Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

A la question de "pourquoi Mozart n'a-t-il pas composé de concerto pour violoncelle ?" sur le topic Haydn, j'avais répondu ceci en avril 2016:

C'est Leopold qui tenait le catalogue des oeuvres de son fils, du moins jusqu'à ce que Wolfgang le fasse lui-même, et il a noté quelquefois le thème initial. C'est ainsi que l'on sait que Mozart a bien composé un concerto pour violoncelle, numéroté non pas par Koechel mais par Einstein dans le K3, d'où la lettre qui suit le numéro (206a) dans le supplément. Leopold avait noté la tonalité (fa majeur) et la date de composition (1775).

La plupart des quelque 60 oeuvres perdues datent de la jeunesse de Wolfgang. Il y aurait ce concerto pour trompette mentionné par Benoît (K 47c de 1768), un concerto pour basson en fa majeur (K 196d de 1775), des symphonies de 1765 (K 16a, 16b, 19a, 19b), un Stabat Mater (K 33c de 1766) et même des soli de violoncelle (K 33b) - ces soli, comme on disait à l'époque étaient des sonates pour 1 instrument et basse -. Il y aurait donc bien des oeuvres pour violoncelle chez Mozart... Il existe 31 mesures d'un Andantino en si bémol majeur pour piano et violoncelle (K 374g) qui aurait été composé vers 1782-83 demeuré inachevé :

https://www.youtube.com/watch?v=5xe80k1YB4Y


et ici une version achevée par Hermann Baumann : https://www.youtube.com/watch?v=-IgqrnHrYuU  Baumann a d'ailleurs transcrit ce morceau pour cor et piano, comme quoi cor et violoncelle font vraiment bon ménage...

Merci pour tout ce rappel Joachim, auquel nous avions consacré un fil sur le forum Mozart de Ron...

Joachim a écrit:

et ici une version achevée par Hermann Baumann : https://www.youtube.com/watch?v=-IgqrnHrYuU Baumann a d'ailleurs transcrit ce morceau pour cor et piano, comme quoi cor et violoncelle font vraiment bon ménage...

Merci, c'est vraiment beau.............

Emmanuelle m'a dit que certaines partitions ont été découvertes "assez récemment" (= avant le Covid..).., mais que le temps que les musicologues etc...etc... :roll

On a de quoi faire.... Je suppose qu'ils ont fait un copié-collé de leur coffret de "l'intégrale" (pas complètement intégrale d'ailleurs).

Traduction du commentaire

La plupart des concertos pour vents de Mozart peuvent être décrits comme des pièces occasionnelles, composées sur commande d'interprètes professionnels et amateurs, souvent dans le but exprès de fournir un revenu à leur compositeur et de satisfaire un trait, un goût ou un talent particulier du destinataire. À cet égard, ils sont très différents des concertos pour piano et violon.
La principale exception est le dernier Concerto pour clarinette (K622) écrit pour le franc-maçon et ami de Mozart, Anton Stadler. Stadler devait avoir une grande influence sur l'écriture de Mozart pour la clarinette, y compris les solos notables pour l'instrument dans le dernier opéra italien La Clemenza di Tito. Ce concerto, avec son compagnon Quintette pour clarinette (K581), est l'un des chefs-d'œuvre incontestés de Mozart.

Cela étant dit, les premiers Concertos ont tous quelque chose d'individuel à dire pour eux-mêmes et atteignent parfois des sommets d'inspiration considérables. À peine l'instrument le plus évident pour un concerto solo, le premier concerto à vent de Mozart est néanmoins écrit pour le basson. Le géant ronchonnant et grognant peut cependant être un instrument affectueux et plein d'esprit et c'est évidemment ainsi que Mozart le voit. Il est également significatif que malgré son choix peu conventionnel de soliste, le Concerto a quelque chose qui montre que la pièce est entièrement conçue uniquement pour le basson avec ses propres caractéristiques bien définies. C'est le seul Concerto pour cet instrument de Mozart et il a été composé à Salzbourg en 1774 pour l'ami du compositeur et joueur amateur de basson et de piano, Thaddaeus von Duernitz. Mozart écrivit plus tard une sonate pour basson pour son ami ainsi que plusieurs pièces pour piano dont trois de ses concertos. Le travail est dans les trois mouvements conventionnels pour un Concerto de l'époque (Rapide - Lent - Rapide) et généralement léger et ludique dans l'Allegro d'ouverture et le Rondo final à la française, avec beaucoup de sauts et de courses pour le soliste et douces tonalités chantantes évidentes dans l'andante central.


