Apprendre la balalaïka

Je vais profiter de mon propre apprentissage de la balalaïka pour vous donner les "trucs" que je trouverai (ou non) au fur et à mesure que j'avance ( ou non ). En même temps, je suis au bon endroit pour apprendre cet instrument  

Pour le moment je suis à fond dans la théorie. Je lis LA méthode de jeu de la balalaïka. C'est quasi l'unique méthode qui existe et la plus réputée (utilisée dans les conservatoires et écoles en Russie). C'est très poussé mais aussi très technique. Il y a toutes les possibilités de jeux et elles sont bien plus nombreuses qu'à la guitare. La balalaïka permet le trémolo, l'arpège, le roulement (petit, grand, inversé), différentes sortes de pizzicato, le vibrato, le glissando, l'harmonie naturelle et artificielle, le "briatsanié" et j'en passe. Chaque technique de la main donnant un son particulier. C'est assez passionnant.



J'ai complété mon approche théorique par 2 gros volumes plus contemporains qui compléte la méthode "historique". (et je me farcis tout ça en russe, pas toujours facile ).



Après il existe d'autres livres, plus techniques, avec les gammes, des exercices, etc...un peu l'équivalent de la méthode Hanon pour les pianistes. Mais je verrai si j'avance ou pas.

A suivre...

Si ça peut aider ceux qui étudient aussi, un petit schéma sur les notes sur le manche de la balalaïka (pris sur le site balalaikafr.free.fr, le seul site francophone sur la balalaïka. Il est pas mal mais je le trouve incomplet. Ca donne plus une approche de la balalaïka qu'une véritable aide pour l'étudier mais c'est toujours mieux que rien )

En ce qui concerne l'achat...

Pour ce qui est de la balalaïka même, le choix a été rapide. Il fallait une balalaïka prima car c'est la seule qui se joue solo. Les autres sont des balalaïka d'accompagnement (alto, basse, etc...)

Comme ici (en Russie) on en trouve à foison contrairement à en France où d'après ce que j'ai vu c'est très difficile d'en trouver une (une seule boutique à Paris et le premier luthier digne de ce nom se trouve à Berlin) j'avais donc le choix entre:

1. Une neuve en magasin
2. Une d'occasion
3. Une de chez un luthier de balalaïka

L'écart de prix entre le neuf et l'occasion étant très restreint et ne sachant pas dans quelles conditions a été utilisée la balalaïka, j'ai exclu rapidement l'occasion. Je suis donc allé en magasin, une a retenu mon attention. Toutefois, j'ai cherché un luthier renommé sur Moscou au cas ou...

Et c'est cette troisième option que j'ai choisi. Je me suis dit que c'est toujours mieux d'aller acheter directement chez le luthier qui confectionne ses instruments de manière unique et avec amour, gage de sérieux et de qualité, plutôt que dans un magasin où je ne connais pas la provenance exacte (et qui pourrait éventuellement venir d'ateliers clandestins chinois et consorts). De plus, une balalaïka de luthier a une valeur marchande plus importante qu'une balalaïka fabriquée en série on ne sait où. Donc c'est aussi un investissement en quelque sorte, car elle devrait prendre de la valeur avec l'âge....comme moi.  

Bref, pour le prix d'un balalaïka en magasin, j'ai pu obtenir un balalaïka de qualité supérieure en allant directement l'acheter chez le luthier. Avec la garantie qu'elle soit fabriquée dans les règles de l'art.

J'ai choisi cet atelier réputé à Moscou http://www.strunnik.ru/



Le luthier qui a fabriqué ma balalaïka

J'en ai profité pour acheter une house de transport bien solide en même temps. Donc me voilà l'heureux propriétaire d'une balalaïka, instrument rare (du moins en France). Le seul point négatif c'est qu'il a fallu casser sa tirelire

La première prise en main

C'est assez déroutant. La balalaïka est plutôt légère comparée à une guitare (elle fait moins d'1 kilo). Ma première erreur a été de la tenir comme une guitare classique et je trouvais cela très inconfortable. D'autant qu'une balalaïka c'est assez petit si on enlève le manche, donc pas grand chose pour "s'appuyer dessus" si je puis dire, comme sur une guitare. J'ai donc compris rapidement que la balalaïka doit se tenir autrement et quand j'ai pris la bonne position, c'était déjà plus confortable. Mais malgré tout il me faudra je pense un temps d'adaptation car c'est vraiment déroutant par rapport à une guitare.

