Opera Royal de Wallonie

Merci beaucoup pour le compte-rendu de ce "Rigoletto" qui fait envie !

Hier soir, dernier spectacle de la saison à l'Opéra Royal de Wallonie : Simon Boccanegra de Verdi.

Dernière direction d'orchestre à Liège comme conseillère musicale aussi pour Speranza Scappucci, et c'est bien dommage : sa clarté de direction, ses choix musicaux sûrs et sa grande connivence avec l'orchestre vont nous manquer.  Elle a été applaudie et fleurie en fin de spectacle comme il se doit.  On raconte dans les coulisses que l'entente n'était pas parfaite avec le nouveau directeur, Stefano Pace, c'est sans doute vrai parce que il ne semble pas très doué pour la diplomatie mais c'est surtout aussi sans doute parce que Liège, opéra de province, est souvent un tremplin pour de belles et grandes carrière.  Speranza a déjà dirigé cette saison à la Scala et va se produire prochainement au Met.
Bonne route à elle et merci pour la belle musique qu'elle nous a offert hier avec l'orchestre maison.

https://www.youtube.com/watch?v=86ZMKfU4Q2s

Belle musique est le terme mais on ne peut pas en dire autant du livret ... ce n'est pas étonnant que l'on monte peu cet opéra !
Quand en plus, comme hier, c'est servi par une mise en scène "littérale", cela n'arrange rien : je finirai par, tant qu'à faire, préférer les mises en scènes avant-gardistes, au moins là, il se passe quelque chose, même si ce n'est pas toujours du meilleur aloi.
Laurence Dale a purement et simplement retranscrit l'action sans aucune émotion autre que de "bien chanter" (et de préférence en rang d'oignons, face au public et le regard rivé sur le maestro) !  
Quant à Fernand Ruiz, costumier maison, il crée de très beaux costumes, esthétiques mais pas du tout pratique à nouveau (voir Don Carlos en 2020) : des capes avec "traîne" dans laquelle les chanteurs risquent de se prendre les pieds à tout moment.
Bref une scénographie "post-gardiste" sans couleurs ni passion.

https://www.youtube.com/watch?v=q7xZiLBkTGk

Côté distribution : très beau Simon de Georges Petean, peu théâtral mais à la voix sûre et colorée.
A relever aussi les Fiesco et Albiani de Riccard Zanellato et Lionel Lhote, véritables verdiens, bien investis dans leur rôle.
Marc Laho (Adorno) garde une belle voix mais avec de plus en plus de limites dues à l'âge qui est en parfaite inadéquation avec celui d'Amelia (Federica Lombardi).  La soprano a une belle voix mais je ne saurais dire pourquoi, elle ne m'a pas "emportée", même si elle nous a offert quelques très beaux moments.

https://www.youtube.com/watch?v=4HYSrFBSiUI

Une belle soirée malgré tout mais sans grand enthousiasme ...

https://www.youtube.com/shorts/Vn4MkjlLMJo

En résumé court: pas terrible donc

Snoopy a écrit:

En résumé court: pas terrible donc

J'ai moyennement aimé mais je ne me considère pas comme une spécialiste.
Le public a apprécié au vu des applaudissements de fin ; quant à moi je réagis plus par intuition qu'analyse critique et j'attache autant d'importance à l'investissement qu'au chant :  interpréter un air d'opéra, c'est à la fois le chanter bien et s'y investir totalement.  Merci Maria Callas d'avoir remis cela en évidence.

Et bien voilà au moins une bonne critique ...  

https://www.lalibre.be/culture/musique/2022/06/20/simon-boccanegra-celebration-du-chant-verdien-a-lorw-S6E7AK6PF5APHLQXSVGG6GWKLE/

Quant à l'intrigue, je suis assez d'accord avec Camille De Rijcke : on n'y comprend rien !
Je pense que c'est une raison pour laquelle l'opéra est rarement monté.

https://www.rtbf.be/auvio/detail_le-moment-musical?id=2910119

Côté distribution, ils sont d'accord pour souligner la très bonne tenue, surtout de la soprano ... bon, je me demande bien pourquoi, elle m'a si peu convaincue.
Dans l'extrait proposé par C De Rijcke, avec Kiri te Kanawa en Amelia, je comprends quand même un peu.  