Détail :

Clarinet Concerto in A Major, K. 622 (Oskar Michallik (clarinet), Staatskapelle Dresden & Siegfried Kurz):
0:00:00 I. Allegro
0:13:03 II. Adagio
0:20:24 III. Rondo. Allegro

Concerto in C Major for Flute and Harp, K. 299 (Marc Grauwels (flute), Giselle Herbert (harp), Les Violons du Roy & Bernard Labadie):
0:30:20 I. Allegro
0:39:56 II. Andantino
0:48:06 III. Rondeau. Allegro

Johannes Walter (flute), Staatskapelle Dresden & Herbert Blomstedt:
Flute Concerto No. 1 in G Major, K. 313:
0:57:40 I. Allegro maestoso
1:06:35 II. Adagio non troppo
1:15:31 III. Rondo. Tempo di menuetto

Flute Concerto No. 2 in D Major, K. 314:
1:23:19 I. Allegro aperto
1:31:35 II. Andante ma non troppo
1:38:38 III. Allegro

1:44:07 Andante for Flute and Orchestra in C Major, K. 315

Staatkapelle Dresden:
Oboe Concerto in C Major, K. 314 (Kurt Manh (oboe) & Herbert Blomstedt):
1:50:34 I. Allegro aperto
1:58:42 II. Andante non troppo
2:05:58 III. Rondo. Allegretto

Bassoon Concerto in B-Flat Major, K. 191 (Gunter Klier (bassoon) & Siegfried Kurz):
2:11:58 I. Allegro
2:19:54 II. Andante ma adagio
2:27:21 III. Rondo. Tempo di menuetto

Sinfonia Concertante in E-Flat Major, K. 297b (Alfred Tolkdorf (oboe), Karl Schütte (clarinet), Günter Shaffrath (horn), Heinz Wappler (bassoon) & Otman Suitner):
2:31:48 I. Allegro
2:45:36 II. Adagio
2:53:17 III. Andantino con

Herman Jeurissen (horn), Netherlands Chamber Orchestra & Roy Goodman:
Horn Concerto No. 2 in E-Flat Major, K. 417:
3:03:03 I. Allegro
3:09:32 II. Andante
3:12:52 III. Rondo. Allegro

Horn Concerto No. 3 in E-Flat Major, K. 447:
3:16:25 I. Allegro
3:23:05 II. Romance. Larghetto
3:27:02 III. Allegro

3:30:52 Concerto Movement in E Major, K. 494a. Allegro

Horn Concerto No. 1 in D Major, K. 412:
3:39:55 I. Allegro
3:44:43 II. Rondo. Allegro

Horn Concerto in E-Flat Major, K. 370b:
3:48:48 I. Allegro
3:56:09 II. Rondeau. Allegro

Horn Concerto No. 4 in E-Flat Major, K. 495:
4:02:09 I. Allegro
4:09:50 II. Andante
4:14:16 III. Allegro

4:18:21 Horn Concerto No. 1 in D Major, K. 412: II. Rondo. Allegro


A priori, c'est une "vraie" intégrale avec les mouvements de concertos pour cor qui n'étaient pas dans le K1 et même les deux versions du rondo du concerto K 412/514. Seul petit bémol, il manque tout de même le mouvement de concerto pour hautbois K 293 (un allegro en fa majeur inachevé).

Joachim a écrit:

Seul petit bémol, il manque tout de même le mouvement de concerto pour hautbois K 293 (un allegro en fa majeur inachevé).

Complètement inconnu, on le trouve néanmoins sur youtube, en version complétée par Charles David Lehrer..


https://www.youtube.com/watch?v=DCnJ8sWX41E

Composed in Vienna in 1783. Unfinished.

Performers: Ingo Goritzki, oboe; Polish Chamber Philharmonic Orchestra.

Commentaire

Ce magnifique Allegro d'ouverture pour un concerto pour hautbois en fa a été écrit (selon l'analyse par Alan Tyson des filigranes des papiers) sur Mannheim Paper Type II de décembre 1777/janvier 1778 et a probablement été écrit pour le hautboïste solo de l'Orchestre de Mannheim Friedrich Ramm (1744-1811); malheureusement Mozart n'a pu esquisser en entier (outre l'ouverture du hautbois solo, 2 clarinettes, 2 fagotti, 2 corni & cordes) que l'exposition d'ouverture et la partie soliste jusqu'à la mesure 22 ; à quel point le croquis s'interrompt ; l'achèvement de cet enregistrement a été habilement réalisé par l'éditeur musicologue Charles David Lehrner en 1985 - peut-être qu'un jour plus de feuilles de croquis pour ce merveilleux concerto en devenir feront surface - jusque-là, nous sommes reconnaissants d'avoir le "fragment" existant et aussi des musicologues intelligents dans la nature qui peuvent compléter ce que Mozart a écrit de manière soignée ... et nous pouvons nous attendre à de nombreuses autres réalisations de ce type des plus de 260 fragments musicaux laissés incomplets par Mozart, y compris son magnifique Requiem en ré mineur torse K 626 (Codex 17.561a)

