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 Mère nature en musique...

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Icare
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Icare

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MessageSujet: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:33

La terre d'Australie en musique par deux compositeurs:



Peter Sculthorpe: Earth Cry pour orchestre, par le "Sydney Symphony Orchestra" sous la direction de Stuart Challender. Il s'agit de la première oeuvre que j'ai écoutée de celui qui est d'après moi le plus grand compositeur australien. J'ai adoré d'emblée, un premier coup de coeur qui fut suivi par d'autres. Il n'est pas le premier compositeur australien que j'ai écouté. Le premier fut Bruce Smeaton et ce fut l'une de ses interviews où il évoqua Peter Sculthorpe comme étant le plus grand compositeur d'Australie qui me conduisit à lui, et par la suite à bien d'autres créateurs australiens dont Brett Dean qui serait celui que je placerait en second. Earth Cry (cri de la terre) aurait pu être une oeuvre statique, austère, faite de sonorités stagnantes, d'une expression orchestrale qui feindrait l'immobilité, mais pas du tout, au contraire, l'oeuvre est tout en mouvement, d'un rythme souvent enlevé, obsessionnelle: Earth Cry, telle que l'œuvre est devenue, constitue une chose rare chez Sculthorpe - une musique qui semble aller au-delà du deuil rituel de la terre et du sort de ses habitants indigènes, une musique véritablement en colère. L'oeuvre est plutôt concise ; 10'22"

Michael Finnissy: Red Earth en un mouvement, par le "BBC Symphony Orchestra" sous la direction de Martyn Brabbins. 19'17".

Pour Michael Finnissy, la terre rouge du désert australien était quelque chose d'électrique, éclatant d'activité latente et loin d'être une entité statique, de la même façon qu'une immense toile de Mark Rathko grouille de vie intérieure. Tout comme Iannis Xenakis dans Aroura qui avait essayé de capturer la radioactivité inhérente à la terre, Finnissy souhaitait affronter l'immense complexité de ce phénomène naturel, et la pléthore de réactions et de connotations émotionnelles et intellectuelles qui y sont associées. La vision confortable de la nature qui était épousée par les compositeurs anglais "pastoraux" n'était pas pour Finnissy; comme toute personne ayant voyagé au-delà du sud de l'Angleterre le sait, la nature est une bête sauvage et sans entraves, et la réussite de l'homme à établir un équilibre avec elle peut être vraiment très précaire. Ian Pace.

Red Earth - Terre rouge est une musique orchestrale aux orchestrations particulières puisqu'elle insère en elle des interventions certes discrètes du didjeridoo. Elle impose d'emblée une atmosphère oppressante, statique, ce qui en fait une oeuvre très différente de Earth Cry de Peter Sculthorpe. Faussement immobile, elle semble bouillir de l'intérieur, lui conférant ainsi une grande force attractive. C'est une image de désert, un désert vaste et brûlant, d'une beauté étrange qui peut paraître hostile, voire menaçant, avec, ponctuellement, cette grosse percussion qui s'abat comme un tonnerre sec et brutal sur toute une palette de timbres électriques, espérant peut-être couvrir le magnifique chant d'un hautbois solo, indompté et indomptable. L'approche de Michael Finnissy se place aux antipodes d'un compositeur "pastoral". Il ne cherche pas à "romantiser" sa "traduction" musicale de ce qu'il perçoit. Il apporte une vision brutale et sans aucune manipulation romantique de ce que cette terre rouge australienne lui dévoile de concret et de secret à la fois. Sa musique en est tout autant le résultat d'une perception objective que subjective. C'est autant ce qu'il voit que ce qu'il ressent de ce paysage aussi beau que terrifiant. Les solistes: le hautbois, déjà mentionné, de Richard Simpson, le piccolo d'Helen Keen, l'alto de Caroline Harrison et les didjeridoos de Barry Webb & Christopher Redgate.

Peter Sculthorpe: Earth Cry - version avec didjeridoo solo, par William Barton et "The Queensland Orchestra" sous la direction de Michael Christie: 11'06". Cette version est devenue au fil du temps ma préférée des deux. Je la trouve encore plus viscérale et fascinante que la version purement orchestrale. Le didjeridoo exprime au mieux le cri de la terre, par ce son guttural, caverneux, qui semble provenir de profondeurs mystérieuses, insondables. Cette musique est surtout profondément australienne, semble s'extraire, non sans souffrance, des entrailles d'une terre unique. Ayant désormais une bonne connaissance de la musique savante australienne, je ne peux qu'observer à quel point les compositeurs sont inspirés par les différents aspects de la nature de leur pays; Brett Dean, Richard Meale, Ross Edward, Richard Mills, Sean O'Boyle, Carl Vine, etc... Une différence de poids entre l'utilisation du didjeridoo dans cette seconde version de Earth Cry et celle des didjeridoos dans Red Earth, est que Sculthorpe en fait un usage de soliste, ce qui fait de son oeuvre un mini-concerto, alors que chez Michael Finnissy, ils interviennent de manière subtile, comme éléments inhérents de l'orchestre, des touches qui localise objectivement sa création, mais toujours avec discrétion. Je préfère néanmoins le mini-concerto de Sculthorpe qui m'est jubilatoire.