Une nouvelle saison s'annonce et elle commencera par un opéra que j'ai peu vu sur scène ... une seule fois, je crois : LAKME de Delibes
La distribution promet de beaux moments : Jodie Devos, Philippe Talbot, Lionel Lhote et Marion Lebègue.

Je connais seulement le duo des fleurs et l'air des clochettes.
https://www.youtube.com/watch?v=hrm59zqCKEU

Cette année, j'ai fait l'impasse sur l'abonnement à la Monnaie, trop cher et aussi parce qu'en mai 2023 se déroulera le Reine Elisabeth de chant.
J'ai noté deux, trois productions de la Monnaie que j'irai voir si je ne dois pas choisir entre chauffage et opéra !

Bel Canto a écrit:

j'irai voir si je ne dois pas choisir entre chauffage et opéra !

C'est triste d'en arriver là quand même

Snoopy a écrit:

Bel Canto a écrit:

j'irai voir si je ne dois pas choisir entre chauffage et opéra !

C'est triste d'en arriver là quand même

J'exagère un peu mais c'est vrai que depuis la pension, on ne peut plus se permettre autant de loisirs qu'auparavant.
On ne doit pas se plaindre, nous avons tous les deux de bonnes pensions mais on n'avait pas vu venir la hausse de l'énergie !
Par contre, les prix à la Monnaie sont vraiment très élevés : 120€ pour une place en 2ème catégorie ; à Liège, je paie 70€ et la différence de qualité n'est pas aussi grande, même si elle existe.

Je n'ai vu "Lakmé" qu'à la télé bien sûr, mais dans de belles versions (à mon humble petit avis), la musique est superbe, j'ai beaucoup aimé, et l'intrigue est assez fascinante....
Bon spectacle à toi !
Oui, le prix est assez ahurissant....
Tu n'es pas la seule à te serrer la ceinture, tout "décline"....(les commerces, les envies d'acheter, les offres d'emploi...)............La société "gaspi" et "capricieuse", c'est terminé !

Bel Canto a écrit:

les prix à la Monnaie sont vraiment très élevés : 120€ pour une place en 2ème catégorie ; à Liège, je paie 70€ et la différence de qualité n'est pas aussi grande, même si elle existe.

C'est en effet pas donné. Même à 70 euros. Après, je comprends. Il faut bien payer la troupe, le théâtre, etc... mais c'est vrai qu'il faut avoir les moyens. A Paris, d'après mon frère, c'est exorbitant, on est dans les 200 euros la place. C'est là que je regrette le Bolchoï avec ses places à 40 euros au 10ème rang! (aujourd'hui les places sont beaucoup plus chères)

LAKME - Delibes

Frédéric CHASLIN, chef d'orchestre
Davide GARATTINI RAIMONDI, mise en scène
Paolo VITALE, décors et lumières
Giada MASI, costumes

Lakmé : Jodie DEVOS
Gérald : Philippe TALBOT
Nilakantha : Lionel LHOTE
Frédéric : Pierre DOYEN
Mallika : Marion LEBÈGUE

Très belle soirée, vendredi à Liège !
Opéra très peu joué, dernières productions belges : 1994 à Liège, 1957 à Bruxelles.
Et cela se comprend un peu : très belle musique, quelques grands airs et deux choeurs intéressants mais sinon ... il ne se passe rien.
Ni au travers du chant, ni au travers de l'intrigue ... et je ne crois pas que ce soit dû à un défaut de mise en scène dans la version que nous avons vue.
On est un peu dans le même contexte que "Les Pêcheurs de Perles" de Bizet mais la comparaison s'arrête vite quant à la profondeur des sentiments.
Bref ... heureusement qu'on a eu un trio de chanteurs formidables et il restait donc à se laisser porter par leur chant !

