Opera Royal de Wallonie

C'est la rentrée aussi à l'opéra !!!
Premier opus de l'année : Idomeneo Mozart.

Je n'ai vu qu'une seule fois cet opéra sur scène, en 1986, lors de ma première saison d'abonnement à l'ORW.
Son souvenir m'échappe mais il semble me rappeler que j'avais assez bien dû "m'accrocher" mais je ne sais pour quelle raison ; il est vrai qu'alors, avec quasiment aucune connaissance, certains opéras me semblaient difficiles à aborder ... notez que, 40 ans plus tard, j'ai encore assez bien du mal avec le baroque et le vérisme.

https://www.youtube.com/watch?v=5p9kDGFRYKE

Sur le site de la maison d'opéra :

À la suite de son calamiteux voyage à Mannheim et Paris, Mozart, obligé par son intransigeant père, Léopold, de rentrer à Salzbourg pour reprendre ses activités auprès de l’archevêque, est désespéré. Durant le voyage, il n’a rien obtenu professionnellement, il a perdu sa mère à Paris et a subi la rupture amoureuse la plus cruelle de son existence signifiée par Aloysia Weber. Quand Mozart reçoit la commande d’un nouvel opéra seria pour Munich pour le carnaval de 1781, le thème et le livret qui lui sont imposés comportent de nombreuses similitudes avec sa propre situation. La légende d’Idoménée, de son fils Idamante et de ses amours lui inspire un opéra profondément investi, d’une vocalité exceptionnelle et d’une écriture orchestrale de très haut niveau. En prenant de grandes libertés avec le genre vieillissant de l’opéra seria, Mozart tire magistralement les leçons de la réforme de Gluck qui tendait à plus de tension et de vérité dans le déroulement de l’action.
Le compositeur connaissait bien Munich et cette commande était l’occasion, non seulement de régler ses comptes avec ceux qui l’avaient fait souffrir, mais aussi de prendre ses distances avec l’archevêque qui allait bientôt le congédier, ouvrant la voie à une toute nouvelle vie à Vienne…

https://www.youtube.com/watch?v=sxqtTQ2CUqQ

Intrigue :

Aux temps mythiques, à l’issue de la Guerre de Troie, lors de son retour en sa patrie, Idomeneo, roi de Crête, promet à Neptune que s’il sort sain et sauf de la terrible tempête qui tourmente les flots, il sacrifiera la première personne qui se présentera à lui. Hélas, son fils Idamante l’accueille sur le sol natal…

Livret de Livret de Giambattista Varesco.
La première représentation eut lieu le 29 janvier 17811 au théâtre Cuvilliés de Munich.

https://www.youtube.com/watch?v=taOTV2UgYY0

Direction musicale : Fabio Biondi
Mise en scène : Jean-Louis Grinda
Décors et lumières : Laurent Castaingt,
Costumes : Jorge Jara
Vidéos : Arnaud Pottier

Idomeneo : Ian Koziar
Idamante : Annalisa Stroppa
Ilia : Maria Grazia Schiavo
Elettra : Nino Machaidze
Arbace : Riccardo Della Sciucca
La voix : Inho Jeong (cinquième prix Reine Elisabeth 2023)

https://www.youtube.com/watch?v=d8udznaDD3o

Et quand vas-tu le voir ?

Personnellement, il me plaît moins que les trois "Da Ponte" et la Flûte.

Il est vrai que pour moi, l'opéra seria est "trop sérieux" avec beaucoup de recitativo secco. Entre les deux opéra seria de la maturité de Mozart, je préfère la Clémence de Titus. Mais bon, c'est moi !!!

J'espère que tu auras la chance que soit joué le long ballet final composé spécialement pour la représentation à Munich du 29 janvier 1781. Celui-ci est magnifique.

J'y vais fin de ce mois.
C'est un opéra peu joué mais je n'en connais pas la raison ...
Mes opéras préférés chez Mozart : La flûte enchantée - Don Giovanni.