Elle était désaccordée, donc je l'ai accordée. La tension est très forte sur les cordes, bien plus que sur une guitare, là aussi se fut une surprise, je tirai, je tirai, je tirai, j'avais peur de péter une corde. Une fois accordée, je me suis essayé à quelques mélodies faciles sur la corde de La. Là dessus, rien ne différe d'avec la guitare question position des doigts et notes sur le manche (en fonction des cordes installées sur le manche bien sûr). Par contre on prend vite le coup "typique" de la balalaïka qui est de faire des allers/retours pour obtenir ce son, propre à la balalaïka.

Les deux cordes de Mi, bien que de Mi toutes les deux, me semblent différentes. L'une plus grave que l'autre et les transitions avec la corde de La, me semblent accoustiquement étrange car l'écart est grand.

Ce qui me plaît c'est la sonorité mais ce qui m'inquiète c'est que j'ai l'impression d'avoir finalement une guitare en plus compliquée. En plus compliquée car la tenue de la balalaïka me semble plus complexe pour jouer et parce que finalement 3 cordes qui sautent un peu du coq à l'âne, ça fait étrange. Sur une guitare, avec ses 6 cordes, on a plus de "transitions". Là, je ne sais pas encore comment gérer ça. Après question arpège et accord, il faudra voir en jouant mais j'ai peur aussi de me retrouver avec les même difficultés qui m'ont bloqué à la guitare  

Donc ma première impression générale est plus négative que positive car je suis dérouté sur plein de trucs que j'ai peur de pas maîtriser "naturellement" comme on pourrait le faire sur une guitare. Il faudra voir à l'usage. Peut être que quand je "sentirai" mieux l'instrument ça ira.

Dans le pire des cas, vu qu'en France c'est recherché, je pourrai toujours la revendre si je vois que je ne m'en sors pas. Mais c'est encore trop tôt pour parler de défaite. Je vais suivre la méthode et on verra ce que ça donne...ou pas. Simplement je m'inquiète sur mes capacités à savoir en jouer ou non...

laudec a écrit:

Très intéressant tout ce parcours qui s'annonce.  Petit instrument, effectivement, mais capable de tant d'effet !

Quand on sait en jouer oui, mais ce n'est hélas encore pas mon cas. Ca semble plus compliqué que je ne l'avais pensé.  Je vais voir, mais sans quoi j'irai prendre des cours chez un professeur. J'en ai déjà repéré une

Citation :

Je suis fort étonnée que la balalaïka se joue sans plectre

Oui et c'est la seule. Peut-être parce qu'elle demande plus de "virtuosité" puisque c'est celle qui permet de jouer solo?

ps: j'ai pensé à toi aujourd'hui en allant chez le luthier, il y avait plein de domra

Si les tablatures sont fréquentes pour la guitare, il n'y en a quasiment pas pour la balalaïka (logique, un bon musicien doit connaître le solfège). Toutefois, j'ai trouvé quelques partitions avec tablatures à ma grande surprise. Alors j'en fait profiter le peuple

Sinon sur l'internet russe j'ai trouvé quelques méthodes pour apprendre la balalaïka et des centaines de partitions (classiques et folkloriques ). J'en ai pour 10 ans de boulot

Le célèbre "Kalinka" (et une très belle version en vidéo sous la partition. Orchestre de domra + Balalaïka )

Mes craintes s'estompent un peu par rapport à la première mise en main. Y a pas de secret, je suis scupuleusement la méthode (voir premier message de ce topic) et les résultats arrivent doucement mais sûrement. J'arrive déjà à jouer des petits airs sympas même si ça reste assez limité en terme de notes, mais au moins il y a quelque chose. Après c'est une question de technique de jeu en fonction de la balalaïka car elle demande une gestuelle particulière par rapport à la guitare.

