Opera Royal de Wallonie

Prochain spectacle : Faust de Gounod, demain à Liège.

Avec une distribution quasiment belgo-belge  

Patrick Davin : chef d'orchestre
Stefano Poda : mise en scène, décors, costumes, lumières, chorégraphie
Marc Laho : Faust
Anne-Catherine Gillet : Marguerite
Ildebrando d'Arcangelo : Mephisto
Lionel Lhote : Valentin
Na'ama Goldman : Siébel
Angélique Noldus : Dame Marthe
Kamel Ben Hsaïn Lachiri : Wagner









Images : Lionel Lhote et ORW

Après un fabuleux Robert le diable de Meyerbeer à La Monnaie début de ce mois, j'ai assisté hier à une très belle représentation de Anna Bolena de Donizetti. Deux représentations qui sollicitent énormément les voix et qui ont très bien été servies.

Représentation d'hier soir à Liège :

Direction musicale : Giampaolo Bisanti
Mise en scène : Stefano Mazzonis di Pralafera
Décors : Gary McGann
Costumes : Fernand Ruiz
Lumières : Franco Marri
Chef des choeurs : Pierre Iodice

Orchestre et choeurs Opera Royal de Wallonie Liège

Anna Bolena : Olga Peretyatko
Giovanna Seymour : Sofia Soloviy
Lord Riccardo Percy : Celso Abelo
Enrico VIII : Marko Mimica
Smeton : Francesca Ascioti
Lord Rochefort : Luciano Montanaro
Sir Hervey : Maxime Melnik

Avec monsieur Mazzonis, directeur, on a rarement une mise en scène fouillée, il s'agit plus d'une succession de tableaux sans véritable direction d'acteurs. Cette fois, cela m'a paru mieux et pas alourdi par une foule de détails inutiles (sauf peut-être la scène du lit au début, non pas pour son côté "chaud" mais parce qu'il a fallu ensuite bouger un lourd décor pendant le chant de Seymour).
Très beaux décors de Gary Mc CANN et costumes de Fernand Ruiz, magnifiquement soulignés par les éclairages de Franco Marri.
Olga Peretyatko a une voix peu puissante mais du métier et son final a été magnifique. J'ai été impressionnée par Marko Mimica et Sofia Soloviy et déçue par Celso Albelo qui m'avait bien plus séduite dans ces prestations antérieures à Liège (Lucia et Favorite).
Seul bémol de la soirée, Francesca Ascioti à la voix peu agréable et au placement tant vocal que scénique assez pénibles.
Une mention pour Maxime Melnik dans le rôle de Hervey et merci au directeur de donner leur chance à de jeunes élèves issus de l'IMEP Namur !
J'ai aussi beaucoup aimé la direction de Gianpaolo Bisanti qui a assuré un bel équilibre entre plateau et fosse ; bravo aussi pour les choeurs qui ont la part belle dans cette oeuvre.
Bref une très belle soirée belcantiste !!!

https://www.youtube.com/watch?v=WUBiB-P7jLA

La soirée d'hier était retransmise sur Mezzo et sera donnée à nouveau le 13 mai à 12h30.
https://www.youtube.com/watch?v=WUBiB-P7jLA

Disponible actuellement sur Culturbox : https://www.france.tv/spectacles-et-culture/962695-anna-bolena-de-donizetti-a-l-opera-royal-de-wallonie.html

A ne pas manquer par les amateurs de Bel Canto et de mise en scène classique !

Je suis allée ce soir la générale de La Clemenza di Tito de Mozart ... un opéra que je n'avais jamais vu ni entendu d'ailleurs. Très bel opéra, le dernier du compositeur si j'ai bien compris la présentation - j'ai toujours cru que c'était "Zauberflote" le dernier (encore un tour à Milos, sans doute ).
Superbe musique, chants un peu en deçà mais de superbes ensembles, de même que deux ou trois petits choeurs d'une grande majesté.
Il faut de grandes voix, rompues à l'élasticité du chant mozartien ... pari presque tenu malgré certaines difficultés à placer juste les vocalises.
Mise en scène particulière mais soutenant bien l'oeuvre.
J'y retourne vendredi !