J'aime "Idoménée" mais je l'ai vu il y a longtemps et je n'en ai qu'une version CD.

L'opéra "Mitridate, roi du Pont", que je mentionnais avant-hier dans sa version 2016, (fil Sabine Devieilhe) est un opéra composé par Mozart à l'âge de 14 ans !!! , quand il était à Milan.
Il s'en est sublimement tiré, mais il a raconté dans ses lettres qu'il avait dû ré-écrire des arias pour mettre en valeur "plus" un certain chanteur, etc etc... Bref , ce fut un triomphe !(source : lettres de
Mozart).
Il faut que je relise ses lettres à Leopold concernant sa création d'Idoménée, il avait beaucoup "galéré" aussi à cause des "caprices" des divas.... !

Bonne vision , tu nous diras.

Je n'aime pas beaucoup Mitridate - sauf l'ouverture -, avec ses récitatifs interminables

Moi j'ai aimé,, sans doute parce qu'il y avait Patricia Petibon (éblouissante dans le rôle principal) Sabine Devieilhe et le héros dont j'oublie le nom....
Les récitatifs sont passés "comme une lettre à la poste" (en ce qui me concerne)....Pas une seconde d'ennui ! (au contraire on nous éclaire sur les histoires d'amour archi-compliquées....)...

Les ouvertures d'opéra sont un excellent moyen de découvrir la musique d'opéra. Elles sont souvent jouées en concert, et elles sont également disponibles sur disque. Si tu es intéressé par l'opéra, je te recommande

* Les Noces de Figaro de Wolfgang Amadeus Mozart
* Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart
* La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart
* Tristan et Isolde de Richard Wagner
* La Traviata de Giuseppe Verdi
* La Bohème de Giacomo Puccini
Ces ouvertures sont toutes des chefs-d'œuvre de la musique classique, et elles méritent d'être écoutées.

Si cela est à moi que cela s'adresse , ami , j'ai tous les opéras de Mozart en DVD et CD (plusieurs versions) , et beaucoup d'ouvertures de plusieurs autres opéras très connues   par CD (et même en coffret spécial ! )  , ou enregistrements TV. (Je suis une fan très mélomane Mozart depuis toute ma vie et j'ai ses bouquins).

Je connais très bien la musique d'opéra , dont le Bel Canto que... Bel Canto aime beaucoup, cad Verdi  Bellini, Puccini, Rossini. Massenet etc... J'ai vu à la télé tous leurs opéras majeurs depuis une quinzaine d'années (quand j'ai bossé en télé-travail ).
Tu as entièrement raison quant à ces fameuses ouvertures !! Et à leur rôle qui doit donner "envie"....



P.S. : Je redis que la seule chose, c'est que je n'ai pas pu voir ces opéras "en vrai" (sauf des opéras "baroques" que le  Festival des Arts Florissants de William Christie a donnés ici à Thiré pendant plusieurs années).
Nantes était trop loin comme trajet pour nous...
https://youtu.be/R2Wkp5_C_Ho

(Rossini "Le Barbier...." 7 mn environ) que j'ai vu (télé évidemment...) dans des versions géniales avec Florez et DiDonato , entre autres...)...!

Il y a longtemps, j'ai été un spectateur assidu de l'Opéra Royal de Liège. J'ai eu la chance d'admirer des œuvres remarquables, comme La Traviata de Verdi, Les Noces de Figaro de Mozart et Carmen de Bizet. C'était une période mémorable pour moi, car j'ai également pu assister à de merveilleux concerts de l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. J'ai notamment eu le plaisir de voir et d'entendre les finalistes du Concours de la Reine Élisabeth au violon et au piano. Ces souvenirs sont encore bien présents dans ma mémoire.

