Gabriel Rodo (1904-1963)

Gabriel Rodó i Vergés (né à Barcelone le 28 novembre 1904 - mort à Bogota, Colombie le 17 octobre 1963) était un violoncelliste et compositeur catalan.

Il a étudié à l'École Municipale de Musique de Barcelone et a été soliste de l'Orchestre Symphonique du Gran Teatre del Liceu et professeur au Conservatoire du Gran Teatre del Liceu. Il a dirigé l'Orchestre Philharmonique de Gran Canaria. Auteur d'œuvres de musique de chambre et de pièces pour violoncelle.

Exilé par le pouvoir politique espagnol, il se rendra ensuite en Colombie (1962) pour diriger l'Orchestre de Bogota, le dernier voyage de sa vie car il meurt l'année suivante d'une crise cardiaque. Son épouse, Lupe Sellés, excellente violoncelliste, faisait partie du groupe de musiciens de ses orchestres.

Il composa notamment  : Symphonie n° 1 "Sinfonia da camera" (1949), Burlesque pour orchestre (1955), Symphonie n° 2 en ré majeur (1957)



Symphonie n° 2 en ré majeur (1957)



https://www.youtube.com/watch?v=Cjyr0l_7RPM

I - Andante mosso: 0:00
II - Allegro: 11:51
III - Andante lento: 18:23
IV - Allegro giusto: 26:08

Gran Canaria Philharmonic Orchestra conducted by Adrian Leaper.

La Symphonie n°2 de Rodó a été composée en 1957, alors qu'il travaillait comme chef d'orchestre pour l'Orchestre Philharmonique de Gran Canaria. Elle a été créée le 12 avril 1961, interprétée par le compositeur lui-même à la tête de l'orchestre susmentionné. En 1962, suite aux pressions politiques du régime franquiste, le compositeur s'étant clairement aligné sur la république pendant la guerre civile espagnole, il fut licencié et contraint d'émigrer en Colombie. En 1963, il meurt d'un arrêt cardiaque à Bogotá, où il travaillait comme violoncelliste avec sa femme.

Le premier mouvement commence par un thème principal sérieux et pensif, présenté par les cordes, contrasté par une brève idée plus légère mais atteignant bientôt un point culminant expressif. Le ton est nostalgique et intime, fermement ancré dans la tonalité à une époque où la plupart des compositeurs européens la rejetaient. Un deuxième thème volontaire et majestueux est présenté en tutti, rehaussé par les cuivres. Une référence au thème principal par la flûte ouvre un passage lyrique impressionniste. Les cordes récapitulent le thème principal ainsi que l'idée plus légère. Après un point culminant majestueux et brillant, le thème principal est récapitulé de manière variée. Le mouvement se termine par une brillante coda.

Le deuxième mouvement commence par un thème principal coloré et vif, suivi d'un deuxième thème lyrique et délicat aux cordes. Le court développement commence par des entrées canoniques, suivies de combinaisons et alternances variées de thèmes. Vient ensuite la récapitulation habituelle. Une coda méditative, basée sur le deuxième thème, termine le mouvement.

Le troisième mouvement s'ouvre sur un thème principal laconique présenté à travers un solo de violon, puis repris par les bois de manière plus colorée. Les phrases des bassons nous amènent à un bref solo de flûte. La musique devient plus tendue et dissonante, apaisante après que la flûte reprenne son solo. Le thème apparaît sur les cordes et est brièvement développé. Le violon récapitule le thème principal tel qu’il apparaissait au début. La clarinette le prend et le passe à la flûte. Le mouvement se termine par une calme coda.

Le quatrième mouvement commence par un thème principal de nature épique, avec des appels de trompette assourdie. Une variation plus dissonante et troublée est présentée, lançant un développement qui alterne entre tonalités héroïques et mélancoliques, avec des appels constants de la trompette assourdie. Un crescendo massif nous mène à un point culminant brillant et plein d'espoir, en espérant un passage lumineux. Enfin, une coda triomphale clôt l’ensemble de l’œuvre.