Dernière édition par Icare le 2024-03-01, 17:55, édité 1 fois
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Snoopy
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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:35

Si on évoque nature et musique, la première musique qui me vient à l'esprit est bien sûr celle-ci:

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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:38


Très beau choix! I love you De toute façon, il y a de quoi faire! Mère nature en musique... 987794
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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:41

Icare a écrit:
 De toute façon, il y a de quoi faire! Mère nature en musique... 987794

C'est clair! C'est un topic qui va bien me plaire et que je risque d'alimenter régulièrement Wink
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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:43

Schumann : Scène de la forêt Op. 82 n °9 I love you



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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:49

Toujours Schumann, la très belle symphonie du "printemps"

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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:52

"Les pins de Rome" de Respighi

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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:53

Etude «Vent d'hiver», de Chopin

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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 17:57

Le chœur Perpetuum Jazzile qui imite la pluie et l’orage

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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 18:00

Je ne suis pas fan, mais incontournable vu le sujet

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joachim
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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-01, 20:51

Eine Alpensinfonie (Symphonie des Alpes) de Richard Strauss



https://www.youtube.com/watch?v=HGaa-2AIAhs

Nuit • 3:27 Lever du Soleil • 5:00 L'Ascension • 7:15 Entrée dans la Forêt, Flânerie au bord du Ruisseau • 12:53 Près de la cascade • 13:07 Apparition • 13:52 Prairies Fleuries • 14:50 À l'Alpage • 16:54 Sur le mauvais chemin à travers les fourrés et les sous-bois • 18:24 Sur le glacier • 19:26 Moments précaires • 20:50 Au sommet • 25:22 Vision • 28:20 Brumes montantes • 28:41 Le soleil progressivement s'assombrit • 29:33 Élégie • 31:25 Calme avant la tempête • 34:13 Orage, Descente • 38:13 Coucher de soleil • 40:38 Épilogue • 47:06 Nuit
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-02, 17:39

Et les années de pélerinage de Liszt (période Marie d'Agoult et enfants)... carrément immergées dans la nature..
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joachim
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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-08, 20:27

Le Désert, ode symphonie de Félicien David (je suis tombé par hasard sur cette œuvre grandiose, que j'aime beaucoup, mais que je n'avais plus écoutée depuis pas mal de temps).



https://www.youtube.com/watch?v=VsROc4sGPeA

Le désert, ode symphonie (1844)

Part I 00:00
Part II 22:26
Part III 35:09

Speaker: Olivier Pascalin

Tenor: Bruno Lazzaretti

Chorus: Chor der St.-Hedwig-Kathedrale Berlin

Orchestra: Radio-Symphonie-Orchester Berlin

Conductor: Guido Maria Guida
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Icare
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MessageSujet: Debussy/Delius   Mère nature en musique... Empty2024-03-16, 22:44

Deux visions musicales de la mer:

Claude Debussy: La Mer par "The New Philharmonia Orchestra" sous la baguette invisible de Pierre Boulez. 24'
La Mer est l'oeuvre symphonique la plus populaire de Debussy et, à dire vrai, la plus accomplie. C'est elle qui remplit le mieux les exigences du genre au sens le plus habituel du terme, surtout si l'on considère l'éloquente coda du dernier mouvement, qui porte à son apogée la rhétorique du , rhétorique pratiquement absente de toutes ses autres oeuvres orchestrales. Quant à l'écriture orchestrale, elle proclame tout au long des trois mouvements une maîtrise accomplie dans le traitement des masses comme des individualités; elle est marquée par une conception infiniment flexible des relations acoustiques instrumentales, inaugurant, au-delà de Berlioz et de Wagner, un type nouveau et extrêmement personnel d'univers sonore, nouveau tant dans la couleur que dans la mobilité. Pierre Boulez
En trois mouvements: "De l'aube à midi sur la mer/Jeux de vagues/Dialogue du vent et de la mer": Le premier mouvement est sans aucun doute le plus zen, le plus berçant. Je m'imagine bien sur un vaurien, flottant tranquille en observant les mouettes planer dans un ciel très bleu...sage vision de mon imagination...mais quand la musique...euh la mer s'agite, je préfère être dans un plus grand bateau car j'ai peur qu'une grosse vague, plus impressionnante que la mâchoire d'un grand requin blanc me fasse passer par-dessus bord! Vision beaucoup plus agitée de mon imagination, la musique a ce pouvoir et j'ai toujours aimé ressentir les différents mouvements marins dans une oeuvre musicale.



