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 Johannes Brahms (1833-1897)

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Icare
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Icare

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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2018-06-01, 17:39

Icare a écrit:
La Symphonie n°4 me plait déjà plus que la N°2 mais pas au point de détrôner la N°3 qui demeure ma préférée. Mais, ce matin, j'ai écouté une autre oeuvre de Brahms que j'adore. Il s'agit du Concerto pour piano n°1. J'adore le caractère dramatique et déterminé de l'ouverture, avant même que le piano de Maurizio Pollini entre en scène, un aspect saisissant qui m'a ramené à celle de la Symphonie n°3. Comme pour cette troisième symphonie, j'aime tout, j'en aime tous les mouvements, j'en aime chaque mesure, chaque note, rien ne m'apparaissant comme trop bavard ou superflu...

Jusqu'ici, je n'ai abordé la quatrième symphonie de Brahms que par le "Deutsches Symphonie-Orchester Berlin" sous la direction de Kent Nagano. La symphonie se compose de quatre mouvements, le premier étant le plus long et dépasse les douze minutes, le troisième étant le plus court avec ses six minutes et des poussières. Deux moments magnifiques en ressortent en particulier, en fait tout le premier mouvement qui est dominé par un thème mélodique que je trouve obstiné et porteur d'une belle mélancolie: il serait tiré ou inspiré d'une cantate de J. S. Bach, la BWV 150...? et un superbe passage avec flûte solo dans le quatrième mouvement. Le second n'est pas mal non plus et contiendrait aussi un thème secondaire qui ressemblerait à un thème d'une aria de la cantate BWV 149, cette fois. Sur le disque que j'ai en ma possession, cette Symphonie n°4 de Brahms est couplée avec les Variations pour Orchestre, Opus 31 de Schoenberg et voilà ce qui est écrit:

<<Un peu plus de quarante années séparent la quatrième symphonie de Brahms des Variations op. 31 de Schoenberg: c'est peu lorsqu'on met côte à côte deux univers sonores aussi différents! Et pourtant, la volonté d'un certain classicisme dans le traitement de la variation (la chaconne chez Brahms, un sérialisme totalement équilibré chez Schoenberg) et une seule et même affiliation - BACH! - relient ces deux chefs-d'oeuvre du romantisme et du dodécaphonisme. Une rupture, quelle rupture?>>
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JosefK

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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2018-06-01, 18:09

Icare a écrit:
Jusqu'ici, je n'ai abordé la quatrième symphonie de Brahms que par le "Deutsches Symphonie-Orchester Berlin" sous la direction de Kent Nagano. La symphonie se compose de quatre mouvements, le premier étant le plus long et dépasse les douze minutes, le troisième étant le plus court avec ses six minutes et des poussières. Deux moments magnifiques en ressortent en particulier, en fait tout le premier mouvement qui est dominé par un thème mélodique que je trouve obstiné et porteur d'une belle mélancolie: il serait tiré ou inspiré d'une cantate de J. S. Bach, la BWV 150...? et un superbe passage avec flûte solo dans le quatrième mouvement. Le second n'est pas mal non plus et contiendrait aussi un thème secondaire qui ressemblerait à un thème d'une aria de la cantate BWV 149, cette fois. Sur le disque que j'ai en ma possession, cette Symphonie n°4 de Brahms est couplée avec les Variations pour Orchestre, Opus 31 de Schoenberg et voilà ce qui est écrit:

<<Un peu plus de quarante années séparent la quatrième symphonie de Brahms des Variations op. 31 de Schoenberg: c'est peu lorsqu'on met côte à côte deux univers sonores aussi différents! Et pourtant, la volonté d'un certain classicisme dans le traitement de la variation (la chaconne chez Brahms, un sérialisme totalement équilibré chez Schoenberg) et une seule et même affiliation - BACH! - relient ces deux chefs-d'oeuvre du romantisme et du dodécaphonisme. Une rupture, quelle rupture?>>

Le thème sur lequel sont fondées les Variations opus 31 de Schönberg contient effectivement une référence aux quatre notes qui, en allemand, forment le nom de Bach (si bémol/la/do/si bécarre).

Pour ce qui est de la Quatrième de Brahms, il me semble que c'est le thème qui sert de base aux variations du quatrième mouvement qui est ici de la Cantate BWV 150 de Bach. Quant au deuxième mouvement, il "n'est pas mal non plus", je crois qu'on peut le dire sans trop de crainte...

