Istvàn VANTUS (1935-1992)

Eléments biographiques:

Istvàn Vántus est un compositeur hongrois né en 1935 à Vaja. Il sort diplômé des cours de musique prestigieux du Collège Calviniste. Dans le même temps, il fut un élève studieux d'Emil Szabo. C'est à L'Académie Franz Liszt de musique de Budapest que, de 1955 à 1960, auprès de Ferenc Szabó, il apprend la composition. Il poursuit sa compréhension de la composition et de la théorie musicale à partir de 1966 au ministère de l'Académie Franz Liszt. Des Œuvres orchestrales, deux opéras, et un certain nombre d'œuvres chorales - bala, Gyula, Juhász, indiquent le sens de son travail en tant que compositeur.

Ses deux opéras sont présentés au Théâtre National de Szeged. Ses œuvres sont jouées en Hongrie et à l'étranger. Un film sur le compositeur a été projeté par la télévision hongroise. En 1967 et 1975, Istvàn Vàntus reçut le Prix des artistes et le Prix Erkel lui a été décerné courant 1976. Le 9 Juillet 1992, il perd connnaissance lors de sa contribution au concours choral international de Debrecen. Hospitalisé d'urgence, il décède à la clinique chirurgicale de cette ville. Ses funérailles ont été célèbrées au vieux cimetière Nyírbogáti. Il avait alors 57 ans.

Je connais ce compositeur au travers de sept oeuvres de durée relativement courte; GEMMA pour orchestre de chambre, TOLL - IN MEMORIAM RUDOLF MAROS pour soprano, choeur, et orchestre de chambre, SOUND-GROUPS pour choeur d'enfants, NAENIA pour orchestre de chambre, The GOLDEN COFFIN, opéra - Actes 1 & 2, REFLECTIONS et ECLOGA pour orchestre de chambre. Il y avait fort longtemps que je n'avais pas réécouté ce compositeur et ces oeuvres en particulier. Honteusement, je n'en avais gardé aucun souvenir, ni positif ni négatif. Je ne savais désespérément plus quel effet ces musiques avaient eu sur moi ni dans quelle esthétique elles étaient. Ces oeuvres avaient fui ma mémoire, ne laissant aucune trace d'un souvenir même approximatif. M'y être replongé, cet après-midi, fut un moment exaltant. Si j'avais conservé le cd à la bonne place, au rayon des compositeurs hongrois, c'est qu'il devait y avoir une bonne raison. Effectivement, j'ai redécouvert globalement une musique qui ne m'a pas ennuyé, m'a plutôt plu dans l'ensemble. Je ne dirais pas non plus que j'ai été bouleversé ni fasciné par une oeuvre en particulier, sauf peut-être TOLL que j'ai trouvé assez beau et singulier. Toutefois, je pense réécouter à nouveau ces oeuvres, ce soir, afin d'en avoir une impression encore plus juste et précise.

Les réécoutes sont souvent instructives et dans le cas des oeuvres d'Istvan Vantus, deux écoutes successives m'ont révélé trois oeuvres en particulier, tout d'abord Toll - in memoriam Rudolf Maros pour soprano, choeur et orchestre de chambre, la meilleure des sept à mon goût - une très belle oeuvre avec un usage intelligent et très sensible de différents instruments de l'orchestre comme les petites percussions, la flûte, la clarinette, le cymbalum, dans leur rapport clairsemé et même dépouillé avec les choeurs - Naenia pour orchestre de chambre, bénéficiant d'une belle et poétique domination des cordes, et enfin Reflections pour orchestre de chambre, une approche plus moderne et cérébrale mais sans aucune rudesse. Pourrait-on dire sans aucune retenue que cette pièce est très attractive, ne serait-ce justement par son caractère réflectif parfaitement suggéré.    En revanche, des pièces telles que Gemma et Ecloga pour orchestre de chambre, Sound-Groups pour choeur d'enfants, m'ont moins convaincu, moins marqué, même si je n'y ai rien trouvé de déplaisant. Les deux premiers actes de The Golden Coffin m'ont laissé approcher un opéra très classique, peu surprenant. J'aurais au moins aimé une plus grande mélodie, des chants plus onctueux. J'ai trouvé ça un peu ordinaire, un peu plat.