Frederick Delius: Sea Drift, pour baryton, choeur et orchestre, sur un texte de Wale Whitman, par Bruce Boyle, le BBC Chorus & le Royal Philharmonic Orchestra sous une direction de Sir Thomas Beecham.
J'ai réécouté Sea Drift. C'est la première fois que je lui accorde une écoute isolée, sans réécouter dans une même lancée les autres oeuvres avec lesquelles elle est couplées. C'est une oeuvre qui, contrairement à l'oeuvre de Debussy, invite la voix humaine, un choeur et un baryton en plus de l'orchestre. Elle me renvoie immanquablement à une autre oeuvre sur la mer pour même effectif: The Tragic History of the Sea de Fernando Lopes-Graça. Sea Drift de Delius ne m'est toutefois pas aussi fascinante que celle du compositeur portugais qui demeure, à mon oreille, une référence du genre ainsi qu'une formidable expression des grands mouvements de la mer ou de l'océan, insufflant à ceux-ci un lyrisme de toute beauté. De toute évidence, Sea Drift, grand poème de plus de 24 minutes, m'est moins impressionnant, ce qui ne signifie pas que je n'ai pas ressenti de plaisir pendant l'écoute, que je n'ai pas été captivé. Elle a suffisamment d'intensité pour ça!


Dernière édition par Icare le 2024-04-14, 18:25, édité 2 fois
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Icare
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MessageSujet: Read Thomas/Sculthorpe   Mère nature en musique... Empty2024-03-17, 19:35

Deux visions musicales de la mer et du ciel:

Peter Sculthorpe: Songs of Sea and Sky - 16' - avec William Barton (didjeridoo) et "The Queensland Orchestra" sous la direction de Michael Christie:
Songs of Sea and Sky" était à l'origine une œuvre pour clarinette et piano, commandée en 1987 par la School of Music de l'Université de Yale, pour marquer le départ à la retraite de l'éminent professeur de clarinette Keith Wilson. L'arrangement de cet enregistrement a été réalisé spécialement pour William Barton et le "Queensland Orchestra". L'œuvre a été inspirée d'une mélodie traditionnelle de Saibai, une île juste au sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans le détroit de Torres. La mélodie a été recueillie par Jeremy Beckett en mai 1961. Bien que certaines musiques traditionnelles du détroit de Torres subsistent encore dans leur forme originale, la plupart de celles entendues aujourd'hui sont fortement influencées par la musique religieuse introduite par les missionnaires au 19e siècle. Néanmoins, ses thèmes sont encore majoritairement des voyages en mer, des vols d'oiseaux et des changements de mer et de ciel. L'œuvre est en un mouvement continu composé de six parties: Prélude, pour violoncelles et didgeridu; Saibai, un remaniement de la mélodie traditionnelle; Interlude, principalement pour altos et didjeridoo; Mission Hymn, une variation de Saibai; Dance Song, une section rythmique basée sur le matériel présenté dans le Prélude et l'Interlude; Lament, une deuxième variante de Saibai, une brève coda. Après l'apogée, à la fin de la chanson de danse, le contenu émotionnel de la musique culmine dans la complainte. Ici, la musique aspire aux années avant la colonisation blanche. Peter Sculthorpe

Songs of Sea and sky est une oeuvre de Peter Sculthorpe qui m'est particulièrement émouvante par l'emploi viscéral des instruments solos, comme l'alto, le violoncelle et surtout le didjeridoo. Contrairement à certains grincheux qui semblent allergiques à cet instrument hautement particulier, je ne suis absolument pas irrité par les sonorités gutturales didjeridoo qui, au contraire, me fascine depuis toujours. j'estime qu'il apporte à cette musique un aspect sauvage, animal, une profondeur insondable. Bref, il en résulte une musique à la fois sauvage et profondément lyrique, une musique typiquement australienne, aussi atypique et identifiable que ses paysages et sa faune animale.