Très … différent des 4 précédents (Les Noces, Cosi, Don Giovanni, La Flûte) coté "théâtral" (on parle de retour en arrière pour cette forme?... dans la lignée de "l'opéra seria" ) , plus difficile à mettre en scène peut être (?)… Mais musicalement , il n'a rien à envier aux précédents, pour moi!
Je l'aime tout autant et me réjouis pour toi qui va le revoir!

Jean a écrit:

Très … différent des 4 précédents (Les Noces, Cosi, Don Giovanni, La Flûte) coté "théâtral" (on parle de retour en arrière pour cette forme?... dans la lignée de "l'opéra seria" ) , plus difficile à mettre en scène peut être (?)… Mais musicalement , il n'a rien à envier aux précédents, pour moi!
Je l'aime tout autant et me réjouis pour toi qui va le revoir!

Je vais peut-être dire une bêtise car je ne connais pas bien cet autre opéra que je n'ai vu qu'une seule fois mais Clemenza me fait penser à Idomeneo - en moins tragique peut-être.
Malgré tout on retrouve des éléments de certains opéras : je trouve que le final ressemble assez bien à celui des Noces.


https://www.youtube.com/watch?v=AdeZBD4e-d4

Oui, nous sommes allées avec ma soeur hier voir la générale, invitées par le groupe des amis de l'opéra de Wallonie et nous y retournons vendredi voir le spectacle. Comme je ne connais pas du tout cet opéra, ce ne sera pas trop de deux pour bien l'aborder !

Très belle deuxième écoute avec des chanteurs meilleurs que lors de la Générale, même si Ciofi reste insuffisante dans le rôle de Vitellia. La meilleure, sans conteste, est la mezzo Anna Bonitatibus dans le rôle de Sesto : une voix veloutée, ronde et profonde à laquelle s'ajoute une présence inouïe. Très beau Publio aussi de Markus Suihkonen, basse profonde aux graves impressionnants. Dommage que Leonardo Cortellazzi (Tito) ait manqué à chaque fois son grand air final (manque d'élasticité dans les vocalises) parce qu'il incarne parfaitement bien cet empereur clément et sa voix forte et profonde, aux jolies couleurs, est très agréable.
La scénographie de Roussat et Lubek m'a bien plu malgré quelques lourdeurs. Certes c'est une transposition assez féérique (en tout cas pour la première partie) mais il y a une bonne direction d'acteur et cela ne détourne pas l'attention du chant et de la musique.
Bonne direction du maestro Rösner, malgré des cuivres toujours assez faibles dans l'orchestre de l'ORW.

En direct demain : https://www.france.tv/spectacles-et-culture/opera-et-musique-classique/994817-la-clemence-de-titus-de-mozart-par-l-opera-royal-de-wallonie.html?fbclid=IwAR1tEiyneUhQBVBYkim4h0R7i4ywuvFpsV_eyK8R6fWbDkzzSAu31QxSstU


https://www.youtube.com/watch?v=LcFoDjDG3r4

CANDIDE de Leonard BERNSTEIN



Direction musicale : Patrick LETERME
Orchestre et Chœurs : Candide Symphonic Orchestra & Chorus
Costumes : Gaël BROS
Lumières : Laurent KAYE
Chef des Chœurs : Charles MICHIELS

Candide : Thomas BLONDELLE
Cunégonde : Sarah DEFRISE
Voltaire/Pangloss : Shadi TORBEY
The old lady : Pati HELEN-KENT
Maximilian : Samuel NAMOTTE
Paquette : Lotte VERSTAEN
Governor/Vanderdendur : Leandro LOPEZ GARCIA
Cacambo : Gabriele BONFANTI

Encore un spectacle de Patrick LETERME d'où on sort avec des étoiles plein la tête !
Ce jeune journaliste, compositeur, musicien, chef d'orchestre ... belge est vraiment un magicien : il fait rire, rêver, pleurer ...
Je pense que la clé de sa réussite est le fait qu'il fait confiance à des jeunes interprètes entourés de quelques artistes confirmés, l'ensemble prenant un évident plaisir à être sur scène et à interpréter !  
C'est vraiment un vent de fraîcheur qui souffle sur toutes ses productions.