Comme je m'en doutais, par rapport à la guitare, je me repère beaucoup mieux sur le manche grâce au système Mi,Mi, La (qui est plus logique pour moi ) et aussi sur le fait qu'il n'y ait que 3 cordes et pas 6.

Le seul truc un peu difficile où il faut prendre le coup, c'est qu'il faut pour ainsi dire "doubler" chaque note (d'un aller retour sec et rapide) pour obtenir ce son typique de la balalaïka. Donc ça demande physiquement plus d'effort et un coup à prendre pour ne pas faire "grésiller" les notes. Mais du coup ça donne vraiment un côté sympa et festif à la mélodie.

Encore un peu de mal avec la tenue de l'instrument, surtout si les accords ou arpèges demandent de se promener sur le manche. Avec le temps ça devrait aller.

Un peu de difficulté aussi dans l'utilisation simultané des 2 cordes Mi en complément de la corde La.

Mais bon, ça avance, je pense que la pratique de la balalaïka ne sera pas insurmontable avec de la discipline. Toutefois, je pense prendre des cours quand même histoire d'être sûr que je n'apprends pas mal car les erreurs seront plus difficiles à corriger par la suite. Je préfère avoir les bons gestes dès le départ et bien comprendre l'utilisation simultané de la corde La avec les Mi en accompagnement.

Même si j'ai envie de jouer des trucs plus connus, je ne veux pas brûler les étapes. Cela serait une erreur, faut que je sois patient.

Espérons que ça avance doucement mais sûrement car cela promet de bons moments musicaux en perspective  

Pour ceux que ça peut aider, voilà les notes sur le manche de la balalaïka

Les notes indiquées en gras, correspondent aux repères indiqués sur le manche

J'ai trouvé une prof très expérimentée. Lauréate de concours internationaux. Elle travaille en orchestre et dans un ensemble. Et c'est l'une des meilleures profs de balalaïka de Moscou d'après mes recherches.

Comme je serai à l'étranger cette semaine, on a décidé de commencer les cours la semaine prochaine. 2 cours par semaine. C'est un bon rythme pour progresser rapidement.

On verra

Vu ton enthousiasme, je me demande si elle est juste expérimentée...

Tout de suite...

laudec a écrit:

En tout cas, tu y mets les moyens pour réaliser ce nouveau défi, et ton enthousiasme donne presqu'envie de s'y mettre à apprendre à jouer de la balalaïka !

C'est simplement parce que je pense que je peux réussir à maîtriser cet insrument. Autant la guitare je m'y suis mis sans trop y croire, et effectivement le résultat fut plutôt très moyen, autant la balalaïka je la sens bien. Maintenant je peux me tromper, mais on verra bien. Et puis avec un bon instrument et un bon prof, si je m'en sors pas, je n'aurais pas de regret, cela signifiera que je suis nul tout simplement. Dans ce cas je reviendrai définitivement au piano et puis c'est tout.

Citation :

Je suis à chaque fois étonnée de constater comme il est plus aisé pour quelqu'un qui maîtrise déjà bien un instrument de commencer à jouer un nouvel instrument.

Ca dépend de l'instrument. La preuve, j'ai jamais réussi à jouer convenablement de la guitare

Citation :

J'ai été épatée et même un peu frustrée le jour ou mon fils - qui joue du piano et la guitare s'est emparé de ma flûte et a commencé à jouer mieux que moi qui travaillais assidument la flûte depuis deux ans déjà

Ben il est doué tout simplement  Ou c'est toi qui est nulle  Ou les deux

Je plaisante bien sûr

laudec a écrit:

Il y a des deux bien entendu, pas tellement que je suis nulle mais que j'ai tendance à tout vouloir maîtriser, ce n'est que très progressivement que je parviens à laisser tomber le contrôle permanent

Je plaisantais

Citation :

