Nos opéras préférés, toutes époques confondues

Idoménée et Alceste : Qui n'est pas de Mozart qui en a juste revu la musique (source : Forumpro.
Tu ne perds pas une occasion de me fustiger, bien sûr et je n'apprécie pas !
Pour moi : Figaro, Cosi et la Flûte et dans toutes les versions que j'ai vues jusqu'en 2019.

P.S. : J'adore Pelleas et Melisande

Anouchka a écrit:

Qui n'est pas de Mozart. Tu ne perds pas une occasion de me fustiger, bien sûr et je n'apprécie pas ! .

Ben relis toi, vérifie tes sources avant de balancer des infos, etc... et comme ça personne n'aura de prétextes pour te charrier

joachim a écrit:

Pfff ! Pas un Mozart

Je vois qu'il a composé beaucoup d'opéras, 22 selon Wikipédia, mais je n'en connais que deux: La Finta Giardiniera qui est classé parmi ses oeuvres de jeunesse et La Flûte enchantée qui est apparemment son tout dernier. Il est mort quelques semaines après sa première représentation. Ce sont deux opéras que j'aime bien et quitte à surprendre, j'ai tendance à préférer La Finta Giardiniera à La Flûte enchantée dont j'attendais beaucoup plus. Je pensais vraiment qu'il bousculerait mon TOP 15. Néanmoins, c'est un opéra qui contient quelques bons passages même si d'autres me sont ennuyeux. Je ne me décourage pas et tenterai L'Enlèvement au Sérail, La Clémence de Titus et Les Noces de Figaro.

Aujourd'hui, j'ai réécouté un opéra qui ne faiblit décidément pas dans mon estime et qui a matière à grignoter la dernière place (au moins) de mon classement préférentiel: Le Sacrifice de James MacMillan.

Les cinq voix principales de cet opéra sont:

Lisa Milne et Sarah Tynan; sopranos,
Peter Hoare; ténor,
Leigh Melrose et Christopher Purves; barytons.
La sixième voix importante est sans aucun doute l'orchestre - Orchestra and Chorus of Welsh National Opéra  sous la direction de Anthony Negus - qui prend vraiment l'auditeur par la main pour l'emmener avec lui au sein de l'intrigue. La partie orchestrale, que ce soit dans le premier, second et troisième actes, délivre une force musico-cinématographique assez exceptionnelle, disons plus prégnante dans cet opéra que dans beaucoup d'autres que j'ai écoutés. Il ne se prive pas de couleurs ni d'effets plus nuancés, plus subtils. James MacMillan pratique une maîtrise de l'orchestre et des choeurs qui m'a toujours fasciné et cela bien avant de découvrir cet opéra. Quelque-part, dans le second acte, vers le milieu, il y a un passage purement orchestral qui m'a particulièrement subjugué: il m'a surtout évoqué un thème d'action dans le style symphonique de Lalo Schifrin pour le cinéma.

et n'oublie pas son "Don Giovanni"...
qui pour la petite histoire, lors de mon service militaire au cours de l'année 1965 avait été désigné par les auditeurs de France Musique comme le "chef d'oeuvre des chefs d'oeuvre" de tout le répertoire musical de la musique classique en général et tous genres confondus... , après plusieurs semaines de votes

Kool en avait parlé ici

Snoopy a écrit:

Kool en avait parlé ici

Pas que Kool moi aussi avec la même anecdote ...
J'avais le vague sentiment d'avoir déjà parlé de cette anecdote mais je ne pensais pas que c'étais aussi récent!
Quand je dis que ma mémoire n'est pas ce qui me reste intacte au moins là ce n'est pas une "connerie"..

Jean a écrit:

Pas que Kool     moi aussi avec la même anecdote ...