Hier soir, rentrée à l'opéra avec un superbe Idomeneo de Mozart.


source : journal Le Soir

Je n'ai vu qu'une seule fois sur scène cet opéra, sur cette même scène en 1986.
J'avais des souvenirs très précis de cet opéra en particulier parce que c'était ma première année d'abonnement à Liège ; je me rappelais avoir trouvé cet opéra "assez difficile" et qu'on y "criait" beaucoup.
Presque quarante ans plus tard, je comprends mieux ce sentiment.  C'est un opéra magnifique mais tout en puissance, avec de la violence et des moments tendus tout le long.
Je n'en suis pas ressortie "sur un petit nuage" comme Papagena mais vraiment séduite tant par l'opéra que la production.
Il faut dire que tout concourait à rendre magique cette première soirée de la saison : une magnifique musique où on retrouve à peu près tous les courants des autres opéras de Mozart, un plateau de premier choix tout comme l'orchestre, une scénographie très juste et belle …  un grand bonheur !


source : Olyrix

Fabio Bondi dirigeait pour la première fois l'orchestre maison ; pour peu que je connaisse Mozart et sa musique, il m'a semblé que c'était de bonne qualité et que l'équilibre entre plateau et orchestre était bien respecté.  Les cuivres – fort présents dans cet opéra – pas toujours précis, étaient cette fois, bien à leur affaire.  Côté musical, coup de chapeau à  Francesca Tosi au piano forte, accompagnant les récitatifs et soutenant par petites touches les chants.  La transition entre récitatifs et chants m'a semblé plus harmonieuse que d'habitude :  on va de l'instrument seul à une orchestration progressive qui rend la transition moins abrupte.

Côté mise en scène, on retrouvait l'ancien directeur maison Jean-Louis Grinda et ses collaborateurs habituels Jorge Jara et Laurent Castaingt aux décors et lumières.
C'est vraiment une scénographie comme je les aime : lumineuse ; claire et collant au livret ; avec une très bonne direction d'acteurs, très investis ; classique avec des touches de moderne apportées par les costumes … il n'était pas nécessaire de lire les commentaires pour comprendre l'intrigue !


source : ORW

Cet opéra comprend de nombreux solos héroïques, deux beaux chœurs et quelques duos dont ceux de Idamante/Ilia qui sont quelques ilôts de douceur dans un océan de déchaînements en tout genre.
Plateau d'une grande homogénéité !  Ian Koziara ténor américain à la stature imposante campe un Idomeneo à la voix puissante mais sachant aussi faire ressortir toute l'horreur du châtiment imposé par le monstre marin.  Il n'est pas toujours régulier mais, comme le disait Nicolas Blanmont dans le journal "La Libre Belgique" : on est bien triste que ce soit lui qui doive mourir au final tellement il nous a ému tout le long de la soirée !
Son fils Idamante, interprété par la mezzo Annalisa Stroppa est peut-être le personnage un peu en deçà mais sans être vraiment dérangeant.  La voix manque de graves et l'interprète d'assurance mais son timbre de voix cuivré fait merveille, surtout dans ses duos avec Ilia, interprétée avec beaucoup de brio par Maria Grazia Schivo.
Autre ténor de la distribution Ricardo Della Sciucca interprète lui aussi avec beaucoup de talent et de présence en scène, Arbace, fidèle conseiller du roi de Crête.  Inho Jeong, brillant  cinquième candidat du dernier Reine Elisabeth accomplit sans problème sa courte intervention finale.  On entend dans cette sentence de la voix représentant Neptune des réminiscences  de l'invité de pierre du Don Giovanni.