Mozart et "les incartades"... cf. anecdote sur Bach de ce soir (merci Joachim). :

"Mozart part donc à Munich en novembre (1780), mais Colloredo ne l’a autorisé qu’à six semaines d’absence. Ce délai, qui aurait été insuffisant pour permettre à Mozart d’être présent à la première représentation d’Idoménée -qu'il venait de composer NB-, va être prolongé en raison d’un événement imprévu. En effet, à la suite du décès de l’impératrice Marie-Thérèse qui régnait avec son fils Joseph II, Colloredo se rend pour quelques mois à Vienne. Grâce à cette absence, Mozart a le temps d’assister à la première d’Idoménée en janvier 1781. Mais rapidement, Colloredo, resté à Vienne, ordonne à Mozart de le rejoindre. Ce dernier fera tarder les choses tant qu’il pourra et ne quittera finalement Munich pour Vienne qu’au mois de mars".
Et ensuite, on connaît, bonjour l'ambiance.
Mozart était maltraité et sous-payé et ne tardera pas à dire "bye-bye"...

Demain 2 novembre, jour des défunts, je pensais placer la Grabmusik (musique funèbre) K 42, datée de 1767 (Mozart avait 11 ans), mais en fait cette musique funèbre, ou cantate, ou oratorio, est une sorte de commentaire sur la Passion du Christ, dont l'auteur des paroles est Schachtner, trompette à la cour, qui plus tard écrira le livre de Zaïde... Elle a été interprétée le vendredi saint.

Il s'agit d'un dialogue entre l'Ame (basse) et l'Ange (soprano) devant le tombeau. Se suivent alternativement récitatifs, airs, duo et chœur final.



https://www.youtube.com/watch?v=q-g9LDUL5C8

(sa durée est de 27'38 et non pas 48'25 ! )

Voici le texte

1 Rezitativ (Die Seele): Wo bin ich? Bittrer Schmerz! Ach! Jener Sitz der Liebe, mein Ruh, mein Trost, das Ziel all meiner Triebe, und meines Jesu göttlichs Herz das reget sich nicht mehr und ist von Blut und Leben leer. Hier trieft die Wund noch von Blut, verdammte Wut! Was für ein herbes Eisen könnt dieses Süßeste und allerliebste Herz zerreißen?

2 Aria (Die Seele): Felsen, spaltet euren Rachen, trauert durch ein kläglich´s Krachen, Sterne, Mond und Sonne flieht, traur ´Natur, ich traure mit. Brüllt ihr Donner! Blitz und Flammen, schlaget über dem zusammen, der die verruchte Tat dieses Herz verwundet hat.

3 Rezitativ (Der Engel): Geliebte Seel, was redest Du? Bedaure das verwundte Herz, ich lobe deinen Schmerz, und willst du zürnen? Zürne zu! Doch über wen? Ach, ehrlich über dich, willst du den Mörder finden, so denk án deine Sünden, die führten diesen Stich und leiten den Speer. Jetzt zürne wie du willst, jetzt traure, aber traure mehr.

4 Aria (Der Engel): Betracht dies Herz und frage mich, wer hat die Kron gebunden, von wem sind diese Wunden? Sie ist von mir und doch für mich. Sieh, wie es Blut und Wasser weint, hör! Was die Zähren sagen, die letzten Tropfen fragen. Ob es mit dir nicht redlich meint, ergib dich, hartes Herz, zerfließ in Reu und Schmerz.

5 Rezitativ (Die Seele): O Himmel! was ein traurig Licht, so jetzt zu meiner Qual aus diesen Worten bricht! So bin ich denn die grausame gewesen, so dieses Herz verwundet hat? Dies Blut ist meine Tat? O Schmerz, zerbrich mir das beklemmte Herz.

6 Duetto: Jesu, was hab´ ich getan? Durch mich hast Du diese Wunden durch mich Tod und Kreuz gefunden, auch den letzten Tropfen Blut such im Herzen meine Wut, ach was habe ich getan?

Schau dieses Herz nur reuvoll an, aber auch durch diese Wunden hast Du Heil und Gnad gefunden, auch den letzten Tropfen Blut, gibt die Liebe dir zugut.

Dies soll mein Vorsatz sein, liebstes Herz, dich will ich lieben, nimmer will ich dich betrüben, ach, verzeih es, göttlich´s Herz.

