desquels je possède suffisamment d'albums pour la réaliser. Il n'y a pas très longtemps, je n'avais quasiment rien de Franz Liszt, quelques oeuvres réparties sur deux/trois disques, pas davantage. C'est une intégrale de ses poèmes symphoniques en cinq volets, par le "Budapest Symphony Orchestra" sous une direction d'Arpad Joo qui a changé la donne. L'envie de les réécouter s'est faite sentir, et c'est toujours bon signe car cette envie démontre une certaine affection durable pour ces oeuvres. Au départ, je pensais réécouter les cinq volets et c'est tout. Puis l'idée d'écoutes croisées avec un autre compositeur m'est venue. Ce qui pourra paraître incongru est que l'autre compositeur que j'ai choisi n'est pas du tout un contemporain de Franz Liszt ni quelqu'un qui s'est placé en lointain "héritier" de son oeuvre et de son style. Aucun point commun évident ne les relie. Mon choix fut en quelque sorte arbitraire. Il s'agit d'Howard Shore. J'ai choisi ses musiques de films les plus épiques, seulement celles employant les choeurs et l'orchestre: Dogma, Looking for Richard, la trilogie Le Seigneur des Anneaux, The Hobbit - An Unexpected Journey (deux cd) et Of the Soul Ultimate Nation. Je me régale avec les oeuvres de ces deux compositeurs et je suis même surpris d'apprécier à ce point les poèmes symphoniques de Franz Liszt alors que ces oeuvres n'évoluent pas dans "mon style symphonique" de prédilection. Je pourrais presque dire la même dire la même chose des oeuvres de Howard Shore que j'ai choisies, à l'exception de Looking for Richard, car j'ai toujours privilégié chez lui ses tentatives expérimentales avec le cinéma de David Cronenberg... Et pourtant, mon goût musical ne cesse de s'élargir et les belles émotions sont là, vivantes, mobiles, elles voyagent en moi et parfois s'évade de mon être sous l'apparence de larmes pures et claires...

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MessageSujet: Re: Discussions libres & bavardages superflus   Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Empty2023-10-19, 14:05

Icare a écrit:
Il y avait longtemps que je ne m'étais pas prêté à une série d'écoutes croisées entre deux compositeurs

Question qui va te sembler bête, mais qui m'intrigue: Pourquoi une écoute croisée? Ca apporte quoi? Y a t-il une "logique" ou quelque chose qui fait que cela te fait plus apprécier la musique de l'un ou l'autre? C'est une sorte de comparatif? Ou au contraire pour changer d'ambiance? d'époque? J'avoue ne pas comprendre l'intérêt et/ou le but des écoutes croisées* Embarassed

* Perso, je suis plutôt "linéaire" et j'écoute beaucoup "au hasard" de ce que je trouve sur le net et ailleurs, pour assouvir ma curiosité musicale.
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MessageSujet: Re: Discussions libres & bavardages superflus   Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Empty2023-10-19, 18:26

L'astuce de ce fil c'est que l'on peut aborder n'importe quel thème sur la musique (de préférence classique) sans devenir hors-sujet. C'est d'ailleurs pour cette raison que je l'ai créé. Hehe