Mère nature en musique... Bioluminescent-plankton-jervis-bay-australie-800x604 Images d'Australie

Augusta Read Thomas: ...Words of the Sea... & In My Sky at Twilight - 35' - avec Christine Brandes (soprano) sur la seconde oeuvre, le "Chicago Symphony Orchestra" sous la baguette invisible de Pierre Boulez:
Je connais la musique de Augusta Read Thomas par le biais de trois oeuvres; Words of the sea pour orchestre, In my sky at twilight pour soprano et orchestre, sous la direction de Pierre Boulez, et Gathering Paradise pour soprano et orchestre sous la direction de Lorin Maazel. Je n'ai pas réécouté cette troisième oeuvre que je possède sur un autre album et qui ne correspond pas au thème de mon nouveau cycle, seulement les deux premières, celles qui contiennent le mot "mer" et le mot "sky". C'est une musique moderne, au sens atonal du terme  Hehe , toujours est-il que j'entends beaucoup de dissonances dans une mer agitée, avec des constructions rythmiques complexes, des vagues inharmonieuses, atonales, avec un sentiment de déchirement de la surface de la mer...déchirée, déchaînée... Les premier et troisième mouvements, surtout le troisième; un chaos fascinant, aussi tranchants que des lames de fond...Et le mouvement lent, le second, est une mer calme, aux errements sournois. Au tout début, j'ai cru retrouver les sonorités gutturales et statiques d'un didjeridoo. Si l'illusion est bien entretenue, il s'agirait plutôt d'une clarinette basse dans un rôle imitatif...?... Le quatrième mouvement commence lui aussi dans un calme tranquille mais la matière aquatique gagne en intensité par la suite. ...Words of the Sea... est désormais une oeuvre que j'adore.


Dernière édition par Icare le 2024-03-22, 17:44, édité 2 fois
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Icare
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MessageSujet: Messager   Mère nature en musique... Empty2024-03-18, 21:31

Les oiseaux, autre source d'inspiration des compositeurs:

Les Deux Pigeons d'André Messager par l'"Orchestra of the Welsh National Opera" sous une direction de Richard Bonynge.

Les Deux Pigeons est un ballet en deux actes et trois tableaux qui a été composé en 1885 et créé le 8 octobre 1886. Ce ballet ne doit pas être confondu avec la fable homonyme de Jean de La Fontaine dont il s'inspire.

Synopsis: Dans sa version originale l'action de la fable est transposée dans le monde humain, par le librettiste Régnier : Le ballet s'ouvre dans un pays imaginaire – qui pourrait être inspiré de la Roumanie ou de la Thessalie au dix-huitième siècle. La demoiselle Gourouli cherche à attendrir son fiancé Pepio alors qu'ils contemplent un couple de pigeons amoureux. Or un groupe de bohémiens de passage réveille l'esprit aventureux de Pepio, qui décide de les suivre. Il tombe par ailleurs amoureux fou de Djali, la belle tzigane (type de personnage que l'on peut penser inspiré de Carmen). Étourdi par leurs danses et par les charmes de Djali, il se laisse dépouiller par ses nouveaux compagnons. Gourouli, qui avait suivi son aimé, déguisée en tzigane, convainc les bohémiens de « donner une leçon » à Pepio ! Ce dernier se retrouve bientôt seul, abandonné et dépouillé, lorsqu'un violent orage éclate. Il décide alors de rejoindre sa fiancée et de lui demander pardon.

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Le chorégraphe britannique Frederick Ashton créa une version du ballet en 2 actes pour le Royal Ballet de Londres. L’action se déroule à Paris, au dix-neuvième siècle. Les rôles principaux sont un Jeune Homme et une Jeune Fille – un peintre et son modèle. On retrouve les bohémiens, ainsi qu'une chaise : accessoire symbolique tout au long du ballet. On y voit aussi évoluer des pigeons vivants (apprivoisés). Le ballet d'Ashton fut dansé pour la première fois le 14 février 1961. (source Wikipédia)