Enfin, j'ai beaucoup d'estime pour Kent Nagano, mais le romantisme n'est généralement pas son répertoire d'élection. Une version flamboyante, parmi tant d'autres, est celle de Carlos Kleiber avec le Philharmonique de Vienne au début des années 1980.
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Icare
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2018-06-01, 20:22


Je n'ai pas encore une très grande culture des chefs d'orchestre mais, à l'occasion, j'écouterai cette quatrième symphonie par Carlos Kleiber que je ne connaissais même pas de nom. Embarassed
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Jean

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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2018-06-01, 23:29

On ne peut pas tout connaître...et je ne veux pas ..."enfoncer le clou"...Mais s'il est UN chef "légendaire" c'est lui! dommage qu'il n'était pas un "fan" des studios d'enregistrement...comme Karajan Wink
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2018-06-08, 17:25

Icare a écrit:
Il s'est écoulé des années et des années avant que je réécoute enfin le Concerto pour violon et orchestre Op.77 de Brahms. Il en ira de même lorsque je vais réécouter celui de Beethoven. La raison? J'avais découvert ces deux concertos sur une même cassette-audio, par Yehudi Menuhin, il y a plus de vingt ans, et je les ai écoutés tant que mon appareil me le permit. Ensuite, j'ai toujours tardé à les racheter en cd et n'ai jamais essayé de les réécouter d'une manière ou d'une autre. J'étais passé à d'autres horizons. Le réécouter fut une redécouverte totale. Ce n'est pas la même interprétation. celle-ci, Vengerov/Barenboim, m'a paru également de très bonne facture, mais surtout, j'ai redécouvert une oeuvre classique porteuse de grands thèmes. Il y a dans le premier mouvement une superbe mélodie et j'aime beaucoup aussi les deux autres mouvements. A l'époque, j'avais une préférence pour celui de Beethoven. Je me demande si aujourd'hui il en sera encore ainsi. Je le saurai bientôt. Ce qui me paraît évident c'est que le Concerto pour violon de Brahms figurera dans mon top 13. Tu peux donc être rassuré, mon cher Joachim, il n'y aura pas que du contemporain dans ma liste préférentielle. Je sais déjà que la plupart des époques y seront représentées.

Un chef d'oeuvre, ce concerto pour violon!
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joachim
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2018-06-08, 17:34

Que ce soit le concerto de Beethoven ou celui de Brahms, je suis comme toi, cher ami : il y bien longtemps que je les ai écoutés, et comme toi encore, je me demande si celui de Beethoven restera mon préféré des deux.
Autres incontournables romantiques : Mendelssohn et Tchaïkovski. Ces quatre là devraient toujours figurer dans mon top 10 des concertos pour violon.
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2018-06-08, 18:48

J'ai beaucoup écouté Brahms ces deux dernières semaines, ce qui est aussi vrai pour J. S. Bach, sauf que pour ce dernier je me suis exclusivement focalisé sur ses cantates: une intégrale à approfondir oblige... Very Happy Avec Brahms, mes écoutes sont passées par les deux concertos pour piano, les quatre symphonies, le concerto pour violon avant de se terminer avec la Sonate pour violon et piano n°3 - Opus 108 par Maxim Vengerov et Daniel Barenboim. J'ai en ma possession d'autres opus du compositeur que je n'ai pas réécoutés cette fois-ci pour la bonne raison que je les avais davantage approfondis les années passées - ce sera lors d'une autre occasion - mais j'aime bien pénétrer ainsi l'univers d'un compositeur, de m'en imprégner en profondeur. les prochains compositeurs classiques visés sont Schubert et Boccherini. Entre Brahms et Bach, je me suis aussi imprégné des univers respectifs de quatre contemporains, Angelo Illarramendi, Claus Ogermann, Ross Edwards et Per Norgard; pour ce dernier, fortement représenté sur mes étagères, j'ai surtout focalisé sur son oeuvre vocale. J'ai adoré ce chassé-croisé entre ces différents compositeurs que j'apprécie beaucoup mais j'aimerais revenir sur la Sonate n°3 de Brahms que je n'ai peut-être jamais autant "approchée" qu'aujourd'hui, ne me rappelant pas d'un premier et second mouvements aussi émouvants. C'est toujours la surprise qui arrive au moment où je ne l'attendais pas forcément. Je crois connaître une oeuvre, pense en connaître le degré de plaisir qu'elle va me procurer, puis c'est la surprise: une émotion plus forte que la précédente s'installe et transforme cette écoute en un moment intimement magique entre la musique et moi. Brahms ou plutôt sa musique, de chambre ou symphonique, concertante ou vocale, a cette particularité, mais c'est aussi vrai pour les autres compositeurs susmentionnés.