Jodie Devos survole la production et reçoit un accueil triomphal : son air des clochettes est fabuleux ; on peut ergoter sur quelques petits soucis de souffle minimes mais elle a l'âge, la grâce, la voix de Malika.  On l'avait déjà remarqué dans Mignon la saison dernière mais Jodie a une présence en scène formidable et un plaisir à chanter évident ... on est loin de la petite jeune fille s'évanouissant aux qualifications du Reine Elisabeth en 2014 pour terminer deuxième du concours !  Je pense aussi que c'est quelqu'un de très sérieux et qu'elle va faire une belle carrière, c'est ce que je lui souhaite, même si on ne la verra sans doute plus beaucoup à Liège.  Entre temps, elle nous enchantera encore certainement avec l'Ophélie du "Hamlet" de Thomas ; dans quelques mois à Liège.

En plus de Jodie Devos, deux anciens du Reine Elisabeth sur scène vendredi : Lionel Lhote dans le rôle de Nilakantha (6ème prix en 2004) et Sarah Laulan, Mistress Bentson (3ème prix en 2014).  Lionel Lhote, tout en puissance, ce qui correspond bien au personnage du père de Malika ; Sarah Laulan dans un petit rôle mais bien maîtrisé.  Tous les deux ont, outre une belle voix, un sens évident de la scène.
Philippe Talbot (Gerald) est un peu en retrait tant par son jeu que par sa voix mais il sait malgré tout imposer un personnage attachant et maladroit ... très belle voix qui, si elle n'a pas la puissance des autres, possède un grain et une couleur très agréables !  
Complètent ce trio : Pierre Doyen (Frederic) ami fidèle, à la belle voix de baryton et à la diction impeccable ainsi que Marion Lebègue, soutien de Malika, dont la belle voix de mezzo a magnifié le duo des fleurs.
Petit bémol, malgré une distribution 100% francophone, la diction n'y était pas vraiment sauf pour Pierre Doyen ... José Van Dam disait que le français était une des plus difficiles langues à chanter, c'était le cas vendredi semble-t-il alors que la plupart, dans d'autres oeuvres, sont  bien audibles.

Belle direction d'orchestre par Fréderic Chaslin, choeurs bien en place également.
La mise en scène était classique mais pas trop et les interprètes bien tenus en main.
Décors, costumes et lumières très "orientaux" mais sans déranger.

Belle soirée, pas de celles où on voudrait retourner le lendemain, mais à savourer tout simplement !

Bel Canto a écrit:

Belle soirée, pas de celles où on voudrait retourner le lendemain, mais à savourer tout simplement !

Le genre de réflexion que j'ai déjà eu après quelques conquêtes amoureuses

J'aime beaucoup "Lakmé", effectivement non par l'intrigue, mais la beauté des chants...
A propos de "Hamlet" d'Ambroise Thomas, une rediff est prévue à 20 h 30 mercredi prochain sur Mezzo, je pense qu'il doit s'agir de la version mise en scène Olivier Py , Stéphane Degout en Hamlet : J'avais déjà vu et adoré.

Il semblerait qu'il s'agisse d'une version de 2018 donnée au Théâtre des Champs Elysées, avec Stéphane Degout oui, Sabine Devieilhe en Ophélie. Pas celle qui avait été donnée à Bruxelles.

