Luis Pablo Rosquillas y Lacy, né le 25 avril 1823 à Rio de Janeiro, mort le 18 juillet 1883 à Sucre (Bolivie) est un musiciens, écrivain et diplomate bolivien. Egalement un amateur de photographies. En lisant les publications de la Sociedad Literaria, Rosquellas frappe par sa personnalité coquette et séduisante, d'autant plus que la plupart de ses textes, sinon tous, sont des poèmes dédiés à des femmes non identifiées. En approfondissant sa biographie, on n'est pas déçu, car il ne manque pas de données curieuses qu'une étude plus large confirmera ou, dans le pire des cas, exclura ... car la vérité est que l'on sait peu de choses sur lui.
Rosquellas est né à Rio de Janeiro en 1823, issu d'une famille de musiciens catalans respectés qui a ravi diverses cours européennes tout au long de sa carrière. À ce moment-là, son père, Mariano Rosquellas y Carreras, et sa mère, Leticia de Lacy (également née d'une dynastie de compositeurs), s'étaient installés au Brésil et faisaient partie de l'environnement proche de l'empereur Pedro 1er.
Peu après, ils déménageront à Buenos Aires où, en 1825, le patriarche introduira l'opéra.
La tournée de la famille en Amérique du Sud a été intense et ils ont créé leurs compositions dans divers coins du sous-continent: Montevideo, Córdoba, Tucumán et Salta. Enfin, les aléas de la vie les font s'installer à Sucre, au début des années 1840.
Manuel José Cortés, dans son Essai sur l'histoire de la Bolivie (1861), les décrit dans les termes suivants: "DD Luis Pablo Rosquellas, bolivien par adoption d'un pays dans lequel il a reçu son éducation, est le fils d'un artiste très connu à Madrid, Paris, Rio de Janeiro, Buenos Aires et Sucre, pour ses compositions musicales et pour l'habileté avec laquelle il a interprété la sienne et celle des autres".
Cependant, les données disponibles sur Rosquellas de Lacy sont rares. Cortés mentionne sa capacité à versifier et à musicaliser ses poèmes, sans donner plus de détails sur ses œuvres ni en mentionner aucune en particulier.
Pour Guy Bourligueux, l'auteur de cet article, Rosquellas était "un véritable héros de roman". L'un des faits qui illustre le mieux cette affirmation est son premier concert, qui a eu lieu à Buenos Aires en 1831, c'est-à-dire alors qu'il n'avait que sept ans.
L'enfant prodige a surpris dans la capitale et ébloui le public. Cela a été rapporté le 22 mai de la même année par le chroniqueur du journal La Argentina: "Don Luis Pablo Rosquellas, qui n'a que sept ans, apparu pour la première fois, est un génie dont pas deux apparaissent en un siècle."
À partir de ce moment, le petit Luis Pablo se consacrera à l'opéra et au théâtre et, quelques années plus tard, à Sucre, son père fondera la première société dramatique et lyrique de la ville avec laquelle il mettra en scène des scènes ambitieuses et applaudit les œuvres.
En 1844, Rosquellas a épousé la marquise María de Torre-Tagle, dont la vie mouvementée (qui ne peut être rappelée à cette occasion) était également digne d'un bulletin d'information du XIXe siècle.
Il a également eu une carrière politique et militaire. Après avoir été député et membre du Comité bolivien pour l'Union américaine, il multiplierait ses positions diplomatiques et serait un brillant homme d'armes. En 1879, au début de la guerre du Pacifique, il fut le premier chef de la garde civile de Sucre, mais, finalement, après une longue maladie, il mourut à Chuquisaca, en 1883.
Cependant, l'hypothèse peut-être la plus suggestive que propose Bourligueux concerne les origines sombres mais illustres de Rosquellas de Lacy. Le chercheur français raconte ses investigations dans divers parties de l'Amérique latine ainsi que ses rencontres avec les descendants du musicien afin de reconstruire son voyage et l'une des déclarations les plus frappantes qu'il recueille est celle faite par Alfredo Jaúregui Rosquellas, qui soutient que son ancêtre serait, en fait, le fils bâtard de l'empereur du Brésil. Cette information, bien que savoureuse, mérite d'être confirmée à travers des documents et reste une conjecture insinuante qui, elle aussi, constitue une invitation à approfondir le personnage.
En effet, malgré toute sa longue carrière et sa vie romantique, Rosquellas est, aujourd'hui, un auteur ignoré. Ses écrits restent oubliés et éparpillés dans les journaux et magazines de l'époque ainsi que sa vaste production musicale, un oubli injuste si l'on tient compte du fait que, comme le dit Manuel José Cortés, il a choisi la Bolivie comme terre d'adoption et a cultivé son art avec ardeur patriotique qui ne cesserait jamais de voler.
Article tiré de https://www.paginasiete.bo/ideas/2018/2/4/luis-pablo-rosquellas-virtuoso-chuquisaca-decimonnica-168601.html
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