Avec Les deux Pigeons d'André Messager (1853-1929), je n'étais pas encore dans l'une de mes deux périodes de prédilection: elle commence plus tard, à partir d'Honegger, Stravinsky, Frank Martin. Mais avant, soit dans le monde musical qui est approximativement contemporain à André Messager soit des compositeurs né à partir de 1800, il me semble que j'ai beaucoup à découvrir: je Pense à Berlioz dont je ne connais encore que peu d'oeuvres, Adolphe Adam, Charles Valentin-Alkan, Charles Gounod, Emmanuel Chabrier, Paul Dukas, Vincent d'Indy, Georges Onslow, Jacques Offenbach..., m'appliquant à ne citer que des compositeurs que je connais au moins de nom. D'Indy a d'ailleurs composé plusieurs oeuvres en référence à la nature qu'il me faudra sans doute découvrir; Poème des Rivages, Le Poème des Montagnes, Jour d'été à la montagne..., la première symphonie de Albert Roussel, "L'Appel de la Forêt",etc... Je me doutais bien que la musique de ballet, Les Deux Pigeons, me plairait mieux que lors de la première approche, même si celle-ci avait quand même été positive, sans excès d'enthousiasme certes, mais positive. C'est tout simplement parce que les passages qui me plaisent sont plus nombreux que les autres et qu'ils ont une certaine consistance. J'ai aussi retenu une délicieuse et tendre mélodie de caractère romantique.


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Anouchka

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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-19, 15:57

Et cela, j'adore.
Respighi, "la poule" d'après Rameau, orchestre et non vidéo. Avec les petits caquètements nettements marqués et puis peut-être l'ombre du coq à la fin...
https://youtu.be/wWIVah5_VUc

Bien sûr, "les oiseaux", c'est un chef d'oeuvre...


Dernière édition par Anouchka le 2024-03-19, 18:51, édité 1 fois
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-19, 17:50

Et merci pour la très belle étude de Chopin, dont le début a été posté en mars. Wink
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MessageSujet: Rautavaara/MacMillan/Englund   Mère nature en musique... Empty2024-03-19, 21:48

Les oiseaux encore!

Einojuhani Rautavaara: Cantus Arcticus, Op. 61: Concerto pour oiseaux et orchestre: en trois mouvements: Suo/Melankolia/Joutsenet muuttavat - 18'44" - 1972 - par le "Royal Scottish National Orchestra" sous une direction de Hannu Lintu.
Le "Cantus Arcticus" fut commandé par l'Université "Arctic" d'Oulu pour ses cérémonies de remise des diplômes. Au lieu d'une cantate festive traditionnelle, j'ai composé un "concerto pour oiseaux et orchestre". Les oiseaux rappellent ainsi ce qu'on entend dans le Cercle Arctique et dans les marais de Liminka. Le premier mouvement - Suo (marais) - débute par deux flûtes solo. Elles sont progressivement rejointes par les autres instruments à vent et par le son des oiseaux des marais au printemps. Finalement, les cordes entrent sur une mélodie qui doit figurer une personne marchant librement. L'alouette de plage représente la "Melankolia'. Son gazouillement parcourt plus de deux octaves pour symboliser "l'oiseau fantômatiqu". Joutsenet muuttavat (cygnes migrateurs) présente, en une texture aléatoire, quatre groupes d'instruments bien distincts. Cette texture gravit progressivement les échelons de la complexité en multipliant les sonorités pour finalement se perdre au loin. E. Rautavaara
Une musique qui m'apaise depuis très longtemps, une nature à perte de vue, aussi plate qu'une immense plaine: je suis cet homme qui déambule en parfaite harmonie avec les alouettes, les mouettes et les cygnes.

James MacMillan: The Birds of Rhiannon - en cinq mouvements - 24'12" - 2001 - BBC Singers - BBC Philharmonic - sous une direction assumée par le compositeur.
MacMillan qualifie Les Oiseaux de Rhiannon  de "concerto dramatique pour orchestre avec une coda mystique pour choeur".. J'adore cette oeuvre, le jeu coloré des percussions, leur rôle à travers l'orchestre, l'entrée de choeurs mixtes sur le dernier extrait. Je ressens certes moins la présence d'oiseaux que dans Cantus Arcticus de Rautavaara et Blackbird de Englund, mais il y a des passages qui me fascinent vraiment, que ce soit les plus agités et viscéraux ou les plus calmes. De belles orchestrations illuminent cette oeuvre qui prend une dimension mystique dans sa coda.

Einar Englund: Symphonie n°2 "BlackBird" - en trois mouvement - 1948 - 31' - par le "Helsinki Philharmonic Orchestra" - Pertti Pekkanen.
Voilà une symphonie superbement orchestrée et colorée s'articulant, elle aussi, autour de thèmes mélodiques qui me sont pénétrants,, envoûtants. Je sens dans cette symphonie l'oiseau dont il est question dans le sous-titre. Je ne saurais l'imaginer noir ou bleu, exotique ou commun de nos régions occidentales, peu importe, il hante la partition d'Englund d'un bout à l'autre. il est sans doute cette petite flûte extrêmement agile et volatile qui traverse la matière orchestrale qui ne cesse de se mouvoir, de s'étirer et de s'épaissir au gré d'une intensité expressive qui ne l'abandonne jamais. Un éternel coup de coeur! Cette symphonie est pour moi un chef-d'oeuvre sur ses trois mouvement.



