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 Carlson, Aubry, Debré : Signes (Opéra national de Paris)

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Snoopy
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Snoopy

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MessageSujet: Carlson, Aubry, Debré : Signes (Opéra national de Paris)   Carlson, Aubry, Debré : Signes (Opéra national de Paris) Empty2007-02-28, 17:11

Le ballet "Signes" est à l'origine, un projet du peintre Olivier Debré. Très vite, l'Opéra de Paris a offert la collaboration de la chorégraphe Carolyn Carlson et de son collaborateur fidèle, le compositeur René Aubry, afin de concevoir une suite féerique de sept tableaux, dans les costumes, les décors, l'univers chromatique et formel du peintre. La production est créée à l'Opéra Bastille, en mai 1997.

Dix années après sa création, l'éditeur Bel Air classiques publie en dvd la captation de la reprise de mai 2004 avec l'étoile Marie-Agnès Gillot. L'élégance des gestes, la beauté plastique des corps dans la couleur, les rythmes et l'hypnose de la musique composent l'une des réalisations les plus abouties présentées à Paris. Un chef-d'oeuvre indémodable.
En plus du spectacle, l'éditeur a joint un documentaire "Legato", qui raconte la gestation de l'oeuvre et la collaboration entre le peintre, la chorégraphe et le musicien.

par Alban Deags

A la rencontre, (il faudrait dire fusion tant il y a accord), entre la peinture d'Olivier Debré et la danse signée Carolyn Carlson, participe aussi la musique d'un collaborateur fidèle de la chorégraphe, René Aubry. Le spectacle créé en 1997, deux ans avant la mort du peintre, est éblouissant et sa réalisation, dans sa reprise de 2004, toujours miraculeuse!

Le compositeur remporta légitimement une Victoire de la musique en 1998 pour la bande-son.

C'est sous le signe du geste graphique, celui du pinceau aphrodisiaque du peintre, que s'accomplit idéalement le lyrisme de la chorégraphie, son hymne à la vie, au souffle premier, à l'harmonie... Les toiles des sept tableaux forment un espace sans limite et donc intensément suggestif, où s'épanouit l'élégance dionysiaque et spirituelle des corps. Hymne à la pureté, à la beauté tout simplement, entente jubilatoire des arts, comme nous l'avons dit, le ballet présenté à l'Opéra Bastille (où il fut créé le 27 mai 1997) est l'une des réalisations de danse contemporaine, les plus éblouissantes jamais produites.

Bien qu'on y détecte la volonté de parcourir des paysages bien connus: la Loire (au matin) et les Monts de Guilin (en Chine), les moines de la Baltique (symphonie crépusculaire en rouge et noir) et les couleurs de Maduraï (en Inde), il s'agit comme un fil conducteur, d'exalter le mouvement et la sensualité. Gestes suspendus dans un temps arrêté, ou fulgurance de visions sauvages, brutes, viriles (Les moines de la Baltique): tout ici, pour reprendre quelques vers bien connus, est "luxe, calme et volupté". L'hédonisme esthétique de chacun des tableaux a rencontré dans l'époque qui est la nôtre, la quête du zen, du bien-être, d'un temps retrouvé. C'est peut-être la raison pour laquelle le spectacle, au cours de ses reprises, en 2000, puis 2004, a suscité un immense succès. Saluons la publication de la production en dvd.

Durant 1h10, la grâce le dispute à la féerie. Dans cette version filmée en mai 2004, tous les danseurs sans exception, sont excellents. Tous participent, d'une égale intensité. Et même sans le concours de la voix, sous la voûte qui abrite tant de représentations lyriques par ailleurs, en dehors des ballets, on peut parler à juste titre d'un "spectacle total". A tous ceux qui aiment la danse contemporaine, à tous ceux, surtout, qui ne l'aiment pas, la production est à voir de toute urgence: elle émerveillera les afficionados comme elle fera changer d'avis les plus réticents. Un joyau!

Premier tableau: Signe du sourire
Deuxième tableau: Loire du matin
Troisième tableau: Monts de Guilin
Quatrième tableau: Les moines de la Baltique
Cinquième tableau: L'esprit du bleu
Sixième tableau: Les couleurs de Maduraï
Septième tableau: Victoire des signes

Marie-Agnès Gillot, Kader Belarbi,
Ballet de l'Opéra national de Paris
Chorégraphie: Carolyn Carlson
Musique: René Aubry
Décors et costumes: Olivier Debré

Le dvd comprend en plus du Ballet, un documentaire sur la collaboration entre la chorégraphe et le peintre ("Legato", réalisé par Marc Bonnet et Sylvie Carlier en 1997, 25mn), ainsi que des entretiens avec Carolyn Carlson et avec Brigitte Lefèvre, directrice de la Danse.

