Isabelle PANNETON, née en 1955

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Isabelle Panneton est une compositrice québécoise née le 27 novembre 1955 à Sherbrooke que j'aurai découverte par le biais de deux oeuvres de qualité: Volando pour violon et grand ensemble (1999) et Travaux et jeux de gravité pour orchestre de chambre.

<<Héritière pour son art harmonique de Gilles Tremblay et de Philippe Boesmans, Panneton y allie un goût pour la souplesse mélodique, dont le déroulement échappe à la grammaire thématique traditionnelle. Lorsqu'elle décrit ses procédés, la compositrice parle métaphoriquement d'une élaboration harmonique en toile d'araignée. Les régions harmoniques sont toujours rattachées entre elles par des notes communes, sorte de ponts qui relient les différentes rives du paysage sonore. Musique d'une sensibilité vibrante, gestes évocateurs au lyrisme abstrait.>>

Isabelle Panneton reçut l'essentiel de sa formation au Conservatoire de Musique de Montréal où elle a travaillé, entre autres choses, l'analyse et la composition avec Gilles Tremblay. Avec le soutien des Arts du Canada et du gouvernement québécois, elle séjourna trois ans en Belgique et en France où elle se consacre exclusivement à la composition sous la direction de Philippe Boesmans entre 1984 et 1987. Elle se familiarisa également avec les recherches de compositeurs comme Tristan Murail, Wolfgang Rihm, Michael Lévinas, Marco Stroppa, Jean-Claude Risset, Michaël Jarrel lors de différents stages à l'IRCAM.

Elle compte à son catalogue une vingtaine d'oeuvres qui ont été diffusées au Canada et en Europe (Londres, Genève, Paris et Bruxelles). Elle a été jouée notamment par le duo "Lise Daoust - Louise Bessette", l'Ensemble Musica Nova, le duo "Marc Couroux - Julie-Anne Derome", le Nouvel Ensemble Moderne (NEM), la Société de Musique Contemporaine du Québec (SMCQ), l'Orchestre Métropolitain du Grand Montréal et le Continuum Ensemble de Londres. Au printemps 2001, les New Music Concerts de Toronto lui consacrait un concert "portrait". Isabelle Panneton est membre du comité artistique de la SMCQ, du comité de la rédaction de la revue Circuit et du conseil d'administration du Conseil Québécois de la musique. Elle enseigna au département de musique de l'Université Concordia, de 1987 à 1995. Elle est membre du corps professoral à la Faculté de musique de l'Université de Montréal depuis 1995 et professeure titulaire depuis 2001.

Je viens de réécouter Travaux et jeux de gravité pour orchestre de chambre et Volando pour violon et grand ensemble. J'y ai redécouvert une ambiance musicale pleine de sensibilité, aux tensions saisissantes, aux couleurs lumineuses, une musique légèrement tourmentée et sans complexification inutile. Poétique et attractif.

Volando - concerto pour violon et grand ensemble par Isabelle Panneton:

<<L'oeuvre est dédiée à Julie-Anne Derome, aux musiciens de la SMCQ et à son directeur artistique, Walter Boudreau. On trouve le terme volando dans plusieurs partitions de piano d'Alexandre Scriabine. Ainsi, le second mouvement de la Sonate n°4 porte l'indication "Prestissimo volando". La Sonate n°5 compte également, parmi les nombreuses expressions qui jalonnent son unique mouvement, un "leggierissimo volando". Dans les deux cas, la musique se fait légère, rythmée et haletante. En l'utilisant comme titre de ce concerto, j'ai voulu évoquer la "capacité de s'élever et de se déplacer dans les airs" du violon. Volando: chuter, gravir, accélérer, ralentir, virevolter... En deux mouvements, le parcours de l'oeuvre se nourrit d'une relation serrée, quasi mimétique, entre soliste et orchestre: l'élan de l'un entraîne celui de l'autre dans une série de décalages qui rappellent par moments le processus d'hétérophonie. La trame harmonique est fortement hiérarchisée par la récurrence de pôles sonores et par les réseaux de notes communes qui relient l'ensemble des accords; le résultat est une musique qui se déploie donc de façon très directionnelle.>>

C'est ce côté volatile, aérien et même hypnotique que j'aime bien dans le concerto pour violon d'Isabelle Panneton, bien que, sur ce point, celui de Graig Armstrong m'emmène plus haut encore. Toutefois, celui de la compositrice québécoise me semble plus chiadé dans sa structure et ses développements...

J'en profite pour placer quelques renseignements sur la société SMCQ:

Société de musique contemporaine du Québec: Fondée en 1966, la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) a été la première organisation du pays à se consacrer à la diffusion de la musique contemporaine pour faire connaître les compositeurs d’ici et d’ailleurs. Ayant l’originalité d’être menée par des compositeurs pour les compositeurs, elle a connu à ce jour trois directeurs artistiques: Serge Garant (1966-1986), Gilles Tremblay (1986-1988) et Walter Boudreau, depuis 1988.

Je suis allé voir un peu sur le net ce que ça donne musicalement. Vu sa date de naissance, j'aurais du me douter

Snoopy a écrit:

Je suis allé voir un peu sur le net ce que ça donne musicalement. Vu sa date de naissance, j'aurais du me douter

Les descriptions que j'en fait, en général, ne laissent aucun doute sur la "nature" des oeuvres.

C'est vrai, c'était le deuxième indice, mais le propre d'un musicien c'est d'être écouté, donc je suis allé voir quand même par curiosité puisque dans la vidéo que tu as présentée elle ne joue pas mais elle parle

Snoopy a écrit:

C'est vrai, c'était le deuxième indice, mais le propre d'un musicien c'est d'être écouté, donc je suis allé voir quand même par curiosité puisque dans la vidéo que tu as présentée elle ne joue pas mais elle parle

Absolument, et c'est toujours préférable de voir par soi-même...même lorsque la marge d'espoir est très mince... J'essaie aussi parfois - pas toujours - de fonctionner comme ça dans les domaines musicaux qui me rebutent la plupart du temps, genre le rock ( comme les Rolling Stone - un groupe parmi d'autres). Lorsque quelqu'un en parle, il m'arrive de temps en temps d'avoir le réflexe d'écouter même si je me fais peu d'illusion...