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 Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...

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Icare
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MessageSujet: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-11, 11:46

L'objectif de ce fil n'est pas de créer une énième discussion autour des bienfaits ou méfaits de la musique contemporaine ni de prolonger un débat interminable sur le sujet "moderne/ancien-tonal/atonal", ces fils existant déjà: ICI et ICI. Chacun put y exprimer ses points-de-vue et, personnellement, je pense avoir fait le tour du sujet. J'entends par "spéciale" pas nécessairement une oeuvre atonale, sérielle, acousmatique ou spectrale. Il peut tout autant s'agir d'une considération très personnelle, de ce qui nous apparaît comme spécial" à l'oreille mais qui, pour autant, ne nous effraie pas. Au contraire, nous nous surprenons à aimer une musique plutôt particulière qui ne correspond pas du tout ou si peu à ce que nous écoutons et apprécions habituellement. En somme, la perception que nous en avons peut être complètement subjective. Ainsi, dans le domaine du classique, mais aussi du jazz, du rock, de la musique de film, des oeuvres peuvent nous paraître (individuellement) spéciales pour des raisons différentes, mais aussi parce que des musiciens, compositeurs, ont souhaité aborder la matière sonore de manière inhabituelle et très personnelle, que ce soit par le biais d'instruments acoustiques ou de l'électronique. Ce qui m'intéresse en priorité sur ce fil c'est notre rapport intime avec ces musiques qui peuvent, le plus souvent, dérouter, voire rebuter bon nombre d'auditeurs qui, par ailleurs, vont s'interroger sur le bien fondé d'une telle démarche artistique. Je ne peux évidemment pas me mettre dans la peau de quiconque si ce n'est rester dans la mienne et tenter de saisir et analyser les mécanismes émotionnels qui vont me rendre une musique fascinante sans pour autant saisir d'autres mécanismes, ceux de la création, c'est-à-dire ceux qui ont animé le processus créatif du musicien.

Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Ina_c_2015

Aujourd'hui, en réécoutant mon unique album de Michel Pascal, Puzzle, je me suis fait la réflexion suivante: qu'elle fut donc ma motivation qui me poussa à réécouter cette musique si mystérieuse - et lorsque j'écris "mystérieuse" je ne parle pas de ce qu'elle exprime, mais plutôt de sa raison d'être, de toute la recherche sonore qu'il y a derrière - et quelle fut la motivation du compositeur, y a-t-il un point de connivence entre ma propre motivation et celle du compositeur/musicien et entre l'intérêt que cette musique va me procurer en l'écoutant et l'émotion ressentie par le compositeur-musicien en la créant, voire en l'interprétant si, parfois, il en est lui-même l'interprète. Les deux moments que je préfère dans Puzzle est le premier extrait de "Puzzle 96"; "Répété" et "Trois Temps" dans "Puzzle 99". Il y a évidemment des extraits qui me laissent indifférent ou m'ennuie carrément, ce qui est inévitable dans toutes formes d'expérimentations où tout objet sonore peut s'avérer pour l'auditeur que je suis, opaque, froid, hermétique... Mais revenons à la motivation de l'artiste:

  <<PUZZLE mêle trois voix, trois lignes directrices: les portraits instrumentaux, les solos électroniques et les orchestres imaginaires. L'idée de réunir un orchestre imaginaire est à la base du projet. Un orchestre imaginaire un peu comme on parle d'un musée imaginaire. Un orchestre où joueraient des solistes dont on aurait capté mieux que le son de leur instrument, une trace vivante, une petite photographie (ou devrait-on dire phonographie) de leur personnalité musicale. Un orchestre de musiciens qui s'expriment dans des styles hétérogènes, autant de musiques qui me touchent mais osent rarement fusionner. Un orchestre réuni grâce au coup de baguette magique de la fée numérique, celle qui enregistre le son sur de petits supports magnétiques. Un orchestre dont les instrumentistes ne se sont ni rencontrés, ni entendus au préalable. Comme une tranche instantanée de la sensibilité musicale du temps. A l'origine sont les portraits. Composés pour la plupart en collaboration avec l'instrumentiste, à partir de prises de son improvisées, ils signent en un court laps de temps comme une carte génétique du musicien et de son instrument. Jouables normalement, ils sont la référence, autant de passerelles instrumentales du domaine acoustique vers l'électronique. Petite entorse à la règle, celui de Pierre-Yves Artaud mixe six voix de chacun des membres de la famille des flûtes, de l'octobasse au piccolo. On pourra s'amuser à y débusquer quelques icônes furtives empruntées au répertoire. Le matériau de ces prises de son, et lui seul, servira par la suite à créer, en studio, avec cette fois une approche non plus instrumentale mais résolument acousmatique, les ensembles imaginaires. Du frottement de ces deux pratiques, vont jaillir d'inhabituels problèmes de composition, des situations paradoxales qui souvent redirigeront les choix, faisant muter les idées premières au travers de la résistance spécifique de ce mode particulier de composer que je qualifie aujourd'hui, d'"acousmatique instrumentale".>> Michel Pascal


Dernière édition par Icare le 2021-11-11, 12:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Pascal/Morin/De la Fuente   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-11, 12:18

Il peut parfois s'agir d'une musique de film, je pense, par exemple, à la bande originale de la série télévisée Mafiosa, Le clan, composée par Cyril Morin:

<<Le nom seul de la série évoquait un univers musical spécifique (tradition très présente, voix corses) et m'orientait de prime abord vers une approche classique du sujet. Mais les premiers rushes du réalisateur, louis Choquette, très contemporains, ont rapidement impliqué un traitement résolument plus incisif, plus rythmique, et une instrumentation plus moderne, finalement plus anglo-saxonne et universelle, qu'enfermée dans un folklore particulier. Instruments électroniques et guitares ont remplacé les cordes d'abord envisagées, faisant progressivement évoluer le montage dans une atmosphère plus sombre, plus intérieure, à l'image des personnages et de leur environnement, de leurs incertitudes et de leur violence. Je n'ai pas chercher à composer une musique visible et esthétisante, mais à lui donner un son âpre, parfois saturé et plus brut, qui joue peu sur le sentimentalisme. Cette B.O. apparaît finalement atmosphérique, noire, rythmique, libérant parfois quelques pianos suspendus d'une douceur imprévue et intemporelle.>> Cyril Morin - 2006.

Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Maxresdefault

Sur son topic, j'avais écrit que j'aurais préféré que Cyril Morin reste sur la première option, non pas forcément qu'il s'enferme dans un quelconque folklore local avec cistre, pivana et voix polyphoniques, mais disons que des cordes et un zeste de sentimentalisme m'auraient certainement davantage séduit - ou plus immédiatement séduit, serait plus juste... Dans ce cas précis, il ne s'agit plus exactement d'une motivation personnelle face à un objet sonore que le compositeur a imaginé et souhaita reproduire, c'est avant toute chose les exigences du film lui-même et celles du réalisateur (et producteur) qui va orienter ou du moins influencer l'approche du compositeur. Créer de la musique de film, c'est l'art du compromis avant tout, ce qui ne conduit pas systématiquement qu'à des musiques très lisses, passe-partout et formatées. La démarche put s'avérer à plusieurs reprises plus expérimentale, en tout les cas plus particulière, plus spéciale. Cyril Morin a composé pour la série Mafiosa une musique que je trouve effectivement très spéciale, qui ne m'avait pas immédiatement conquis, sauf qu'aujourd'hui, je ne dirai plus que j'aurais préféré qu'il se cantonne dans une forme plus classique, avec plus de cordes et de sentimentalisme. Par l'électronique et les guitares électriques, Cyril Morin développe une musique âpre, fortement minimaliste, métallique, froide, j'irai même jusqu'à dire "glacée". Ce qui me fascine le plus, finalement, c'est encore une fameuse histoire de "contraste saisissant". Ca c'est quelque-chose qui fonctionne à chaque fois chez moi, un redoutable mécanisme musical qui mène à l'émotion: "un rare piano égrène quelques notes douces-amères venant apporter une pointe d'humanité à un chaos sonore obsessionnel et asséché qui frise assez souvent le vide sans perdre de ce quelque-chose qui finit par me le rendre magnétique." Je suis toujours d'accord avec ce que j'avais écrit en juillet 2020: cette pointe de mélancolie et de profonde humanité qui émane du piano au sein d'une structure sonore hyper-obsessionnelle et glacée, si on excepte le thème principal, minimaliste et mélancolique à souhait, mais sans ce piano fait de chair, de coeur et de larmes.


Dernière édition par Icare le 2021-11-11, 16:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-11, 16:40

En phase avec mon nouveau cycle "Delirium", c'était l'occasion de me replonger dans l'univers sonore très personnel d'un musicien atypique qui a justement la particularité de confectionner des musiques spéciales qui m'interpellent: il s'agit de Benjamin de la Fuente. Je me suis penché une nouvelle fois sur tous les opus que je possède:
Flip (2011) pour 2 batteries et clavier,
Pris de court (1998) pour 6 instruments et électronique,
Cassure d'Âme (2000) pour violon, 2 percussions et électronique,
Play the Game (extrait - 2005-2006) pour saxophones, flûtes, violon, contrebasse, batterie, clavier et électronique,
Redeone (1997) pour orchestre de chambre,
Touche (2011) pour flûte, violoncelle, guitare acoustique folk, contrebasse, percussion et clavier.
On Fire (2014-15) pour comédienne, piano, orchestre et sampler,
Freewheel (2011) pour 2 clarinettes, 2 percussions et basse électrique,
A Distance (2012) pour violon, batterie et orchestre,
Accord d'argile (2000-02) pour 10 musiciens et bande.
Si tous ces titres ne me sont pas aussi captivants les uns que les autres, certains même à la limite de ce que je suis en mesure d'apprécier, deux arrivent à me fasciner complètement; One Fire et A Distance. C'est bien sûr une question d'atmosphère qui prédomine, ce besoin de m'imprégner d'une atmosphère musicale, voire de me laisser immerger en elle plutôt que de vouloir suivre un récit musical bien défini, de ceux que je sais apprécier dans une forme plus classique. Comme je l'avais écrit sur son topic, Benjamin de la Fuente sort des sentiers battus en adoptant un langage non classique radical, sans concession: c'est spécial, il s'agit à tout point de vue d'une musique spéciale qui ne peut que diviser un auditoire non avisé. Et pourtant... et pourtant, à aucun moment je ne décroche de cette fabuleuse fougue sonore dont il n'est pas exclu d'y rencontrer une once de folie, une folie plutôt dure que douce. J'ai abordé les turbulences de ce chaos musical avec enthousiasme. Encore une fois j'ai beaucoup aimé me faire chahuter par les tumultes incessants de On Fire pour comédienne, piano, orchestre et sampler. L'intensité est à son comble, l'oeuvre étant basée sur des extraits de plusieurs discours de Malcolm X. J'étais ainsi idéalement prisonnier d'un immense tumulte faussement anarchique dans sa structure, même si au fond je n'y ressens aucun sens ni aucune issue en dehors de la note ultime. L'abstrait domine et les percussions aussi, bien qu'il en ressorte une dimension éminemment politique. Le "sens" n'a jamais été nécessaire à mon plaisir, en revanche, toute turbulence et intensité peuvent me révéler un monde sonore inouï par lequel j'aime être enseveli, submergé. Ce fut une grande motivation pour moi, un incroyable stimulant que cette musique qui donne l'illusion de partir dans tous les sens, tel parfois un feu d'artifice. J'aime ainsi me blottir au coeur de ses tourments et tumultes jusqu'au silence, lorsque la dernière note est tombée. A Distance pour violon, batterie et orchestre est sans aucun doute la seconde oeuvre que j'estime être la plus poignante, la plus captivante de son approche, en fonction de ce que je connais. Ce qui me tient en haleine dans sa musique, de manière plus globale, ce sont les moments de fulgurances et de pure exaltation, encore que dans A Distance, le violon soudainement extatique de la partie conclusive me procure une sensation exquise, une sensation particulière, spéciale: je me sens comme suspendu avec le soliste, sous les effets d'une tension constante, particulière, spéciale.
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MessageSujet: Yoshihide   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-12, 08:11

Le monde sonore d'Otomo Yoshihide:



La vidéo que j'ai postée ci-dessus est sans doute celle qui contient une des musiques les moins "spéciales" d'Otomo Yoshihide parmi celles que l'on trouve sur la toile, moins spéciale que cette chose sonore:

https://www.youtube.com/watch?v=4AClWapEJrE

Hors de portée, elle m'est hors de portée: cette facette très particulière de cet expérimentateur japonais m'est pour le coup totalement hermétique. Je préfère quand même le jazz électrique de la première vidéo. Il y avait longtemps que je n'étais pas revenu sur le monde sonore d'Otomo Yoshihide, aussi bizarroïde qu'il peut l'être, notamment lorsqu'il se limite à une "turntable" et une guitare électrique. Laughing Toutes ces triturations sonores finissent par dépasser très nettement les limites de ma "tolérance" mais il y a visiblement un public pour ce type d'expression et je le respecte: à chacun ses choix et prédilections en matière de musiques spéciales! Il est toujours intéressant d'observer que nous n'avons pas tous le même seuil de tolérance dans notre appréciation des sons nouveaux ou d'avant-garde. Ceci-dit, l'oeuvre que j'ai réécoutée ce matin d'Otomo Yoshihide est une musique de film d'un genre mélodique qui n'a rien de spécial, très abordable et porteuse de beaux sentiments romantiques et mélancoliques. Elle fut composée pour le film de Yim Ho; The day the sun turned cold (1994). J'apprécie une autre de ses compositions pour le cinéma, The blue kite. Ce film, réalisé par Tian Zhuangzhuang (1993), est très beau, un des plus beaux films chinois que j'ai pu voir au cinéma. J'avoue qu'en dehors de ces deux travaux pour le Septième Art, je n'ai pas davantage exploré l'autre partie du monde sonore d'Otomo Yoshihide que je savais surtout expérimental et atypique, pour ainsi dire autant que certaines expériences électroniques de sa compatriote Ikue Mori. Il n'a pas nécessairement le profil d'un musicien classique. Il est davantage perçu comme un musicien et guitariste expérimental, faisant beaucoup de recherches sonores. Il est aussi DJ. Il utilise fréquement le "turntablism" - pour ceux qui ne connaissent pas; un terme américain désignant l'art de créer de la musique grâce aux platines à vinyles et aux disques vinyles. A savoir que le premier ayant utilisé le terme  "turntablism" fut le DJ Babu, en 1995. Yoshihide joua dans des groupes de rock alors qu'il était au lycée mais se dirigea vers l'art de l'improvisation après avoir découvert le free jazz et les musiciens d'improvisation libre comme, par exemple, le guitariste Derek Bailey, le saxophoniste Kaoru Abe et le guitariste Masayuki Takayanagi qui fut aussi son professeur.

https://www.youtube.com/watch?v=LvFkh6SarXQ

<<'ai d'abord entendu parler du platiniste/guitariste Otomo Yoshihide à travers l'un de ses nombreux projets, Ground Zero. Normes de jeux m'a étonné - il a conduit son groupe à déchirer et à reconstruire "Those Were The Days", John Philip Sousa, Victor Jara, Brecht, les compositeurs de la bande originale et Burt Bacharach. Comme tout grand interprète, il aimait toutes les chansons tout en les faisant siennes. Ce n'était que la pointe de l'iceberg pour lui, l'aboutissement de son travail et un hommage à ses héros. Otomo publie du matériel depuis une dizaine d'années maintenant à travers des dizaines de projets et de collaborations, notamment des travaux avec Lawrence 'Butch' Morris, Carl Stone et Eye from the Boredoms ainsi que des bandes originales de films. Son travail est fait de collages sonores complexes, de samples et de sons abrasifs, mixés et remixés ensemble. Son travail récent tout aussi impressionnant se trouve sur Gentle Giant sur son propre CD Sound Factory (1997) et sur le wild Compilation Miracle of Leviation (avec Ruins, Jim O'Rourke, Melt Banana et d'autres). Jason Gross - 1998:

Un interview ICI
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Icare
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MessageSujet: Ribot   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-12, 19:58

Une musique que je trouve spéciale et que j'apprécie avec le guitariste Marc Ribot:



<<Marc Ribot, né le 21 mai 1954 à Newark dans le New Jersey, est un guitariste et compositeur américain qui vit et travaille essentiellement à New York. Marc Ribot a étudié la guitare classique auprès du musicien américano-haïtien Frantz Casseus. Il est accompagné de différentes formations : Shrek, Rootless Cosmopolitans, Los Cubanos Postizos, Spiritual Unity ou Ceramic Dog et joue dans les groupes Bar Kokhba et Electric Masada de John Zorn. En 2008, Anaïs Prosaïc lui a consacré le documentaire Marc Ribot : La Corde Perdue. Extrêmement éclectique, il a collaboré avec Norah Jones, McCoy Tyner, ou encore accompagne Tom Waits depuis Rain Dogs1 sur nombre de ses albums et tournées. Marc Ribot a également travaillé avec de nombreux musiciens : The Jazz Passengers, Vinicio Capossela, Elvis Costello, John Zorn, Mike Patton, Marianne Faithfull, Alain Bashung, Gavin Friday, Caetano Veloso, Anthony Coleman, Jim Thirlwell ou encore Tricky, Cassandra Wilson, Medeski Martin and Wood, Madeleine Peyroux, 17 Hippies, Naïf, Anarchist Republic of Bzzz, Maria Răducanu, Diana Krall pour l'album Glad rag doll, entre autres. Il participe également à la création de musique pour des spectacles de danse contemporaine notamment avec le chorégraphe flamand Wim Vandekeybus. Lors du festival de Jazz in Marciac 2010, il a accompagné John Zorn et son dernier groupe, The Dreamers. Wikipédia.
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-12, 22:59

J'admire ton investissement et ta connaissance, Icare !Wink

Perso, ma contribution risque d'être "light" sur le sujet.. mais , qui sait ?
Des musiques "spéciales", parfois j'en entends sur mes chaînes musicales, surtout dans des clips ou sur des ballets modernes... J'apprécie ou pas, ça dépend de l'humeur du jour.
Ce qui m'intéresserait , c'est de piocher plus la musique reliée à la nature : mêlée à la musique du vent, des vagues, du feu qui crépite ou de la terre qui gronde, bref, une musique très en symbiose "directe" avec nos quatre éléments..
J'ai trouvé cela , parfois sur des clips musicaux, par exemple des percussions sur des bambous (en pleine nature), des "ajouts" de bruits de vagues sur de la musique un peu atonale... Ca m'a plu.
Je pense à Stravinsky sur "Le sacre du printemps" : Musique très particulière, très tribale, parfois violente, le moins qu'on puisse dire est que je l'ai trouvée à la fois "spéciale" et "géniale". Stravinsky y donne des accents "telluriques" très particuliers et absolument novateurs (et même, dans le genre, on n'a pas fait mieux)..
Voilà, à moi de me mettre en quête de ce que je cherche.......... Very Happy


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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-12, 23:04

Voilà une belle version par Pierre Boulez (1963), qui dure 33 mn mais explique les différents "tableaux".
Ce n'est pas un ballet sur la vidéo. Le son n'est pas excellent, normal, mais......

https://youtu.be/9wK8fSkjOy0
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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-12, 23:17

Tu te souviens de ce compositeur que tu nous as fait découvrir, un explorateur d'Amérique du Sud etc..., et qui a écrit des musiques parfois étranges, spéciales, et magnifiques. J'avais beaucoup aimé !
Je n'arrive plus à me souvenir qui ???? Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 1521897346 Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 1521897346
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MessageSujet: Morricone   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-13, 19:45

Anouchka a écrit:
Tu te souviens de ce compositeur que tu nous as fait découvrir, un explorateur d'Amérique du Sud etc..., et qui a écrit des musiques parfois étranges, spéciales, et magnifiques. J'avais beaucoup aimé ! Je n'arrive plus à me souvenir qui ???? Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 1521897346 Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 1521897346

Il s'agit de l'auteur-compositeur belge Hughes Maréchal.

Ennio Morricone et l'univers cinématographique de Vittorio De Sisti:

Bon nombre de musiques de films composées par Ennio Morricone, notamment pendant la période 1960-1970, pourraient être perçues comme étant spéciales, au sens où je l'entends sur ce fil fraîchement créé. Bien sûr, faut-il encore s'entendre sur ce que nous considérons (individuellement) comme étant une "musique spéciale".