Dernière édition par Icare le 2024-03-22, 17:42, édité 1 fois
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joachim
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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-20, 09:53

Cantus Arcticus de Rautavaara est réalisé avec de vrais cris d'oiseaux, un cas unique je crois (si l'on excepte les quelques secondes à la fin des Pins de Rome où l'on entend aussi un enregistrement original d'un rossignol).

Blackbird, en anglais, c'est le Merle noir. Je ne connaissais pas encore cette symphonie de Englund, et je l'aime bien Very Happy
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Snoopy
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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-20, 10:33

En complément, nous avons aussi ce topic ici sur "Morceaux inspirés par les Oiseaux" Wink
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MessageSujet: Harvey   Mère nature en musique... Empty2024-03-20, 22:58

joachim a écrit:
Cantus Arcticus de Rautavaara est réalisé avec de vrais cris d'oiseaux, un cas unique je crois (si l'on excepte les quelques secondes à la fin des Pins de Rome où l'on entend aussi un enregistrement original d'un rossignol).

Cas unique? Jusque dans les années 1970, peut-être mais J'en doute. En tout cas, depuis 2001 je suis sûr que non. Jonathan Harvey emploie de vrais chants d'oiseaux dans son Bird Concerto With Pianosong, avec Hidéki Nagano au piano, le "London Sinfonietta" sous une direction de David Atherton. C'est néanmoins dans un style très, très différent du Cantus Arcticus d'Einojuhani Rautavaara. Hélas pour toi, c'est beaucoup moins lyrique et mélodieux. C'est une musique qui peut paraître (à tort) invertébrée, anarchique, sans queue ni tête...ni plumes peut-être.... Or, il s'en dégage, du moins à mon oreille, une peinture sonore plus inspirée par Olivier messiaen que par Einojuhani Rautavaara, en phase avec les chants d'oiseaux auxquels le concerto se réfère.



Peter Sculthorpe: Quatuor à cordes n°11 "Jaribu Dreaming" (1990); Little Serenade (1968/77); Quatuor à cordes n°13 "Island Dreaming" (1996) avec la mezzo-soprano Anne Sofie von Otter; From Nourlangie (1994); Quatuor à cordes n°8 (1969) et Maranoa Lullaby (1996), avec la mezzo-soprano Anne Sofie von Otter.
Par le "Brodsky Quartet:
Andrew Haveron: violon I
Ian Belton: violon II
Paul Cassidy: alto
Jacqueline Thomas: violoncelle
Avec le compositeur australien, on retrouve une musique plus lyrique et mélodieuse, en contraste avec Bird Concerto with Pianosong de Jonathan Harvey que j'apprécie pour d'autres raisons et parce que l'oeuvre du maître anglais me procure des émotions différentes, plus cérébrales. Toutefois, la forte dimension naturalistique qui émane de la musique de Peter Sculthorpe épouse davantage ma sensibilité musicale. Elle correspond davantage à un idéal, une "poétique sonore" qui me transporte aussi haut que ces mouettes qui hantent ce quatuor à cordes comme elles hantent Songs of Sea and Sky que j'évoque plus en amont sur ce même topic. Les mouettes sont des oiseaux qui ont la particularité d'évoquer aussi bien le ciel, la terre que la mer. Elles ont aussi un aspect irréel, propice au rêve: pas étonnant que leurs cris apparaissent dans deux quatuors où le mot "dreaming" figure dans leur sous-titre. Dans Island Dreaming, il y a aussi la merveilleuse voix d'Anne Sofie von Otter au service d'un chant particulier, atypique, comme tout ce qui se rapporte à la nature australienne, un chant qui me donne des ailes porteuses de voyages ou plutôt de rêves de voyages: je suis aux anges!


