Voici une oeuvre hybride que j'ai bien aimé à écouter, mais jamais vue. Le livret est d'Arthur Cain, basé sur la pièce d'Edmond Rostand. L'opéra, créé en 1937, est en 5 actes, dont le premier et le cinquième, (plus le ballet du 3ème acte) sont de Jacques Ibert, et les actes 2, 3 et 4 d'Arthur Honegger.
Si tu as l'occasion d'y aller, n'hésite pas.
Synopsis
Le livret d'Henri Cain regroupe plusieurs actes de la pièce de Rostang afin de resserrer l'action global et réussir la continuité lyrique de l'opéra d'Ibert et de Honegger.
Personnages
L'Aiglon [duc de Reichstadt]
Thérèse de Lorget, dame d'honneur et lectrice de Marie-Louise
Marie-Louise [de Habsbourg-Lorraine], duchesse de Parme et ancienne impératrice de France, mère de l'Aiglon, remariée au général von Neipperg
La comtesse Camerata, fille d'Elisa Bonaparte, sœur de l'Empereur
Fanny Elssler, célèbre danseuse viennoise, maîtresse de Frédéric de Gentz
Isabelle, le Manteau vénitien
Flambeau, vieux «grognard»
Metternich, prince et chancelier de l'Empire d'Autriche après Waterloo
Marmont, maréchal de France
Frédéric de Gentz, diplomate autrichien, conseiller et ami de Metternich
Le chevalier de Prokesch-Osten, militaire et l'un des rares amis autrichiens du duc de Reichstadt
L'attaché militaire français
Arlequin
Un Polichinelle
Un Gilles
Acte I
« Les ailes qui s'ouvrent » – musique de Jacques Ibert. Schönbrunn, Salon des Laques, en 1831.
Pendant un bal, deux antibonapartistes forcenés discutent dans un salon : le conseiller Frédéric de Gentz et le chancelier Metternich. Il faut retirer l'effigie du duc de Reichstadt sur une fiole de parfum importée de Paris: les Français ont encore la nostalgie de l'idéal napoléonien. Survient l'ex Impératrice Marie-Louise qui invite sa nouvelle dame d'honneur Thérèse de Lorget à lire Les Méditations de Lamartine : Courage, enfant déchu d'une race divine... paraît alors l'Aiglon, d'une tristesse silencieuse. Mais la révolution de 1830 fait espérer le retour de l'ordre républicain contre la monarchie : le jeune homme sent une espérance se préciser. D'autant que parmi ses soutiens à Vienne, le valet Flambeaux (ancien grenadier bonapartiste) tente d'organiser une fuite vers la France...
Acte II
« Les ailes qui battent » – musique d'Arthur Honegger. Même décor qu'à l'acte précédent.
Au cours de sa ronde de nuit, Metternich remarque le chapeau de l'Empereur, en fait le signal choisi par Napoléon II pour s'enfuir de Vienne : l'Autrichien exprime sa haine et sa crainte face aux Napoléonides. Survient le Duc de Reichstadt que le vieux ministre tente de déstabiliser définitivement dans une scène particulièrement forte et sauvage. Il le manipule et l'ensorcèle même afin de le perdre : le jeune homme brise le miroir où il se voit et appelle à l'aide, confirmant l'ascendant triomphal de Metternich, son sadisme inquiet tenté de peur trouble...
Acte III
« Les ailes meurtries » – musique d'Arthur Honegger et Jacques Ibert (suite de valses). Le parc de Schönbrunn.
Au milieu des valses d'un bal masqué, le jeune duc cherche un idéal: Thérèse qui l'aime, ou un dessein digne de son nom ? En moquant son costume de petit colonel français, Metternich ravive l'orgueil du jeune homme. Il veut marcher sur les pas du petit caporal Bonaparte. Paraît la célèbre danseuse viennoise Fanny Elssler, maîtresse de Frédéric de Grentz antibonapartiste virulent. Le plan de la fuite se précise : les conjurés se retrouveront sur la mythique plaine de Wagram, lieu de la victoire napoléonienne.
Acte IV
« Les ailes brisées » – musique d'Arthur Honegger. La plaine de Wagram.
Avec Flambeaux, le Duc attend les chevaux pour rejoindre la France. Mais Metternich est déjà à leurs trousses. Flambeau se blesse mortellement et pour adoucir son agonie, Reichstadt évoque avec passion en une vision puissante la bataille de Wagram faisant croire à son fidèle compagnon qu'il y meurt bel et bien. Dans l'évocation des armes et des combats, Honegger ajoute la Marseillaise et le Chant du départ. Le destin du Fils semble scellé: l'épopée napoléonienne se cantonne désormais à une évocation brumeuse qui dévore toute tentative de revanche.
Acte V
« Les ailes fermées » – musique de Jacques Ibert. Schönbrunn, chambre du duc de Reichstadt, en 1832.
La bataille de Napoléon II est celle qu'il mène contre Metternich dans les salons de Schönbrunn. Mais les dés sont jetés et l'issue, inexorable. A son chevet, se presse sa mère Marie-Louise en larmes, et Thérèse qui chante de douces chansons de France. Dans l'ombre, Metternich observe, surveille jusqu'au dernier souffle de l'Aiglon dont les espoirs ont été vains. Pourtant fauché à 21 ans, sa jeunesse le rend éternel : sa légende peut naître, il a rejoint son père.
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