Je laisse chacun libre de sa propre interprétation, c'est-à-dire que si, par exemple, dans le vaste corpus d'un Mozart ou d'un Beethoven il y a une oeuvre que vous trouvez spéciale (mais que vous appréciez) pour une raison ou une autre, ce fil a été conçu pour ça, à condition, bien sûr, d'apporter quelques explications, quelques arguments, et pas juste coller une vidéo et dire que vous trouvez cette musique spéciale. Le pourquoi m'intéresse. J'accepte le fait que "spécial" puisse sous-entendre d'autres adjectifs tels que "Etrange" ou encore "Bizarre". En revanche, pas "mystérieux" ni "qui fait peur" qui serait ici hors-sujet, d'autant plus que le fil existe déjà.

Pour en revenir à Morricone,on pourrait qualifier comme "spéciales" la plupart de ses musiques pour gialli (thrillers italiens) amorcés avec Dario Argento, ou encore les musiques très atonales et déjantées qu'il composa pour la version italienne de la célèbre série de science fiction américaine des années 1970, Space:1999, connue en France sous le titre Cosmos:1999 avec Martin Landau et Barbara Bain. L'approche d'Ennio Morricone est par ailleurs très proche, dans l'esprit et le son, de ses musiques de gialli qui sollicitèrent à plusieurs reprises les services d'expérimentateur sonore et d'improvisateur du groupe Nuova Consonanza auquel il faisait partie. J'avais d'ailleurs retenu ses musiques de Space:1999 à l'occasion de mon cycle actuel "Delirium".  Mais, ce ne sont pas ces musiques-là que je trouve les plus spéciales dans le corpus du maître transalpin, c'est davantage les trois bandes originales qu'il composa pour le cinéma de Vittorio De Sisti. Trois films:
__Quando la Preda e l'Uomo ou Spogliati, Protesta, Uccidi! (1972)
__Quando l'Amore è Sensualita (1973)
__Sesso in Confessionale (1974)
Parmi ces trois films, je ne connais, et encore qu'en langue italienne, que le premier, Spogliati, Protesta, Uccidi!, qui se traduit: Déshabille-toi, Proteste, Tue!. J'avoue ne pas avoir tout compris: Dans ce film, De Sisti se passionne à un thème provoquant et de grande actualité dans les années 1970: la contestation et la condamnation des styles de vie et des valeurs morales, qui semblaient être consolidés. Donc, à travers les vicissitudes d'une jeune fille, le film met l'accent sur la contestation américaine, les groupes de révolutionnaires noirs, les problèmes parmi les différentes générations, et les engagements politiques.. Si je n'ai pas saisi toute la problématique du film, j'ai pu enfin situer la musique dans son contexte. Je m'étais toujours demandé à quelle scène pouvait correspondre un morceau très curieux, et surtout très rythmique, qui met en scène le Sinket, synthétiseur particulièrement performant de l'époque, et les percussions. Trouvant un caractère fortement aquatique et tribal à ce morceau, intitulé "Sinket primo" puis "Sinket secondo", j'imaginais une scène "rapide" se déroulant sur l'eau, comme le ski nautique par exemple... Or, il n'en est rien, il s'agit tout d'abord d'une course-poursuite (à pied) en pleine nature et, plus tard dans le film, d'une poursuite en voiture. La musique fonctionne très bien et seul le mouvement de rapidité - presque frénétique - que j'avais imaginé est bien là, très explicite dans ce morceau musical que je considère comme très spécial. Il m'exalte autant qu'il m'essouffle.

Quando l'Amore è Sensualita est le film de Vittorio de Sisti qui permit à Ennio Morricone de composer une de ses musiques les plus fascinantes. Je n'hésite pas à la placer en haut de la pyramide, quelque-part parmi ses dix meilleures performances musicales. Cette partition, que je trouve spéciale et qu'une ancienne connaissance trouvait même insupportable, me bouleverse depuis toujours. C'est simple, à chaque nouvelle écoute elle m'arrache les tripes! Spéciale et géniale en même temps. Il y a sans doute plus de trente ans que je la connais et, à l'époque, je n'avais jamais entendu une musique de cette nature-là, encore aujourd'hui, elle m'est unique: cette manière très obsessionnelle d'utiliser les voix d'enfants, le piano, le tatiere, la mandoline, les cordes, l'orgue, etc...Il s'en dégage une atmosphère de folie. Je suis propulsé dans un monde à part et je me demande bien ce que je pourrais penser du film: Vittorio De Sisti a mis en scène un film d'intrigue où il parle des rapports entre l'amour et la sensualité, décrivant des situations compromettantes et des amours de groupe. Le film montre une très bonne reconstitution de Parma et Piacenza, et aussi une splendide bande sonore d'Ennio Morricone.



Sesso in Confessionale, qui en Français se traduit "Sexe au Confessional" est la troisième et dernière collaboration entre Ennio Morricone et Vittorio De Sisti. C'est aussi un film que je n'ai encore jamais vu et sur lequel je ne dispose pratiquement aucune information. Apparemment, il s'agit d'un film documentaire, ou plutôt semi-documentaire puisque figurent des acteurs: Marcello Bonini Olas, Carmine Benincasa, Emilio Servadio, Patrizia Carrano, Luigi De Marchi. J'ai quand même trouvé ceci: Le film est basé sur des entretiens entre prêtre et pénitent que le scénario extrait du célèbre livre-enquête du même nom et que la production met en scène en les plaçant dans des églises et des lieux tantôt connus, tantôt reconnaissables. À ce matériau naturellement littéraire, l'œuvre ajoute une série d'épisodes, constamment licencieux, qui entendent visualiser les situations et les actions soumises à l'accusation et à la discussion sacramentelle. Enfin, concentrant l'enquête exclusivement sur les problèmes sexuels les plus courants (par exemple les rapports sexuels prénuptial, conjugaux et libres), le film rapporte en direct les déclarations de quatre experts : le théologien Carmine Benincasa, le psychologue Emilio Servadio, le sociologue et sexologue Luigi De Marchi. , la journaliste Patrizia Carrano. Morricone a aussi composé pour ce film une musique que je trouve autant inventive que particulière, un brin obsessionnelle et déjantée. Acide et viscérale.


Dernière édition par Icare le 2021-11-13, 20:40, édité 7 fois
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joachim
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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-13, 20:09

Cette "Marche funèbre sur la mort d'un perroquet" (1859) de Charles-Valentin Alkan entre (peut-être ?) dans cette catégorie Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 1521897346



https://www.youtube.com/watch?v=X3_kPStIfM8

3 hautbois, basson et 4 chanteurs : soprano, contralto, ténor et basse qui disent : As-tu déjeuné Jaco ? Et de quoi ? Ah !


