Gabriel von Wayditch (né le 28 décembre 1888 à Budapest mort le le 28 juillet 1969 à New York) était un compositeur hongrois-américain dont la production se compose principalement de 14 grands opéras.
Fils de Dr Aloysius (Lajos) de Wayditch von Verbovac (Verbovác), un noble et inventeur qui avait enseigné la physique à l'Université de Pécs, et d'Helena von Dönhoff, baronne prussienne, Gabriel (Gabor Wayditch) est né à Budapest. Il a étudié le piano, la direction et la composition à l'Académie nationale de musique de Hongrie (aujourd'hui l'Académie de musique Franz Liszt) où il a été l'élève de Franz Liszt, Emil von Sauer, et Hans von Koessler, qui a été aussi le professeur de Béla Bartók, Zoltán Kodály, Ernő Dohnányi et Emmerich Kálmán.
En 1910, Gabriel von Wayditch a commencé à composer son premier opéra, Ópium Álmok (Rêves d'opium), pour lequel il a également écrit son propre livret en hongrois. Mais après la séparation de ses parents, il a émigré aux États-Unis avec son père avant de l'achever, arrivant au port de New York en 1911. À New York, Wayditch a travaillé comme chef de théâtre pendant qu'il complétait Ópium Álmok, qui dure environ 4 heures et demande un orchestre de quelques 110 instrumentistes. À son achèvement, il n'y eut aucune interprétation de celui-ci. Wayditch en a ensuite dérivé deux suites orchestrales et sa seule composition de piano, Reminscences from Opium Dreams, à partir du matériel thématique de cet opéra. Mais aucune de ces œuvres n'a reçu d'interprétations publiques non plus.
Pendant le reste de la décennie, il compose deux opéras supplémentaires, un peu plus courts, mais nécessitant la même orchestration massive: Suh és Sah (le calife magicien) (1917) et Jézus Heròdes elött (Jésus devant Hérode) (1918). Bien que ces deux travaux aient été réalisés après sa mort, il ne les a pas entendus de son vivant. Au cours des années 1920 et 1930, il a composé six opéras supplémentaires, dont la plupart durent près de cinq heures et comportent chacun ses propres livrets en hongrois et un très grand orchestre, sans aucune perspective d'une production imminente, travaillant dans un appartement isolé dans le Bronx. En plus d'exiger un très grand orchestre et d'être écrit en hongrois, une langue parlée par quelques Américains (bien que Wayditch ait également fourni un texte anglais alternatif), beaucoup d'opéras de Wayditch contiennent d'autres inconvénients. La plupart durent près de cinq heures, beaucoup appellent à des changements de scène fréquents, et tous ont des intrigues impliquant des mythes historiques complexes qui ont lieu dans des pays exotiques, dans les temps anciens, ou sur d'autres planètes. Bien que les premiers opéras aient été de style post-romantique, les œuvres tardives sont beaucoup plus modernes et fortement dissonantes. Pour chaque opéra, Wayditch notait à la main une partition orchestrale complète et une réduction pour piano, bien qu'il n'ait pas produit de parties distinctes pour chaque interprète.
Le seul opéra mis en scène de son vivant était Horus, une histoire sur l'ancienne Egypte, qui a été présenté par la Philadelphia La Scala Opera Company à l' Académie de musique de Philadelphie le 5 janvier 1939 sous la direction de Fritz Mahler. La performance a reçu une critique négative dans le Philadelphia Inquirer de Henry Pleasants, un critique sévère de la musique contemporaine qui a écrit plus tard une polémique de musique anti-contemporaine référencée "The Agony of Modern Music". Cependant, cette performance d'Horus a été incluse par Nicolas Slonimsky dans son recueil d'événements musicaux significatifs du 20ème siècle, Music Since 1900.
Dans les années 1940, Wayditch a composé quatre autres opéras de grande échelle, toujours sans promesse de performance finale. Dans les années 1950, il a été le pianiste du Morningside Trio, qui a donné des concerts dans toute la ville de New York et a également donné des cours de musique dans un studio près de son appartement.