Ce que nous dit Peter Jost: <<La troisième sonate pour violon est explicitement caractérisée par le caractère passionné des premier et dernier mouvements et par leur exigences sur le plan de la virtuosité. Une fois de plus, Brahms modifie la forme-sonate de façon très personnelle, avec un développement et une réexposition dont les fonctions semblent se rejoindre. Le mouvement lent est fortement expressif lui aussi dans sa simplicité, tandis que le "Presto-Scherzo" vit tout entier de sa verve rythmique typique. Cette Sonate en ré mineur, conçue non pour la sphère privée mais bien pour la salle de concert, rencontra dès les premières exécutions un succès unanime auprès du public et de la critique et trouva très vite sa place dans le répertoire de musique de chambre. On ne devrait pas trop sous-estimer ses difficultés techniques; Brahms et Joachim eux-mêmes en firent l'expérience à Berlin, en octobre 1882: ils avaient négligé de la jouer une fois en entier avant le concert, et se perdirent dans le quatrième mouvement.>>
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2018-06-19, 23:32

La seconde oeuvre qui m'a émerveillé ce soir, après le Divertissement à la hongroise de Schubert est Liebeslieder - Chants d'amour - Opus 52, valses pour choeur et piano à quatre mains de Brahms par le "Coro della Radiotelevisione Svizzera", Gabriela Montero & Martha Argerich sous la direction de Diego Fasolis.

Vidéo désactivée

Ce ne fut pas immédiat d'après mon souvenir mais ce soir sûr que je fus dans le bon jour. Je n'ai pas trouvé du premier coup sur Youtube une version aussi dynamique et pleine de vitalité que celle de mon coffret. Sur ce type de pièce vocale et dansante où les thèmes sont courts et où le piano joue un rôle important, s'affirme par sa présence, une présence à quatre mains, j'aime être aussitôt saisi par l'énergie qui en émane et emporté par le rythme de la valse qui démarre.


Dernière édition par Icare le 2020-11-30, 22:02, édité 1 fois
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Snoopy
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-07-26, 04:07


https://www.youtube.com/watch?v=PcXQORH2BSw
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-11-30, 22:44

Joachim a écrit: <<Comme œuvre chorale de Brahms faisant le "pendant" de la Fantaisie de Beethoven, j'aurais plutôt choisi le Triumphlied ou bien le Schicksalslied.>>

Tu as bien fait de me parler de ces deux opus de Brahms car mes oreilles ne connaissent que Schicksalslied que je connais davantage sous le titre anglais Song of Destiny. Triumphlied est une oeuvre que je ne connaissais même pas de nom! Embarassed Il ne faut pas croire, mais contrairement à toi qui a probablement tout écouté des grands noms de la période classique et romantique, je ne connais pas le catalogue de Brahms par coeur et il en va de même pour Beethoven. Si, pour l'un comme pour l'autre, je me suis constitué une belle petite "collection", il y a encore des musiques que je n'ai jamais écoutées et d'autres encore trop peu pour en avoir un avis précis. En revanche, je peux dire que j'ai pas mal écouté tout ce que j'ai en ma possession de ces deux compositeurs, ce qui représente déjà des heures et des heures d'écoute. Cette nouvelle série d'écoutes croisées entre Beethoven et Brahms va donner un cycle copieux qui risque de m'occuper jusqu'à la fin de la semaine, voir jusqu'au début de la suivante.  Very Happy  J'ai d'ailleurs remis dans mon lecteur "les Liebeslieder-Walzer - Chants d'amour, valses pour choeur et piano à quatre mains par Martha Argerich & Gabriela Montero et le "Coro della Radiotelevisione Svizzera" sous la direction de Diego Fasolis: dix-huit chants plutôt brefs - 0'37" pour le plus court et 2'29" pour le plus long - que j'apprécie pour leur caractère concis et une énergie qui se communique aisément." Il m'arrive parfois d'écouter deux fois une oeuvre dans une même journée. J'ai ensuite réécouté deux autres créations de Brahms qui me tiennent à coeur et me sont davantage émouvantes. Je les ai toujours beaucoup aimées: Alto Rhapsody - Op.53 avec la mezzo-soprano Mildred Miller et Song of Destiny, le tout par l'"Occidental College Choir" (Howard Swan) et le "Columbia Symphony Orchestra" sous la direction de Bruno Walter. C'est très différent des Chants d'amour, avec des moments que je trouve très raffinés et méditatifs, un cor anglais qui me laisse rêveur dans l'Alto Rhapsody, une partie conclusive qui prend son temps dans Song of Destiny qui me met en apesanteur.
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 09:49