Pour répondre à ta question, il y aurait plusieurs réponses possibles à apporter. Dans ce cas de figure, j'avais à la fois très envie de réécouter les poèmes symphoniques de Franz Liszt et certaines oeuvres plus épiques de Howard Shore, pour choeurs et orchestre et composées pour le cinéma. Je n'arrivais pas à me décider par quoi commencer: les poèmes symphoniques de Liszt ou les B.O. de Shore? J'ai fini par opter pour une écoute croisée entre ces deux compositeurs, et comme il s'agit dans les deux cas d'oeuvres plutôt tonales, mélodiques, avec lyrisme, composées pour de grandes formations, jongler d'un style à l'autre passa tout seul. En général, mes écoutes croisées ont une raison moins superficielle. J'avais, par exemple, réalisé une série d'écoutes croisées entre deux compositeurs allemands, Paul Hindemith et Enjott Schneider parce que je m'étais plu à imaginer que le premier fut une des influences majeures du second dans son processus de création, outre le fait que ce sont deux styles musicaux que j'aime beaucoup. Je prévois une série d'écoutes croisées avec des oeuvres de Goffredo Petrassi et celles de son plus célèbre élève et héritier qu'est Ennio Morricone. Je l'avais fait avec Bach et Vivaldi par pure nostalgie: deux compositeurs que j'avais découverts dans ma jeunesse, un que j'ai aussitôt approfondi et un second que j'avais davantage négligé, pas nécessairement pour de bonnes raisons. Bref, je m'amuse tout simplement et l'objectif premier de mes cycles à thèmes ou avec une autre condition plus rudimentaire, est de rendre ma cédéthèque vivante. Ces cycles m'incitent à rechercher en elle des titres qui correspondent à la condition ou au thème choisi, ainsi, ça me permet souvent de sortir de la "poussière" des disques que je n'ai pas réécoutés depuis longtemps et auxquels je n'aurais pas forcément pensés au gré d'une démarche plus "linéaire". D'autre-part, si j'aime encore découvrir des oeuvres et des compositeurs que je ne connais pas, c'est sans aucune boulimie, la redécouverte et l'approfondissement des oeuvres et des compositeurs que j'aime - et ils sont nombreux - sont devenus mes deux démarches les plus importantes. Mes cycles, tous répertoriés dans un classeur depuis des années, me rendent cette démarche ludique et efficace. Wink
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MessageSujet: Re: Discussions libres & bavardages superflus   Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Empty2023-10-19, 18:47

Ok, merci pour ta réponse. Je comprends mieux maintenant.  Mains

D'ailleurs, c'est amusant car, autant en écoute, ça ne m'a pas sauté aux yeux cette "logique", autant, maintenant que tu l'expliques, surtout ce point:

Citation :
J'avais, par exemple, réalisé une série d'écoutes croisées entre deux compositeurs allemands, Paul Hindemith et Enjott Schneider parce que je m'étais plu à imaginer que le premier fut une des influences majeures du second dans son processus de création

cela me semble plus évident, car j'ai eu la même démarche lors de l'apprentissage du piano. C'est à dire avec cette même idée, qu'un compositeur a pu en influencer un autre et donc de voir les similitudes (et différences) entre eux dans leur écriture, le jeu, etc... Il y a comme une suite logique d'héritage musical qui apparait (parfois) quand on joue des compositeurs chronologiquement et/ou de la même période.

Du coup, je comprends mieux ta démarche, sauf que pour toi elle est musicale, quand pour moi, elle était plus "pratique/technique", liée à la pratique et l'étude du piano. Wink
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MessageSujet: Re: Discussions libres & bavardages superflus   Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Empty2024-02-26, 08:59

Quelques écoutes en vrac:

Nicolas Sackman: Hawthorn - Aubépine interprétée par le BBC Symphony Orchestra sous la direction d'Andrew Davis est une oeuvre symphonique de caractère tumultueux, même si on pourrait lors d'une première approche la comparer à beaucoup d'autres compositions contemporaines pour effectif similaire. Les écoutes suivantes façonneront en moi une appréciation plus juste sur la singularité de cette composition. J'avais cependant l'impression de suivre une intrigue musicale pleine de rebondissements: un premier mouvement impétueux, pour ne pas dire tempétueux, au point que je me suis interrogé, dans la concentration de l'écoute, comme un oiseau essoufflé par ce vent qui le chahute, si, transcendée par tant de tension, de tonitruance, de véhémence, la musique allait se calmer un peu, durablement même, devenir la légèreté d'une feuille arrachée à sa branche par une bourrasque intrépide, venue se poser en douceur sur un sol humide. Ce moment tant espéré arriva en début du second mouvement: Un violon solo délicat, presque providentiel, fut cette feuille égarée et volatile. Pendant cette parenthèse de douceur, mon esprit put enfin errer, vagabonder avec cette feuille, aux côtés de ce violon gracile, se poser au sein d'une musique qui reprend son souffle, au sein d'une matière orchestrale qui dépaissit temporairement, devient transparente. Le calme avant la reprise des turbulences. Le dernier mot ou plutôt les dernières notes, seront l'ultime accalmie aux accords subtils pour accompagner mes rêves de douceur. Pas un coup de coeur, mais une oeuvre contemporaine qui a fait son chemin en moi.