Alzira, G Verdi, novembre 2022

Opéra très rarement joué ... jusqu'à présent, je n'avais jamais entendu parlé de cet opéra court (1h30).
C'est une composition des débuts se situant entre "Giovanna d'Arco" et "Attila", bien dans la lignée de ce temps : grands airs, grands choeurs, support héroïque (si j'ai bien compris, la résistance des Incas au Pérou) ... N Blanmont dans la Libre Belgique titrait "Alzira, du Verdi pur jus".
https://www.lalibre.be/culture/musique/2022/11/28/alzira-du-verdi-pur-jus-MWGYSCU4FFCMFLGDFJEPGB2BOI/

L'opéra a été boudé dès le début : oeuvre considérée mineure dans une foison de compositions contemporaines, elle tombe rapidement dans l'oubli.
Il faut dire que le livret n'est guère fourni ni crédible ... mais ce n'est pas le seul et d'autres ont fait de belles "carrières" sans une trame dramatique très intéressante.
Le metteur en scène a ici su palier à cela en étant très concis, avec une lecture simple du drame qui se joue ... toujours assez semblable : le fameux triangle amoureux sinon qu'ici c'est le couple d'amants qui s'en sort, pardonné par le roi mourant du coup de poignard de son rival.
Une très bonne distribution est une mise en scène lisible ont contribué à ce que nous passions une très belle soirée.

Giampaolo Bisanti : direction musicale
Jean Pierre Gamarra : mise en scène et lumières
Lorenzo Albani : décors et costumes

Alzira : Francesca Dotto
Zamoro : Luciano Ganci
Gusmano: Giovanni Meoni
Alvaro : Luca Dall'Amico
Ataliba : Roger Joakim
Zuma : Marie-Catherine Baclin
Ovando : Alexander Marev
Otumbo : Zeno Popescu

Francesca Dotto survole le plateau tant du point de vue du chant que de la présence en scène, superbe voix !
Son amant, Luciano Ganci, forme avec elle un beau duo ; pour lui aussi, aigus faciles et solides, très belle couleur de voix.
Un peu déçue par Giovanni Meoni, souvent entendu à Liège, il y a une dizaine d'année ... il a toujours ce si beau timbre de baryton verdien mais son medium est parfois incertain ; par contre, lui qui avait tendance a être fort statique, occupe bien ici l'espace scénique, preuve d'une bonne direction d'acteurs du metteur en scène.
Le reste de la distribution est de bonne qualité avec une première à Liège de Marie-Catherine Baclin, jeune mezzo-soprano à suivre très certainement : son rôle est assez court mais ce qu'elle nous a donné à entendre était très beau.
Bravo aux choeurs qui ont vraiment progressé depuis la venue du nouveau chef, Denis Second.
Prise de pupitre du nouveau chef musical de la maison, Giampaolo Bisanti qui succède à la chefffe bien aimée du public, Speranza Scapucci.
Belle première avec une direction maîtrisée et précise, le chef est très enthousiaste (nous sommes vraiment bien placées pour le voir) ... peut-être un peu trop parfois, couvrant légèrement le plateau.
Bonne direction d'interprètes de Jean-Pierre Gamarra dont la mise en scène ne fera pas date mais n'est pas dérangeante non plus ...

https://www.youtube.com/shorts/Ik8DUKCjvyE

Merci pour ce compte-rendu.
Je découvre le nom d'un opéra inconnu pour moi.
Tant mieux si tu as passé une bonne soirée et que les voix t'ont plu !
La mise en scène, étant donné la photo que j'ai vue (dans la vidéo YT que tu envoies), m'a quand même l'air bien spéciale...

J'ai déjà vu des mises en scène bien plus spéciale.
Pour moi, c'était assez classique, misant beaucoup sur les effets de lumières.
Les décors étaient assez dépouillés mais de bons tons pour moi - les critiques que j'ai lues relevaient le fait de la difficulté de se mouvoir des interprètes dans le premier décor ... je ne l'avais pas remarqué.
La simplicité de la scénographie se justifie, il me semble, par un opéra court, avec une intrigue pas très consistante ... cela me faisait un peu l'effet d'un concert mis en scène. J'ai déjà vu cela plusieurs fois et j'ai, à chaque fois, beaucoup apprécié.