S'endormir avec le concerto pour violon et les deux Romances de Beethoven et se réveiller avec le Concerto pour piano n°1 en Ré mineur -Opus 15 et Variations sur un thème de Joseph Haydn - opus 56a de Brahms...Ca aurait pu être aussi l'inverse. Dès l'introduction du concerto, alors que le piano sous les doigts alertes de Maurizio Pollini n'est pas encore entré en scène, je suis déjà baigné dans un romantisme passionné , tantôt désespéré, tantôt véhiculant tout l'espoir qui peut animer l'imagination d'un homme amoureux. Dans cette musique qui démarre de la manière la plus dramatique et intense qui soit, sur un thème mélodique impétueux qui m'est viscéral, je suis autant absorbé par la puissance de l'espoir que par la puissance du désespoir amoureux qui semblent par moment se fondre l'un dans l'autre dans un même geste musical. De tous les compositeurs romantiques de cette période - je ne les connais pas tous ceci-dit -, le romantisme un brin cérébral selon Brahms est peut-être celui qui me correspond le mieux et ce premier concerto pour piano peut-être l'oeuvre qui le caractérise le mieux d'une certaine façon.

https://www.youtube.com/watch?v=OOlc2PAiWUU


Amoureux, je ressentais en moi cette égale puissance de l'espoir et du désespoir qui me déchirait intérieurement, si fort quand cet amour me laissait imaginer qu'il allait, ne pouvait qu'aboutir et n'aboutissait jamais... Il y a aussi dans le concerto de Brahms ces moments d'éclaircie, d'apaisement, ces moments qui se "dépassionnent" temporairement, pour mieux encore repartir dans un grand élan symphonique amoureux de forte intensité que le piano troublera de quelques notes désespérée: résignation d'un amour inaccessible? Cette oeuvre aurait pu s'arrêter au premier mouvement qu'elle serait déjà un monument à mon oreille. Toujours dans le premier mouvement, il y a un passage du piano qui me renvoie à une musique ultérieure d'un autre compositeur que j'aime beaucoup aussi et dont le titre m'échappe. Désormais, je sais qui et quoi furent sa source d'inspiration. J'aime également l'Adagio qui suit. J'aime la profondeur du sentiment amoureux qui en émane, la retenue qui s'équilibre entre les vents, le piano et les cordes. J'aime ce romantisme désormais plus tendre et paisible qui s'établit au piano sans qu'aucun élément de l'orchestre ne vienne en perturber le beau développement. C'est à ce moment-là une musique qui pleure sans être larmoyante. Espoir et désespoir s'y entremêlent cette fois dans une couleur d'ensemble plus apaisée. Le Rondo final démarre sur des chapeaux-de-roues et sur un thème particulièrement exaltant. Ce fut une bonne idée de compléter l'album avec Variations sur un theme de Joseph Haydn, pièce qui n'atteint pas tout-à-fait les vingt minutes, m'est certes moins fascinante mais très divertissante. Un bien sympathique complément après les émotions fortes.

Orchestre Philharmonique de Vienne - Karl Böhm.


Dernière édition par Icare le 2020-12-02, 17:05, édité 1 fois
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Icare
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 17:04