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MessageSujet: Re: Carlson, Aubry, Debré : Signes (Opéra national de Paris)   Carlson, Aubry, Debré : Signes (Opéra national de Paris) Empty2007-02-28, 17:13

par Elvire James

L'éditeur Bel Air classiques fait paraître à partir du 22 février 2007, l'un des ballets de danse contemporaine les plus aboutis, créé en mai 1997, à l'Opéra Bastille. L'oeuvre pluridisciplinaire est née de la rencontre du peintre Olivier Debré, avec la chorégraphe Carolyn Carlson et le compositeur, René Aubry.

Architecture de la couleur

A l'origine du projet, la conception des décors a précédé toute idée d'action scénique. Olivier Debré avait proposé à l'Opéra de Paris, un ouvrage lyrique autour de son oeuvre picturale. L'idée que les couleurs seules puissent engendrer une action devait amorcer un projet plus ambitieux associant les autres arts, plus immédiatement expressifs: la musique, le théâtre, la voix... Finalement, Brigite Lefèvre, Directrice de la danse à l'Opéra de Paris, poursuit l'idée, discute avec le peintre, et l'esquisse d'un ballet se précise. Bientôt, associer Carolyn Carlson devient évident. C'est aussi l'occasion pour la troupe du Ballet parisien de reprendre le contact avec la chorégraphe, qui avait déjà travaillé dans la Maison.

Le plasticien qui travaille dans la couleur, à grande échelle, a imaginé le concept de "signes personnages" dès 1949, et la sensibilité de la chorégraphe qui pense en lignes et en attitudes se retrouvent, dans la confrontation comme dans la divergence.

Au cours de la collaboration, l'entente s'intensifie jusqu'à la rupture, ... ensuite surmontée dans un café (autour d'un verre de vin!)... Ainsi en est-il des projets impliquant plusieurs créateurs... comme "une relation amoureuse", selon les propres mots de Carolyn Carlson dans le documentaire "legato", complétant le dvd. Après la rencontre, ses espoirs, ses crises... les images d'archives de plusieurs séances de travail montrent l'architecte des formes colorées, et la poète du mouvement, à l'oeuvre: choix des décors, conception avec René Aubry de la présence musicale, ligne des costumes...

Pour Carolyn Carlson, qui a travaillé intensément à Paris, pour l'Opéra, à l'époque où Rolf Liebermann était directeur (1974-1980), il s'agit d'un retour. Avant "Signes", la chorégraphe avait écrit "Don't look back" (1993) pour Marie-Claude Pietragalla, sur une musique de René Aubry, un fidèle collaborateur avec lequel Carolyn Carlson a réalisé plus de 15 créations.

Accord Couleurs-Danse-Musique

Au final, le spectacle créé en 1997 sur la scène de l'Opéra Bastille époustoufle par sa puissance expressive. Les toiles imaginées par le peintre pour les sept tableaux, la musique de René Aubry, le mouvement des corps fusionnent idéalement. Certes il y a cette évocation (anecdotique en définitive) du sourire, un thème emprunté à La Joconde de Leonard de Vinci, sur lequel le peintre travaille depuis 50 ans. Ce que dit Carolyn Carlson à propos de sa relation au visage et au corps, nous paraît dans le projet du ballet, nettement plus pertinent: un sourire illumine le visage, il donne même au corps dans sa totalité, une ligne, un dessin, une dynamique.

Dans "Signes", ce qui fait sens, c'est surtout sur le plan plastique, la violence et le choc des formes colorées, des lignes et des cernes qui créent continûment une symphonie d'éclats et d'opposition, de sensations émotionnelles: "Ce n'est pas ma volonté qui intervient, mais l'émotion qui me domine. Je ne suis sincère que dans le choc, l'élan", précise le peintre.

De fait, de l'inflexion des doigts, jusqu'à la pointe du talon, dans l'arc tendu des épaules, dans le port du cou: tout fait signe. Avec une grâce et un humour parfois explicite (quand Kader Belarbi pastiche Chaplin par exemple, dans le deuxième tableau, "Loire du matin"). Et dans un temps recomposé: celui d'une lenteur qui absorbe toute idée de précipitation ou d'agression, de calcul ou d'économie. La plénitude des gestes, l'esprit de la pose, d'une élégance parfois altière, seraient assurément les éléments distinctifs de la chorégraphie "Signes".

Mais il y a aussi l'exaltation du groupe qui fait corps et qui prend sa pleine signification dans "Les moines de la baltique" et le tableau final, "Victoire des Signes". Ici, c'est l'expression brute et sanguine de l'énergie et de l'élan vital; là, c'est l'eurythmie des alignements de danseurs, l'exaltation sereine d'une assemblée fluide et solennelle, jusqu'en son terme, suspendu, hors du temps. Comme le précise la chorégraphe, elle fait de la danse, une poésie du mouvement, de l'espace et du temps. Dans la suite de la création de "Signes" en 1997, René Aubry obtient une Victoire de la musique en 1998, et Marie-Agnès Gillot, lors de la reprise du ballet en 2004, est nommée "danseuse étoile".

Le peintre pour sa part s'est éteint à Paris, le 1er juin 1999, à l'âge de 79 ans. La reprise de "Signes" sur les planches de l'Opéra Bastille, en 2000, lui rendait hommage.
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