Ici une autre version, humoristique



https://www.youtube.com/watch?v=omseuyPaPYc


Dernière édition par joachim le 2021-11-13, 20:20, édité 1 fois
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-13, 20:20

Et bien, tout net, comme ça... J'avais trouvé les derniers quatuors de Beethoven "spéciaux"..., pour différentes raisons.. Sans doute dissonnances (mais ça pour moi ce n'est pas spécial, Haydn et Mozart etc... en utilisaient souvent), mais surtout ..., on se demande "son but", "où il veut aller", "ce qu'il raconte", et voilà).
Interpellation là-dessus du "spécial".. Cela dit, j'aime.......... Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 185465
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joachim
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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-13, 20:24

Chez Beethoven, pourquoi pas son Rondo a capriccio "La colère après avoir perdu un sou ?"



https://www.youtube.com/watch?v=zQn4Qfy_Bek
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Icare
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MessageSujet: Willems   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-13, 23:04

Pourquoi pas, Joachim? Trouver spéciale une musique expérimentale est au fond assez ordinaire. Beaucoup de gens peuvent effectivement considérer - et considèrent sûrement - comme spéciale toute musique expérimentale. En revanche, trouver spécial des musiques qui ne le sont pas nécessairement pour la plupart des gens est encore plus intéressant à condition bien sûr d'exprimer ce que l'on ressent, pourquoi on trouve telle ou telle musique spéciale, comme par exemple cette Marche funèbre d'Alkan ou encore ce Rondo e Capriccio de Beethoven. J'écoute en ce moment la pièce d'Alkan présentée par Joachim et il est vrai que la sonorité qui se dégage des trois hautbois associés peut avoir ce côté un peu spécial. Ils apportent une couleur particulière à cette marche.

Thom Willems, le son et le geste qui dansent ensemble:

Le compositeur que je vais évoquer maintenant est beaucoup moins célèbre que celui que j'ai présenté quelques messages plus haut. Il s'appelle Thom Willems et il semble avoir pas mal composé pour le ballet, nouant une collaboration assez étroite avec le chorégraphe William Forsythe. Je n'aborde son univers qu'au travers d'un double album intitulé The Loss of Small Detail. Il s'agit d'une approche purement électronique, rythmique et axée sur la répétitivité. Aussi étrange que dénudée, elle est aussi dénuée de toute élaboration mélodique, comme si la mélodie était seulement esquissée, suggérée, en constante évaporation. C'est une musique qui semble se construire au fur et à mesure qu'elle progresse dans le temps, mais, en réalité, elle n'aboutit jamais vraiment à quelque-chose de concret, de palpable, comme si elle se cherchait à travers ses propres rythmes et répétitions. Elle se constitue de trois "suites", la première s'intitulant "In the middle somewhat elevated", la seconde "The second detail" et la troisième, la plus longue, "The loss of small detail". J'ai tout d'abord réécouté les deux premières suites, 25 & 22 minutes de rythmes soutenus, parfois hachés, parfois très secs. Il y a là une architecture rythmique et un traitement essentiellement électronique qui me rendent cette musique spéciale. Il y a effectivement ce côté sec et autoritaire de l'arsenal rythmique qui semble imperturbable, inflexible, telle une machine infernale qui se nourrirait uniquement de pulsations. C'est tout cet aspect qui fait que cette musique sonne "spécial" à mon oreille.

Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Arton176311

La troisième partie, "The loss of small detail", me révèle cependant les moments les plus oniriques et prenants de toute la partition. Elle se limite à vrai dire à deux moments en particulier: tout d'abord les dix premières minutes (environ) et ensuite les dix dernières. D'un genre méditatif et chromatique, le premier moment m'apparaît comme une ascension, une montée en densité et en intensité avec une sonorité globale lumineuse. Puis, à intervalles réguliers et espacés, il y a cette percussion solitaire qui est un peu l'élément obsessionnel et imperturbable de l'extrait. C'est très spécial ce que cette musique me fait ressentir à ce moment-là, mais dans le sens hypnotique du terme. Entre ces deux moments exquis, propices à une forme d'extase, la musique semble passer son temps à se déconstruire puis à se reconstruire, ponctuée par des dialogues et des imitations ou enregistrements de coups de tonnerre, le tout dans un contexte sonore pas toujours passionnant et pouvant aller jusqu'à un extrême dénuement, plaçant l'auditeur dans une situation d'attente. Si les deux premières suites m'ont paru plus faciles à suivre par ses rythmes forts et sans cesse renouvelés, bien qu'accompagnés par une impression de mécanique tournant à vide, mon intérêt se trouve dupliqué lors de l'écoute des dix premières et dix dernières minutes de la troisième partie qui en prennent finalement le contre-pied.


Dernière édition par Icare le 2021-11-14, 19:00, édité 1 fois
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-14, 01:54

J'étais profondément endormie dans le canapé après "la guerre du feu" de Jean-Jacques Annaud, musique très spéciale et très "pensée" je trouve, de Philippe Sarde (mélange de voix, de percussions, de mélodies etc). Wink

La musique de Philippe Sarde a une grande importance dans la dramaturgie du film, elle contribue à l'ambiance d'aventure épique et accompagne le film dans sa quasi-totalité. Enregistrée à Londres au studio Abbey Road par le London Symphonic Orchestra (LSO) au grand complet, auquel sont ajoutés les Percussions de Strasbourg -ensemble créé par Pierre Boulez (neuf percussionnistes, une chorale de 35 choristes, Michel Sanvoisin à la flûte à bec et Syrinx à la flûte de Pan.)

https://youtu.be/ADJ4inCi1a4

La suite de mes commentaires demain !


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Anouchka

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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-14, 01:58

Icare a écrit:
Il s'agit de l'auteur-compositeur belge Hughes Maréchal.

Ah oui ! merci. Very Happy
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Icare
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MessageSujet: De La Rosa   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-14, 19:05

Une musique de film qui m'est spéciale mais que j'apprécie:

Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... EL-Hombre-De-Las-Mil-Caras

