Josef Myslivecek (1737-1781)

son concerto pour violoncelle :

https://www.youtube.com/watch?v=tC2vlEeQep4

Snoopy a écrit:

« Il Boemo » : Josef Myslivecek, l’idole oubliée du jeune Mozart

Tu l'as vu ? C'est sûrement un film intéressant, s'il est bien conforme à la biographie.

Myslivecek est mort tragiquement, défiguré par une opération ratée, son aspect avait traumatisé Mozart.

joachim a écrit:

Snoopy a écrit:

« Il Boemo » : Josef Myslivecek, l’idole oubliée du jeune Mozart

Tu l'as vu ?

Non, pas encore. Il vient juste de sortir (il y a 2 jours)

Je n'ai pas vu "il boemo"...mais j'ai eu envie d'une nouvauté (dans ma cdtèque!) d'un opéra ou oratorio de Myslivecek...
Mon choix , limité par l'offre , s'est porté sur "Adamo e Eva"...(il ne s'agit pas d'Adamo le chanteur belgo-italien..mais bien d'Adam et Eve:D ...mais vous l'aviez deviné!!)
J'ai choisi l'oratorio , espérant plus de choeurs quand dans un opéra de cette époque.... !! Un minimum de réflexion aurait du anéantir mes espoirs : à cette époque, dans le récit de la bible...il n'y avait pas grand monde sur terre dans l'entourage d'Adam et Eve!! tout juste Caïn et Abel avant que ce dernier ne se fasse trucider par le frangin!

Bref il aurait pu faire intervenir une cohorte d'anges...mais il n'en y a que deux: l'ange de la miséricorde et l'ange de la justice.
Ceci dit la musique est superbe et les chanteurs excellentissime ; je ne connaissais que le ténor (Valério Contaldo, très très belle voix !! La mezzo Luciana Mancini est une découverte pour moi , magnifique voix également! Les deux soprano ne déméritent dans leurs rôles d'ange!


https://www.youtube.com/watch?v=6Y0P02p9QJc

nb: il y a de nombreux extraits sur youtub; et je comprends que lors de la découverte , au début des années 1920, d'un opéra , d'abord d'un compositeur non identifié, certains musicologues ont cru avoir affaire à un opéra de jeunesse de Mozart tombé dans les oubliettes...découvrant assez vite qu'il s'agissait de Myslivecek!
La même confusion aurait pu se produite pour cet "Adamo e Eva"!

Jean a écrit:

Bref il aurait pu faire intervenir une cohorte d'anges...mais il n'en y a que deux: l'ange de la miséricorde et l'ange de la justice.

Décidément, tout se perd, même au paradis on a plus les moyens!

Je me le suis téléchargé il y a bien deux ou trois ans, mais je ne l'ai pas encore écouté. Il est "en attente" en mp3 sur un DDE

En musique vocale, je possède l'oratorio La Passione di Nostro Signore Gesu Cristo, qui m'a bien plus (il y a des chœurs ) et deux opéras : Montezuma et Medonte. J'ai surtout apprécié Montezuma.

J'ai encore Il Bellerofonte et Il Gran Tamerlano ainsi que l'oratorio Abramo ed Isacco, mais eux aussi sont "en attente" sur disque dur...

Tout ce que je peux dire, c'est qu'entre sa musique vocale et sa musique instrumentale, j'ai tout de même une nette préférence pour l'instrumentale.

Mozart et Myslivecek

Source : https://unbekannte-violinkonzerte.jimdofree.com/e-1/mysliveček/

On se sent transporté dans le monde sonore de Mozart en écoutant l'un des neuf concertos pour violon survivants et presque oubliés de Josef Mysliveček.

Mysliveček est un contemporain de Mozart. Les deux hommes se sont également rencontrés à plusieurs reprises au cours de leurs voyages professionnels, et Mozart connaissait et appréciait beaucoup la musique de cet ami de 20 ans son aîné. Les concertos pour violon de Mysliveček en particulier semblent avoir influencé les concertos pour violon de Mozart.