John Field: Une nouvelle entrée dans la musique de John Field par le biais des Concertos pour piano et orchestre n°2 & 4 par Benjamin Frith et le "Northern Sinfonia" sous la direction de David Haslam. Chacun de ces deux concertos commence par un "Allegro moderato" et j'ai été assez captivé - peut-être un peu moins que la première fois - par le jeu et le développement pianistiques de ces deux premiers mouvements qui sont également les plus conséquents en durée, 19 minutes et des poussières pour le N°2 et presque 18 pour le N°4. Ce qui me saisit immédiatement, c'est le piano qui prend rapidement un caractère fortement ludique, surtout dans le premier mouvement du deuxième concerto. J'y ressens une belle musicalité, un dynamisme qui parvient à me contaminer. Outre les deux "Allegro moderato", les mouvements centraux ("poco adagio") ont leur charme propre, sont aussi nettement plus courts que les mouvements extrêmes, presque brefs...trop brefs à mon goût étant donné que ce sont généralement les mouvements lents qui ont le plus de chance de m'émouvoir.

Shuteen Erdenebaatar: Rising Sun, album qui réunit autour de la pianiste Shuteen Erdenebaatar le contrebassiste Nils Kugelmann, le batteur Valentin Renner et Anton Mangold qui y joue de l'alto et soprano saxophones ainsi que de la flûte sur une plage en particulier, contient  tous les éléments qui peuvent me rendre un disque de jazz attrayant. Il y a plusieurs éléments qui m'ont rendu l'écoute plaisante: une formation instrumentale certes réduite mais qui propose des couleurs différentes, comme cette flûte qui orne "An answer from the distant hill", une toile sonore plus aérée, moins compacte, où les différents musiciens peuvent s'y démarquer, le piano solo dans "Ups and downs", la contrebasse qui offre un beau solo dans "Saudade", les errements des saxophones, des cadences qui varient selon les titres, des morceaux lents s'opposant ainsi aux plus rapides, un jazz parfois bavard qui swingue - et c'est normal! - mais qui sait aussi prendre son temps, devenir tour à tour tendre et même mélancolique, une mélancolie principalement transmise par le piano de Shuteen Erdenebaatar. Une parenthèse jazz afin de varier les plaisirs et une occasion d'approfondir l'écoute de cet album qui répond à un achat encore récent.

David Sawer: Byrnan Wood par le "BBC Symphony Orchestra" sous la direction d'Andrew Davis m'a toujours laissé, et cela depuis la première écoute, une très forte impression. Ce fut mon coup de coeur d'hier, mais en réalité il s'agit d'une oeuvre orchestrale contemporaine bien encrée dans l'esprit atonal de son époque qui me caresse dans le sens du poil: un coup de coeur qui se renouvelle à chaque nouvelle écoute: du mystère, des progressions harmoniques et des rebondissements qui m'interpellent constamment, des cadences, constructions rythmiques obsessionnelles, usage ludique des percussions, contrastes saisissants entre puissance et douceur, un déchaînement collectif des instruments de l'orchestre, la solitude d'un hautbois ou d'une clarinette...Tous les ingrédients y sont pour me rendre heureux sur une durée d'environ vingt minutes.
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MessageSujet: Re: Discussions libres & bavardages superflus   Discussions libres & bavardages superflus - Page 7 Empty2024-03-03, 18:10

