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 Signes, ballet de Carolyn Carlson

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Snoopy
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Snoopy

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Signes, ballet de Carolyn Carlson Empty
MessageSujet: Signes, ballet de Carolyn Carlson   Signes, ballet de Carolyn Carlson Empty2007-02-24, 11:00

Signes, ballet de Carolyn Carlson, créé en 1997,
paraît en dvd chez Bel Air Classiques

par Elvire James


L'éditeur Bel Air classiques fait paraître à partir du 22 février 2007, l'un des ballets de danse contemporaine les plus aboutis, créé en mai 1997, à l'Opéra Bastille. L'oeuvre pluridisciplinaire est née de la rencontre du peintre Olivier Debré, avec la chorégraphe Carolyn Carlson et le compositeur, René Aubry.

Architecture de la couleur

A l'origine du projet, la conception des décors a précédé toute idée d'action scénique. Olivier Debré avait proposé à l'Opéra de Paris, un ouvrage lyrique autour de son oeuvre picturale. L'idée que les couleurs seules puissent engendrer une action devait amorcer un projet plus ambitieux associant les autres arts, plus immédiatement expressifs: la musique, le théâtre, la voix... Finalement, Brigite Lefèvre, Directrice de la danse à l'Opéra de Paris, poursuit l'idée, discute avec le peintre, et l'esquisse d'un ballet se précise. Bientôt, associer Carolyn Carlson devient évident. C'est aussi l'occasion pour la troupe du Ballet parisien de reprendre le contact avec la chorégraphe, qui avait déjà travaillé dans la Maison.

Le plasticien qui travaille dans la couleur, à grande échelle, a imaginé le concept de "signes personnages" dès 1949, et la sensibilité de la chorégraphe qui pense en lignes et en attitudes se retrouvent, dans la confrontation comme dans la divergence.

Au cours de la collaboration, l'entente s'intensifie jusqu'à la rupture, ... ensuite surmontée dans un café (autour d'un verre de vin!)... Ainsi en est-il des projets impliquant plusieurs créateurs... comme "une relation amoureuse", selon les propres mots de Carolyn Carlson dans le documentaire "legato", complétant le dvd. Après la rencontre, ses espoirs, ses crises... les images d'archives de plusieurs séances de travail montrent l'architecte des formes colorées, et la poète du mouvement, à l'oeuvre: choix des décors, conception avec René Aubry de la présence musicale, ligne des costumes...

Pour Carolyn Carlson, qui a travaillé intensément à Paris, pour l'Opéra, à l'époque où Rolf Liebermann était directeur (1974-1980), il s'agit d'un retour. Avant "Signes", la chorégraphe avait écrit "Don't look back" (1993) pour Marie-Claude Pietragalla, sur une musique de René Aubry, un fidèle collaborateur avec lequel Carolyn Carlson a réalisé plus de 15 créations.

Accord Couleurs-Danse-Musique

Au final, le spectacle créé en 1997 sur la scène de l'Opéra Bastille époustoufle par sa puissance expressive. Les toiles imaginées par le peintre pour les sept tableaux, la musique de René Aubry, le mouvement des corps fusionnent idéalement. Certes il y a cette évocation (anecdotique en définitive) du sourire, un thème emprunté à La Joconde de Leonard de Vinci, sur lequel le peintre travaille depuis 50 ans. Ce que dit Carolyn Carlson à propos de sa relation au visage et au corps, nous paraît dans le projet du ballet, nettement plus pertinent: un sourire illumine le visage, il donne même au corps dans sa totalité, une ligne, un dessin, une dynamique.

Dans "Signes", ce qui fait sens, c'est surtout sur le plan plastique, la violence et le choc des formes colorées, des lignes et des cernes qui créent continûment une symphonie d'éclats et d'opposition, de sensations émotionnelles: "Ce n'est pas ma volonté qui intervient, mais l'émotion qui me domine. Je ne suis sincère que dans le choc, l'élan", précise le peintre.

De fait, de l'inflexion des doigts, jusqu'à la pointe du talon, dans l'arc tendu des épaules, dans le port du cou: tout fait signe. Avec une grâce et un humour parfois explicite (quand Kader Belarbi pastiche Chaplin par exemple, dans le deuxième tableau, "Loire du matin"). Et dans un temps recomposé: celui d'une lenteur qui absorbe toute idée de précipitation ou d'agression, de calcul ou d'économie. La plénitude des gestes, l'esprit de la pose, d'une élégance parfois altière, seraient assurément les éléments distinctifs de la chorégraphie "Signes".

Mais il y a aussi l'exaltation du groupe qui fait corps et qui prend sa pleine signification dans "Les moines de la baltique" et le tableau final, "Victoire des Signes". Ici, c'est l'expression brute et sanguine de l'énergie et de l'élan vital; là, c'est l'eurythmie des alignements de danseurs, l'exaltation sereine d'une assemblée fluide et solennelle, jusqu'en son terme, suspendu, hors du temps. Comme le précise la chorégraphe, elle fait de la danse, une poésie du mouvement, de l'espace et du temps. Dans la suite de la création de "Signes" en 1997, René Aubry obtient une Victoire de la musique en 1998, et Marie-Agnès Gillot, lors de la reprise du ballet en 2004, est nommée "danseuse étoile".

Le peintre pour sa part s'est éteint à Paris, le 1er juin 1999, à l'âge de 79 ans. La reprise de "Signes" sur les planches de l'Opéra Bastille, en 2000, lui rendait hommage.
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