source : Olyrix

Pour moi et pour le public aussi d'ailleurs, la meilleur interprète de la soirée est Nino Machaidze .  Ce rôle d'Elettra est d'une difficulté inouïe, son dernier air "D'Oreste d'Aiace" vous laisse tout chamboulé tant le chant est dense et violent… il fait un peu penser aux airs de la Reine de la nuit mais en beaucoup plus puissant.
Nino Machaidze incarne avec prestance et une intensité superlative ce personnage qui ne l’est pas moins. Toute sa fureur, où s’installe peu à peu la folie, se traduit par un chant frénétique projeté avec rage, paradoxe touchant d’une maîtrise vocale rendant la perte de contrôle d’Elettra.
La soprano achève sa performance d’une voix toujours chantante mais comme emplie d’une démence aux éclats de rire glaçants et aux aigus transperçant, ce qui lui vaut aussitôt un tonnerre d'applaudissements de la part d’une salle ébahie, qui redouble en triomphe aux saluts.
Adèle Frison sur le site Olyrix

https://www.youtube.com/watch?v=yVEPvLWN-Ec
Une raison de plus de croire que cette jeune soprano aurait mérité bien mieux qu'une place de lauréate au dernier Reine Elisabeth !

Belle prestation également des chœurs dont les deux brèves interventions étaient toute empreinte de douceur parfois, de peurs à d'autre moments, toujours de belles qualités !
Une très belle première soirée de la saison à venir … en attendant, le mois prochain, le beaucoup plus connu et joué "Barbier de Séville" !

Je ne résiste pas à vous proposer le grand air d'Idonomeo "Fuor del mar" par le fabuleux Pavarotti !
https://www.youtube.com/watch?v=Ux3hVIC3Cp4
Notre Idomeneo était assez différent mais chaque interprétation a son charme.

La mise en scène a l'air sobre, mais sympa malgré tout. J'aime bien le design des décors et des costumes. Ca reste harmonieux. Pour le reste je ne connaissais pas du tout cet opéra.

Une courte video https://www.operaonvideo.com/idomeneo-liege-2023-ian-koziara-annalisa-stroppa-maria-grazia-schiavo-nino-machaidze/

Très sympa

Je ne l'ai jamais vu sur scène....mais le connait depuis longtemps en disque. Un des grands Mozart avant les tout grands(L'enlèvement au Serail, Les Noces de Figaro, Cosi, Don Giovanni, La Flute, et La Clémence de Titus)


merci pour ton reportage et tes photos qui donnent envie

Content pour toi, Bel Canto, merci pour tes impressions sur l'œuvre et ses interprètes. Je pense que le ballet n'a pas été représenté, sinon je suppose que tu en aurais parlé ?

Effectivement, il n'y avait pas de ballet ; ce n'est d'ailleurs qu'après en recherchant un peu de renseignements sur l'opéra que j'ai vu qu'il y avait un ballet mais je ne sais pas à quel moment de l'opéra.  J'ai trouvé un article à ce sujet sur ce groupe.

Je viens aussi de lire sur le groupe ODB Opéra une belle critique qui présente bien le début de l'opéra :
Le premier acte est assez difficile car essentiellement composé de longs monologues des principaux intervenants ; c'est vrai qu'il y a peu d'actions et, personnellement, n'étant pas une inconditionnelle de Mozart, j'ai eu un peu de mal à "entrer" dans l'opéra mais je me suis bien rattrapée avec les deux actes suivants et final éblouissant !
(HS : je ne saurais pas vous donner le lien vers ODB Opéra parce que je n'y ai plus accès depuis la maison)

Une autre critique sur Forum Opera.

Je ne suis pas vraiment d'accord quant à l'opinion d'une mise en scène statique ... je n'ai pas du tout eu cette impression alors que je suis très sensible à cet aspect. S'il est vrai qu'il y avait peu de mouvements, chaque interprète a totalement investi son personnage, ce qui compense largement cela. Comme je l'ai lu ailleurs : "au moins, on n'a pas fait chanter les solistes dans des positions inconfortables".

Bel Canto a écrit:

 Comme je l'ai lu ailleurs : "au moins, on n'a pas fait chanter les solistes dans des positions inconfortables".

Entièrement d'accord. D'autant plus amusant que j'ai regardé un opéra il y a 3 jours et dans certains passage, le chanteur était quasi allongé sur une couchette et devait chanter. Je me disais que ça ne devait pas être facile pour lui. Une autre, recroquevillée sur elle même pour les besoins de la scène. Franchement pourquoi leur compliquer la tâche?