Dernière édition par Icare le 2024-03-22, 17:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Matson/Morricone   Mère nature en musique... Empty2024-03-21, 22:39

Deux lacs, deux compositeurs:

Sasha Matson: The Fifth Lake - pour guitare, harpes de concert & celtique et percussions, sur un tuning pythagorien - en cinq mouvements - par le "Just Strings Ensemble".
Le cinquième lac est une œuvre instrumentale, à laquelle est attaché un programme personnel spécifique. Il y a plusieurs années, j'ai visité une petite chaîne de cinq lacs ressemblant à des joyaux au-dessus de la vallée Mineral King, dans le sud de la Sierra Nevada ; les lacs Mosquito. Nous avons campé au sommet du lac, le cinquième de la chaîne, et le lendemain matin j'ai fait l'expérience de ce que je crois signifié par le mot Paix ; un bref état de grâce. J'ai pris une photographie de la sortie du lac ce matin-là, qui est reproduite sur la couverture de ce livret. Mémoire et musique peuvent souvent former une alliance puissante : grâce aux arts temporels, nous avons le pouvoir de réinvoquer le temps. Le sort, s’il réussit, peut être créé de manière à donner corps à l’insubstantiel ; c’est le triomphe potentiel de la mimesis esthétique sur le temps linéaire. Sasha Matson
Une oeuvre fluide, douce et véhiculant même une forme de nostalgie par quelques délicates sonorités de la guitare solo. L'oeuvre bénéficie d'une petite formation instrumentale atypique qui se prête à des combinaisons sonores qui savent retenir l'attention. Une certaine recherche dans les timbres qui m'évoquent d'autres intentions tout aussi poétiques comme par exemple certaines musiques pour documentaires d'un autre compositeur américain qui lui est quasi-contemporain, Paul Chihara.

Mère nature en musique... Lac-de-Garde-Alpes-italiennes Lac de Garde (Trentino)

Ennio Morricone: Vidi Aquam id est benacum - "Gruppo Kamera Trento/Il Quartettone/Ensemble Arneus", Laura Chierici: soprano - sous une direction d'Antonio Ballista:
Cette composition originale d'Ennio Morricone (hors-cinéma) pour petit orchestre avec voix de soprano sur le troisième et dernier mouvement fut inspirée par le Lago di Garda Trentino.
Conçu pour cinq quatuors instrumentaux (bois, cuivres, claviers, percussions et cordes) Vidi Aquam id est Benacum est écrit pour le lac de Garde Trentin mais n'entend nullement se présenter comme un exemple de musique programmatique et/ou descriptive. La composition est structurée sur les sons suivants qui donnent à l'auditeur la sensation d'une immobilité cordale vaguement similaire à l'immobilité du lac. Ce n'est que dans la partie finale que l'entrée de la soprano enrichira et complétera cette modalité avec la présence de deux nouveaux sons. Les cinq quatuors sont utilisés dans toutes leurs combinaisons possibles (solo, à deux, à trois, à quatre, à cinq) dans le libre réagencement de structures prédéterminées, obtenant un effet assez proche d'une improvisation organisée, même si ce dernier concept elle ne trouve jamais de confirmation dans les parties des solistes individuels qui sont ainsi absorbés de temps en temps par l'idée unitaire de la composition. Ennio Morricone.
Une oeuvre qui me fascine depuis le jour où je l'ai découverte. La plénitude en musique ou l'art d'une immobile mobilité ou d'une mobile immobilité...
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MessageSujet: Hosokawa/Lopes-Graça   Mère nature en musique... Empty2024-03-22, 17:40

Deux nouvelles visions musicales de la mer:

Toshio Hosokawa: Memory of the Sea "Symphony Hiroshima" - 19'40" - par le "Sapporo Symphony Orchestra" sous la direction de Tadaaki Otaka:
En rapport à l'oeuvre que je viens de réécouter aujourd'hui: Deux groupes de bandas (musiciens qui jouent en dehors de l'orchestre principal) furent ajoutés derrière les fauteuils du public, à droite et à gauche de l'orchestre central qui occupait la scène. Le son voyagea dans toute la salle, créant un écho en trois dimensions. Hosokawa a grandi à Hiroshima et ce qu'il a voulu exprimer en musique, c'est le bruit de la mer, la lumière, l'odeur, les nuages qui passent, et la brise d'Hiroshima tels qu'il s'en souvient. Le nom d'Hiroshima est toujours associé  à la bombe atomique, mais la ville d'Hiroshima dans laquelle il a grandi se trouve au coeur d'une campagne attirante, c'est une ville qui s'est miraculeusement remise d'une effroyable tragédie. Tadaaki Otaka.
Dans l'absolu, cette oeuvre, malgré son titre, est sans doute plus un hommage à la ville de son enfance qu'une sorte de description musicale de la mer. Je sais qu'une écoute en disque dans son chez-soi, bien calé dans son canapé, ne procure pas les mêmes sensations que dans une salle de concert avec une disposition particulière de groupes de musiciens à l'écart de l'orchestre principal qui occupe traditionnellement la scène, néanmoins, plus que les bruits de la mer, ce sont ses mouvements que j'ai ressentis, des mouvements plus hostiles qu'accueillants, comme si cette mer était sujette à des perturbations atmosphériques. Je l'aime bien, cette oeuvre, même s"il lui manque un charme, un magnétisme, qui en ferait une oeuvre atonale qui sorte davantage du lot.