J'ai créé un nouveau post sur l'opéra : https://musiqueclassique.forumpro.fr/t17934-alzira-verdi-1845

Commentaire sur Alzira à Liège

Source : https://www.rtbf.be/article/alzira-meme-un-mauvais-verdi-reste-encore-de-la-tres-bonne-musique-11114657?utm_campaign=Musiq%273_%2025-11-2022&utm_medium=email&utm_source=newsletter

Dans ses Carnets d’opéra, Nicolas Blanmont nous parle d’Alzira de Verdi à voir jusqu’au samedi 3 décembre à l’Opéra royal de Wallonie.

Verdi aurait dit de son Alzira, créée à Naples en 1845 au milieu de sa décennie des "années de galère", que c’était le plus mauvais de ses opéras. Après avoir entendu l’œuvre à l’Opéra de Liège — qui vient d’en assurer la création en Belgique ! — on est rassuré : même un mauvais Verdi reste encore de la très bonne musique. Les deux finals d’acte, notamment, sont jubilatoires, et il y a de beaux moments d’émotion dans cette partition composée sur un livret de Cammarano d’après Voltaire. La réussite du spectacle liégeois tient assurément à la qualité des solistes (et notamment le traditionnel trio soprano-ténor-baryton composé de Francesca Dotto, Luciano Ganci et Giovanni Meoni) mais aussi à la direction énergique et inspirée de Giampaolo Bisanti, qui inaugure ainsi joliment son mandat de directeur musical de l’ORW. Sans oublier la mise en scène sobre mais efficace de Jean-Pierre Gammara, avec décors modernes et sobres et costumes historiques : il fallait sans doute la foi d’un Péruvien pour exhumer l’histoire de cette Princesse Inca !

Vendredi dernier, avec Jo, nous sommes allés à Liège, voir cette très belle opérette d'Offenbach, de circonstance en fin d'année.

C'était la version intégrale proposée – pour moi, jamais entendue et c'est déroutant quand on connait un opéra presque par cœur, d'entendre d'autres airs méconnus ça et là.
La Fondation Pallazzetto Bru Zane est familière de la redécouverte du patrimoine français du XIXème siècle, elle fait partie de la co-production avec également l'Opéra de Rouen-Normandie, le Théâtre des Champs-Elysées, l'Opéra Orchestre national, l'Opéra de Montpellier, l'Opéra de Limoges et l'Opéra de Tours.
Je suis assez d'accord avec Nicolas Blanmont dans La Libre Belgique : il y a beaucoup de parlé dans les parties de la version originale et les chanteurs ne sont pas toujours de bons comédiens !

Mise en scène, décor et costume étaient sous la direction du styliste Christian Delacroix.  Ce n'est pas la première fois qu'il travaille avec l'opéra de Liège et toujours avec le même talent.  Mise en scène classique, vaudevillesque ma non troppo ; décor unique avec changements à vue et rapide ; superbes costumes très colorés.  Un petit reproche : une surcharge de scènes combinées, distrayant l'œil et l'oreille de l'action principale.



Belle distribution, homogène, avec une Anne-Catherine Gillet très en forme dans le rôle de Gabrielle.  Malheureusement Pierre Derhet (Brésilien/Gontran/Frick) était annoncé souffrant en début de spectacle et remplacé "au pied levé" par un comédien sur scène (l'assistant de Lacroix) et un ténor sur le coin de la scène.  Après un début un peu chaotique, tout s'est mis en place rapidement et au fur et à mesure, on a oublié le subterfuge : l'acteur mimait les paroles et était irrésistible de drôlerie, le ténor a bien tenu la note.

Une belle soirée !

C'était coloré, rien qu'à voir, ça avait l'air pas mal!

La Sonnambula - Bellini

Il y avait longtemps que je n'avais pas été autant en colère en sortant d'une représentation !!!
Je crois que la dernière fois, c'était pour la Flûte mise en scène par Castellucci à Bruxelles.