Je ne connais ni le Candide de Voltaire ni celui de Bernstein ... je pense qu'il y a eu une certaine adaptation mais, selon ce que j'ai lu ailleurs, la production respecte assez bien l'un et l'autre.
Le spectacle est annoncé comme une version semi-scénique mais il y a bel et bien une mise en scène, même si le petit orchestre joue sur scène.  Les décors et costumes sont réduits au minimum mais il y a effectivement un jeu entre les artistes, interprètes, choeur ou instrumentistes.


Un gros coup de pour Shadi TORBEY.  Troisième lauréat du concours Reine Elisabeth en 2004, basse à la voix profonde et chaleureuse, je n'avais jamais eu l'occasion de le voir sur scène.  Son rôle ici est essentiellement parlé : c'est lui le conteur ; grande aisance en scène, beaucoup d'humour et une élocution parfaite !
Grand aussi à Thomas BLONDELLE, ténor et lui aussi lauréat du Reine Elisabeth (2ème en 2011).  Voix aux beaux aigus, grande présence en scène et formidable énergie qui le mène aux quatre coins de la scène.
Les autres protagonistes ne déméritent pas et forment un ensemble équilibré.
pour le jeune ténor Gabriele BONFANTI, récemment sorti de l'IMEP Namur, dont une certaine pudeur avait jusqu'à présent un peu bridé ses interprétations : totalement à l'aise sur scène, sa voix a pris de l'ampleur ... à suivre, assurément !


Shadi Torbey et Thomas Blondelle

Liège, 1er octobre 2021 - La Forza del Destino, Guiseppe Verdi

Direction d'orchestre : Renato Palumbo
Mise en scène : Gianni Santucci
Lumières: Alex Brok
Costumes : Fernand Ruiz
Décors : Gary Mac Cann

Don Alvaro : Marcelo Álvarez
Donna Leonora : Maria José Siri
Don Carlo di Vargas : Simone Piazzola
Padre Guardiano : Michele Pertusi
Fra Melitone : Enrico Marabelli
Preziosilla : Nino Surguladze
Mastro Trabuco (Maître Trabuco) : Maxime Melnik
Curra : Angélique Noldus
Il Marchese di Calatrava : Alexei Gorbatchev



Une belle soirée qui aurait encore pu être meilleure avec un minimum de direction d'acteurs.
On a quelques fois discuté ici de mises en scène moderne ou classique.  
Personnellement, peu m'importe l'une ou l'autre ou même la transposition pour autant que les chanteurs s'y retrouvent et soient bien dirigés.
Autres détails d'importance : des costumes d'époque trop imposants entravent le déplacement et les mouvements (Don Carlos, sur cette même scène, 2/2020) tandis que de nombreux changements de décor nuit à la fluidité de l'action.  C'est le cas ici : chaque scène fait l'objet d'un décor différent et on a droit à un incessant ballet de murs et autres éléments qui montent dans les cintres ou en descendent.  Cela coupe complètement l'action et surtout aussi la progression dramatique de l'oeuvre, soulignée à chaque fois par la reprise de motif annoncé dans l'ouverture.
L'ancien directeur, Stefano Mazzonis avait posé les bases de ce spectacle avant son brusque décès en février 2020 ; c'est donc Gianni Santucci qui a pris le relais sur une idée S Mazzonis.  Le metteur en scène indique dans le livret qu'il a voulu une direction "très légère" ... de mon avis, elle est quasiment inexistante !  Les solistes et les choeurs sont assez bien laissés à eux-mêmes et peu arrivent à rendre la profondeur de leur personnage.  On se serait cru retournés quelques années en arrière avec des interprètes chantant face au public.
Bref, déjà que cette oeuvre est assez peu crédible, on a encore plus de mal à y adhérer.