J'ai toujours eu en moi ce côté mélomane aventurier qui, à un moment ou un autre, m'oblige à quitter les sentiers battus ou les chemins balisés, au risque toujours probable de me perdre dans les tourbillons d'une oeuvre musicale rebutante ou insignifiante. C'est une déconvenue qui fait inéluctablement partie du jeu à partir du moment où j'accepte de prendre le risque de l'inconnu et d'aborder des contrées sonores et rythmiques qui s'éloignent assez radicalement de mes domaines - esthétiques - de prédilection. Je n'ai jamais souhaité me cloîtrer indéfiniment dans ma zone de confort, ce qui aurait tendance à me rendre claustrophobe. J'aime au contraire m'y extraire pour avoir plus de plaisir à y revenir. Je devinais aisément que la bande originale de El hombre de las mil caras/L'homme aux mille visages, réalisée et interprétée par Julio De La Rosa, allait me proposer quelque-chose d'inhabituel, mais surtout une bande-son qui se situe quasiment aux antipodes de ce que j'apprécie en général dans la musique de film: électronique, style pop-rock, sans voix chantée à l'exception du dernier titre; "Tanto mientes, tanto vales" interprété par Helena Goch et Julio De La Rosa lui-même. Je ne suis ni très friand d'électronique ni très friand de pop-rock, même si les exceptions existent. Histoire de rester dans la production musicale espagnole, j'aime beaucoup la partition électro-pop que Bernardo Bonezzi composa pour le film d'Agustín Díaz Yanes; Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes/Nadie hablará de nosotras cuando hayamos muerto (1995) qui, elle aussi, m'est spéciale et aurait toute sa place sur ce fil. Si El hombre de las mil caras ne me captive pas autant, j'en aime surtout les pages les plus animées, les plus rythmées, les plus sèches et "métallisées" par une guitare électrique, les plus révélatrices d'un rock brut et minimaliste qui s'égare par moment dans un flottement obsessionnel et presque hypnotique. Une musique de film répond la plupart du temps à un parti-pris, puisse-t-il provenir du réalisateur ou du compositeur, ou, plus logiquement, de la concertation entre les deux protagonistes, tout dépend quel climat sonore le cinéaste veut apporter à son film, celui généré par exemple par un ensemble de cordes tourmentées et flirtant avec l'atonalité, un "symphonique" "à la John Williams" ou alors une musique électro-rock non mélodique, essentiellement minimaliste et rythmique comme c'est le cas sur L'homme aux mille visages. Pas un coup de coeur, pas une B.O. que j'aime à la folie, mais une B.O. que je me surprends d'apprécier dans un registre qui, neuf fois sur dix, me laisse de marbre. Ceci-dit, je l'apprécie de plus en plus.
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MessageSujet: Barrett/Sugar   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-14, 23:14

Ce soir, j'ai réécouté des oeuvres de deux compositeurs, l'un est britannique et se nomme Richard Barrett, né en 1959, l'autre est hongrois et se nomme Miklos Sugar, né en 1952. Il y a chez eux des oeuvres que je trouve réellement spéciales et que j'apprécie à différents degrés d'intensité. J'ai tout d'abord réécouté trois oeuvres de Richard Barrett:
__Interference (1996-2000) pour clarinette contrebasse, voix et grosse caisse à pédale - Carl Rosman: clarinette contrebasse, voix et grosse caisse,
__Abglanzbeladen/auseinandergeschrieben (1992-96) pour percussions - Peter Neville,
__Transmission(1996-99) - Daryl Buckley: guitare électrique, Richard Barrett: live electronics
Je peux difficilement imaginer plus spécial que Interference, ne serait-ce par un jeu entre les trois intervenants sonores qui, en réalité, sont le fait d'un seul et même musicien, Carl Rosman: clarinette contrebasse, voix, grosse caisse à pédale. Les sons très distincts des trois éléments qui forment le trio s'articulent exclusivement autour de l'unique joueur qui en est par la force des choses le centre de gravité: chaque son est en orbite autour du musicien, la grosse caisse ayant le jeu le plus restreint, le plus primitif et rare, mais si lourd en même temps, un son qui s'écrase sur le sol. Abglanzbeladen/auseinandergeschrieben est une autre peinture sonore offerte par les percussions et, là encore, un seul musicien. Les sons m'apparaissent alors comme étant davantage dispersés, comme si le percussionniste jetait autour de lui des pierres de différentes couleurs, des plus vives aux plus mornes, des plus lourdes aux plus transparentes, défiant tout centre de gravité, un flottement de ces "pierres-sons" en quelque sorte... La pièce qui m'est la plus spéciale est sans aucun doute Transmission. Toutefois, il me faudra attendre les deux dernières minutes (environ) pour être complètement conquis par les distorsions de la guitare électrique de Daryl Buckley, comme si un étrange clavecin venait énergiquement s'immiscer dans le jeu corrosif de celle-ci.

Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... R-8510947-1463083185-7283.png

Du côté de Miklos Sugar j'ai réécouté cinq oeuvres:
__Dimensions pour clarinette, clarinette contrebasse et effets électroniques,
__Pulsations pour flûte, guitare basse, synthétiseur et électronique,
__Kaleidoscope pour cymbalum et quatuor à cordes,
__Studies for piano - Gabor Eckhardt
__Electrokarina pour ocarina et effets électroniques.
Dans Dimensions, c'est la toute dernière partie de l'oeuvre qui me captive le plus, lorsqu'elle privilégie les pulsations. Il y a un jeu rythmique entre la clarinette, la clarinette basse et l'électronique qui crée une atmosphère très particulière et qui, par ailleurs, m'est totalement ludique. Bizarrement, Pulsations me fut bien moins ludique alors que c'est là que j'attendais le plus d'exaltation. Mon oreille se tendra avec davantage d'intérêt sur Kaleidoscope, par une confrontation entre le cymbalum de Agnes Szakaly et le quatuor à cordes. Je ne suis pas sûr d'y voir réellement une confrontation, plutôt une complicité qui devient de plus en plus intéressante au fur et à mesure que l'on suit le récit musical. Le cymbalum est un instrument que je trouve étrange et qui me fascine depuis la première fois que je l'ai entendu, c'était dans une musique de film: Barbe Bleue d'Ennio Morricone. J'ai ensuite réécouté les 5 études pour piano, non parce que je les trouve spéciales mais simplement parce que je les aime bien. La pièce que je trouve la plus spéciale ne dure que trois minutes et des poussières. Elle s'intitule Electrokarina et met en scène l'ocarina de Mark Fülep mêlé aux effets électroniques. Il y a là une alchimie sonore atypique que je ne retrouve nulle-part ailleurs. C'est cette mixture sonore spéciale qui s'établit entre l'ocarina et l'électronique qui me fascine.

Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 81kM7N5emSL._SS500_


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Anouchka

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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-15, 01:01

Bon moi, je reviens sur la musique de Philippe Sarde de "La guerre du feu", film de JJ Annaud donc.

Elle est dérangeante et très "spéciale"... , et Philippe Sarde l'a conçue avec infiniment de talent pour un film qui n'était pas évident (les quatre tribus d'il y a 80 000 ans environ, ayant évolué différemment, etc..). Très beau film , il fallait que la musique soit bien présente, constante. Pendant le film (choisi en consensus, on commence un cycle des films de JJ Annaud), j'ai fait très attention à la musique que je trouve absolument géniale, mais extrêmement spéciale, donc.... Un mélange, suivant les scènes violentes, ou moins (tout est stressant, mais évidemment en pleine nature) : des voix "d'outre-tombe", des percussions, très peu de passages symphoniques, flûte pour les passages un peu plus tranquilles (= peu), de la flûte de Pan parfois, bref un mix ,tout ce qui fait une BD très spéciale et très géniale.
Philippe Sarde a eu des nominations pour cette BO qui est devenue un peu "culte".