En effet, mais je voulais simplement dire que Kool avait abordé le sujet en publiant le classement. Et effectivement, tu y avais déjà raconté cette anecdote

Le choix du x oeuvres est bien entendu personnel et propre à chacun selon ses goûts mais bravo à Icare et à bien d'autres ici, d'aller explorer d'autres répertoires, ne serait-ce que pour se faire une opinion (je devrais faire pareil avec le contemporain mais hors direct sur scène, j'ai un peu de mal).
Cela dépend aussi parfois des choix de programmation, que ce soit sur scène, sur le net, à la télévision, en production CD/DVD.
J'ai déjà constaté qu'il y avait des "modes" :
- certains opéras ne sont quasiment plus programmés et subitement ressortent à plusieurs endroits, sous diverses formes (Idoménée actuellement par exemple ;
- d'autres opéras sont "phares" : Traviata, Carmen, Barbier, Flûte ... et présentés encore et encore ou enregistrés au moins une fois par année ;
- Puccini est actuellement en retrait après avoir été choisi tant et plus ; cela fait mon bonheur personnel mais sans doute pas celui des ses fans ;
- l'opéra baroque, jusqu'à Mozart n'est pas ou peu représenté à l'opéra ou proposé à la télévision ; il est souvent lié à des maisons spécialisées.

Snoopy a écrit:

Kool en avait parlé ici

De toute cette liste, je n'en connais que cinq en entier, et encore pas vraiment avec Le Barbier de Séville de Rossini que je n'écoute qu'au travers d'une compilation des meilleurs extraits. Aujourd'hui, à Gibert, beaucoup sont vendus à des prix très acceptables. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'intuition que Richard Strauss devrait me plaire dans l'opéra: j'ai failli prendre Salomé et Elektra, ainsi que Les Noces de Figaro de Mozart (version Böhm), mais ce sera pour une autre fois...

J'ai relu les premières pages, et je vois que je n'ai pas donné de liste de mes opéras préférés. Bien entendus les premiers sont de Mozart :

Top 12 :

1. Don Giovanni (Mozart)
2. Les Noces de Figaro (Mozart)
3. La Flûte Enchantée (Mozart)
4. Fidelio (Beethoven)
5. Le Freischütz (Weber)
6. Le Vaisseau Fantôme (Wagner)
7. Carmen (Bizet)
8. Cosi fan tutte (Mozart)
9. La Clemence de Titus (Mozart)
10. La Fille du Régiment (Donizetti)
11. Falstaff (Salieri)
12. La Dame Blanche (Boieldieu)

Ma propre liste s'en rapproche , avec La Finta de Mozart, les Indes Galantes de Rameau, Lohengrin et Parsifal de Wagner (pas le Vaisseau Fantôme ni Falstaff).

Evidemment, Balbastre était un organiste très célèbre à la cour de France au 18ème.
J'ai lu ça dans une mauvaise bio, cette histoire d'opéra à Munich sur le retour Paris-Vienne, pas dans la correspondance.
(pas le temps de manipuler le gros bouquin).

Tjenerindens Fortaelling/The Handmaid's Tale/La Servante écarlate, opéra en un prologue, un prélude, deux actes et un épilogue, du compositeur danois Poul Ruders:

D'après un livret de Paul Bentley et basé sur une nouvelle de Margaret Atwood.

L'argument:

"The Handmaid's Tale" parle de la femme Offred, qui n'a qu'une seule fonction dans la république totalitaire de Gilead : donner naissance à des enfants capables de maintenir la population. Offred est l'une des rares femmes de Galaad encore capable de concevoir, ce qui donne à l'État le droit de la donner à des couples stériles pour leur donner un enfant. Si elle s’écarte du rôle qui lui a été confié, elle – comme les rebelles – sera pendue ou envoyée loin de la sécurité de la République pour mourir lentement sous les radiations. "The Handmaid's Tale" suit l'existence d'Offred en tant que concubine et incubatrice dans une société future dystopique où les femmes fertiles n'ont aucune liberté. Margaret Atwood parvient à écrire un conte à la fois effrayant et parfois romantique, alors qu'Offred, au milieu de son triste quotidien, est rattrapée par son attirance pour deux hommes. Ils peuvent tous deux décider de son avenir, auquel Offred aspire sera quelque chose comme l’époque d’avant Gilead, où elle vivait encore avec sa jeune fille.