Bel Canto, vas-tu aller voir le Barbier de Séville à l'opéra royal de Wallonie ?

Article sur https://www.rtbf.be/article/le-barbier-de-seville-figaro-en-vespa-sur-la-scene-de-l-opera-royal-de-wallonie-11273191?utm_campaign=Musiq%273_+19-10-2023&utm_medium=email&utm_source=newsletter

Chef-d’œuvre de l’opéra-bouffe, l’œuvre phare de Gioachino Rossini est à l’affiche de l’Opéra Royal de Wallonie à Liège. La mise en scène de Vincent Dujardin place les personnages du Barbier dans le Séville des années cinquante. Représentations à partir de ce mercredi 18 octobre et jusqu’au 28 octobre à l’Opéra Royal de Wallonie à Liège et le 4 novembre au Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Diffusion en direct le 28 octobre sur Musiq3.
Composé en à peine quinze jours par un très jeune compositeur de 24 ans, Le Barbier de Séville a traversé l’histoire de la musique comme l’un des chefs-d’œuvre de l’opéra-bouffe. Et pourtant, le soir de la première, le 21 février 1816, personne n’aurait aimé être dans la peau de Gioachino Rossini. Sur la scène du Teatro Argentina de Rome, les chanteurs épuisés par le rythme des répétitions cumulent les catastrophes tandis que dans la salle, les détracteurs de Rossini sifflent la production.
La première est un désastre pour Rossini qui choisit de ne pas assister à la suite de la série. Pourtant, au deuxième soir, l’œuvre est applaudie et Le Barbier entre dans l’histoire comme l’opéra le plus connu et le plus joué du compositeur italien.

Tiré de la comédie de Beaumarchais Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile, le livret de Cesare Sterbini retrace le récit d’une folle journée durant laquelle le personnage de Figaro, l’ingénieux barbier, use de toutes les ruses pour permettre au jeune comte Almaviva d’épouser la belle Rosina au nez et à la barbe de Bartolo, l’infâme tuteur de la jeune fille. Déguisements, stratagèmes douteux, mensonges, quiproquos, coups de théâtre, tout est comédie dans l’œuvre de Rossini.
L’opéra n’avait plus été donné à Liège depuis 2015. Dans cette nouvelle production, la mise en scène de Vincent Dujardin place les personnages du Barbier de Séville au cœur des années cinquante. Vous ne serez donc pas surpris de découvrir parmi les interprètes du chœur, un joueur de saxophone titubant dans les rues de la vieille ville, tandis que le personnage de Figaro fait une entrée fracassante au guidon d’une vespa flamboyante.

Dans le rôle de Rosina, la mezzo-soprano Aya Wakizono joue et se joue des embûches de la partition. Elle partage le plateau avec le baryton Vittorio Prato dans le rôle de Figaro. Le ténor Ruzil Gatin entre dans le rôle du jeune comte Almaviva.
La production est dirigée par le chef d’orchestre italien Giampoalo Bisanti. Représentations à partir de ce mercredi 18 octobre et jusqu’au 28 octobre à l’Opéra Royal de Wallonie à Liège mais aussi le samedi 4 novembre à 20h au Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Diffusion en direct le 28 octobre sur Musiq3.

J'en reviens Joachim mais un peu tard pour commenter.
Rapidement, pour moi, ce n'était vraiment pas à la hauteur : chef couvrant les voix, humour potache à répétition, chanteurs pas à la hauteur ! Le seul à rendre hommage à Rossini était le baryton Pablo Ruiz dans le rôle de Bartolo.
Je ne lis pas que l'auteur de l'article se mouille beaucoup sur la qualité de la représentation.

Je reviens plus longuement sur la production du Barbier de Séville, vue vendredi dernier.
J'ai attendu de lire plusieurs critiques afin de vérifier mon avis ... et elles sont plutôt contradictoires.

