Snoopy Admin
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| Sujet: Eero Tarasi,"La musique et les signes" Précis de s Mar 27 Fév 2007 - 19:44 | |
| par Jean-Marc Goossens Eero Tarasi, professeur de musicologie à Helsinski et directeur de l’Internationial Semiotic Institute d’Imatra en Finlande, nous livre le fruit d’un travail de plusieurs années en réunissant, dans cet ouvrage, essais et articles qu’il publia sur la sémiotique musicale. Eero Tarasi, professeur de musicologie à Helsinski et directeur de l’Internationial Semiotic Institute d’Imatra en Finlande, nous livre le fruit d’un travail de plusieurs années en réunissant, dans cet ouvrage, essais et articles qu’il publia sur la sémiotique musicale. Pour tout ceux qui ignorent cette branche de la musicologie, un grand spécialiste dans son domaine est là pour vous éclairer. « Ce volume est destiné à servir de guide pratique à la sémiotique musicale, c'est-à-dire à l’étude de la musique en tant que signe et communication ». L’ouvrage retrace avant tout l’histoire de la sémiotique à travers des auteurs comme Barthes, Bourdieu, Eco ou encore Peirce. Pour qui se demande de quoi il s’agit, et désire avoir une réponse immédiate, la sémiotique musicale pourrait se définir comme fondée sur le concept des signes (par exemple un motif musical), formé par la relation entre un élément perceptible, -le signifiant-, et le sens donné à ce signifiant à l’intérieur d’un code plus ou moins construit, sens auquel on donne le nom de –signifié-. Définition à première lecture déstabilisante. Pourtant l’intérêt de l’ouvrage s’appuie sur les nombreux exemples présentés, qui illustrent les propos et permettent de bien comprendre les mécanismes. En effet, l’ouvrage est loin d’être totalement théorique, l’accent est porté sur l’application. Les exemples choisis sont généralement connus des mélomanes, et sont tirés de toutes les époques englobant ainsi l’histoire de la musique. Par exemple, l’auteur explique en quoi les trois premiers accords de la sonate dite des « adieux » de Beethoven, ont la particularité d’exprimer une sonorité à la fois pastoral et mélancolique, significatif d’un adieu. Chose auquel l’auditeur, même averti n’aurait pas fait attention, mais qui semble pourtant bien un « signe » voulu par le compositeur. A travers ces exemples, l’auteur tente de démonter que beaucoup d’éléments dans l’analyse ont évolués en musicologie. Les significations se précisent, de nouvelles ouvertures d’analyses voient le jour, la sémiotique est une branche de la musicologie qui prend une part de plus en plus importante. Car la musique, comme de nombreux vecteurs de communication, n’échappe pas à la sémiotique, en effet, elle « ne se passe jamais de systèmes de signes venus d’ailleurs ». Posant les questions essentielles, comme par exemple peut-on considérer « la musique comme un signe ? », Eero Tarasti analyse par la suite les liens entre musique et environnement social et culturel, avec la biologie, la psychologie ou encore avec le transcendantal. Si la première partie qui définit et restitue l’histoire de la sémiotique paraît abordable, les chapitres suivants, qui englobent la sémiotique musicale dans son ensemble, deviennent beaucoup moins faciles à saisir pour tout lecteur qui n’aurait pas de bases sociologiques au préalable. Disons-le, ce livre s’adresse d’abord aux musicologues avant de s’adresser au curieux néophyte. Certains auteurs sont souvent cités sans avoir été préalablement présentés, ce qui implique que le lecteur possède déjà certaines notions ou maîtrise quelques idées sur la sémiotique en général. |
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