Heureusement, la partie lyrique était nettement mieux servie, avec un beau trio principal et surtout, pour moi, un formidable Padre Guardiano de Michele Pertusi (le mimi de notre Hélène).  La progression de ce chanteur est assez impressionnante : voix chaude de basse avec une très bonne occupation de l'espace (ce qui lui manquait à ses débuts).  Bravo aussi pour la Preziosilla de Nino Surguladze: sans doute une des rares à habiter le plateau, jonglant finement entre la sensualité et la gouaille de son personnage, sans jamais tomber dans la vulgarité comme cela arrive parfois.



au maestro Renato Palumbo pour les belles sonorités et subtiles nuances qu'il a pu tirer de l'orchestre de la maison (le final d'une grande douceur à la harpe était sublime) ; félicitations aussi au nouveau chef de choeurs, Denis Segond, pour la très belle prestation du choeur liégeois.

Quel bonheur de réentendre ces sublimes morceaux :

final de l'acte 2 : https://www.youtube.com/watch?v=IIzdHwcWzJY



et duo de l'acte 4 entre Carlo et Alvaro : https://www.youtube.com/watch?v=0OU2PMMQO04 (l'enregistrement n'est pas de grande qualité mais les voix ! )

Une bien belle soirée pour reprendre le chemin de l'opéra !  Qu'est-ce que cela m'a manqué !!!

Merci Bel Canto. Je n'ai pas encore vu cet opéra à la télé, il faut que je surveille la chaîne ad hoc, "Stingray Brava" (qui donne les opéras après minuit...).. Je connais le thème (qui ne m'attire pas plus que ça), mais des extraits lyriques, oui (très beaux).

Ce soir, je vais voir et écouter Eugène Onégine de Piotr Tchaïkovski.
C'est un opéra que j'ai peu vu sur scène, une seule fois je crois.


https://www.youtube.com/watch?v=anUKwpEje-U&t=12s

EUGÈNE ONÉGUINE
Musique de PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI (1840-1893).
Livret du compositeur et de CONSTANTIN CHILOVSKI d’après POUCHKINE.
Création à MOSCOU, THÉÂTRE MALY (PETIT THÉÂTRE DU COLLÈGE IMPÉRIAL DE MUSIQUE DE MOSCOU), le 29 MARS 1879.

Direction musicale SPERANZA SCAPPUCCI
Mise en scène et costumes ERIC VIGIÉ
Décors GARY MC CANN
Lumières HENRI MERZEAU

EUGÈNE ONÉGUINE/VASILY LADYUK
TATYANA / RUZAN MANTASHYAN
OLGA / MARIA BARAKOVA
LENSKY / ALEXEY DOLGOV
LE PRINCE GREMIN / ILDAR ABDRAZAKOV
MADAME LARINA / ZORYANA KUSHPLER
FILIPYEVNA /MARGARITA NEKRASOVA
MONSIEUR TRIQUET / GUY DE MEY
ZARETSKY / LE CAPITAINE DANIEL GOLOSSOV

source ODB

Superbe soirée, hier soir, à Liège !

Je ne connais pas assez ce répertoire que pour pouvoir juger en conséquence mais j'ai beaucoup aimé et le public aussi manifestement : accueil triomphal au baisser de rideau.
A l'applaudi mètre, c'est le Prince Gremin d'Ildar ABRAZAKOV qui a recueilli tous les suffrages ... c'est pourtant un petit rôle mais avec un air principal bien connu et – ici - très bien interprété.
Dans l'ensemble, je retiendrais aussi l'air des lettres de Tatiana à l'acte 1 et les différents choeurs ponctuant tout l'opéra.