Royal Danish Opera Chorus - Royal Danish Orchestra, sous la direction de Michael Schonwandt

Marianne Rorholm : Offred
Hanne Fischer : Offred - in the time before
Poul Elming : Luke



Sujet futuriste, assez sombre, pessimiste. J'aime assez lorsqu'un auteur d'opéras s'attaque à un sujet qui lui est contemporain, voire futuriste comme c'est le cas ici, plutôt que de ressasser les grandes tragédies grecques ou des arguments déjà mis en musique par les grands maîtres de l'ère baroque ou classique. Il me paraît essentiel que le genre sache aussi se renouveler par le traitement de sujets inédits et plus proches de notre temps, je pense par exemple à Maximilien Kolbe de Dominique Probst ou encore à Os Dias Levanlados d'Antonio Pinto Vargas, voire O.P.A. mia - My tender bid de Denis Levaillant. Si je cite ce dernier opéra, c'est que j'avais justement échangé quelques avis concordants avec le compositeur qui estimait qu'un opéra contemporain devrait davantage se tourner sur des sujets de son temps, pourquoi pas des sujets d'actualité, plutôt que de ressasser les grands classiques du genre. Sur Tjenerindens Fortaelling, Poul Ruders a su développer des ambiances musicales à la fois modernes et fascinantes, avec des moments chantés très beaux, très épurés parfois: avec violon solo... Je crois qu'il y a dans cet opéra suffisamment de passages qui me réjouissent pour qu'il parvienne à chambouler mon ordre de classement préférentiel.

Die Harmonie der Welt/L'Harmonie du Monde de Paul Hindemith est un opéra que j'apprécie de plus en plus, même si je ne suis pas encore sûr qu'il puisse chambouler un éventuel TOP 10 de mes opéras du vingtième siècle préférés. Certes, je ne l'aborde que dans une écoute audio, il me manque donc le visuel pour en vivre une émotion sans doute plus complète, mais, musicalement, les couleurs orchestrales, les chants, le jeu instrumental autour des voix, tout ça m'enchante. C'est surtout l'argument qui me donne envie de le découvrir visuellement, comme pour Big Bang Circus de Claudio Ambrosini. Ce n'est pas comme avec Maximilien Kolbe de Dominique Probst qui fait vraiment partie de mes opéras préférés. Certes, si l'occasion de le découvrir en "live" se produit un jour à prix accueillant, j'irai le voir de bon coeur, néanmoins le visuel ne me manque absolument pas pour l'apprécier dans toute sa dimension, tant l'univers des camps de concentration est une horreur que j'ai vu et revu grâce aux nombreux films et documentaires qui existent sur le sujet. Je n'ai donc aucun mal à imager n'importe quelle scène de l'opéra de Probst d'autant plus qu'il est chanté en Français. Paul Hindemith fait désormais partie de mes compositeurs préférés: oeuvres vocales, symphonies, musiques de chambre, piano, opéras, composition pour l'image, sa musique me fascine la plupart du temps et L'Harmonie du Monde, opéra en cinq actes, n'y déroge pas.

le livret, écrit par Hindemith lui-même, est basé sur la vie de Johannes Kepler. La première exécution publique a eu lieu le 11 août 1957 à Munich sous la direction du compositeur. Le 25 janvier 1953 à Bâle, avait eu lieu la première de la symphonie du même nom, sous la direction de Paul Sacher.