L'avantage avec la balala¨ka, c'est que tu peux l'emmener partout avec toi  

C'est justement une des raisons qui m'a poussé à me tourner vers un instrument "mobile" que je peux en effet emmener avec moi partout

Alors ça y est, première leçon avec ma prof. Déjà le truc bien c'est qu'elle est très gentille, très disponible et très agréable. Le contact est vraiment bien passé donc c'est important pour avoir envie d'étudier. Je sais trop, ayant été prof, que l'élève doit trouver le prof qui lui correspond sinon ça va pas. Là je pense avoir trouvé chaussure à mon pied. Elle est l'une des profs les plus réputées de Moscou pour la balalaïka et les éloges que j'avais lues sur elle me semblent fondées.

En plus c'est bien parce qu'elle a des balalaïkas chez elle, donc pas besoin d'apporter la mienne pour qu'elle ne s'abîme dans le transport. Elle l'a quand même testée. Dans l'ensemble elle m'a dit que c'était un bon instrument avec une bonne sonorité. Elle a toutefois un petit défaut (que j'avais d'ailleurs remarqué mais elle l'a confirmé ) une note n'arrive pas à se faire, elle "grésille". Heureusement c'est tout en bas du manche où on l'utilise peu. Toutefois rien de rédibithoire. Pour le reste, elle est à la hauteur du prix que je l’ai payé, c’est un vrai instrument de lutherie, pas un jouet ou un truc d’usine fabriqué à la chaine. J’ai donc déjà un bon instrument pour commencer mon apprentissage, ce qui est aussi utile qu’agréable.

Elle m’a montré sa balalaïka qui est d’un niveau supérieur bien sûr, elle sonne mieux évidemment, en particulier dans les aigus qui sont magnifiquement cristallins.   Quand j’aurais un certain niveau, j’investirai peut être dans une balalaïka haut de gamme plus tard. Pour le moment celle que j’ai suffit largement pour apprendre dans de bonnes conditions.

Nous travaillons avec la méthode de П. Нечепоренко. Celle que j’ai présenté au début de ce topic, la plus populaire, celle utilisée dans tous les conservatoires en Russie pour la balalaïka.

Bien sûr, j’ai sauté toute l’étape d’apprentissage du solfège que je connais déjà étant pianiste, donc forcément ça a été beaucoup plus simple. Là où un débutant apprend le solfège tout en jouant, le connaissant déjà, j’ai pu jouer déjà et directement des petites pièces. Du coup, n’ayant pas besoin de cette partie théorique que je connais déjà, j’ai pu me concentrer uniquement sur le jeu de l’instrument ( mobilité des mains, comment frapper les cordes, etc…). En plus, elle est comme moi (quand je jouais du piano) c'est-à-dire qu’elle est plus pour le « par cœur » que le déchiffrage de la partition, ainsi on peut mieux se concentrer sur son jeu et pas sur la partition. Ca tombe bien, car j’ai jamais aimé le déchiffrage, je préfère toujours apprendre par cœur une partition.

Alors cette leçon a été utilisée à mieux faire corps avec l’instrument et à frapper juste les cordes pour obtenir le bon son. En fait, ça m’a fait beaucoup penser au violon (bonne tenue de l’instrument et recherche du son parfait). La position du corps est très importante. Bien poser ses jambes, bien bloquer la balalaïka comme il faut,  on doit l’étreindre en quelque sorte. La position des mains aussi sur la balalaïka. Ca ne se tient pas du tout comme une guitare. Autre particularité aussi, sur la main gauche, à la guitare on utilise jamais son pouce (qui ne sert qu’à tenir le manche), à la balalaïka il est très sollicité pour jouer.



Donc par exemple, sur cette partition le "Б" (qui correspond en fait à " большой палец " = Le pouce) que j'ai entouré en rouge, correspond à la note (ici un Sol) qui doit être jouée avec le pouce de la main gauche sur le manche.