J'ai, comme prévu, réécouté le Concerto pour piano et orchestre n°2 en Si Bémol majeur - Op.83 toujours par Maurizio Pollini et l'Orchestre Philharmonique de Vienne, mais cette fois sous la direction de Claudio Abbado. Le second concerto pour piano est différent du premier pour plusieurs raisons. Il y a tout d'abord la forme qui se distingue par quatre mouvements au lieu de trois; "Allegro non troppo/Allegro appassionato/Andante/Allegro grazioso. Il s'immisce par la douceur irrésistible d'un cor solo alors que le premier commence avec fracas et impétuosité. Il y a aussi de la passion et bien sûr du romantisme dans le second concerto mais il ne se diffuse pas de la même manière, pas avec autant d'ardeur et d'éloquence que dans le premier. Dans un premier temps, je dirais qu'il me fascine et m'émeut moins, dans un second, je le trouve plus pointilleux, plus subtil... Puis, les deux derniers mouvements m'offrent enfin les moments les plus délicieux de l'oeuvre, notamment lorsque dans l'Andante un violoncelle solo se joint au piano dans la délicate interprétation d'une page profondément romantique et intimiste. Je me suis soudainement senti figé par l'émotion jusqu'à la fin suspendue du mouvement. Il est dit que l'Allegro grazioso, conçu sous la forme d'un rondo, développe des thèmes tziganes et viennois. L'un d'eux est particulièrement exquis, surtout lorsqu'il est repris par une flûte malicieuse, me révélant une facette plus décontractée et joyeuse du compositeur. Si le thème en lui-même me captive pendant une bonne partie du mouvement final, ce moment inattendu qui le sublime de sa flûte solo ne dure que quelques secondes, et pourtant, la magie n'a pas toujours besoin de davantage pour opérer... Là aussi, le disque est complété par une pièce symphonique peu connue de Brahms qui s'intitule Ouverture Tragique - Op.81 d'une durée de 14'41". Cette composition qui ne fait que m'effleurer aurait été composée en opposition à son Ouverture Académique écrite à l'occasion de son doctorat "honoris causa" de l'université de Breslau.
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Pébété

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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 17:28

Merci Icare, tu traduis bien ce que je ressent aussi en écoutant ce
Concerto pour piano n°1 de Brahms Very Happy
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Snoopy
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 19:09

J’ai écouté ce premier concerto pour piano. (je ne suis pas si réfractaire que j’en à l’air).

Comment dire… Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 1521897346 Je ne peux pas dire que je n’aime pas, mais je ne peux pas dire que j’aime bien non plus. Ce n’est pas déplaisant mais vraiment, je ne suis pas sur la même longueur d’onde que Brahms qui ne procure jamais aucune émotion. Ca s’écoute mais ça ne me parle pas.

Autant si j’écoute Beethoven j’ai des émotions fortes, je suis emporté par la musique, en osmose et tout le tralala. Je comprends et je vis sa musique, autant chez Brahms, rien de rien, c’est dingue. Même Wagner me fait plus d’effets sur certaines de ses compositions instrumentales. C’est vraiment étrange, c’est rare qu’un compositeur me laisse autant indifférent émotionnellement parlant
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joachim
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 20:07

Pourtant ce concerto n° 1 est un morceau de jeunesse (commencé en 1854, Brahms avait 21 ans), où l'influence de Beethoven est perceptible (en tout cas c'est mon avis).

Entre les deux concertos j'ai une préférence pour le second, davantage "romantique", et surtout pour ce troisième mouvement, andante, avec son solo de violoncelle, magnifique Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 185465




https://www.youtube.com/watch?v=o6_lbrlehsg
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Jean

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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 21:44

Snoopy a écrit:
J’ai écouté ce premier concerto pour piano. (je ne suis pas si réfractaire que j’en à l’air).

Comment dire… Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 1521897346   Je ne peux pas dire que je n’aime pas, mais je ne peux pas dire que j’aime bien non plus. Ce n’est pas déplaisant mais vraiment, je ne suis pas sur la même longueur d’onde que Brahms qui ne procure jamais aucune émotion. Ca s’écoute mais ça ne me parle pas.


Tu as sans doute oublié le "me" Wink : qui ne me procure jamais aucune émotion" Wink

Pour moi, je n'ai vraiment aucune préférence pour l'un des deux...Je ne saurais dire non plus s'il me procure plus ou moins d'émotions que ceux de Beethoven, Mozart ou Schumann ...mais ce dont je suis sûr, c'est qu'ils me font sacrément vibrer Very Happy

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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 22:29

Jean a écrit:
Tu as sans doute oublié le "me" Wink : qui ne me procure jamais aucune émotion" Wink

En effet, c'est un oubli malheureux, je ne parlais que pour moi bien sûr. Wink Merci pour avoir vu l'erreur Mains
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 22:49

Jean a écrit:
Pour moi, je n'ai vraiment aucune préférence pour l'un des deux...Je ne saurais dire non plus s'il me procure plus ou moins d'émotions que ceux de Beethoven, Mozart ou Schumann ...mais ce dont je suis sûr, c'est qu'ils me font sacrément vibrer  Very Happy