Je vous ai envoyé les thèmes essentiels de la BO hier soir , et vous goûteriez sans doute mieux cela sur le film lui-même....
Voilà, après cette musique, il me faudrait quelque chose de très spécial sur le thème de l'océan, (surtout pas des machins qu'on propose sur youtube = "music relax vagues pour dormir" ( Hehe ).


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Anouchka

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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-15, 01:03

Icare a écrit:
avec mon nouveau cycle "Delirium"

J'essaie juste de suivre. C'est ton nouveau, après "le bonheur", c'est ça ?
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-15, 01:15

Joachim a écrit:
Chez Beethoven, pourquoi pas son Rondo a capriccio "La colère après avoir perdu un sou ?"
Merci ! Very Happy . Et merci le génial Kissin. Je ne trouve pas cela très spécial, car je connaissais ces petits opus (dont chez Haydn et Mozart et d'autres), sur des petits thèmes populaires..., mais j'aime ! Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 185465
(tu devrais mettre ça sur le fil Beethoven, car c'est une petite rareté quand même).


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Icare
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MessageSujet: Bonezzi/Frydman   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-15, 23:15

Anouchka a écrit:
Icare a écrit:
avec mon nouveau cycle "Delirium"

J'essaie juste de suivre. C'est ton nouveau, après "le bonheur", c'est ça ?

Non, mon cycle précédent était "Nés entre 1960 et 1969", qui consistait à choisir des oeuvres de compositeurs nés durant cette décennie.

Electronique et pop instrumentale:

Aujourd'hui, j'ai réécouté deux albums de deux compositeurs différents: tout d'abord La Hora del Lobo du compositeur espagnol Bernardo Bonezzi et Eléments d'Armand Frydman. La Hora del Lobo correspond à la période où Bonezzi fit une pause avec le cinéma et où celui-ci l'oublia un peu trop vite. C'est donc durant cette période qu'il composa les dix titres instrumentaux qui le constituent. S"il y a une musique de film à laquelle on peu éventuellement rapprocher cet album, c'est celle qu'il composa sur Nadie hablará de nosotras cuando hayamos muerto bien que celle-ci projette une alchimie sonore fortement électrique et électrisante qui est encore plus spéciale que ce qu'on peut trouver sur l'album que je viens de réécouter. Ce qui est très électroniquement marqué m'est toujours plus ou moins spécial et je pourrais volontiers considérer que chaque musique où l'emploi d'électronique est important a quelque-chose de spécial à mon oreille. Hier, j'y étais même complètement hermétique à quelques exceptions près, aujourd'hui, je prends néanmoins conscience d'une évolution plus positive dans mon appréciation de l'électronique et des synthétiseurs. Mon degré de tolérance s'est incontestablement élargi. Dans La Hora del Lobo, au sein d'une texture électronique très élaborée et riche en couleurs, certains authentiques instruments en émergent, notamment la flûte, la clarinette et le saxophone par Bob Sands et un superbe violon par Eduardo Sanchez Calzada, Bernardo Bonezzi assumant très probablement les claviers, les percussions et toute la partie électronique. Deux extraits préférés; "Grandes Esperanzas" et "El Rayo Verde" offrant une conclusion propice au rêve. Une approche spéciale fut que je n'arrivais plus à me défaire de "Grandes Esperanzas" au point de l'avoir écouté cinq fois de suite, plus si je ne m'étais pas retenu.

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Plus spécial encore pour moi sont les extraits musicaux d'Armand Frydman réunis sous le titre Eléments. Entièrement électronique. A aucun moment mon oreille peut s'accrocher au son d'un authentique instrument. J'avais découvert ce compositeur par le biais d'un album intitulé Atlas et contenant cinq oeuvres: tout d'abord Canticum Canticorum pour solistes, choeur d'enfants et instruments, interprétée par le "Bolchoï Children Choir and Soloist" sous la direction d'A. Zaboronok, Dumka pour orchestre de chambre, par le "Suk Chamber Orchestra" sous la direction de Mario Clemens, Atlas, un duo pour violon et piano qui donne son titre à l'album, par Joseph Suk (violon) et Frantisek Maxian (piano), Enlil pour flûte et orchestre de chambre, par le flûtiste Christian Lardé et le "Suk Chamber Orchestra" sous la direction de Mario Clemens, et enfin Classical Trio en trois mouvements, allegretto, moderato, allegro, dédié à Maurice Ravel, pour violon, piano et violoncelle, par le "Moscow Trio". J'avais donc découvert et aimé la musique d'Armand Frydman avec de vrais orchestres, de vraies voix et de vrais instruments. Je ne m'étais pas attendu, à l'époque, en me procurant à très faible prix l'album Eléments, à découvrir des plages entièrement électroniques. Il était d'ailleurs tombé très (trop) vite dans la corbeille des disques malaimés. Trop vite en réalité, car la musique n'est pas déplaisante, plutôt attendrissante, spéciale inévitablement. Le morceau qui m'a le plus intéressé s'intitule "Dancing Star", lui aussi je l'ai écouté plusieurs fois de suite, obnubilé par sa construction mélodique. Je trouve cette construction mélodique très particulière, presque étrange, jouée essentiellement aux claviers. Avoir eu cette envie récurrente de l'écouter plusieurs fois m'incite à penser que l'effet qu'il me procure a, lui aussi, quelque-chose de spécial, plus spécial que la musique elle-même.
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MessageSujet: Mori/Yagi   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-16, 19:11

Ikue Mori:



J'ai évoqué sur ce même fil le compositeur, improvisateur et expérimentateur japonais, Otomo Yoshihide, je me devais d'inclure dans mon cycle "Delirium" une de ses compatriotes qui confectionne de la musique bien aussi spéciale que la sienne, Ikue Mori par le biais d'un album - le seul que je possède d'elle - One Hundred Aspects of the Moon d'Ikue Mori. Il y a des choses que je trouve effectivement spéciales mais que j'ai toujours beaucoup aimée. Ikue Mori ne m'épargne pas ces éléments bruitistes qu'elle affectionne, toutefois elle sait parallèlement créer un monde poétique qui n'exclut pas la mélodie, le fameux thème qui, au-delà de la physionomie étrange qu'elle lui apporte, parvient à flatter l'oreille et l'esprit. C'est une musique, tantôt expérimentale, tantôt improvisée, tantôt mélodique, qui ne manque pas de fantaisie. Il y a bien un moment d'excès où les éléments bruitistes prennent le dessus au point de perdre toute musicalité, mais la compositrice se rattrape assez vite par des formes sonores moins concrètes et excentriques tout en sachant conserver un caractère insolite aux limites de l'étrange. Un violon solo peut alors prendre une tournure obsessionnelle comme dans "Musashi Plain Moon". Par son rythme bancal et son côté obsessionnel, lorsque le violon entre en scène, plus que la voix, la musique devient lunaire. Le monde d'Ikue Mori est un monde onirique parsemé de sonorités et de bruits impromptus. Pour obtenir cette alchimie du rêve, elle réunit la voix de Theo Bleckmann, le piano et l'orgue d'Anthony Coleman, le violon d'Eyvind Kang, le violoncelle d'Erik Friedlander, la basse de Kato Hideki, Ikue Mori jouant des "drum machines".