https://www.youtube.com/watch?v=To2PjH27TCE

Extrait du livret d'accompagnement :
"Le compositeur est à l'époque dans une période inspirée, c'est en effet durant ces mêmes mois qu'il travaille en parallèle sur sa Quatrième Symphonie.  Au sommet du genre romantique, il ne fait pas pourtant l'unanimité en Russie : certains n'hésitent pas à dire qu'il s'inspire trop de la musique européenne, et particulièrement française, en ignorant de plus en plus les inspirations russes dans ses orchestrations.  Parmi ces critiques, on trouve les compositeurs romantiques radicaux du fameux "Groupe des cinq" (Borodine, Balakirev, Moussorgski, Rimski-Korsakov et Cui).  Ceux-ci prônaient une musique nationale, ancrée, utilisant les schémas mélodiques de la grande tradition russe.  Ces critiques envers Tchaïkovski ne sont pas toujours fondées, les inspirations russes prenant historiquement une certaine place dans le corpus du compositeur.  Il est, en effet, féru de mélodies populaires russes qu'il met largement en valeur en 1870 à travers une série de compilations de musiques folkloriques. Si son langage dramaturgique est directement inspiré des grands genres d'opéras à l'européenne, sa matière musicale est elle-même constamment mâtinée de mélodies et d'harmonies typiquement russes.  Néanmoins, le cas d'Eugène Onéguine est particulier puisqu'on y sent une plus grande influence du belcanto et de la culture française.

J'ai en effet été frappée par cette alternance d'influences musicales tout au long de l'opéra
Air de Mr Triquet, pour le belcanto : on se croirait chez Donizetti !
https://www.youtube.com/watch?v=0NiiA2mo88A
Je n'ai pas retrouvé d'extrait mais, je me rappelle qu'un air m'a vraiment fait penser à Mireille de Gounod.
Et pour la touche russe, parmi tant d'autres, le chœur des paysans – acte 1
https://www.youtube.com/watch?v=N0LcoVzsURY

Speranza Scappucci, directrice musicale de l'ORW et l'orchestre de la maison sont pour moi, les meilleurs protagonistes de cette soirée !  Speranza dont on a déjà pu de nombreuses fois constater l'engagement a mené cet orchestre de main de maître, avec doigté et habileté !  Bravo aux chœurs également pour qui chanter en russe n'est certainement pas évident.  L'arrivée de Denis Segond comme chef de chœur semble porter  fruits.
A l'exception de Thomas Morris (remplaçant Guy de Mey) dans le rôle "français" de Mr Triquet, toute la distribution était russe et de bon niveau.  Je retiendrai la Tatyana de Ruzan Mantashyan mais l'ensemble m'a semblé très bien, si ce n'est pour certains un manque de romantisme, surtout pour le Lensky de Alexey Dolgov qui a interprété son grand air avec talent mais, pour moi, un petit manque de lyrisme.

https://www.youtube.com/watch?v=XYgT89paO1Q

C'est aussi peut-être le souhait du metteur en scène, Eric Vigié.  Sa scénographie était assez lisible malgré les nombreux apartés  consacrés à la révolution russe de 1917.  Ce n'était pas vraiment gênant sinon qu'inutile à mon avis ; par contre, sa direction d'acteurs est très bonne, chacun semblant bien à place et les mouvements de masse bien orchestrés.  Le tout était très bien secondé par de beaux décors, costumes et lumières.

J'étais un peu sur la défensive, n'ayant pas gardé un grand souvenir de la seule fois où j'avais vu cet opéra sur scène (1994) mais j'en suis repartie convaincue si ce n'est que, comme pour Haendel, je préfère largement la musique de Tchaïkovski que ces chants, sauf pour les chœurs.  

Photos ORW

Merci beaucoup Bel Canto pour ce très beau compte-rendu, et tes photos !
Voilà me semble-t-il une superbe version que j'espère bien voir sur nos chaînes musicales !
Perso, je l'ai vu dans une version russe sur Classica il y a quelques mois, un peu tristounette et à mon humble avis "trop martiale", et malgré la beauté de la musique, j'avais "craqué" au milieu...
A suivre pour moi..., et merci encore

Sur le programme, il est indiqué : en streaming sur Franceetvinfo.fr/culture (28 octobre) - en Belgique, on n'a pas accès - et en rediffusion sur Musiq3 et sur Mezzo.