Ca donne plus ou moins ça: (je n'ai pas trouvé l'exemple exact sur internet)



C’est pas facile car le pouce doit toujours être en face des doigts sur le manche et parfois on l’utilise en plus pour jouer. C’est une technique assez étrange et particulière, typiquement pour cet instrument j’ai l’impression. J’ai eu un peu de mal à bien positionner ma main gauche, surtout le pouce en fonction des doigts. (j’avais tendance à utiliser le pouce, comme à la guitare, comme appui, alors qu’à la balalaïka, il est utilisé pour jouer donc il doit être plus libre et mobile. Ca c’est un truc qu’il va falloir que je travaille ). J’ai fait une montée et une descende de note comme ça sur tout le manche pour m’entraîner mais ce n’est pas facile. La main gauche doit être souple et en fait elle ne doit pas « aggriper » le manche puisque tous les doigts sont sollicités pour jouer (le pouce aussi)

Donc, après avoir appris la bonne tenue de la balalaïka, des bras, des mains est venue la manière de frapper les cordes. Ca change vachement la sonorité selon la manière dont les doigts viennent frapper les cordes (et c’est d’ailleurs très intéressant). Aujourd’hui j’ai donc appris à frapper les cordes essentiellement avec le pouce pour trouver la bonne sonorité. Mais en utilisant déjà toutes les cordes (en même temps il n’y en a que 3   ). Elle m’accompagnait au piano sur de petites mélodies qui m’aident à me familiariser au « toucher » pour avoir la bonne sonorité. C’était très agréable de jouer avec un accompagnement. Au-delà de la partition, elle m’expliquait qu’il fallait bien lire toutes les indications, le titre de la composition, etc…pour y mettre l’émotion, savoir ce qu’on joue (gai ou triste, etc…). On a joué 4 pièces. Moi à la balalaïka et elle, m’accompagnant au piano.

Autre truc assez déroutant, par rapport à la guitare: sur la balalaïka on joue près du manche alors que sur la guitare on est plus près de la rosace. Sur la balalaïka pas du tout et au contraire, on joue toujours au niveau du protège table (le morceau en bois au dessus de la table et de la rosace )

J’ai des exercices à faire (surtout à jouer) pour la maison. Elle m’a dit qu’il fallait environ 1 an pour jouer bien de la balalaïka. C’est cool car pas trop long par rapport à d’autres instruments. Bien sûr, je continuerai ensuite pour me perfectionner car plus que la guitare, c’est instrument que je sens bien, il me plait bien, vraiment. J’ai de moins en moins l’impression de l’avoir choisi « par défaut » comme la guitare mais parce qu’il me plaît. Du coup l’envie est plus grande.

Après la leçon j’ai eu droit un petit concert privé, elle m’a montré un peu tout ce qu’on peut faire avec la balalaïka. Elle a même joué Carmen de Bizet avec sa balalaïka. C’était impressionnant, les doigts virevoltent un peu partout. Ensuite elle m’a demandé un peu ce que je voudrais jouer (plutôt classique, jazz, traditionnel, etc…).

J’ai fait connaissance aussi de son mari qui est chef d’orchestre. Très sympa aussi. C’est vraiment le plaisir de parler avec des gens passionnés qui m’expliquent plein de trucs avec amour pour la musique. Je suis donc content d’avoir renoué avec la musique que j’avais négligée depuis un (trop) long moment à cause de mes trop nombreux déboires personnels et l’impossibilité d’avoir un piano ici pour X raisons. J’espère maîtriser la balalaïka d’ici quelques mois et m’en faire une amie pour la vie, comme le piano, avec cet énorme avantage qu’elle, je pourrai l’emporter partout avec moi.  

Prochaine leçon lundi. (j’ai décidé de prendre 2 leçons par semaine, le lundi et le jeudi). Demain je vais à un concert de balalaïkas. Ca sera l’occasion de me plonger encore plus dans le bain.

Ps : pour ceux qui, en France, étudieraient la balalaïka et qui manquent de matériel, ils peuvent m’écrire, je leur enverrai en PDF des partitions, méthodes, etc…s’ils en ont besoin. Ici et sur le net russe, on trouve tout ce qu’il faut mais je me doute que de France ou sans parler russe, ça doit pas être évident à trouver.