Sinon, dans un autre style: Michiyo Yagi Trio (Ingebrigt Håker Flaten & Tamaya Honda):



Michiyo Yagi est une musicienne japonaise qui a étudié le koto avec Tadao Sawai , Kazue Sawai et Satomi Kurauchi, et est sortie diplômée de l'école de formation professionnelle NHK pour les musiciens traditionnels. Entre 1989 et 1990, pendant son mandat de professeur invité de musique à l'Université Wesleyan dans le Connecticut, aux États-Unis, elle créa de nombreuses compositions modernes pour koto et subit l'influence de compositeurs américains non-conformistes tels que John Cage, Conlon Nancarrow et John Zorn.

J'adore la sonorité de l'instrument dont elle joue mais dont j'ignore le nom. Je sais que son instrument de prédilection est le Koto.


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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-17, 00:36

"Les planètes" du compositeur anglais Gustav Holst.... (1874-1934).. Je trouve cette musique envoûtante, souvent stressante, et très spéciale !
Je n'arrive pas à savoir si j'aime ou j'aime pas.. Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... 1521897346 , ça dépend des mouvements (qui sont 7 suivant les 7 planètes)... et sans doute de l'état d'esprit du jour... Wink
Le mouvement le plus mystique est "Neptune", (le dernier), très onirique, et le seul faisant intervenir une rencontre entre le choeur féminin et les instruments de l'orchestre. L'orchestre finit par se taire, et les voix semblent se répondre dans un vide interstellaire avant de s'évanouir. Spécial, oui.......... et qui vous transporte vraiment dans un autre monde...Parfois ça me fait peur, ou ça me fascine, je ne sais pas.

https://youtu.be/oFMXNUHuWug (Neptune).

P.S. : La suite complète des "Planètes" dure environ 50 mn et elle est disponible sur Youtube
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MessageSujet: Festou   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-17, 21:25

<<Construction/Déconstruction créé par l'ensemble YIN fin avril 2006 est une "imbrication" de divers paramètres dans une même ligne esthétique: écriture instrumentale mais aussi musique acousmatique, improvisation libre et ceci à partir d'un matériau principal dont l'essence se trouve dans "Question/Réponse". Les différents mouvements se présentent de façons plus ou moins structurées, ils se "défont" et se réorganisent de manière continue harmoniquement, rythmiquement et mélodiquement. Au-delà de la musique, l'oeuvre s'appuie sur des thématiques profondément humaines, elle évoque la mémoire des générations, ce qui est, ce qui n'est plus, ce qui est culturel (ou cultuel) et ce qui est instinctif et naturel, civilisé ou sauvage, beau ou laid, subjectif ou objectif, ce qui se construit comme ce qui se déconstruit, délibéré ou fortuit. Les musiciens ont (en dehors des parties improvisées) des choix de chemins mélodiques et de placements dans le temps différents qui leur sont proposés sur la partition. Lors de concerts, l'ordre de ces mouvements est tiré au hasard par le public. Pour l'enregistrement de ce disque destiné à l'origine à une diffusion sur la radio uruguayenne avec l'invitation de la compositrice Renie Pietrafesa, un ordre aléatoire a tout de même été établi. Le sort a placé le mouvement "Question/Réponse" juste avant l'épilogue, marquent la synthèse des événements successifs précédents. L'enchaînement étonnant de "Méditation" avec "Souffles" tombe à pic de par les effets instrumentaux et acoustiques: "Cassures ou ouvertures", moment acousmatique qui apparaît volontairement destructuré est suivi de son inverse instrumental "Unicités" jouant d'unissons et d'octaves. "Hypna" mouvement mixte et comme son titre l'indique particulièrement hypnotique, contient un motif joué en même temps à trois vitesses différentes: il est suivi de "Energie première" dont le développement libre est bâti sur ce même motif largement présent dans toute l'oeuvre...Mais il parait qu'il n'y a pas de hasard... Philippe Festou.

Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... -y_FJR8r0hw-qfxCec3bzEzKTwpHGQ2Vpm6nIpdzwYShhTIRcK4XAGMfv7MooxIbRj_6W5yq1iUBWESubrppggG5CnJeo6W6D6AA86wXR3QqOxzaduuzY4JtvHqDOYdpIafjQmJpts_0AYtmiZjnre2OHn_OinGC7m44h7dCBg

La création de la vidéo de Pierre Carrelet sur l'oeuvre de Philippe Festou Construction/Déconstruction a été sélectionnée pour les instants "vidéo" à Asuncion (Paraguay), Buenos Aires (Argentine), Montevideo (Uruguay), Martigues, Marseille et Paris. Je ne saurais trop décrire la démarche du compositeur que je n'ai, jusqu'ici, abordé qu'à travers cet album, si ce n'est que toutes les musiques sont reliées par un même fil conducteur: un motif de quelques notes, de ceux qui imprègnent l'esprit, d'un caractère étrange, voire mystérieux. D'une certaine manière, cette particularité thématique qui apparaît sur la plupart des titres, quatorze au total si on excepte le "Prélude" et l'"Epilogue", plus exclusivement bruitistes, confère à cette partition un caractère qui la rapproche de la musique de film, tout en évoluant dans une expression entre "musique écrite", acousmatique et improvisation qui la rend moins convenue que beaucoup d'entre elles. En fait, j'ai toujours été plus ou moins fasciné par des partitions qui s'articulent autour d'un même motif musical de quelques notes, à condition que ce motif m'accroche d'emblée. C'est aussi selon cette caractéristique que j'ai été fortement captivé par la bande originale de 249, La noche en que una becaria encontro a Emiliano Revilla de José Sanchez-Sanz découverte récemment. Cette articulation autour d'un même motif de quelques notes, qu'il s'agisse surtout d'un motif mélodique un brin mystérieux comme dans Construction/Déconstruction de Philippe Festou ou rythmique comme dans 249 de José Sanchez-Sanz, confère à la musique un mouvement en forme de spirale, et, par conséquent, il en résulte un caractère obsessionnel auquel je ne résiste pas.


Dernière édition par Icare le 2021-11-19, 07:30, édité 1 fois
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons...   Ces musiques spéciales que, parfois, nous aimons... Empty2021-11-19, 00:17

Processus de compositeur très créatif sur ce morceau (saxo, percussions etc, très "soft"), d'Eric Serra,
musique du fameux "Grand Bleu". Ici, il s'agit de ce qui me fut très spécial (mais bien beau !), inédit, étrange et doux :
La danse à la fin , de Jacques avec un dauphin. La musique du dauphin, sur laquelle Serra mixe avec grand talent les cris spéciaux du dauphin à sa musique propre. Une très belle performance de compositeur, et une très belle , douce et très "spéciale" écoute.. 4 mn 45

https://youtu.be/ko23koYtOfc
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