7 Rezitativ (Der Engel): O lobenswerter Sinn! O tausendmal beglücktes Wählen! O weisliches Entschließen!

8 Coro: Jesu, wahrer Gottes Sohn, dem ein ungeheurer Richter heut´den Stab des Lebens bricht. Richte uns nach Schärfe nicht! Wenn zu deinem Wolkenthron rufet der Posaunenschall und das Heer der Himmelslichter sich bereiten zu dem Fall.


et traduction


1 récitatif (L'Âme) : Où suis-je ? Amère douleur ! Oh! Ce siège d'amour, mon repos, ma consolation, le but de toutes mes pulsions, et le divin cœur de mon Jésus, qui ne bouge plus et qui est vide de sang et de vie. Ici, la blessure est encore ruisselante de sang, sanglante rage ! Quel fer dur peut déchirer ce cœur le plus doux et le plus cher ?

2 Aria (L'âme) : Roche, fends-toi la gorge, pleure avec un fracas pitoyable, étoiles, lune et soleil fuient, pleure la nature, je pleure avec toi. rugit son tonnerre ! La foudre et les flammes frappent celui qui a blessé ce cœur par la mauvaise action.

3 récitatif (L'Ange) : Âme bien-aimée, de quoi parles-tu ? Ayez pitié du cœur blessé, je loue votre douleur, et vous fâcherez-vous ? mettez-vous en colère ! Mais à propos de qui ? Oh, soyez honnête avec vous-même, si vous voulez trouver le meurtrier, pensez à vos péchés, ils ont mené ce coup de couteau et guidé la lance. Maintenant sois en colère comme tu veux, maintenant pleure, mais pleure plus.

4 Aria (L'Ange): Considérez ce cœur et demandez-vous qui a lié la couronne, à qui sont ces blessures? C'est de moi et pourtant pour moi. Voyez comme il pleure du sang et de l'eau, écoutez ! Ce que disent les larmes, demande la dernière goutte. Si cela ne signifie pas honnêtement avec vous, abandonnez-vous, cœur dur, dissolvez-vous dans les remords et la douleur.

5 Récitatif (L'âme) : Ô Ciel ! quelle triste lumière éclate maintenant de ces mots, à mon tourment ! Alors étais-je le cruel qui a blessé ce cœur ? Ce sang est mon acte ? Ô douleur, brise mon cœur oppressé.

6 Duetto : Jésus, qu'ai-je fait ? A travers moi tu as trouvé ces blessures à travers moi la mort et la croix, même la dernière goutte de sang cherche ma colère dans mon cœur, oh qu'ai-je fait ?

Regardez simplement ce cœur avec remords, mais vous avez également trouvé le salut et la grâce à travers ces blessures, même la dernière goutte de sang, que l'amour vous donne en cadeau.

Telle devrait être ma résolution, cœur très cher, je veux t'aimer, je ne veux jamais t'attrister, ah, pardonne-le, cœur divin.

7 Récitatif (L'Ange) : O sens louable ! Ô mille choix heureux ! Ô sage résolution !

8 Coro : Jésus, vrai Fils de Dieu, dont la verge de la vie est brisée aujourd'hui par un formidable juge. Ne nous jugez pas sur la netteté ! Lorsque la trompette appelle ton trône de nuage et que l'armée des lumières célestes se préparent à la chute.

Merci Joachim.
Ce n'est pas super gai, j'écouterai cela plus tard en semaine. L'ambiance de la Toussaint et du 2 novembre m'est assez difficile, j'avoue...   Je fuis un peu.

cf. le splendide "Exultate Jubilo" que Jean m'a envoyé hier sur le fil "topic anniversaire" :

Exsultate, jubilate (Exultez, réjouissez-vous), K. 165, est un motet pour soprano et orchestre, composé par Mozart en janvier 1773.
Mozart a alors 17 ans et vient d'entrer au service du prince-archevêque Colloredo à Salzbourg. Lors de son troisième voyage en Italie, il écrit cette pièce pour le castrat Venanzio Rauzzini qu'il avait admiré précédemment et à qui il avait confié un rôle dans son opéra Lucio Silla, juste achevé. Le chanteur crée l'Exsultate à Milan le 17 janvier 1773, à l'église des Théatins. La partition est remaniée secondairement par le compositeur et la nouvelle version (beaucoup moins jouée de nos jours), donnée le 30 mai 1779. De nos jours, le motet est habituellement chanté par une soprano.

Pour ceux qui ne connaissent pas voici LA version qui m'a ébloui  peu après mes 20 ans...nostalgie...mais la voix de Térésa Stich-Randall  m'est toujours aussi une lumière rare!
en plus elle a des graves aussi somptueux que les aigus!


https://www.youtube.com/watch?v=Y_IRSHvGDkQ

Teresa Stich-Randall, c'est avec elle que j'ai vraiment découvert les opéras de Mozart.