Empereur Rudolf II, Empereur Ferdinand II basse - Arutjun Kotchinian
Johannes Kepler baryton - François le Roux
Wallenstein ténor - Robert Wörie
Ulrich Grüßer (ténor) - Christian Elsner
Daniel Hitzler (baryton basse) - Michael Burt
Tansur (basse) - Reinhard Hagen
Baron Starhemberg (baryton) - Michael Kraus
Christophe, le frère de Kepler (ténor) - Daniel Kirch
Susanne, le seconde femme de Kepler (soprano) - Sophia Larson
Catherine, la mère de Kepler (mezzo-soprano) - Michelle Breedt
Susanne enfant (soprano) -Tatjana Korovina
Le prévôt (baryton) - Egbert Junghanns
Un avocat (baryton basse) - Andreas Kohn

Durant l'année 2000, Marek Janowski a réalisé avec l'Orchestre symphonique de la radio de Berlin le premier enregistrement complet de l'opéra. C'est la version que je possède et je l'ai trouvée de très bonne facture.

Icare tu parlais sur le topic Rossini, de opéras que tu aimais de lui, je profite de ta dernière intervention ici pour t'en signaler un qui est peu connu car rarement donné par les maisons d'opéras : sans doute pas passionnant comme histoire (?)...mais surtout surement ruineux et difficile de trouver une telle distribution!!
18 chanteurs, dont au moins 10 sont des "pointures" de haut nivaux!!...mais quelle musique et quel feux d'artifice de voix rossiniennes!!

C'est "Le voyage à Reims":
l'intrigue est vite résumée: c'est à l'occasion du couronnement du roi Charles x à Reims que tout un aéropage de diverses personnalités se trouve immobilisées dans un hôtel (je ne sais plus pour quelles raisons...plus de transports? plus de place dans la cathédrale? ) Ils passent donc une soirée et (ou?) journée ensemble ...l'intrigue est mince, mais la musique, est un ravissement constant quand on aime celle de Rossini...même s'il y a longtemps que je ne l'ai pas écouté
J'ai la version ci dessous de Claudio Abbado:


https://www.youtube.com/watch?v=VKQCAIs7ClA

Merci pour le conseil car je ne n'avais jamais entendu parler de cet opéra auparavant.

Très bel opéra et la version Abbado est une des meilleures avec une brochette d'interprètes tous les plus connus les uns que les autres.
Côté intrigue c'est assez maigre mais très drôle (Caballé est hilarante !).

Le fameux moment des hymnes :

https://www.youtube.com/watch?v=YrHdkG4To9w

Je le connaissais de nom, il me semble que je l'avais rapidement survolé il y a quelques années, mais je n'ai pas le souvenir de l'avoir écouté dans son intégralité.

Je vois que tu en avais déjà parlé ici

Un opéra qui me fascine de plus en plus est Judith de Siegfried Matthus. Il pourrait bien chambouler un éventuel TOP 10! Beaucoup de passages m'ont fasciné bien que chanté en langue étrangère et m'être si peu intéressé à l'argument. Il est rare que je démarre la découverte d'un compositeur par l'un de ses opéras, d'ailleurs j'ai nourri pendant longtemps une crainte de l'opéra, persuadé que le genre m'ennuierait, d'autant plus dans une écoute audio. Le déclic s'était réellement produit il y a seulement une quinzaine d'années avec La Noche Triste de Jean Prodromidès, compositeur que je n'avais pourtant pas découvert et aimé par ses opéras mais par une musique de film intitulée Le Voyage en Ballon. Les compositeurs que j'ai découverts par le biais d'un opéra ou des extraits d'opéras sont Rossini, Verdi, Wagner (avant le déclic "Prodromidès"), et après le déclic, Delibes, les compositeurs mexicains Juan Trigos et Victor Rasgado, l'Espagnol Antonio Pinho Vargas avec un opéra "futuriste" que j'adore, Claudio Ambrosini. Ce n'a pas été le cas de Siegfried Matthus. C'est davantage un style musical atypique et très reconnaissable qui m'a aussitôt plu, au point de ne pas me laisser décourager par un opéra. Matthus aurait composé au minimum douze opéras, peut-être quatorze, mais Judith est le seul que je connais et possède en double-cd. Ce que j'adore, c'est la puissance des choeurs, il faut dire que l'oeuvre démarre fort de ce côté-là, avec beaucoup d'intensité dans les voix. Ce que j'adore c'est toute l'expression instrumentale autour des chants, les orchestrations, l'emploi irrésistible (pour moi) de la basse électrique qu'il utilise beaucoup dans sa musique et contribue à un style très caractéristique auquel je ne résiste pas:



Eva -Maria Bundschuh - soprano - Judith
Werner Haseleu - baryton - Holofernes
Christiane Röhr - alto - Mirza
Hans-Otto Rogge - ténor - Ephraim
Manfred Hopp - ténor - Daniel
Hans-Martin Nau - basse - Osias
Vladimir Bauer - baryton - Ammon

Direction de Rolf Reuter

Je tente un second TOP 15 que je préfère transformer provisoirement en TOP 20 et qui, lui aussi, ne peut être que temporaire:

Par ordre préférentiel:

1) Le Crépuscule des Dieux de Richard Wagner

2) Le Vaisseau Fantôme de Richard Wagner (Je ne connais pas encore tous les opéras de Wagner)

3) La Cenerentola de Gioachino Rossini

4) Mare Nostro de Lorenzo Ferrero

5) Maximilien Kolbe de Dominique Probst

6) Un Tramway nommé Désir d'André Prévin

7) Electra de Mikis Theodorakis

8) Lakmé de Léo Delibes

9) Kullervo de Aulis Sallinen

10) The Brothers de George Antheil

11) Os Dias Levantados de Antonio Pinho Vargas

12) The Handmaid's Tale de Poul Ruders

13) Judith de Siegfried Matthus

14) Marco Polo de Tan Dun

15) Médée de Mikis Theodorakis

16) Antigone de Mikis Theodorakis

17) Ainadamar d'Osvaldo Golijov

18) Padmâvatî d'Albert Roussel

19) Le Retour d'Hélène de Thanos Mikroutsikos

19 bis) El Gatos con Botas & Una Voce in Off, deux courts opéras de Xavier Montsalvatge

20) King Arthur de Henry Purcell (en suspens)

20 bis) Otello de Giuseppe Verdi (en suspens)

20 ter) La Noche Triste de Jean Prodromidès

Comme je l'ai écris précédemment, je n'ai retenu que des opéras que je connais en entier. Pour cette raison (en partie), je n'ai pas retenu Le Barbier de Séville ni Guillaume Tell dont je ne possède que des versions incomplètes. Je n'ai pas voulu inclure non plus les quelques opéras que je connais aussi (ou seulement) en visuel car ils pourraient, de ce fait, être avantagés dans mon appréciation. Donc, comme pour le précédent classement, tous ceux que je viens de citer ne sont que des opéras que j'apprécie uniquement dans une écoute audio. Comme je l'avais pressenti, certains chamboulements eurent lieu: Le Crépuscule des Dieux a détrôné de la première place Le Vaisseau Fantôme du même compositeur, ce qui fait que mon TOP 20 place en tête Richard Wagner par deux fois. La Cenerentola de Gioachino Rossini ravit la troisième place, à savoir que je n'ai pas encore une totale maîtrise d'écoute de ces trois opéras de tête, que je n'ai pas encore autant approfondi l'écoute que pour ceux qui suivent, et pourtant, c'est sans hésitation que je les ai placés aussi haut: peut-être qu'inconsciemment leur grande notoriété a joué un rôle...une influence un peu sournoise...???...Je me demande ce que me réserve L'Italiana in Algeri du même Rossini?

Un autre chamboulement surviendra à la douzième position, avec un opéra futuriste (par son argument) de Poul Ruders que j'adore, The Handmaid's Tale, que je classe juste après Os Dias Levantados de Antonio Pinho Vargas, un autre opéra futuriste que j'adore. J'étais sûr de retenir Judith de Siegfried Matthus que je place à la treizième place. J'ai aussi retenu Padmâvatî d'Albert Roussel qui se situe à la dix-huitième position mais qui peut grimper quelques échelons. Ensuite, viennent les hésitations, les choix les plus ardus: Bien du mal à détacher de ce classement les deux courts opéras de Xavier Montsalvatge et j'hésite à introduire Le Sacrifice de James MacMillan. Le véritable rebondissement provient de la chute brutale de La Noche Triste de Jean Prodromidès, parce que je me rends compte qu'il s'agit plus pour moi d'un opéra fétiche - c'est l'opéra qui m'a fait aimer l'opéra - que d'un opéra préféré.

