Discussions autour du violon

Pour ma part, le violon continue par me fasciner et je me demande à chaque fois que je l'oublie: par quel compositeur? Par quelle oeuvre en particulier? Quelle serait l'oeuvre qui m'aurait révélé la magie de cet instrument, même si aujourd'hui je pourrais citer beaucoup d'oeuvres où le violon me fascine, me transporte très haut. Mais il y a forcément un point de départ et ce ne fut pas le Concerto pour violon de Beethoven ni celui de Brahms. C'aurait pu car je les adore et qu'il s'agit sans aucun doute des premiers concertos pour violon que j'écoutais...mais non! Ma fascination pour ces deux concertos ne fut pas immédiate mais progressive. Il se pourrait que ce soit une musique de film, ce qui est fort probable. Il se pourrait aussi que ce soit Antonio Vivaldi avec cet album très ancien (1985) que je possède depuis longtemps, très longtemps, et qui me révéla les:
Concerto pour 4 violons et orchestre en si mineur opus III n°10
Concerto pour violon et orchestre en sol majeur opus III n°3
par l'Orchestre de l'Angelicum de Milan sous une direction d'Alberto Zedda
Ce fut, avec les Les Quatre Saisons, un choc immédiat, une fascination instantanée qui ne s'est jamais démentie depuis. Je me plais donc à imaginer, du moins dans le domaine de la musique classique, que mes premiers coups de coeur pour le violon provient de ces oeuvres de Vivaldi:

En plein cycle germanique, je me suis offert l'occasion de réécouter trois oeuvres pour violon et orchestre de Claus Ogermann que je ne connaissais pas encore il y a une heure. Il s'agit de Sarabande-Fantaisie pour violon et orchestre, Prélude et Chant pour violon et orchestre et Concerto lyrique pour violon et orchestre par Aaron Rosand, le "London Symphony Orchestra" (2) et le "National Philharmonic Orchestra london" (1 & 3) sous la direction du compositeur. Je ne regrette pas ce choix tant le violon est à l'honneur sur ce disque. Que ce soit dans la "Sarabande-Fantaisie" ou dans "Prélude et Chant", le violon d'Aaron Rosand bénéficie d'un immense espace d'expression, parmi lequel l'orchestre se limite souvent à son plus simple effet, parfois sur une note suspendue, tapi dans l'ombre du soliste qui, tel un papillon, ondule et virevolte dans les lumières d'un romantisme et lyrisme parfaitement assumés. L'orchestre ne domine jamais, de temps en temps il enfle, prend une certaine ampleur, mais, très vite, il s'efface, se soumet à la domination élégiaque d'un violon imperturbable et déterminé malgré sa souplesse de jeu, son flottement léger et intense à la fois. Il me prend par la main, devient mon guide, mes ailes, la lumière enivrante que je suis en fermant les yeux. Je suis tout près de ce violon, à proximité de son souffle divin, pourrais presque le toucher. L'orchestre devient beaucoup plus présent et moins soumis dans le "Concerto Lyrique" qui se découpe en quatre mouvements, ce qui apporte un rebondissement bienvenu et le démarque un peu des deux oeuvres précédentes. Je pense surtout au second mouvement, magnifique celui-là! La valse mélancolique du troisième mouvement est également un autre très bon moment. De toute façon, le Concerto Lyrique me plait en entier. Très beau disque qui offre tellement d'espace au violon d'Aaron Rosand pour mon plus grand bonheur!

Marco Serino: Marco Serino se produit en tant que soliste et musicien de chambre dans les plus belles salles internationales, de la Philharmonie de Berlin au Suntory Hall de Tokyo. Il partage la scène avec des solistes tels qu’Albrecht Mayer, Giuliano Carmignola, Mario Brunello, Christophe Coin, Giovanni Sollima, Pepe Romero ou Avi Avital. Il a collaboré en tant que soliste et premier violon avec des orchestres tels que le Zürcher Kammerorchester et l’Accademia di Santa Cecilia. Plusieurs compositeurs dont Ennio Morricone, Luis Bacalov, Steve Reich et Pascal Dusapin lui ont dédié des oeuvres.