Content pour toi, Snoopy.

Néanmoins je suis désolé d'apprendre que tu n'as plus de piano, il me semble que c'était ton premier "amour" ?

Hélas, mais je compte bien m'y remettre dès que la possibilité se présentera. Pour le moment ce n'est pas possible malheureusement, ma situation est trop instable et je ne me vois pas voyager ou déménager régulièrement avec un piano sur le dos.

Peu présent en ce moment parce que justement je bosse beaucoup ma balalaïka. Ma prof est hyper sévère, je me fais engueuler à chaque cours que j'ai pas bossé assez. C'est pire que l'armée

Je sais que les russes sont super exigeants, mais pour le piano c'était plus simple puisque je savais déjà en jouer. Là c'est tout nouveau donc beaucoup plus compliqué. J'aime la rigueur russe qui pousse à l'excellence mais là je suis gavé comme une oie, j'ai perdu l'habitude de jouer autant. Et encore une fois, au piano c'était plus simple puisque j'avais déjà la technique, etc...Là j'apprends tout de zéro et c'est marche ou crève. Comme c'est une prof réputée qui ne fait pas de cadeaux (style t'es nul, tu bosses pas, casse toi je perds mon temps) j'essaie au maximum de bosser pour pas qu'elle m'éjecte car je sais qu'elle est très sollicitée donc qu'elle me remplacera aisèment. J'ai senti dans mon avant dernier cours la sensation qu'elle s'ennuyait un peu avec moi et je me suis dit "halalala...Je vais me faire éjecter". Du coup, cette semaine j'ai bien bossé et aujourd'hui elle avait l'air content de mon travail, donc ça va...je suis en sursis


J'ai déjà appris plus de 10 pièces et pour certaines il fallait les apprendre par coeur (et étrangement j'ai plus de mal que pour le piano ). J'en suis aussi déjà à l'utilisation de tous les doigts. (ca a commencé molo avec l'utilisation de l'index et le majeur et ensuite l'annulaire en plus et maintenant le petit doigt soit l'auriculaire). Je souffre. Le rythme est assez soutenu. J'ai à peine 3 jours entre chaque leçon pour faire les exercices, apprendre 2 pièces nouvelles + répéter les 2 précédentes (par coeur) et enfin travailler un point technique à chaque fois.

Là çà commence sérieusement à se corser. D'un côté c'est plus agréable car je passe de mélodies basiques à des petites pièces assez sympas mais c'est des pièces qui en même temps font travailler un point technique. Et c'est pas facile.

La position du pouce est toujours compliquée pour moi car il a un grand rôle contrairement à la guitare et mes doigts ont tendance à partir n'importe où au lieu de se positionner correctement. Mais bon, tout doucement, comme je connais le clavier du piano par coeur, j'assimile les notes sur le manche pour pouvoir jouer directement en déchiffrant la partition au lieu de regarder mes doigts sur le manche. Autre surprise aussi: autant au piano je déteste le déchiffrage, autant ici je m'y sens beaucoup plus à l'aise et je préfère déchiffrer, je sais pas, ça doit me rassurer de m'accrocher à la partition.

Cela dit vu comme j'étais nul à la guitare, je m'étonne de mes "aptitudes" sur la balalaîka, les accords et arpèges me semblent moins compliqués. J'ai encore parfois du mal à aller chercher une note avec l'annulaire ou le petit doigt mais ça tombe plus souvent juste que quand c'était la guitare. Ma prof m'a dit que contrairement à ce que je pensais, je n'ai pas d'inaptitudes particulières pour tout ce qui est manche style guitare. La progression lui semble normale et ma dextérité normale aussi. Pourtant il me semble que je rame et que cela me demande des efforts bien plus conséquents que pour le piano.

Bref, je commence à apprécier encore plus ma balalaïka car je commence doucement à la maitriser. Donc forcément, je me fais plus plaisir et la motivation augmente alors qu'avec la guitare c'était l'inverse. Il n'y avait aucun progrès et du coup elle est restée plus souvent dans sa house que dans mes mains, alors que ma balalaïka, j'en joue tous les jours 1h.