J'ai placé en suspens (20) King Arthur de Henry Purcell et Otello de Giuseppe Verdi car je n'en suis qu'à une première écoute et, en même temps, ces deux opéras m'ont fait une forte impression et mon intuition (fondée) m'amène à penser qu'ils ont une réelle chance d'entrer dans ce classement.

Précédent classement:

1) Le Vaisseau Fantôme de Richard Wagner (Je ne connais pas tous les opéras de Wagner et n'ai pas encore réécouté Le crépuscule des Dieux)

2) Mare Nostro de Lorenzo Ferrero

2) Maximilien Kolbe de Dominique Probst

3) Un Tramway nommé Désir d'André Prévin

4) Electra de Mikis Theodorakis

5) Lakmé de Léo Delibes

6) Kullervo de Aulis Sallinen

7) The Brothers de George Antheil

8) Os Dias Levantados de Antonio Pinho Vargas

9) Una Voce in Off/Il Gato con Botas, 2 opéras courts de Xavier Montsalvatge

10) La Noce Triste de Jean Prodromidès

11) Marco Polo de Tan Dun

12) Médée de Mikis Theodorakis

13) Antigone de Mikis Theodorakis

14) Ainadamar d'Osvaldo Golijov

15) Le Retour d'Hélène de Thanos Mikroutsikos

Deux opéras qui ont toutes les chances de gagner ma liste préférentielle:

La Silvia, un drame pastoral milanais de 1721 en trois actes d'Antonio Vivaldi:



Aquarius, l'ère du verseau de Karel Goeyvaerts - un opéra moderne pour seize solistes et orchestre:

L'utopie apocalyptique de Karel Goeyvaerts:

"La chose en soi dans la musique (...) est la chose qui n'est pas encore, la chose perdue, supposée, la rencontre ténébreuse de soi, des autres, dissimulée dans chaque instant que nous vivons, l'utopie qui s'acclame de bonté, de musique et de métaphysique mais n'est pas réalisable sur cette terre"; écrit le philosophe allemand Ernst Bloch (1885-1977) dans sa première oeuvre maitresse intitulée "Geist der Utopie". L'idée avait en fait été lancée plus tôt, par Jean Paul (1763-1825), qui décrivit le contenu utopique de la musique comme "une mélancolie de l'avenir". "Pourquoi oublie-t-on que la musique double les moments heureux et tristes, qu'elle les engendre, qu'elle nous balance d'un instant à l'autre et avec plus de puissance et de violence que tout autre art entre la joie et la tristesse - je dis, pourquoi oublie-t-on son caractère supérieur: sa force de la mélancolie, non pas d'un pays désert, mais d'un pays vierge, non pas d'un passé, mais d'un avenir?" C'est de cette mélancolie de l'avenir que traite, tant au niveau du concept et du contenu qu'au niveau de la musique, le testament musical de Karel Goeyvaerts, son seul opéra: Aquarius, l'ère du verseau. Reinder Pols

Deux opéras belges que j'aime toujours autant, dont l'un pourrait aisément avoir une place dans un classement préférentiel:

Das Schloss/Une Clé pour le Château d'André Laporte d'après le roman éponyme de Franz Kafka