Fernando Lopes-Graça: The Tragic History of the Sea - 37 minutes - en sept mouvements - pour baryton, choeurs et orchestre - par Oliveira Lopes, le "Hungarian Radio Chorus" et le "Budapest Symphony Orchestra" sous la direction de Gyula Németh.
The tragic history of the sea est vraiment une oeuvre qui évoque la mer, dans toute sa densité, sa puissance, sa majesté. Le thème d'ouverture qui se développe sur plus de sept minutes et revient dans une déclinaison voisine en conclusion de l'oeuvre est immense. On ressent les vagues et le vent marin dans cette musique. Je ferme les yeux et je tangue avec elle. C'est formidable!! Les autres morceaux ne sont pas mal non plus mais cette ouverture est le sommet de l'oeuvre, envoûtant, irrésistible. Je ferme les yeux et je suis Spencer Tracy dans "Le vieil homme et la mer"! D'ailleurs, en évoquant ce film, je pense à la musique de Dimitri Tiomkin que j'avais en 33 tours et qui m'évoquais aussi beaucoup la mer.
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MessageSujet: Re: Mère nature en musique...   Mère nature en musique... Empty2024-03-22, 22:38


Le bal des baleines:

Bernard Herrmann: Moby Dick - 46'48" - Cantate pour choeur d'hommes, solistes et orchestre -
John Amis: ténor
David Kelly: basse
Robert Bowman: ténor
Michael Rippon: basse
"The Aeolian Singers"
J'avais écrit sur le fil du compositeur: (...) La musicalité innée du "Moby Dick de Herman Melville a déjà stimulé plusieurs compositeurs et pas seulement Bernard Herrmann. L'oeuvre de Melville offre des possibilités inombrables, pour ne pas dire illimitées, pour toutes sortes de musiques: les Cantiques de la Nouvelle Angleterre, les exhortations fougueuses et les monologues mélancoliques du Capitaine Ahab, les orages déchaînés en mer, les beuveries de l'équipage du Pequod, les calmes tropiques et la terreur omnisciente de la Baleine Blanche sont là. Le tout est une superbe évocation de l'océan, du ciel et de l'homme qui lutte contre sa destinée épique. Il semblerait que Herrmann avait d'abord pensé à en faire un opéra, puis, après une mûre réflexion, c'est la forme cantate qui lui parut la mieux adaptée. Dans cette très attachante cantate, plusieurs humeurs se succèdent, certaines contrastant avec force avec la précédente. Les tempêtes orchestrales font leurs effets, parfaitement exprimées par le "London Philharmonic Orchestra" sous la direction du compositeur. On peut même imaginer l'élasticité des vagues surgissant comme d'immenses mâchoires prêtes à broyer tout ce qui se trouve sur leur passage, comme si c'était tout l'océan qui faisait corps avec la Baleine Blanche. Mais, finalement, le passage qui m'a le plus ému, cette fois-ci, c'est aussi le plus tendre, le plus fragile, le plus doux, de la cantate, un délicieux hautbois solo dans un calme quasi divin.



Roddy Ellias: Whale Spirit Rising - 26'24" - par David Mott (saxophone baryton) et "I Musici de Montréal" sous la direction de Yuli Turovsky.
La première phase de Whale Spirit Rising, qui est une oeuvre orchestrale avec soliste en un seul mouvement, est un canon à la quinte, tandis que la seconde tente de rivaliser avec la "musique des baleines"; le soliste David Mott, excellent saxophoniste, sut explorer les grandes possibilités sonores et techniques de son instrument de prédilection pour illustrer le caractère des "chants" magnifiques de ces énormes créatures de la mer, qui reviennent constamment à la mémoire....La seconde partie où le saxophone baryton épouse les chants de ces immenses mammifères marin touche au sublime et il est évident que le jour où je consacrerai un fil à l'honneur de cet instrument, qu'il soit ténor, baryton ou soprano, cette oeuvre de Roddy Ellias y fera figure de référence. Sinon, En dehors de la composition pour l'image, je n'ai pas l'impression que beaucoup d'oeuvres classiques ou contemporaines pour le concert aient été inspirées ou portent comme titre le nom d'un animal marin,pusse-t-il s'agir d'un poisson, d'un mammifère ou d'un crustacé.
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