Je suis exactement sur la même longueur d'onde que toi, si ce n'est qu'entre les deux concertos pour piano de Brahms, je n'éprouve pas forcément le besoin de choisir, les trouvant davantage complémentaires que similaires. Ces deux concertos m'ont finalement marqué au fer rouge mais pas forcément de la même manière. C'est juste que le romantisme du N°1 me correspond pratiquement à la perfection. Il n'est pas de ces oeuvres que je peux admirer pour leur beauté et leur élégance comme c'est le cas avec les meilleurs concertos pour piano de Mozart: ce que je ressens avec le premier concerto de Brahms est une émotion bien plus personnelle et pour le coup bien plus viscérale. Par exemple, il me semble n'avoir jamais écrit qu'une oeuvre de Mozart m'était viscérale, sauf peut-être un passage dans son Requiem...Mais, attention, ne surtout pas en déduire que Mozart m'intéresse moins que Brahms, ce serait se méprendre: Mozart m'émerveille autrement, c'est tout. Avec Beethoven, il y aurait pour moi, dans le meilleur de ses oeuvres, ce qui peut m'émerveiller chez Mozart et ce qui peut m'être viscéral chez Brahms. Je connais l'unique concerto pour piano de Robert Schumann, et même bien pour l'avoir en disque, mais je peux déjà dire que je préfère de très loin ceux de Brahms et ceux de Beethoven, du moins les N°1,3 & 5., histoire de rester parmi les Romantiques. D'ailleurs, je n'ai encore rien entendu de Schumann qui me bouleverse réellement, même si je n'irai pas jusqu'à prétendre que je suis complètement hermétique à sa musique. En fin de compte, parmi tous les grands compositeurs de la musique classique, aucun à ma connaissance ne me laisse émotionnellement indifférent. Quant à Brahms, il fait de toute évidence partie de mes compositeurs préférés de la période romantique, dans mon trio de tête avec Beethoven et Schubert.
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 22:58

Icare a écrit:
D'ailleurs, je n'ai encore rien entendu de Schumann qui me bouleverse réellement, même je n'irai pas jusqu'à prétendre que je suis complètement hermétique à sa musique.

Schumann c'est un peu particulier. Ce n'est pas un compositeur sur lequel on peut accrocher "comme ça" facilement et qui nous séduit dès les premières notes à l'instar d'un Beethoven ou d'un Schubert. Chez Schumann c'est plus "cérébral" si je puis dire, c'est une émotion derrière l'émotion de façade.

C'est d'ailleurs pourquoi je m'étonne que tu l'apprécies peu car quelque part, pour "ressentir" Schumann c'est un peu, je pense, le même exercice que pour un tonal comme moi à 100% qui cherche à "ressentir" et comprendre une oeuvre atonale. Je ne sais pas si j'exprime bien mon idée, mais pour dire que Schumann ce n'est pas du Tchaikovsky, bien "sucré", on ne rentre pas dedans facilement et vu que sa musique est assez tortueuse au propre comme au figuré, j'aurais vraiment pensé que tu l'apprécierais plus facilement puisque tu es capable d'apprécier des oeuvres encore plus "décalées".
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-02, 23:28

Snoopy a écrit:
(...) mais pour dire que Schumann ce n'est pas du Tchaikovsky, bien "sucré", on ne rentre pas dedans facilement et vu que sa musique est assez tortueuse au propre comme au figuré, j'aurais vraiment pensé que tu l'apprécierais plus facilement puisque tu es capable d'apprécier des oeuvres encore plus "décalées".

Comme quoi, on ne peut jamais jurer de rien. Laughing En même temps, Schumann est un compositeur que je n'ai encore abordé que par peu d'oeuvres contrairement aux autres compositeurs cités, tout peut donc évoluer. Entre deux cycles, je me ferai une séance "Schumann" par le biais d'Internet. Wink

Snoopy a écrit:
Schumann c'est un peu particulier. Ce n'est pas un compositeur sur lequel on peut accrocher "comme ça" facilement et qui nous séduit dès les premières notes à l'instar d'un Beethoven ou d'un Schubert. Chez Schumann c'est plus "cérébral" si je puis dire,...

C'est amusant car quelqu'un m'avait dit exactement la même chose à propos de la musique de Brahms à une époque où je commençais seulement à m'intéresser à lui.
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-03, 10:53