J'ai composé mon opéra entre 1980 et 1985 d'après le roman de Franz Kafka, Das Schloss/Le château. L'oeuvre était une commande de Gérard Mortier pour le Théâtre Royal de la Monnaie, l'Opéra National à Bruxelles, où la Première eut lieu en décembre 1986, devant un large public international. En analogie avec le géomètre K. qui, dans le roman de Kafka, entreprend une longue quête pour découvrir et s'approcher d'un mystérieux château qui se dérobe de plus en plus à lui, au point qu'à son tour il se perd dans un réseau de situations aliénantes et de complications administratives, j'ai entamé une recherche à travers un siècle de composition musicale. Partant de Wagner, en passant par Mahler et Strauss, effleurant Berg, Stravinsky et Hindemith, allant jusqu'à Boulez et Ligeti, j'ai parsemé ma partition de diverses citations musicales comme des flashbacks symboliques lors de certaines situations, actes ou événements qui évoques des réminiscences de faits analogues dans l'histoire de la littérature moderne ou postromantique de l'opéra. André Laporte.



Frühlings Erwachen/L'Eveil du Printemps de Benoît Mernier, sur un livret de Jacques de Decker:

Premier opéra de Benoît Mernier créé à La Monnaie en mars 2007. De la pièce de Frank Wedekind (1864-1918), Jacques de Decker a tiré un livret fidèle à son modèle et prêt à accueillir la musique tandis que Vincent Boussard en orchestre la mise en scène. Cette alchimie de mots, de sons et de gestes revisite ce chef-d'oeuvre de la littérature allemande créé il y a tout juste un siècle. Frank Wedekind voulait faire une "peinture ensoleillée de la vie", Benoît Mernier fait se lever l'astre du jour au-dessus de l'arène où s'affrontent Eros et Thanos (...) Le contexte de la pièce est celui de la société de la fin du XIXème siècle, société qui soumet les individus à des pressions morales et religieuses que le mode vestimentaire  reflète fidèlement.



Deux opéras en langues allemande. Je suis surtout fasciné, outre les solistes et les choeurs, par la musique elle-même dans ses moments purement instrumentaux, ce qui est particulièrement vrai dans l'opéra de Mernier, musique à la fois sombre, tourmentée et romantique. L'opéra de Laporte me semble plus stravinskien dans son écriture. J'en aime l'écriture orchestrale qui s'anime autour des voix.

en conclusion de mon sixième cycle autour de l'opéra:

Rappresentatione di Anima & di Corpo de Emilio de Cavalieri - par le "Staatsopernchor Berlin", l'"Akademie für Alte Musik Berlin", sous la direction de René Jacobs. Les solistes sont Marie-Claude Chappuis, Johannes Weisser, Gyula Orendt, Mark Milhofer, Marcos Fink.

Un opéra? Un oratorio? Une oeuvre hybride entre l'oratorio et l'opéra? Ni l'un ni l'autre? Il s'agit en tout cas d'une oeuvre baroque que j'apprécie, peut-être pas au point de l'inscrire dans ma liste préférentielle dans la mesure où j'inclus le vingtième siècle.

<<Ce qui caractérise la "Rappresentatione" d'Emilio de Cavalieri - nous explique René Jacobs - dans la terminologie des manuels contemporains de rhétorique - la Virtus (vertu) de la Varietas (diversité), ne fut-ce que dans la construction même de l'oeuvre. On compte bien plus d'ensembles et de choeurs que dans les autres opéras "primitifs" (les Euridice de Peri et Caccini par exemple, composées dans la même année) - qui sont mentionnés dans ta réponse - parfaitement intégré dans le drame; il en va de même des ritournelles et des mouvements instrumentaux. Un grand nombre de numéros ont un caractère dansant, surtout les choeurs, qui sont souvent composés dans le but d'être dansables ("ballabile"). - et René Jacobs de poursuivre - C'est avant tout dans l'usage très inventif de plusieurs sortes de rythmes ternaires que se reflète l'expérience de Cavalieri comme danseur et chorégraphe. Et la "fiesta" conclusive avec ses six strophes reliées par des intermèdes instrumentaux est au fond une scène de ballet telle qu'elle s'imposera plus tard dans nombre d'opéras. Que la danse ait été un élément constitutif de la culture et de la mentalité baroque, l'oeuvre de Cavalieri en apporte la preuve exemplaire.>>