La vie de Josef Mysliveček a d'abord été très réussie. Après avoir quitté sa ville natale de Prague, où il a également appris à jouer du violon et exercé comme violoniste, et abandonné le métier de meunier hérité de son père, il est devenu à l'époque l'un des compositeurs d'opéras-serias les plus célèbres d'Italie. En raison de son nom, imprononçable pour les Italiens, on l'appelait Divino Boemo. Ce grand succès lui a-t-il été bénéfique ? Une modeste inscription pour Rome se trouve aujourd'hui dans l'église de San Lorenzo in Latina sur le Corso. Il Boemo serait mort pauvre, oublié et gravement malade de la syphilis à Rome en 1781.

Mozart décrit ainsi sa dernière rencontre avec Mysliveček en 1777 dans un hôpital de Munich :
"quand sa maladie était à son paroxysme
il est allé à l'opéra à Padoue. ça ne sert à rien, on dit même que
les médecins et les chirurgiens d'ici l'ont abîmé.
C'est juste une forme de cancer. Le chirurgien Caco, le
Caco, l'âne, lui a brûlé le nez ; imaginez la douleur".
Mais Mozart ajoute et le caractérise tout à fait personnellement :
"Sans son visage, il serait complètement le même : plein de feu, d'esprit et de vie".
(Lettre de Mozart à son père du 11 octobre 1777).

Plein de feu, d'esprit et de vie, c'est exactement ce que donne son Concerto pour violon en ré majeur, sélectionné ici. Mozart devait connaître le thème principal, car il commence son propre concerto pour violon en ré majeur avec le même motif (K. 218).


Allegro

https://www.youtube.com/watch?v=VjVhAqnWAR8


L'orchestre commence par une figure d'ouverture en ré majeur rythmiquement captivante, que Mozart a également utilisée plus tard pour son Concerto pour violon K. 218. Les appels du cor poussent l'orchestre vers l'avant, le premier bloc thématique se développe, vibrant, chantant et avec une verve poussée et passionnante. Un doux thème secondaire apparaît entre les deux, avant que la section finale ne clôture à nouveau le tutti de l'orchestre en vibrant. Le violon solo entre de manière décisive avec un motif triadique descendant et affirme avec confiance son avance tout au long de la première section solo.
Le deuxième tutti de l'orchestre intervient à nouveau avec les motifs d'ouverture.
Le solo renouvelé du violon varie élégamment les différents éléments thématiques à travers différentes tonalités. Dans le même temps, le violon accroît sa virtuosité lyrique.
Un autre tutti de l'orchestre interrompt les figures vocales du brillant violon.
Mais encore plus virtuose et pourtant chantant lyriquement, le violon continue sa partie, entraînant une cadence libre du violon.
L’orchestre conclut avec verve ce mouvement de concerto d’une beauté classique et très vivant.


Larghetto

https://www.youtube.com/watch?v=MI_3avmQU54

L'orchestre à cordes surgit sombre des profondeurs et avance avec hésitation. Il atteint enfin un motif ondulant qui émerge doucement et se livre à un flottement lyrique. Prenant son temps, il prépare l'entrée du violon, qui surgit du fond de l'orchestre avec une note longue et se met lui aussi à chanter son air de manière chaloupée. Myslivecek nous accueille ici comme un compositeur d'opéra qui nous rend heureux. Le violon n’abandonne sa domination scénique qu’à la cadence. Bref et en s'inclinant, l'orchestre fait enfin ses adieux à son soliste.


Allegro

https://www.youtube.com/watch?v=iDKFZzm-3EY

L'orchestre réussit à être immédiatement présent avec le moins de moyens possibles, dans un pianissimo léger, puis dans un tutti complet, maintenant encore avec amplification de cor. Un deuxième motif, tout aussi simple, suit et conduit à l'utilisation virtuose du violon, qui brille également par ses doubles cordes, ses courses et sa virtuosité. Un motif répétitif rythmiquement élégant au violon solo se démarque. Puis le tutti orchestral reprend le dessus, cette fois un peu plus lourd qu'au début. Là encore, le violon oscille entre virtuosité et élégance dansante. L'orchestre apparaît une fois de plus et invite à nouveau le public à une dernière partie solo dans un tutti déterminé, afin que le violon puisse à nouveau se présenter avec ses motifs et démontrer sa virtuosité, le tout dans une ambiance de sérénade détendue sous la soirée italienne. soleil. C'est ainsi que la musique se termine.

Leila Schayegh, violon
Conductor: Václav Luks
Ensemble: Collegium 1704