Jean-Louis PETIT (né en 1937)

Eléments biographiques:

Jean-Louis Petit est un compositeur et chef d'Orchestre
français né en 1937 quelque-part en France. (désolé, je n'arrive pas à trouver où exactement). Il étudie l'orgue, le clavecin, l'écriture et la composition, principalement dans la classe d’Olivier Messiaen au CNSMP. Il étudie aussi la direction d’Orchestre à Paris avec Léon Barzin, à Venise avec Franco Ferrara, à Santiago, Madrid et Monaco avec Igor Markevitch, à Bâle avec Pierre Boulez.

En tant que chef d’Orchestre, lauréat du Concours "Mitropoulos" de New York, Jean-Louis Petit a oeuvré en Europe, USA, Canada, Mexique, Pologne, Ukraine, Tchéquie, Corée, Roumanie, Egypte, Turquie...au service des répertoires symphoniques les plus variés. Il a par ailleurs su motiver de nombreux compositeurs en les incitant à écrire des oeuvres dont il a assuré la création et l’enregistrement, en particulier avec les ensembles qu’il dirige régulièrement : Orchestre Jean-Louis Petit et AMVA92.

Son activité de compositeur s'est exprimée dans tous les registres. il a écrit pour tous les instruments, est l'auteur d'oeuvres symphoniques, de musique de chambre, de concertos, d'oratorios et de sept opéras. Son catalogue est constitué, à ce jour, d'un minimum de 504 opus.

Parallèlement à son activité de créateur, Jean-Louis Petit est un découvreur de musiques du passé qu’il a remises à jour et dont il a enregistré une grande partie pour "DECCA International" (Collection “Grand Siècle”) :Mouret, Lully, Rameau, Campra, Marin-Marais, Blavet, Naudot, etc....Cette partie de son activité comportant plus de 500 réalisations transcrites à la Bibliothèque Nationale, a été consacrée par deux grands Prix du Disque.

           Cette volonté de non spécialisation est issue de son tempérament musical polyvalent. Grand admirateur d’un patrimoine inépuisable et en prise directe avec la création contemporaine, Jean-Louis Petit met son talent au service de tous les publics.

Apparemment, en tant que chef d'orchestre, il aurait pas mal oeuvré dans le domaine du Baroque. Jean, si parfois tu as des informations supplémentaires à ce sujet, n'hésite pas à les transmettre ici.

Jean-Louis Petit est un compositeur que j'ai découvert entre 1996 et 1997 au travers de sept pièces de musique de chambre...

__Fragments 19 pour violon et violoncelle
__Regard Trismégiste pour violon, piano et clarinette
__De l'arbre décomposé pour violon, violoncelle, piano et clarinette
__Petite pantomime pour Tchernobyl pour piano
__Nouveau Parcours pour flûtes, flûte basse et clavecin
__Sonatine pour violon et piano
__Reflets d'ombres fragiles pour violon, contrebasse et piano

...Il y avait longtemps que je ne les avais pas réécoutées et j'en gardais jusqu'à aujourd'hui une impression plutôt mitigée, le souvenir d'une musique difficile et austère. Cette nouvelle écoute a totalement chamboulé les précédentes impressions...sans doute ai-je écouté et émotionnellement accepté depuis des choses plus "difficiles" et austères car, en réécoutant les trois premières oeuvres de mon disque, Fragments 19, Regard Trismégiste, De l'arbre décomposé, c'est une toute autre poétique qui s'est dessinée à mes oreilles, une poétique moins rigide et hermétique que dans mon souvenir, une poétique dans laquelle je suis entré immédiatement et de laquelle je n'avais plus envie de sortir. Chaleureux, second mouvement du Regard Trismégiste, par exemple, m'a emmené au coeur le plus tendre et émouvant d'une musique de chambre telle que je l'aime pourtant depuis toujours. Je m'en vais de ce pas redécouvrir les quatre oeuvres restantes parce que j'ai la forte intuition que d'autres belles surprises m'attendent.

Des quatre oeuvres qu'il me restait à redécouvrir, j'ai surtout aimé la Sonatine pour violon et piano, divisée en trois mouvements et qui est quand même assez prenante dans sa globalité. Le violon y fut mon guide spirituel. La dernière oeuvre qui porte en plus un titre que j'aime beaucoup; Reflets d'ombres fragiles pour violon, contrebasse et piano, m'a complètement séduit à partir de l'étonnant et pressé second mouvement, excellent celui-là!! Le premier est plus difficile à apprivoiser, plus énigmatique et insaisissable, mais il est, au fond, la meilleure introduction qui soit pour cette ingénieuse musique qui m'a aussi permis de retrouver le formidable trio "Sonata Concert" du "Contrebasse oblige" d'Antoine Duhamel.  

je le connaissais (dans ma jeunesse:@,;: ...) comme chef d'orchestre de son ensemble dans la musique baroque!!...j'aimais beaucoup

J'étais sûr que tu le connaissais et je ne sais pas si il a un lien de parenté avec l'un des autres "Petit" compositeurs comme lui que je viens de présenter ici.

Icare a écrit:

né en 1937 quelque-part en France. (désolé, je n'arrive pas à trouver où exactement).  