La voici dans l'air de concert Ah ! se in ciel K 538. Je n'ai jamais trouvé une meilleure version de cet air. (soyez indulgents, l'enregistrement est de 1957)



https://www.youtube.com/watch?v=bBhV2oKiejs

Jean a écrit:

Pour ceux qui ne connaissent pas voici LA version qui m'ébloui peu après mes 20 ans...nostalgie...mais la voix de Térésa Stich-Randall m'est toujours aussi une lumière rare!
en plus elle a des graves aussi somptueux que les aigus! Wink

Ah la la, merveilleux........  Quelle voix de pur diamant, très très rare...........

J'écouterai ta vidéo un peu plus tard , cher Joachim, ..

les sonates violon piano:
pour moi elles font parties de ses oeuvres dont je ne peux me passer !... (La liste de celles dont je me passe sera plus brève: les nombreux "divertimenti" ...et les symphonies pour une autre raison (trop écoutées et de plus en plus un intérêt un peu émoussé pour le genre symphonie classique )

une nouvelle version avec Renaud Capuçon et Kit Armstrong: j'en ai lu un tel commentaire élogieux, sur le site belge "Crescendo" , tant pour l'interprétation que la prise de son que j'ai craqué pour ce coffret de 4cd , souhaitant entendre autre chose que mon intégrale Radu Lupu et Szymon Goldberg (de 1975!).
Coté interprétation, les différences ne me permettent pas d'en préférer l'une à l'autre: toutes deux superbes...Mais la beauté du son des instruments, et de la prise de son en générale donne une plus value évidente à la version qui vient de paraitre: un vrai régal!!


https://www.youtube.com/watch?v=qeWUvNFqVtQ
un autre extrait:
https://www.youtube.com/watch?v=1GZafr-4gic

Effectivement c'est une belle version

Merci Jean ! Je les écoute souvent, ces sonates , mais évidemment je n'achète pas tout...
(ce mois-ci je vais craquer pour ce que j'ai dit sur le fil "CD du mois", et bon, c'est assez cher quand même ..).
Moi je préfère la musique de chambre de Wolfgang à ses symphonies (malgré leur génie de composition), tout simplement parce que j'adore ce style musical plus intimiste !

J'aime beaucoup aussi les sonates pour violon et piano de Mozart (j'en ai plusieurs versions). Je les place juste après les sonates de Beethoven...


Voici un trio vocal : Die Nacht ist finster, sur le genre de sérénade interrompue. C'est le K 441b du catalogue Köchel.



https://www.youtube.com/watch?v=9RW67liEVcY

(j'ai encore un 33 tours avec Erika Köth, Peter Schreier, Hermann Prey et Walter Berry "Trios et canons vocaux", qui reprend ce Die Nacht ist Finster (sombre est la nuit) avec 3 autres sérénades interrompues, et autres, de notre ami.)

On y trouve encore celui-ci : Freudin ! Ich komm mit der Zither (Amie, me voici avec ma mandoline)



https://www.youtube.com/watch?v=mvku83rJpxg

Au verso du disque, le commentaire de ce trio : Accompagnés d'une mandoline et de cordes, les deux chanteurs de sérénade sont interrompus par un ivrogne de l'auberge d'à côté, après avoir bu tout son argent, et cet argent c'est maintenant le diable qui l'a ! Pour finir, l'ivrogne entonne la célèbre rengaine "O du lieber Augustin, alles ist hin".

Je me souviens qu'on en avait parlé chez Ron, et que j'avais même recopié tous les textes du verso du disque.

Oui, je m'en souviens !
Je te répondrai un peu plus tard, j'adore ces Sérénades.

Joachim a écrit:

Au verso du disque, le commentaire de ce trio : Accompagnés d'une mandoline et de cordes, les deux chanteurs de sérénade sont interrompus par un ivrogne de l'auberge d'à côté, après avoir bu tout son argent, et cet argent c'est maintenant le diable qui l'a ! Pour finir, l'ivrogne entonne la célèbre rengaine "O du lieber Augustin, alles ist hin".

Je me souviens qu'on en avait parlé chez Ron, et que j'avais même recopié tous les textes du verso du disque

J'avais oublié que le 33 tours a été réédité en 1988, complété par la Plaisanterie Musicale :



Détail

Mozart et la Franc-Maçonnerie

Pendant les sept dernières années de sa vie, de 1784 jusqu'à sa mort, le compositeur Wolfgang Amadeus Mozart a été franc-maçon. La franc-maçonnerie a joué un rôle important dans sa vie et son œuvre.

