Autour des trios pour violon, violoncelle et piano

JosefK a écrit:

[Sans être génial, et sans même recourir à l'imparfait du subjonctif, je ne vois pas d'oeuvres "collectives", signées de deux compositeurs ou plus, qui aient atteint, pour ne pas dire dépassé, les oeuvres individuellement écrites par chacun d'entre eux.
(...)
Mais il est vrai que si les oeuvres collectives ne s'imposent donc pas comme les oeuvres individuelles, c'est que les premières sont infiniment moins nombreuses que les secondes.

Peut-etre en effet y a-t-il une raison à cela, dont, entre autres, le fait qu'une authentique unicité d'inspiration relève probablement du mirage – qui fut un instant le mien en écoutaht Haydn.

De la même manière, on imagine mal Verlaine et Rimbaud écrivant un poème à quatre mains.

C'est un trou de verdure où chante une rivière
Si bleue, si calme,
Où le soleil de la montagne fière
Berce sa palme.

Je reviens à ce topic sur les trios, car je viens de découvrir, sur youtube, ce magnifique trio op. 13 de Wilhelm Kienzl daté de 1879/80 ; il fait un peu penser aux non moins superbes trios opus 1 de César Franck composés quelque 38 ans plus tôt :



https://www.youtube.com/watch?v=ZuJcRQkNxVU

Autre trio inconnu d'une compositrice inconnue : Hélène Liebmann et son trio en la bémol majeur op 11 de 1816.



https://www.youtube.com/watch?v=FuE2SLAZ5c8

joachim a écrit:

Autre trio inconnu d'une compositrice inconnue : Hélène Liebmann et son trio en la bémol majeur op 11 de 1816.

Il est très sympa. Dommage, je ne trouve aucun enregistrement (CD)

Avisse aux amateurs  On n'a pas parlé sur ce topic des trios de celui de Tchaikovski.

Je viens d'en faire un topic : https://musiqueclassique.forumpro.fr/t18007-tchaikovski-trio-pour-piano-violon-violoncelle-op-50



Ici je prends pour exemple ces trois jeunes femmes qui l'interprètent particulièrement bien (du moins à mon avis)



https://www.youtube.com/watch?v=n2UvM7nuRts


Klavertrio a-mol, op. 50


Pezzo elegiaco,
Moderato assai – allegro giusto
Tema con variazioni, andante con moto

Interprètes

Anna Egholm, violin
Elisabeth Brauss, klaver
Anastasia Kobekina, cello


Une autre grave lacune : celui de Rachmaninov, inspiré d'ailleurs de celui de Tchaikovski. J'en parlerai ultérieurement

Je viens de l'écouter, très beau. Merci. Donc je vais sur le fil que tu as créé.

Mozart trios K.548, K.564, K.496




https://www.youtube.com/watch?v=sbufSFvIFEc

Piano trio in C, K.548
20:20 Piano trio in G, K.564
37:35 Piano trio in G, K.496

Wiener Schubert Trio

Merci beaucoup Joachim, c'est une très belle version.

A propos du Trio en Fa majeur, Op.8 (1896) et du Trio en Si bémol majeur (1886) de HANS PFITZNER

Je note que le Trio en Si bémol majeur n'a pas d'opus. Comme je l'avais déjà formulé ailleurs, Je trouve que le romantisme qui se développe avec beaucoup d'aisance dans le second mouvement de l'Opus 8 - sur presque quatorze minutes - est d'une intensité réjouissante, qu'il ressort à mon oreille dans une forme d'expression idéale - je dis bien "idéale" - par le piano et les deux instruments à cordes. J'ai adoré cette expression à la fois intime et passionnée du romantisme. Oui, là, mon ressenti n'est ni tiède ni en demi-teinte: pas de demi-mesure dans l'émotion que j'ai ressentie à ce moment précis de l'écoute, la musique a frappé dans le mille! Je me souviens que la dernière écoute n'avait pas été enthousiaste comme en témoigne mon petit commentaire de 2022 sur le topic du compositeur. De toute évidence, j'étais dans une humeur passagère qui ne se prêtait pas à ce type de musique, ça arrive parfois. Cependant, ces deux Trios de Hans Pfitzner me pénètrent de plus en plus. Mon intérêt à leur égard ne cesse d'augmenter.

Toujours à propos de l'opus 8, rien ne me laisse de marbre: j'aime bien l'énergie et l'incisivité du premier mouvement, le troisième mouvement m'a également captivé même s'il s'agit d'une émotion très différente...peut-être plus ludique... Il y a quelques élans de modernité dans cette oeuvre et ce mouvement en particulier, je pense au jeu du piano par-dessus une cascade des cordes, certes l'effet est court mais saisissant. Le quatrième mouvement est celui sur lequel j'ai envie de m'arrêter plus longtemps, celui que j'ai envie de réécouter pour lui-même. C'est grâce au passage méditatif et fortement mélancolique porté par le violon avec le violoncelle en écho et un piano faussement neutre, tout en retenue, après l'introduction nerveuse, un point culminant, une douceur quasi-céleste qui me mène à un moment de parfaite communion entre la musique et moi, ce que je recherche en permanence dans la musique.



Le Trio en si bémol majeur n'affadit cependant pas l'ambiance car les deux premiers mouvements sont vraiment très beaux. Le thème principal autour duquel s'articule le premier mouvement est si bien trouvé, si exquis... Il est de dix ans plus ancien que l'Opus 8, mais l'expression romantique y est déjà exprimée de très belle façon, puis, comme je l'ai déjà écrit, je suis particulièrement sensible au romantisme lorsque celui-ci s'exprime par le biais du piano et des cordes, avec passion et selon une thématique accrocheuse, comme c'est le cas ici. Seul le troisième mouvement du Trio de 1886 me laisse toujours indifférent...le point faible! Pas grave, je suis largement comblé.

Merci beaucoup Icare !
J'adore les trios violon/violoncelle/piano, je suis en train de ré-écouter ceux de Mozart avant de passer à la suite...

J'aime bien aussi les deux trios de Pfitzner (comme presque tout ce que j'ai écouté de lui). Celui en si bémol a été composé quand il avait 17 ans !

Une occasion pour moi de les réécouter!

Oui celui dont Icare a parlé ce matin. Belle occasion de le ré-écouter maintenant ! Merci.