Des musiques pour les continents:

Perter Sculthorpe: The Fifth Continent en cinq extraits: Prologue, Outback, Small Town, Pacific, Epilogue 30'20" - 1963 - pour narrateur (le compositeur lui-même) et orchestre, sur un texte en Anglais de D. H. Lawrence. Par le "Tasmanian Symphony orchestra" sous une direction de David Porcelijn. Quelques solistes:
__Barbara Jane Gilby: violon
__David Pereira: violoncelle
__Vanessa Souter: harpe
__Bruce Lamont: trompette
__Joseph Ortuso: hautbois
__Mark Atkins: didjeridoo
Je ne me souvenais plus du tout à quoi ressemblait cette oeuvre, la place de la narration, le rôle de la musique...J'ai beaucoup d'oeuvres de Peter Sculthorpe et ai-je pensé que si j'en avais gardé aucun souvenir, c'est que tout simplement elle n'était pas marquante. C'était prendre un raccourci un peu facile même si ça aurait pu être le cas car chez chaque compositeur, même moins prolixe que l'Australien, il y a des opus qui ne nous marquent moins que d'autres, souvent pour de bonnes raisons, parfois non... Sur le Prologue, j'ai bien failli croire que la narration dominerait l'oeuvre toute entière et que la musique serait réduite au rôle de support à un texte en langue étrangère que je ne maîtrise pas. Je comprenais soudainement pourquoi The Fifth Continent ne s'était pas imprimé dans ma mémoire. Mais très vite je me suis rendu compte que je me trompais: plus la narration s'esquivait, plus la musique prenait de l'ampleur et montait en intensité, et plus elle montait en intensité, plus elle gagnait en intérêt, avec des moments très émouvants pour moi, mettant en scène les solistes, tantôt le hautbois, tantôt la trompette, tantôt le violoncelle, tantôt le violon, le didjeridoo se montrant particulièrement rare et soft, même si c'est lui qui achève l'oeuvre sur quelques discrets effets, tantôt l'orchestre tout entier, parfois en mode viril, parfois plus lyrique.

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Ronald Stevenson: Piano Concerto n°2, "The Continents" - 35'03" - 1972 - par Murray McLachian et le "Chetham's Symphony Orchestra" sous la direction de Julian Clayton. L'oeuvre s'écoute en un seul mouvement bien que celui-ci se compose de plusieurs épisodes:
Prologue/Evocation of African Drumming/Australasia/Asia/Europe/America - Latin America/Reminiscences/Piano solo/Epilogue. Je me souviens que sur le topic dédié au compositeur mi-anglais, mi-écossais Ronald Stevenson, j'avais émis des enthousiasmes à densités variables, ce qui peut s'expliquer par des humeurs différentes à chaque fois ou par un engouement qui était trop fort lors de la découverte et ne pouvait que redescendre de quelques crans. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas trop rechercher une homogénéité dans ce second concerto, homogénéité que l'on peut toutefois apprécier dans le premier avec lequel il est couplé. Ce second concerto est quelque-peu hétéroclite par la force des choses, une particularité qui ne me dérange absolument pas et que je retrouve souvent dans la musique de film. Les épisodes les plus longs sont "Asia" (7'03"), "Europe" (9'40") et "America - Latin America" (10'09"). C'est un véritable voyage musical d'un continent à l'autre, un voyage subjectif avec des éléments sonores et rythmiques concrets qui évoquent tantôt l'Afrique, l'Asie, l'Europe, l'Amérique latine, la musique afro-américaine... J'adore le climat et un son de cordes original dans "Australasia", sans didjeridoo ni imitation de celui-ci, le compositeur esquivant tout cliché de ce type, j'aime la nervosité concise de "Evocation of African Drumming", très court (1'05"). Les trois épisodes les plus longs sont les plus riches et représentent la partie la plus intense et captivante du concerto.
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