Né le 20 août 1937 à Faverolles   


Ce qui est curieux, c'est qu'il y a une douzaine de Faverolles en France et que je ne trouve pas duquel il s'agit. Mais comme il y en a un en Haute Marne, et qu'il a fait ses études à Reims, je suppose que c'est celui là...

Je le pense aussi et merci pour ce complément d'information qui ne pouvait échapper au fin limier que tu es. 

__Fragments 19 pour violon et violoncelle
-Caroline Ritchot: violon
-Jacques Wiederker: violoncelle
__Regard Trismégiste pour violon, piano et clarinette
-Marie-Christine Millière: violon
-Jean-Marie Cottet: piano
-Dominique vidal: clarinette
__De l'arbre décomposé pour violon, violoncelle, piano et clarinette
-Marie-Christine Millière: violon
-Jacques Wiederker: violoncelle
-Josette Morata: piano
-Dominique Vidal: clarinette
__Petite pantomime pour Tchernobyl pour piano
-Josette Morata: piano
__Nouveau Parcours pour flûtes, flûte basse et clavecin
-Patrice Bocquillon: flûtes
-Jean-Michel Louchart: clavecin
__Sonatine pour violon et piano
-Maurice Moulin: violon
-Véronique Roux: piano
__Reflets d'ombres fragiles pour violon, contrebasse et piano
-Françoise Perrin: violon
-Pierre Feyer: contrebasse
-Thierry Ravassard: piano

Je me suis intéressé à cet album de musiques de chambre de Jean-Louis Petit au milieu des années 1990, c'est-à-dire lors de sa parution dans les bacs de magasins spécialisés. C'était en pleine époque où, en dehors des grandes oeuvres du répertoire classique et d'une passion déjà bien consommée pour la musique de film, je piochais dans le domaine de la musique savante du vingtième siècle, privilégiant sans que ce soit systématique des compositeurs(trices) nés aux alentours des années trente. Jean-Louis Petit, étant né en 1937, en faisait donc partie. Je reconnais que lorsque j'ai écouté son album réunissant sept de ses compositions pour effectifs réduits, je suis resté avec une impression très mitigée. Je n'étais pas sûr d'avoir fait le bon choix, même si, en même temps, j'avais conscience qu'une réécoute, au minimum, serait nécessaire afin de ne pas juger définitivement une musique qui ne m'avait sans doute pas livré tous ses secrets. Aujourd'hui, c'est très simple: aucune de ces sept oeuvres ne me laisse indifférent. Toutes me plaisent, certes à différents degrés et pour différentes raisons. J'apprécie de plus en plus le duo entre le violon et le violoncelle que me propose Fragments 19 sur ses trois mouvements. De la souplesse m'est apparue dans la rudesse apparente, encore une affaire de contrastes qui m'a séduit. Le trio "violon-piano-clarinette", en trois mouvements de Regard Trismégiste m'apporte ce qu'il y a de plus exquis dans la musique de Jean-Louis Petit avec un "Strict" (1er Mouv.) strictement original et ludique et un "Chaleureux" (2ème Mouv.) chaleureusement céleste - j'adore ce piano qui se résigne à une seule et même note répétée ad nauseam pendant que le violon et la clarinette s'accordent sur un chant lyrique et somptueux. Le troisième mouvement, concis et plus aride, porte bien son titre: "Fracassé", une conclusion presque anecdotique en comparaison des deux précédents mouvements que j'aime bien malgré tout.

De forme atonale, elle annonce le quatuor de L'Arbre décomposé, qui a finalement ce même caractère sec et décharné: là aussi, j'aime bien le le jeu du piano, surtout vers la fin, un piano qui me fait partager une courte solitude dans sa Petite pantomime pour Tchernobyl. Avec Nouveau Parcours, je retrouve les joies de différentes flûtes en combinaison avec le clavecin: musique attrayante et résolument moderne aux reflets baroques. L'émotion montera de plusieurs crans avec la Sonatine en trois mouvements concis, le premier rapide et léger, le second lent et plaintif et le troisième vigoureux, comme leurs titres l'indiquent. C'est une énergie très communicative entre le violon et le piano qui m'est très excitante. Elle a le don de me revigorer à chaque nouvelle écoute! Je me dis souvent qu'il faut garder le meilleur pour la fin et, si je pense avoir une préférence pour l'autre trio, Regard trismégiste, Reflets d'ombres fragiles en est un autre presque aussi exquis, réunissant le violon, la contrebasse et le piano sur trois mouvements. Toujours aussi fasciné par un étonnant et pressé second mouvement de 1'27", miniature vive et ludique, intitulée "Le plus vite possible" qui vient se fracasser sur la brutale transition qui le sépare d'un Final tout aussi exaltant. Je ne néglige plus la beauté aride aux sonorités sèches du premier mouvement: il s'intitule d'ailleurs "Désert". Reflets d'ombres fragiles est Interprété par l'"Ensemble Sonata Concert", le même trio qui interpréta Contrebasse oblige... d'Antoine Duhamel que j'ai réécouté il y a peu de temps. Sur ce coup-là, Jean-Louis Petit a fait mieux...selon moi. Au fil du temps, après un départ en eau tiède, ce disque est devenu un de mes albums de musique de chambre préférés du vingtième siècle, et sûrement bien situé au-delà.