Merci, il faudra que je regarde attentivement les programmes !

Une critique à laquelle j'adhère tout à fait : https://www.forumopera.com/eugene-oneguine-liege-oneguine-chez-lenine

Je n'ai jamais vu Eugène Onéguine sur scène ni à la TV, mais seulement écouté des CD. Rien que pour la musique, c'est déjà un très bel opéra.

Ce qui serait bien, c'est que l'opéra de Wallonie reprenne aussi l'autre grand opéra de Tchaikovski : la Dame de Pique, un tout autre contexte...

joachim a écrit:

Ce qui serait bien, c'est que l'opéra de Wallonie reprenne aussi l'autre grand opéra de Tchaikovski : la Dame de Pique, un tout autre contexte...

Je l'ai vu une fois sur scène à Liège et je devais le revoir l'an dernier à la Monnaie mais le virus en a décidé autrement - cela sera sans doute reprogrammé prochainement.

Pour Onéguine, je dois dire que j'ai surtout été séduite par la musique et les choeurs ... le chant russe, c'est plus compliqué.

Retransmission d'Eugène Onéguine sur France Culture : https://www.france.tv/spectacles-et-culture/opera-et-musique-classique/2879813-eugene-oneguine-de-tchaikovski-a-l-opera-royal-de-wallonie.html

Mese Mariano, Giordano et Suor Angelica, Puccini


https://www.youtube.com/watch?v=GZzNUmrWoJ0
nb : il s'agit d'un enregistrement en répétition – lors de la représentation seuls quelques membres du chœur et les enfants portaient un masque)

Je n'avais jamais entendu parlé de Mese Mariano avant cette saison lyrique à l'Opéra Royal de Wallonie ni vu Suor Angelica dissocié du triptyque Il Trittico .
Deux œuvres du Vérisme et Dieu sait que ce n'est pas la période d'opéra que je préfère mais j'ai beaucoup aimé les deux, avec un faible pour Mese Mariano.

Le livret explique le choix d'associer ces deux opéras : "un parallèle intrigant entre deux opéras quasi-contemporains"
- les deux opéras mettent en scène des mères célibataires en plein dilemme face à leur enfant illégitime ;
- les deux femmes sont écrasées par le sens du devoir, la tradition religieuse ou la société patriarcale ;
- les deux pièces sont écrites en un seul acte et montrent la vie d'un couvent durant une simple après-midi.

Je dirais en effet que ces deux petits opéras supportent bien d'être associés.
Le Royal nous a proposé deux versions avec la même distribution et des décors quasi semblables, tout en donnant  la parole, pardon, le chant au chœur de femmes de la maison dont quelques unes ont interprété les petits rôles de solistes mais aussi à des jeunes élèves récemment sorties des académies et enfin à la maîtrise de l'opéra ; ce chœur d'enfants est d'une très grande qualité et l'a encore prouvé hier.

C'est une des choses que je retiendrai de Mese Mariano : de très beaux chœurs interprétés par des enfants.  C'est très musical et coloré, pas vraiment vériste.
Un autre bonheur de cette soirée est la direction de la toute jeune cheffe Oksana Lyniv.  Une toute frêle et très jolie jeune fille dirigeant avec poigne et souplesse un orchestre conséquent comme toujours dans une œuvre vériste.  L'orchestre de Liège n'est pas facile à mener, il est capable du pire comme du meilleur et là on a eu droit au meilleur.  La cheffe leur a fait grande impression : les instrumentistes l'ont chaleureusement applaudie en fin de prestation.
Un article du journal  Libre Belgique sur cette jeune cheffe qui est déjà passée par Bayreuth.
Le trio de scénographie Lara Sansone (mise en scène), Francesca Mercurio (décors) et Teresa Acone (costumes) fonctionne bien : la mise en scène est simple mais le plateau est de bonne tenue, les décors et les costumes d'époque et l'ensemble est assez lumineux.  On oubliera bien vite l'apparition scintillante et très kitch de la Vierge au final de Suor Angelica.
Côté interprétation, Serena Fernocchia est superbe dans Mese Giodano ; elle a un peu plus de difficultés avec les suraigus de Suor Angelica mais elle offre une très belle interprétation dans l'ensemble.  Je n'ai jamais été une grand fan de Violeta Urmana dont la voix de mezzo est souvent couverte d'un voile peu agréable.  Cela a encore été le cas hier mais elle a superbement interprété le personnage tant de la mère supérieure que de la tyrannique comtesse.    
Le reste du plateau est très homogène et très jeune, ce qui communique beaucoup d'enthousiasme à l'ensemble.