L'instant musical:

https://www.youtube.com/watch?v=9my9dLOv34I

Je vais prochainement m'offrir un cycle autour des compositeurs hongrois et ensuite je le ferai en l'honneur des compositeurs tchèques et slovaques. Parmi les maîtres hongrois, ce sera l'occasion de réécouter ceux qui occupent mes étagères; Franz Liszt, Bela Bartok, Zoltan Kodaly, Ferenc Farkas, György Ranki, Sandor Veress, Miklos Rozsa, Miklos & Rezso Sugar, György Ligeti et Istvan Vantus que je viens de réécouter aujourd'hui et que je réécouterai à l'occasion de ce cycle. Je n'oublierai pas non plus György Kurtag qui est souvent cité en référence par les amateurs de musique contemporaine. Ce sera un cycle obligatoirement très intéressant qui me permettra en même temps de revisiter des oeuvres que je n'ai pas réécoutées depuis longtemps. Ce sera après la septième partie de mon cycle "Le Règne de la Symphonie" . Cet après-midi, en réécoutant - ce qui ne m'était pas arrivé depuis avril 2014 - Gemma pour orchestre de chambre, Toll - In Memoriam Rudolf Maros pour soprano, choeur, et orchestre de chambre, Sound-Groups pour choeur d'enfants, Naenia pour orchestre de chambre, The Golden Coffin, opéra - Actes 1 & 2, Reflections et Ecloga pour orchestre de chambre, je redécouvrais quasiment une musique que j'avais oubliée. En général, je retiens toujours quelque-chose, même approximativement. C'est un peu chaque fois pareil avec ces oeuvres d'Istvan Vantus, à croire que, d'une certaine façon, elles ne me sont pas marquantes. De toute évidence, ce n'est pas le compositeur hongrois qui me fascine le plus. Evidemment, il y a Franz Liszt et Bela Bartok qui sont des figures incontournables de la musique hongroise, ce qui est pleinement justifié, mais j'aime aussi beaucoup ce que je connais de Ferenc Farkas et Sandor Veress que je n'hésiterai pas à approfondir. Il se pourrait qu'effectivement la musique d'Istvan Vantus, d'un genre plutôt doux et méditatif, m'apparaisse un peu "terne" en comparaison, toutefois voilà un album dont je ne saurais me défaire. Si je n'y croise aucun génie en particulier, aucun éclat qui marque au fer rouge mon esprit, contrairement à la musique d'un Rezso Sugar qui m'est déjà davantage fascinante, il n'en demeure pas moins que j'y suis malgré tout attaché: un ensemble de petits moments séduisants disséminés ci et là qu'il m'est toujours plaisant de retrouver.

Icare a écrit:

Je vais prochainement m'offrir un cycle autour des compositeurs hongrois........Parmi les maîtres hongrois, ce sera l'occasion de réécouter ceux qui occupent mes étagères; Franz Liszt, Bela Bartok, Zoltan Kodaly, Ferenc Farkas, György Ranki, Sandor Veress, Miklos Rozsa, Miklos & Rezso Sugar, György Ligeti et Istvan Vantus que je viens de réécouter aujourd'hui et que je réécouterai à l'occasion de ce cycle.

Je suis en plein dans ce merveilleux cycle hongrois. J'y vis de formidables émotions et fais quelques somptueuses découvertes, tout d'abord Hary Janos, pas juste une suite, mais toute la comédie lyrique contenue sur deux disques. Je viens de réécouter comme prévu certaines oeuvres d'Isvan Vantus, sans doute moins passionnant à mon oreille que Kodaly, n'empêche que c'est une musique qui m'est de plus en plus attachante...Je pense à Toll en mémoire à Rudolf Maros. Mais qui était donc Rudolf Maros? Voilà ce que j'ai pu traduire du hongrois: Rudolf Maros est né le 19 janvier 1917 à Stachy dans la forêt de Bohême et il mourut le 2 août 1982 à Budapest. Compositeur hongrois d'origine bohémienne, il a étudié de 1938 à 1942 à l' Académie de musique de Budapest avec justement Zoltán Kodály et Albert Siklós, alors qu'il était également altiste au "Budapest Concert Orchestra". Il a ensuite enseigné au conservatoire de Pécs . Après avoir étudié avec Alois Hába à Prague , il est devenu professeur à l'Académie de musique de Budapest. Il composa trois ballets , deux "sinfoniettas", une ouverture de marionnettes, un ricercare d' orchestre, une symphonie à cordes, un concerto pour basson et orchestre, des oeuvres de musique de chambre , des pièces d'orgue, deux oeuvres pour soprano et ensemble de chambre, des pièces de théâtre et de film, des œuvres chorales et des chansons. Il a un fils également compositeur qui se prénomme Miklos et une fille harpiste. Sans doute un topic à dédier à ce compositeur avec une biographie plus complète...Il aura de toute évidence été une source d'inspiration pour Istvan Vantus, dont cette belle pièce Toll pour choeur et instruments de moins de dix minutes qui fut composée à sa mémoire.