Maintenant que ça devient de plus en plus compliqué, on verra si j'arriverai à surmonter les prochaines difficultés ou si je vais plafonner sans passer au delà

Je pense que pour un guitariste, ça doit être plus simple quand même.

ps: Laudec j'ai pensé à toi, car ma prof vit avec son mari dans une pièce de l'appart et 2 autres filles dans les 2 autres pièces (c'est souvent comme ça en Russie, comme au temps de l'URSS) et sa première voisine joue aussi de la balalaïka et l'autre de la Domra. Il y a des instruments partout dans l'appart (plus un piano) c'est sympa comme ambiance et on est pas loin du conservatoire (Alfred Schnittke ) en plus. (j'y suis allé la semaine dernière pour un concert de balalaïka et domra justement, c'était très sympa )

Voilà un extrait du concert où je suis allé avec ma prof (qui ne jouait pas ce soir là). Chose amusante:

1. Les domra se trouvent à gauche
2. Les balalaïka se trouvent à droite

En gros, ils remplacent les violons dans un orchestre classique. ET ce qui m'a très étonné, c'est que celui ou celle qui fait office de "premier violon" c'est le ou la chef des domristes (je sais pas si on dit comme ça d'ailleurs) mais bref, le "premier violon" c'est le premier joueur ou joueuse de domra! C'est lui ou elle que le chef et le soliste remercient.



Malheureusement ce n'est pas le meilleur extrait (c'est une pièce moderne) mais c'est le seul que j'ai trouvé sur Youtube. J'espère trouver les autres morceaux de la soirée qui étaient bien plus sympas

La soliste c'est Vera Makhan (très connue en Russie ) qui était dans une robe à dos nu et fendue jusqu'aux hanches, je te raconte pas
Cela dit les filles de l'orchestre étaient très belles aussi dans de grandes robes noires. Toutes habillées de manière identique.
C'était autant le plaisir des yeux que des oreilles    

Sinon, l'astuce du jour pour ceux qui apprennent en auto didacte. Même si ça semble évident, je le précise, le " II " sous la portée signifie qu'on joue sur la deuxième corde (c'est à dire la corde de Mi )



Ce qui veut dire qu'on va chercher le Si avec le petit doigt sur la deuxième corde (celle de Mi )

Pour rappel:

" Б " = Pouce de la main gauche
0 = Corde jouée à vide
1 = Index
2 = Majeur
3 = Annulaire
4 = Auriculaire (petit doigt)

ps: Bien sûr pour la même note, le doigté peut changer selon la partition. Soit par commodité, soit au contraire, dans le cas d'un exercice ou d'une pièce pour étudier la technique, pour habituer les doigts à trouver la note. Par exemple, le Sol (sur la deuxième corde, donc celle de Mi ) est souvent joué au pouce comme par le majeur. Parfois les deux combinaisons sont proposés dans la même pièce.

L'index peut aussi bien servir à faire un Si sur la première corde (de La) qu'un Fa dièse sur la deuxième corde (de Mi )



Donc cet extrait symbolise bien tout ce que je viens d'expliquer: L'index fait un Si sur la première corde (de La) et ce même index servira à faire le Fa dièse sur la deuxième corde (de Mi). Par contre le La on ira le chercher avec l'annulaire tandis que le Sol sera joué avec le majeur et le Mi en corde à vide.

laudec a écrit:

La femme russe a-t-elle ce tempérament en général ? où est-ce particulier au profs de balalaîka peut-être  

Non, pas spécialement des femmes russes, mais typiquement de TOUS les professeurs de musique en Russie. C'est connu.

Citation :

Et comment notre Snoopy international réagit-il à ce régime drastique ?

Pour le moment je fais avec, j'ai pas le choix.

J'ai trouvé un surnom à ma prof en bon élève indiscipliné que je suis

Je l'appelle "Le monstre". Elle a été très contente de ce surnom...