L'époque de la vie de Mozart a coïncidé avec le réveil en Europe d'un grand intérêt pour les enseignements spirituels et mystiques. Dans la période relativement calme du milieu du XVIIIe siècle, parallèlement au désir d'illumination, à la recherche d'un ordre intellectuel et socio-éducatif (Lumières françaises, encyclopédistes), on s'intéresse aux enseignements ésotériques de l'Antiquité.

Le 14 décembre 1784, Mozart est initié au grade d'apprenti franc-maçon et, en 1785, il est déjà initié au grade de maître maçon. La même chose se produisit plus tard avec Joseph Haydn et Léopold Mozart (le père du compositeur), qui fut ordonné maître maçon 16 jours après avoir rejoint la loge en 1787.

Il existe plusieurs versions de Mozart rejoignant la confrérie maçonnique. Selon l'un d'eux, Emmanuel Schikaneder, son ami et futur librettiste de La Flûte enchantée, était le garant de l'admission à la loge viennoise 'Zur Wohltatigkeit' ('Au nom de la charité'). Parmi les frères éminents de la loge figuraient les philosophes Reichfeld et Ignaz von Born. Plus tard, sur la recommandation de Mozart lui-même, le père de Wolfgang, Léopold Mozart, fut admis dans la même loge (en 1787).

Mozart a été admis comme apprenti à la loge maçonnique de Vienne appelée Zur Wohltätigkeit (la Bienfaisance, ou Au nom de la Charité) le 14 décembre 1784. Il a été promu au grade de compagnon le 7 janvier 1785, et est devenu maître « en un court laps de temps ». Le 22 avril 1785, Mozart figure déjà comme maître maçon dans les archives de la loge. Mozart a aussi assisté à des réunions d'une autre loge, appelée Zur wahren Eintracht (« À la vraie Concorde »). Les deux loges pratiquaient un rite maçonnique selon le système de Zinnendorf. Selon Otto Erich Deutsch, cette loge était « la plus recherchée et la plus aristocratique de Vienne. Mozart, faisant partie des meilleurs musiciens compagnons, a été bien accepté dans toutes les loges ». Il a eu comme parrain le naturaliste Ignaz von Born. La propre loge de Mozart, Zur Wohltätigkeit, s'est unie à deux autres en décembre 1785, à la suite de la réforme impériale de la franc-maçonnerie (le Freimaurerpatent, décret maçonnique) ce même mois, et ainsi Mozart a appartenu à une loge appelée Zur neugekrönten Hoffnung (« L'espérance nouvellement couronnée »)6.

Devenu maître maçon, Mozart crée en peu de temps de nombreuses œuvres destinées directement à être jouées lors des rituels de la loge. Comme le souligne A. Einstein :
« Mozart a-t-il ressenti la contradiction entre l'appartenance à la franc-maçonnerie et en même temps au catholicisme ? Oui et non. À cette époque, un bon catholique pouvait facilement être franc-maçon. Bien sûr, il aurait dû être un catholique « éclairé » et, en prenant une décision, il aurait dû savoir qu'il risquait d'encourir la méfiance et le mépris de l'Église. Mozart était un franc-maçon passionné et convaincu, pas du tout comme Haydn qui, bien qu'il ait été répertorié comme tel, dès son entrée dans la confrérie des francs-maçons, n'a jamais participé aux activités de la loge et n'a pas écrit un seul morceau maçonnique. Mozart, cependant, non seulement nous a laissé un certain nombre d'œuvres importantes écrites spécifiquement pour les rites et les célébrations maçonniques, mais la pensée même de la franc-maçonnerie imprègne son travail. […] La franc-maçonnerie incarnait pour lui le désir de purification morale, de travail pour le bien de l'humanité, de réconciliation avec la mort. Dans le même temps, il faut souligner qu'une nature artistique telle que Mozart pourrait également être attirée par le symbolisme soigneusement développé de la franc-maçonnerie. Les symboles de l'Église catholique, son cérémonial étaient bien connus de Mozart. Mais les symboles mystérieux de la loge étaient nouveaux pour lui. Il s'amusait enfant de certains traits des rites maçonniques, et cela correspond pleinement à son caractère.