Voici celle parue dans "La Libre Belgique" : https://www.lalibre.be/culture/musique/2023/10/23/a-lopera-de-liege-un-barbier-de-seville-au-premier-degre-mais-efficace-et-divertissant-IL2HLGTFENFM3PNITUKNOEQBOM/
Je lis depuis très longtemps les analyses de Nicolas Blanmont que j'apprécie beaucoup, je me range donc à son avis tout en sachant que ce n'est pas non plus un article des plus enthousiastes.

Avec le recul, c'est vrai que j'ai connu pire soirée que celle-là tant du point de vue de la scénographie que des voix.
Cet opéra est sans doute celui que j'ai le plus vu sur scène et ce n'est franchement pas le meilleur de Rossini, même si c'est le plus souvent représenté ; dans la même série d'opéras buffa Le conte Ory me semble plus abouti.
Alors sans une solide mise en scène innovante et une distribution éblouissante, je crois que je ne risque plus de repartir de la représentation de cet opéra "sous le charme".

Revenons-en à la distribution en commençant par la scénographie :
Mise en scène : Vincent Dujardin
Décors et costumes : Leila Fteita



Mise en scène ultra-classique avec un humour très potache et répétitif (couple formé par Berta et un domestique âgé : lui est brinquebalant et tombe au moindre coup de vent, elle traverse tant et plus la scène avec un quart de drap de lit pour mouchoir - rien de très comique ni de très élégant).  Quelques gags dans le chef d'Almaviva se prêtant agréablement au jeu (dont la leçon de piano particulièrement bien réussie), un Figaro peut arrogant ou inventif et une Rosina minaudant, minaudant, minaudant ...  On ne sent guère de direction d'acteurs et donc, seul le meilleur acteur sur scène s'en sort formidablement : le Bartolo de Pablo Ruiz (doublé d'un merveilleux baryton en plus).
Les décors semblent sortis des cartons de l'ancienne mise en scène du précédent directeur, Sergio Mazzonis tandis que les costumes mélangent allègrement plusieurs époques ; les transpositions ne me gênent pas mais il faut qu'il y ait une cohérence quand même ! (autre gag moyen : Figaro arrive sur scène en vespa, engin qu'il semble avoir un peu de mal à contrôler – franchement pas comique et cela n'apporte rien à l'intrigue).



Côté distribution :
Almaviva : Ruzil Gatin
Rosina : Aya Wakizono
Bartolo : Pablo Ruiz
Figaro : Vittorio Prato
Basilio Mirco Palazzi



C'est vrai que les aigus de Ruzil Gatin sont impressionnants mais pas toujours des plus justes, surtout au niveau de la pose de souffle mise à des endroits étonnants et puis son jeu date d'avant la chute du mur de Berlin.  Là où je ne suis pas du tout d'accord avec N Blanmont, c'est pour la Rosina de Aya Wakizono ; pour moi,  la mezzo japonaise n'a ni la voix la stature pour interpréter cette pétillante jeune femme, astucieuse et intrigante.  Il a fallu que je lise le livret pour savoir qu'elle est mezzo : ses graves sont blancs et inaudibles quand son souffle lui permet d'arriver jusqu'à là !
Même remarque pour Vittorio Prato : son Figaro est assez effacé et certainement pas le coiffeur de ses dames, roublard et très fier de lui-même ; côté voix, c'est bien sans plus
Mirco Palazzi manque sérieusement de basses, ce qui est gênant pour "La Calumnia" et lui aussi est assez effacé, ce qui ne cadre pas avec  le personnage.
Reste le fabuleux 'Don Bartolo' de Pablo Ruiz qui , à lui seul, a relevé le niveau de la soirée : fabuleux baryton bien dans le style rossinien et merveilleux comédien qui ne doit pas se forcer pour jouer la comédie !
https://www.youtube.com/watch?v=vjsBEN_fNKE
dans un autre Rossini avec toujours autant de verves et une voix qui s'est encore améliorée depuis cet enregistrement

L'orchestre maison, sous la direction de son directeur musical, Giampaolo Bisanti n'a pas démérité sans offrir non plus une prestation exceptionnelle.