Je suis rarement dérangée par une mise en scène "moderne" ou actualisée mais ici, cela va beaucoup plus loin : c'est littéralement le détournement d'une oeuvre au profit de phantasmes d'un metteur en scène et de son épouse.
Jaco Van Dormael et son épouse chorégraphe Michèle-Anne de Mey ont transformé une superbe oeuvre romantique en un ballet acrobate violent et sans lien mais prenant toute l'attention du spectateur.
On est bien d'accord que le livret est assez faiblard en regard de "Puritani" ou "Norma" mais ce n'est pas une raison pour le déconstruire et le refabriquer à son idée !!!



La scène est occupée par un grand espace tantôt plancher tantôt trampoline qui occupe les 3/4 de la scène ; les choeurs sont relégués entre cet espace et les coulisses, assis sur des chaises, complètement statiques ; les chanteurs sont sur le devant de la scène sans réelle mise en scène sinon quelques mouvements.  Le programme renseigne des personnes au décors et costumes mais je cherche toujours ces deux postes.  Non, non, les chanteurs n'étaient pas nus mais c'était soit vêtement d'aujourd'hui soit pyjamas/robes de nuit ; le tout sans grande couleur.  Les danses et acrobaties étaient relayée sur un écran géant les transformant au goût du moment.
Tout cela pour détourner l'attention du public ... j'ai passé la grande partie de l'opéra à regarder mes voisins de l'autre côté du théâtre afin de mieux entendre ce si bel opéra belcantiste.

Heureusement, nous avons eu droit à un plateau exceptionnel !
Jessica Pratt est une Sonnambula MAGNIFIQUE tant par sa voix allant d'un aigu incroyable à un pianissimi de toute beauté.  
L'Elvino de René Barbera charme par sa voix de ténor de grâce, si facile aussi dans les aigus ... malheureusement son jeu l'est nettement moins : profil ingrat, une tête en moins qu'Amina qu'il délaisse d'ailleurs régulièrement pour regarder le chef d'orchestre, un pied en avant bien entendu ... rien ne nous aura été épargné ce soir là !
Le reste du plateau, l'orchestre et les choeurs sont à la hauteur de ce si bel opéra, malheureusement rarement proposé.

Cerise sur le gâteau : nous avions choisi le seul jour de neige en Belgique et la seule ville concernée ce soir là, résultat des courses : aller en 2h1/2 et retour en 3h au lieu d'une 1h ; spectacle reculé d'une demi-heure pour laisser arriver choristes et musiciens et public arrivant en pleine représentation, comme si on n'avait déjà pas été déconcentrés assez par la mise en scène !  

Bref une soirée en demi-teintes et fatigante : j'aurais mieux fait d'aller écouter le lendemain Reinhoud Van Mechelen à Namur !

En somme c'est bien comme on en discutait dans un autre fil : les mises en scène modernes, c'est

En effet, pour vous, à Namur ça aurait été bien plus simple comme déplacement qu'à Liège. De Namur à Liège, c'est par autoroute il semble me souvenir, quand nous étions allés à Banneux, c'est elle qui était peu praticable à cause de la neige ?

joachim a écrit:

En somme c'est bien comme on en discutait dans un autre fil : les mises en scène modernes, c'est

En effet, pour vous, à Namur ça aurait été bien plus simple comme déplacement qu'à Liège.  De Namur à Liège, c'est par autoroute il semble me souvenir, quand nous étions allés à Banneux, c'est elle qui était peu praticable à cause de la neige ?

Je te réponds pour la mise en scène dans le fil ad hoc.
Le déplacement est effectivement plus simple à Namur (15') que Liège (1h par autoroute) mais Namur ne présente quasiment que du baroque ... ceci explique cela. J'ai un abonnement à l'opéra de Liège et la neige s'est invitée par surprise : ni annoncée ni prévue.

Ca devient quand même du n'importe quoi toutes ces mises en scènes à la con. Ca devrait même être interdit. Est ce qu'un éditeur se permet de corriger des passages ou modifier des oeuvres littéraires? Non. Alors pourquoi on peut se le permettre en opéra? Un opéra devrait être joué comme il a été conçu à son origine.