Lorsque je réécoute le Concerto pour violon et orchestre Op.77 de Brahms, je repense automatiquement à la première fois que j'avais écouté cette oeuvre. C'était l'époque du 33tours et de la cassette-audio, et c'était par Yehudi Menuhin et l'Orchestre Philharmonique de Berlin sous la direction de Rudolf Kempe. C'est exactement pareil avec celui de Beethoven qui était sur la même cassette et évidemment dans la même interprétation. Par ces deux oeuvres je suis entré dans l'univers de ces deux compositeurs: leur concerto pour violon fut ma porte d'entrée. Désormais, à l'époque actuelle, je les réécoute par un autre même interprète: Maxim Vengerov; J'aime beaucoup le jeu aérien de cet interprète. Sauf que le concerto de Brahms y est joué par un autre orchestre, le "Chicago Symphony Orchestra", et sous la direction d'un autre chef d'orchestre très connu; Daniel Barenboïm. A chaque nouvelle écoute du concerto pour violon de Brahms j'ai l'agréable impression de l'aimer toujours davantage et cela sur chacun de ses trois mouvements que je trouve absolument magnifiques et porteurs d'émotions fortes: cet irrésistible thème mélodique si merveilleusement déplié dans l'"Allegro non troppo" que toute personne sensible à la prose du compositeur a forcément ressenti comme une belle déclaration d'amour, le romantisme si raffiné, à fleur-de-peau et si proche de l'âme lorsque le hautbois d'Alex Klein entre en scène aux côtés du violon de Vengerov dans l'"Adagio" et cette joie exubérante qui se manifeste de la manière la plus contagieuse qui soit dans l'"Allegro giocoso, ma non troppo vivace"... Maxim Vengerov s'autorise une "Cadenza" à la fin du premier mouvement, mais elle n'est pas très longue et d'une virtuosité très digeste.

En complément du concerto, se trouve, toujours de Brahms, sa Sonate pour violon et piano n°3 - Op.108 par Maxim Vengerov et Daniel Barenboïm. L'oeuvre se compose de quatre mouvements: "Allegro/Adagio/Un poco presto e con sentimento/Presto agitato". Je me souviens que la première fois que je l'ai écoutée je n'avais pas trop accroché. Il faut dire que j'étais encore sous la charge d'émotions du concerto qui la précédait et que la musique de Brahms ne se livre pas toujours dès la première écoute. Si j'écris cela c'est que mon avis sur cette sonate lui est désormais nettement plus favorable. D'ailleurs, en relisant plusieurs de mes impressions antérieures sur ce même topic qui se répandent sur plusieurs années, je m'amuse beaucoup de ces opinions (les miennes) qui diffèrent, évidemment pas de manière radicale, mais par des nuances non négligeables. Par exemple, à propos de ses deux concertos pour piano, j'anticipais clairement une préférence pour le second alors qu'aujourd'hui je me sens plus proche du premier. Ainsi va la vie...
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-04, 13:01

https://www.youtube.com/watch?v=1Gw8JU53SWY


Si ma découverte de Brahms se fit par son concerto pour violon, lorsque je commençai à me procurer du classique en CD, parmi mes toutes premières acquisitions figurèrent quelques pièces de sa musique de chambre, deux quatuors pour piano et trio à cordes - j'y viendrai plus tard - et le Quintette - opus 115 - pour clarinette et quatuor à cordes ainsi que le Trio pour clarinette, violoncelle et piano opus 114. Ce ne fut guère étonnant pour moi de m'aventurer dans cette musique pour petite formation plutôt que ses symphonies que je connaissais déjà depuis l'ère du 33 tours, pour la simple et bonne raison qu'à cette époque-là je focalisais sur la clarinette. J'étais comme tombé amoureux de cet instrument en particulier. Avec le temps, c'est un intérêt qui s'est pas mal tempéré au profit de beaucoup d'autres instruments et solistes, toutefois, je continue toujours de beaucoup aimé la clarinette (peut-être encore plus la clarinette basse aujourd'hui), je dirais qu'elle continue d'avoir une certaine "emprise" sur moi: ce n'est pas forcément quelque-chose que je peux expliquer facilement avec des mots. Est-ce que la mélancolie, humeur musicale à la laquelle je demeure très réceptif en général, me pénètre mieux par la clarinette? Une sensualité? Un son qu'Ennio Morricone avait rendu si délicatement romantique à mon oreille avec son "Trionfo d'Amore" dans Les Indifférents de Mauro Bolognini que j'illustrerais volontiers comme l'élan amoureux d'une jeune femme pétrie d'un bonheur silencieux... Je sais que cette clarinette-là ne m'a jamais vraiment quitté... Je pense alors à celle du Quintette opus 115 de Brahms, à la magnifique mélodie que la clarinette de David Campbell sublime d'un son velouté, caressant, qui a le pouvoir d'apaiser mon esprit sur tous ses angles. C'est comme admirer un paysage d'un printemps calme et accueillant avec ses arbres nouvellement feuillus qui m'invitent à me promener sous leurs branches. Le Trio pour clarinette, violoncelle et piano opus 114, composé la même année que le Quintette, en 1891, m'est de séduction voisine, du moins grâce aux deux premiers mouvements, contenant eux aussi deux constructions mélodiques très séduisantes. Peut-être m'accapare-t-il plus encore que le Quintette si on excepte le premier mouvement de celui-ci. Il faut dire que l'association "clarinette-quatuor à cordes" est une combinaison instrumentale qui fait souvent mouche chez moi, ayant une sensibilité également très portée sur les cordes. Soit dit en passant, il y a chez Brahms un mélodiste qui m'enchante, ce qui se vérifie dans le premier mouvement du Quintette et dans le second du Trio, parmi d'autres...
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-04, 17:15