Bref, un spectacle moyen (je dirais même plus pour paraphraser les Dupondt : très moyen).
Il m'arrive rarement de m'embêter à l'opéra, vendredi cela a été le cas.
En route vers les "Contes d'Hoffmann", un de mes opéras préférés !  

Bel Canto a écrit:

Mirco Palazzi manque sérieusement de basses, ce qui est gênant pour "La Calumnia" et lui aussi est assez effacé, ce qui ne cadre pas avec le personnage.

En mettant mes notes à jour, j'ai constaté que j'avais déjà entendu Palazzi à Liège, en 2009, dans Lucrezia Borgia et dans lequel il interprétait un rôle de baryton ! Sur son site, il est répertorié comme basse.

Depuis les commentaires des deux premiers opéras vus cette année 2023-2024, j'ai assisté à deux autres spectacles : Les contes d'Hofmann d'Offenbach et La Flûte enchantée de Mozart.
Réflexion sur cette première partie de saison qui est  la première saison complète programmée par le  nouveau directeur Stefano Pace.  Il est en place depuis 3 ans, ayant succédé à Stefano Mazzonis décédé du Covid en 2021 mais de nombreux spectacles programmés par l'ancien directeur ont été reportés suite à leur annulation durant l'épidémie.

Il est encore beaucoup trop tôt pour définir sa politique et son profil sur un début de saison mais si je donne un regard sur les quatre premières représentations, je dirais que c'est "alf en alf" comme on dit en belge … moitié/moitié.
J'épinglerais deux magnifiques productions :  Idomeneo et Les Contes d'Hoffmann.  D'abord pour leurs mises en scènes : très élémentaire pour le premier et très symbolique pour le deuxième ; de très belles voix également dans les deux cas avec un petit bémol pour les incarnations du Mal des Contes : Erwin Schrott est pourtant un chanteur avec une belle notoriété mais ni sa voix ni son jeu très "badin" ne m'ont convaincue.
J'ai déjà expliqué ici ma déception du Barbier de Séville avec une mise en scène très hétéroclite allant du classicisme à l'ajout d'éléments "modernes" n'apportant vraiment rien à l'action bien assez suffisante à elle-même dans cet opéra.  La distribution n'était pas non plus au top.
Même problème de distribution pour la Flûte où les rôles de Tamino et Sarastro ont dû être réattribués en dernière minute ; seuls le Papageno de Paul-Armin Edelman, la Reine de la Nuit de Lucie Kankova ainsi que les interprètes des trois dames ont vraiment tiré leur épingle du jeu.  Quand à la mise en scène, c'était une troisième programmation … à la longue cela use, surtout qu'on ne puisse pas à proprement parler d'une mise en scène exceptionnelle : c'est mignon et cosy mais on est loin de la puissance symbolique de l'œuvre et faire chanter les superbes chœurs depuis la fosse leur fait aussi perdre toute leur puissance malgré une très belle interprétation.  Cette mise en scène a été reprise dernièrement à Paris, avec Hervé Niquet à la direction.

En avant donc pour la deuxième partie de saison avec un opéra que je n'ai jamais vu ni sur scène ni sur l'écran et jamais écouté : Rusalka de Dvorak.  Je ne connais de cet opéra que le fameux air à la lune chanté par le rôle-titre (soprano).  J'ai hâte de découvrir cette œuvre très bientôt.

https://www.youtube.com/watch?v=hzgQPjbDTMM

Viendront ensuite Falstaff de Verdi ;  Roméo et Juliette de Stravinsky (ballet) ; Pélléas et Mélisande de Debussy ; I Capuleti e Montecchi de Bellini et Carmen de Bizet.
Encore de belles soirées en perspective ![/i]