Malgré ses talents de pianiste, Wayditch n'a jamais composé de compositions supplémentaires pour le piano et, à part deux chansons pour voix et piano et un arrangement de quintette, Lullaby, dérivé de son opéra Mária Testvér de 1925, il n'a composé aucune musique de chambre. Pendant les 20 années suivantes, il a travaillé pour le reste de sa vie sur un énorme opéra de huit heures, Eretnekek (Les Hérétiques), pour lequel il a complété une partition piano-voix. Wayditch est mort en écrivant la 2850ème page de la partition orchestrale pour ce travail. Pourtant, The Heretics est cité dans le Guinness Book of World Records comme le plus long opéra jamais écrit.
Bien que la prodigieuse production de Wayditch soit pratiquement inconnue de son vivant, sa musique a suscité un certain intérêt au cours des dernières décennies. Deux de ses premiers opéras - The Caliph's Magician (1917) et Jesus Before Herod (1918) - ont été publiés sur LP par Musical Heritage Society dans les années 1970. Le premier utilisait l'orchestre, le choeur et les solistes de l'opéra de Budapest sous la direction d'Andras Korodi et fut chanté en utilisant le texte hongrois original de Wayditch. Le second a été chanté dans une traduction anglaise dans une production mettant en vedette l'orchestre symphonique et le choeur de San Diego dirigé par Peter Eros.
Le Chœur du Tabernacle Mormon a chanté la Prière de Wayditch de Maria Testver pour une émission télévisée nationale.
En 1984, à l'occasion du quinzième anniversaire de sa mort, tous les enregistrements commercialisés de la musique de Wayditch ainsi que des enregistrements privés d'extraits et d'extraits d'autres œuvres ont été présentés dans le Gabriel Von Wayditch Memorial Broadcast diffusé sur WKCR-FM, la station de Université de Columbia. Dans les années 1990, les trois LP MHS ont été réédités dans un coffret de 2 CD par VAI. En octobre 2009, le Centre culturel hongrois a présenté au Musée de Brooklyn une présentation sur Wayditch mettant en vedette Reminscences d'Opium Dreams du pianiste Lloyd Arriola, un court-ballet présentant des extraits des deux opéras enregistrés et une causerie de Frank J. Oteri, qui a écrit l'article sur Gabriel von Wayditch pour le dictionnaire révisé New Grove de la musique et des musiciens.
Travaux
Opéras
Ópium Álmok (Opium Dreams) (1910-1914) - réduction de piano 586pp; 1200pp d'orchestre
Suh és Sah (Le magicien du calife) (1917) - réduction de piano de 163pp; 483pp partition d'orchestre
Jézus Heròdes elött (Jésus devant Hérode) (1918) - 91pp réduction de piano; 186pp partition d'orchestre
Enyészet országa (Terre de mort) (1920) - 424pp réduction de piano; 846pp partition d'orchestre
Mária Testvér (Sister Maria) (1925) - partition de piano 486pp; 1251pp partition d'orchestre
Föld lelke a Vénuszon (Venus Dwellers) (1925) - réduction de piano 873pp; 917pp partition d'orchestre
Horus (1931) - 296pp réduction de piano avec les directions de la scène; 480? Pp partition d'orchestre
Maria Magdolna (Mary Magdalene) (1934) - réduction de piano de 246pp; 444pp partition d'orchestre
Bouddha (1935) - 534pp réduction de piano; 936pp partition d'orchestre
Nereida (1940) - réduction de piano 282pp; 637pp partition d'orchestre
Páduai Szerit Antal (Anthony de Padoue) (1942) - réduction de piano 617pp; 1279pp partition d'orchestre
Rezesztények (Catacombes) (1945) - 241pp réduction de piano; 633pp partition d'orchestre
Álmok (Fisherman's Dreams) (1948) - réduction de piano de 490 pp; 1479pp partition orch (2 vls)
Eretnekek (Les Hérétiques) (1949-1969) - 1531pp réduction de piano; 2850pp partition d'orchestre, incomplète
Autres
Reminscences from Opium Dreams pour piano solo
Opium Dreams Suite, parties 1 et 2 pour orchestre
Berceuse de Maria Testver pour flûte et quatuor à cordes
Prière de Maria Testver pour choeur et orgue
Hudson River, chanson (en anglais) pour voix et piano
Bedbug Serenade, chanson (en anglais) pour voix et piano
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