Compositions de Mozart pour rituel maçonnique :

Chanson, Lobegesang auf die feierliche Johannisloge: "O heiliges Band der Freundschaft treuer Brüder" (O lien sacré d'amitié entre vrais frères), K 148/125h, (1772)
Cantate "Dir, Seele des Weltalls", K. 429/468a (fragment, complété par M. Stadler) (1783)
Gesellenreise, KV 468, lied « pour être utilisé lors de la nomination de nouveaux officiers », 27 mars 1785.
Die Maurerfreude (La joie du maçon), KV 471, cantate pour ténor, chœur d'hommes et orchestre, créée le 24 avril 1785.
Maurerische Trauermusik (Musique funèbre maçonnique), KV 477/KV 479a, avant novembre 1785.
Zerfliesset heut, geliebte Brüder KV 483 et Ihr, unsre neuen Leiter KV 484, deux chants pour ténor et orgue avec chœur conclusif ; pour célébrer l'inauguration de Zur Neugekrönten Hoffnung, 14 janvier 1786.
Die ihr die unermesslichen Weltalls Schöpfer ehrt (Eine Kleine Deutsche Kantate), pour ténor et piano, KV 619 (1791).
Laut verkünde unsre Freude (Eine Kleine Freimaurer-Kantate), pour solistes, chœur d'hommes et orchestre, KV 623, créée sous la direction du compositeur le 17 novembre 1791.
Chanson, «Laßt uns mit geschlungen Händen», K. 623a, (« pour la fermeture de la loge » et le chœur final prévu à K. 623) (1791; attribution incertaine).

En outre, l'opéra La Flûte enchantée et la musique de scène de Thamos, roi d'Égypte sont « résolument » marqués par des influences maçonniques.

Thamos est une musique de scène destinée à la pièce du baron Tobias Philipp von Gebler, franc-maçon et important membre du gouvernement autrichien. Le thème de la pièce « est la victoire de la fidélité en dépit de toute adversité ». Le livret de La Flûte enchantée trouve là, une de ses sources.




https://www.youtube.com/watch?v=OpVJKoTgj1U


Laut verkünde unsre Freude, petite cantate maçonnique K 623

Ensamble Extramuros - Orquesta FM 100.3 "Amadeus Cultura Musical"

Ricardo González Dorrego (tenor) - Leonardo Menna (baritono)
Alfredo Corral (director)

Cette cantate a été créée par Mozart lui-même le 17 novembre 1791, soit une vingtaine de jours avant sa mort. Cette cantate et le chœur final K 623a sont les dernières œuvres achevées écrites par Mozart


En appendice, le chœur final pour la fermeture de la Loge, très beau, est rarement interprété


https://www.youtube.com/watch?v=Oa55EHwSnKE

"Laßt uns mit geschlung'nen Händen"

Rundfunkchor Leipzig.


Voici les paroles

Laßt uns mit geschlungnen Händen,
Brüder, diese Arbeit enden
unter frohem Jubelschall.
Es umschlinge diese Kette,
so wie diese heil'ge Stätte,
auch den ganzen Erdenball.

Tugend und die Menschheit ehren,
sich und andern Liebe leheren
sei uns stets die erste Pflicht.
Dann strömt nicht allein in Osten
dann strömt nicht allein in Westen,
auch in Süd und Norden Licht.

Enlaçons nos mains, mes frères, en terminant ce travail dans l'éclat sonore de notre joie.
Puisse cette chaîne enlacer fermement le globe entier comme ce lieu sacré.
Qu'honorer la vertu et l'humanité et apprendre l'amour de soi et des autres soit toujours notre premier devoir.
Alors, non seulement à l'est, non seulement à l'ouest, mais aussi au sud et au nord, brillera la lumière.

Ce chœur a probablement été co-écrit avec Johann Holzer, le "Vénérable" de la Loge, qui a composé le cantique Im Namen der Armen, dont Mozart se serait inspiré.

Ce chœur, en outre a été choisi, sur d'autres paroles, pour devenir l'hymne autrichien en 1947.

Mozart fut également franc-maçon par un certain opportunisme, étant couvert de dettes dues à son train de vie...Or certains de ses amis maçons étaient riches et lui ont prêté beaucoup d'argent qu'ils n'ont jamais revu...(d'où lettres reçues que Mozart brûlait -d'ailleurs depuis toujours-), et le tri que fit Constance post-mortem Wolfgang en détruisant tout ce qui était gênant...
(sauf qu'elle n'a jamais eu la main mise sur les lettres "à la petite cousine" ).
Evidemment, "La flûte...", écrit d'ailleurs à "plusieurs mains", est bien sûr franc-maçon mais il ne donne pas trop dans "le prosélytisme trop ésotérique". Je le ressens comme une sorte d'idéal un peu
"à part", et les héros ne vivront d'ailleurs pas dans le monde de Zarastro, même si cette aspiration à la liberté et l'égalité etc....les imprègne pour toujours.

Bien sûr, ceci est un humble avis personnel.