Curieux Very Happy

Après les sonates pour violoncelle et piano de Beethoven, je pensais plutôt que tu allais parler de celles de Brahms (ses op. 38 et 99) Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 987794

Sinon, c'est vrai que ses op. 114 et 115 valent vraiment la peine de les écouter, en particulier le quintette op. 115.
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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-04, 17:45

Lorsque je m'étais procuré les 21 Danses Hongroises de Johannes Brahms par le "Wiener Philharmoniker" sous la direction de Claudio Abbado, c'était tout d'abord en connaissance des deux plus célèbres d'entre elles, la N°1 désignée par le caractère "Allegro molto" et la N°5: "Allegro - Vivace", mais c'était aussi dans l'idée que je trouverais ainsi un album de musiques enlevées, "easy listening", que je pourrais écouter à n'importe quel moment de la journée et dans n'importe quelle humeur, et même pourquoi pas en faisant autre chose, bref une musique de qualité, tonique, expressive et d'une grande fluidité. C'était dans ce même esprit, je me rappelle, que je m'étais procuré un album de neuf compositions, dont Sur un Marché Persan, d'Albert Ketelbey sous une direction de John Lanchbery. C'est un album qui, pour le coup, fut un choix qui correspondait à merveille avec ce que je recherchais: un ensemble de musiques fluides, très enlevées et lyriques, avec des thèmes mélodiques accrocheurs, de ceux qui ont le pouvoir de s'incruster en nous longtemps après l'écoute: c'est un disque que je pourrais pratiquement écouter tous les jours sans problème, même si ce n'est pas le genre de musique classique qui m'émeut ou me fascine le plus. Rien à voir! C'est ce que j'espérais aussi avec les 21 Danses Hongroises de Brahms, même si évidemment il n'y a aucunement besoin de comparer ce qui n'a pas besoin de l'être. Néanmoins, ces 21 Danses Hongroises donnent lieu à un album enlevé et fluide, qui pétille d'énergie et que je pourrais effectivement écouter à n'importe quel moment de la journée et dans n'importe quelle humeur, bien qu'il perde un peu en accroche après la onzième danse. Je ne les écouterais quand même pas tous les jours car je m'en lasserais plus facilement que les pièces de Ketelbey. Mes préférences n'ont pas bougé d'un iota: les N°1, 4, 5 et 11. Ah! Si elles avaient pu être toutes de cet acabit! Là aussi il y a ces mélodies qui me transpercent, squattent mon esprit et se transforment en chantonnement dans la rue pendant plusieurs jours...

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MessageSujet: Re: Johannes Brahms (1833-1897)   Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 Empty2020-12-04, 17:56

joachim a écrit:
Curieux Very Happy  

Après les sonates pour violoncelle et piano de Beethoven, je pensais plutôt que tu allais parler de celles de Brahms (ses op. 38 et 99) Johannes Brahms (1833-1897) - Page 6 987794

Ca aurait été logique et si je les avais possédées en disque c'est probablement ce que j'aurais fait. D'ailleurs, à GIGI, j'y avais même pensé et j'ai bien failli me les procurer car ce sont sûrement des oeuvres faciles à trouver et même dans différentes interprétations. J'y ai renoncé, car, conscient d'un budget limité, j'ai préféré jeter mon dévolu sur Max Bruch et John Field. Ensuite, je ne souhaitais pas rajouter de nouvelles oeuvres ni de Brahms ni de Beethoven à cette série d'écoutes croisées, car elle est déjà assez fastidieuse comme ça et je n'en suis qu'à la moitié. Pour qu'un cycle demeure intéressant et plaisant, il faut éviter le "trop-plein" et donc la lassitude. Là, il est de la bonne dimension. Very Happy
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