En mai 1979,un accident de voiture interrompait brutalement la vie et l'oeuvre de
Jean-Louis Robert. Reste le souvenir prégnant de son rayonnement éminemment chaleureux,tout vibrant de la passion de découvrir,de recevoir,de transmettre,de communiquer par la musique et de l'ardeur d'éveiller à une société plus conviviale et respectueuse de chacun,fondée sur l'authenticité des rapports humains,dont témoigne une oeuvre multiforme,chatoyante,foisonnante de beautés sonores,d'une émotion et d'une densité bouleversantes,où s'affirme une voix d'une indépendance et d'une liberté souveraines,en ce sens qu'elle n'est inféodée par aucune école,à aucun système,à aucune mode. De là lui viennent sa pertinence et la pérennité de son actualité.
Pianiste,compositeur,enseignant (à l'Académie de Nivelles,aux Ateliers du Centre de Recherches et au Conservatoire de Liège,etc...)
Jean-Louis Robert a su très tôt que la composition serait sa voie. En 1967,il assiste à un concert de l'Ensemble Musiques Nouvelles commenté et dirigé par
Pierre Bartholomée,au programme duquel figure une oeuvre de
Henri Pousseur. C'est la révélation d'une orientation. En octobre 1971,il s'inscrit à la classe de composition d'Henri Pousseur au Conservatoire de Liège. L'osmose entre les deux hommes sera immédiate que nombre de concepts rapprochent -- utopie sociétale,absence de tout ostracisme à l'encontre d'une quelconque forme de musique,volonté de décloisonnement des genres musicaux,des interprètes et du public... -- mais cette identité de vues ne fera jamais de
Jean-Louis Robert un épigone de Pousseur,leur relation ayant toujours été de l'ordre de celle qui unissait
Webern à
Schoenberg. Amoureux fou de la musique de
Sibelius,de celle de
Mahler, dont on a plusieurs reprises,souligne combien la sienne était proche. Egalement fasciné par la répétitivité selon
Steve Reich,fin connaisseur du langage d'
Olivier Messiaen,dont il avouait l'influence sur sa propre musique (notamment par l'usage qu'elle fait de la percussion et des claviers),de la démarche de
John Cage et de l'écriture d'
Edgar Varese (dont découle en droite ligne l'alternance entre le hautbois et l'orchestre,qui ouvre
Aqualitis),il découvre dans cette classe par le biais d'Icare obstiné,la technique du réseau,par laquelle Pousseur réintroduit la couleur harmonique dans la musique sans renoncer aux acquis sériels et qui sera à la base de la majorité de sa production.
___LE CERISIER ECLATE basé sur la chanson "Le temps des cerises",pour piano.
___INSTANT pour piano.
___AU BORD DU LAC pour voix et piano.
___CHAO-CHUN pour voix et piano.
___ICARE OBSTINE VOL III pour piano
___LE COIN D'ICARE, 11 petites pièces pédagogiques pour piano dont la "pensée" s'inspire de Debussy et Webern.
___D'ICARE A LIEGE, 3 pièces pour piano.
___CONTE DE VEILLEE DE NOUVEL AN pour piano.
___L'ARBRE SANS OMBRE sur 3 petits textes de Michel Butor,pour baryton et orchestre.
___CLAV ICAR,jeu pour stimuler l'improvisation destiné à tous les types de claviers et à au moins deux musiciens.
___LE SILENCE DE MICOCOULIER pour flûte et guitare.
___LE JARDIN DES CERCLES POUR TCHENG.
___ASCESE DE TRAVERSEE pour clarinette,piano et contrebasse
___AQUATILIS pour orchestre.
___L'ARBRE DES SOURCES pour ensemble instrumental.
___L'ARBRE DES UTOPIES DECHIFFREES pour ensembles divers et chorales.
___LE VERGER PERDU pour choeur mixte et 4 voix principales ou pour choeur mixte et instruments.
___ANTIGONE pour petit ensemble et choeur d'hommes à l'unisson.
___L'HORIZON DES EAUX pour clavicorde amplifié et ensemble instrumental
___MIROIR DES SOURCES,pièce d'esprit mahlérien pour orchestre à cordes.
___LITHOIDE I,II,III,IV pour ensemble non déterminé.
___CALYCANTHE,bande magnétique construite à partir du mixage d'enregistrements de ses propres oeuvres.
___LITHOIDE V pour violoncelle.
___LITHOIDE VI pour violon
___LITHOIDE VII pour orgue et trompette
___LITHOIDE VIII pour quintette de cuivres
___DOMINO pour piano et deux percussionnistes.
___MILAREPA pour 4 percussionnistes.
___TAKSHASILA I pour clarinette.
___LITHOIDE IX,grand mobile pour hautbois que son décès causé par un terrible accident de voiture
a laissé inachevé.
Je haie les voitures! Jean-Louis Robert (1948-1979). Mort à l'âge de 31 ans.