Anouchka a écrit:

Mozart fut également franc-maçon par un certain opportunisme, étant couvert de dettes dues à son train de vie...Or certains de ses amis maçons étaient riches et lui ont prêté beaucoup d'argent qu'ils n'ont jamais revu...(d'où lettres reçues que Mozart brûlait -d'ailleurs depuis toujours-), et le tri que fit Constance post-mortem Wolfgang en détruisant tout ce qui était gênant...
(sauf qu'elle n'a jamais eu la main mise sur les lettres "à la petite cousine" ).
Evidemment, "La flûte...", écrit d'ailleurs à "plusieurs mains", est bien sûr franc-maçon mais il ne donne pas trop dans "le prosélytisme trop ésotérique". Je le ressens comme une sorte d'idéal un peu
"à part", et les héros ne vivront d'ailleurs pas dans le monde de Zarastro, même si cette aspiration à la liberté et l'égalité etc....les imprègne pour toujours.

Bien sûr, ceci est un humble avis personnel.

Si c'est vraiment QUE ton "humble avis personnel" alors tu as du le fréquenter de prêt ... (dans une vie antérieure certainement , dont tu as des réminiscences précises,) pour déclarer que son adhésion à la franc-maçonnerie était plutôt opportuniste, pour profiter de la fortune de ses 'frères" qui plus est en brulant les lettres de relance (tu devais être une domestique fouineuse pour observer tout çà?) ou peut être les historiens "scientifiques" de l'époque on pu retrouver les cendres de ces lettres qui ont livrer leur contenu selon une méthode de l'époque!
Et toutes ses "méfaits" lui ont fait perdre son inspiration d'où ses "renforts" pour écrire "La Flute..." (probablement les petits génies qui ont terminé son réquiem!!

Je n'ai pas dit cela Jean ! J'ai dit qu'il s'était servi de ses amis maçons en fin de carrière et de vie, pour leur emprunter de l'argent , c'est vrai et prouvé. Je ne dis pas qu'il n'a pas été un franc-maçon sincère !!
Merci de ne pas déformer mes propos..,, tu m'obligerais, et cela serait plus correct envers moi.
Cela dit, l'histoire des lettres brûlées (des relances pour paiement), ce sont certains historiens qui le disent. (dont notre Emmanuelle qui fut du forum). Il y a des preuves.
Je te donnerai mes sources demain. Merci de te montrer plus sympa, (sans ce ton-là , nous sommes sur un forum public....), comme tu sais l'être !

P.S. : "La Flûte enchantée" est, d’après le musicologue Alain Patrick Olivier, une œuvre collective résultant de la collaboration de Mozart avec la plupart des autres participants avec lesquels il entretenait des liens familiaux, fraternels ou idéologiques, donc pas l'écriture unique de Schikaneder. L’œuvre serait la réalisation en acte d’un principe maçonnique fondamental consistant à réaliser en commun un travail à destination spirituelle.

Je n'ai rien déformé du tout chère Anouchka...
Tu as énoncé des faits concernant Mozart, sans la moindre allusion à de quelconques biographies et qui plus est, tu termines en déclarant:
"bien sûr, ceci est un humble avis personnel"

Comme si les allégations que tu exposes avant cette précision était le résultat de tes propres réflexions et non la lecture d'une ou plusieurs bio sur Mozart ...dont tu te porterais garant ...comme toujours dans la plus grande humilité (tu le répète quasi sur un post sur deux! ...comment pourrions nous ignorer que c'est ta plus grande qualité que tu revendiques sans arrêt? )

Quant aux "preuves" de la réalités des allégations en question...laisse moi rire...L'histoire n'est certes pas une sciences exacte! Si de nos jours les bios de qui que ce soit peuvent contenir des erreurs (écrites de bonne foi...ou de mauvaise!) à plus forte raison quand il s'agit de revenir plusieurs siècles en arrière!!
Je n'ai certes pas lu tout ce qui s'est publié sur Mozart...J'ai entre autre le Mozart (assez épais!) du couple Massin, qui a été plutôt bien accueilli dans le monde musical...et qui faisait presque office de référence; et puis j'ai entendu ou lu de ci de là, qu'il comportait des inexactitudes ou erreurs... C'est possible , je n'en sais rien, et c'est un fait que plus on recherche , on on trouve des éléments sans même les chercher , qui peuvent corriger ou contredire ce qu'on considérait comme exact.

Que ce soit la Flute où un autre ...leur livret sont souvent "a plusieurs mains" ...leur musique beaucoup plus rarement...Pour toi, si le principal d'un opéra c'est le livret, pour moi c'est très largement la musique qui ,pour la très grosse majorité n'est pas écrite à plusieurs..! Désolé si j'ai mal interprété ta phrase qui ne précisait qu'il s'agissait du livret....qui finalement très souvent l'oeuvre de plusieurs "écrivains" .