Une très belle soirée !

Une critique dans le journal La Libre Belgique.  Je ne me suis pas trop trompée dans mon analyse mais nous sommes souvent d'accord Nicolas Blanmont et moi.

En tout cas, quand vous voyez à l'affiche la maestro Oksana Lyniv, n'hésitez pas, vous ne serez pas déçu.

Ce vendredi 11 mars, à Liège : Rigoletto de Verdi



Daniel Oren : direction musicale
John Turturro : mise en scène
Francesco Frigeri : décors
Marco Piemontese : costumes
Alessandro Carletti : lumières
Giuseppe Bonnano : chorégraphie

Amartuvshin Enkhbat : Rigoletto
Enkeleda Kamani : Gilda
Ivan Ayon Rivas : Il Duca di Mantova
Sarah Laulan : Maddalena
Rubén Amoretti : Sparafucile
Caroline de Mahieu: Giovanna
Patrick Bolleire: Monterone
Ivan Thirion: Marullo
Alexander Marev : Borsa

Une belle soirée dont je retirerais trois  : le Rigoletto d'Amartuvshin Enkhbat, baryton au nom imprononçable mais doté d'une voix et d'un tempérament hors du commun, c'est le meilleur Rigoletto que j'ai vu sur scène !  Tout dans son attitude, sa voix, ses émotions font cerner aisément la peur, la colère, la douleur de ce père que la malédiction conduira au meurtre de sa propre fille.
La Malédiction est au coeur de cet opéra qui aurait d'ailleurs pu en porter le titre ... la mise en scène souligne bien cette omniprésence. L'histoire est transposée mais cela ne nuit pas à la mise en scène, classique et de bon ton : chacun sait ce qu'il doit faire, deuxième coup de , c'est une mise en scène épurée et efficace.
Troisième ensemble à féliciter : l'orchestre de la maison, renforcé par des élèves de l'IMEP. Les lauriers en reviennent également au maestro Daniel Oren qui a mené le tout efficacement et avec justesse (la jauche de la qualité à Liège, ce sont toujours les cuivres : s'ils jouent justes,  c'est que le maestro est bon ).  Petite anecdote quand même quant au maestro : nos places sont au premier balcon, quasi au-dessus de l'orchestre que nous voyons donc très bien ainsi que le chef ... Daniel Oren est un spectacle à lui seul : ses mimiques et sa gestuelle expriment tout ce qu'il ressent face à ce qui se déroule sur scène et dans la fosse.  Ca, il n'est pas le seul ... par contre, il émet constamment un bruitage assez audible, comme s'il accompagnait le chant sur scène et c'est assez perturbant quand même !
Dommage que l'ensemble de la distribution n'ait pas suivi : Ivan Ayon Rivas (Duc de Mantoue) a de belles couleur de voix mais il fait assez pâle figure dans le rôle du duc cynique et frivole ; de même la prestation de la soprano Enkeleda Kamani (Gilda) n'est pas toujours régulière même si elle s'amplifie au fur et à mesure de la représentation.
A souligner aussi : la grande amélioration du choeur dirigé par Denis Segond et le Monterone de Patrick Bolleire, un énorme chanteur, aux basses impressionnantes.
Public debout pendant de longues minutes au final et très belle soirée pour Papagena (ma soeur) et moi.