Philippe MANOURY (né en 1952)

Philippe Manoury, né le 19 juin 1952 à Tulle en Corrèze, est un compositeur français de musique contemporaine.

À neuf ans, il commence la musique et se met rapidement à composer. Il se forme auprès de Gérard Condé, qui lui fait découvrir les grandes partitions classiques et romantiques et l'École de Vienne, puis à l'École normale de musique de Paris où Max Deutsch, élève d'Arnold Schönberg, dispense son enseignement. Les œuvres de Karlheinz Stockhausen, de Pierre Boulez et de Iannis Xenakis deviendront ses références principales. Il entre ensuite au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où enseignent le compositeur croate Ivo Malec et Michel Philippot. Il suit également la classe d’analyse de Claude Ballif. Manoury prend ensuite des cours de composition assistée par ordinateur avec Pierre Barbaud à partir de 1975 et, en 1980, il rejoint l'IRCAM. L'informatique musicale devient un outil fondamental dans son travail de composition.

À cette époque Philippe Manoury commence à collaborer avec Miller Puckette, qui travaille également à l'IRCAM. De cette collaboration va naître notamment le cycle Sonus ex-machina, et la pièce Pluton, créé grâce au logiciel Max msp (permettant le suivi de partition) que développe alors Miller Puckette.

À dix-neuf ans, ses œuvres sont déjà jouées dans les principaux concerts et festivals de musique contemporaine. De 1978 à 1981, il vit au Brésil et y donne des conférences dans les universités. En 1988, sa pièce Jupiter lui vaut le prix SACEM de la meilleure création contemporaine.

Philippe Manoury est professeur à l'université de Californie à San Diego (UCSD), de 2004 à 2012. Il y enseigne la composition et l'analyse musicale. À cette occasion, il fait la une de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur expliquant les raisons, essentiellement économiques, de son départ pour cette université. Il émet cependant des réserves sur les motivations de ses étudiants qui semblent plus tournées vers l'enseignement que vers la composition, et sur le fonctionnement des universités américaines qui sont comme un réseau "de monastères du Moyen Âge". De retour en France, il est professeur de composition au conservatoire de Strasbourg depuis janvier 2013. En 2015, il fonde sa propre académie de composition à l'intérieur du festival Musica à Strasbourg.

Les œuvres de Philippe Manoury abordent tous les genres, musique vocale, musique de chambre, musique soliste, musique d'ensemble, musique électronique, musique pour grand orchestre et opéra. Il travaille actuellement sur 2 grands projets :

La Trilogie Köln : cycle de 3 pièces pour très grand orchestre spatialisé destiné à la salle de la Philharmonie de Cologne (Allemagne) dont la création a couvert la période 2016-2019.
Kein Licht : œuvre théâtrale et musicale d'après un texte d'Elfriede Jelinek, dans une mise en scène de Nicolas Stemann, dont la création a eu lieu le 31 août 2017 à la Ruhrtriennale, et dans plusieurs grandes villes européennes (Paris, Strasbourg, Berlin, Zagreb, Luxembourg…) à l'automne 2017.

Philippe Manoury est membre de l'Académie des arts de Berlin.

Il occupe la chaire de Création artistique du Collège de France pour la saison 2016/2017 et tient sa leçon inaugurale, "L’invention de la musique", le 26 janvier 2017.


Œuvres


Orchestre

Numéro huit, op. 8 (1980, révisé 1987)
La Partition du ciel et de l'enfer pour flûte, deux pianos, orchestre et électronique, op. 19 (1989)
Prelude de la Nuit du Sortilège (1992)
Pentaphone, 5 pièces pour grand orchestre, op. 24 (1993)
Prelude and Wait (1995)
Sound and Fury (1999)
Abgrund pour grand orchestre (2007)
Terra ignota in memoriam Karlheinz Stockhausen pour piano et orchestre de chambre (2008)
Echo-Daimónon, pour piano, électronique et grand orchestre (2011-2012)
Zones de turbulences, concerto pour deux pianos (2013)
In situ pour grand orchestre spatialisé (2013)
Bref Aperçu sur l'Infini pour violoncelle et orchestre (2015)


Musique de chambre

Numéro cinq pour piano et 13 instruments, op. 5 (1976)
Instantanés (1983) Version La Rochelle , op. 10a (1983), Version étude , op. 10b (1983), Version Baden-Baden , op. 10c (1985)
Passacaille pour Tokyo pour piano et 17 instruments (1994)
Fragments pour un portrait, 7 Pièces pour un ensemble de 30 instruments (1998)
Épitaphe pour 7 instruments, op. 29 (1995)
Portrait of the Artist as a Young Man pour 10 instruments (2004)
Identités remarquables pour 23 instruments (2005)
Strange Ritual pour 21 instruments (2005)
Focus (1973)
Le tempérament variable (1978)
Quatuor à cordes, op. 6 (1978)
Musique I pour 2 harpes, guitare, mandoline et 2 percussionistes (1986)
Musique II pour 7 cuivres (2.2.2.1) et 2 marimbas, op. 14 (1986)
Petit Aleph (1986)
Solo de vibraphone (1986)
Le livre des claviers, Six pièces pour 6 percussionnistes (1987)
Deux mélodies (1988)
Michigan Trio pour clarinette, violon et piano (1992)
Gestes pour trio à cordes (1992)
Métal pour sixxens sextett (1995)
Ultima pour clarinette, violoncelle et piano (1996)
Last pour clarinette basse et marimba basse (1997)
Stringendo pour quatuor à cordes (2010)
Tensio, 2ème quatuor à cordes (2010)
Melencolia, 3ème Quatuor à cordes (2012)
Chaconne pour violoncelle solo et 6 violoncelles (2015)


Piano

Sonate pour 2 pianos (1972, révisé en 1994)
Cryptophonos (1974)
Puzzle (1975)
Toccata (1998) de "Passacaille pour Tokyo"
La ville (… Première sonate) (2001-2002)
Veränderungen (… Deuxième sonate…) (2007)


Opéras

60e parallèle pour 9 chanteurs, grand orchestre et électronique (1995–96)
K… opéra en douze scènes, pour voix solistes, orchestre et électronique en temps réel (2001)
La Frontière , opéra de chambre pour 6 chanteurs, 9 instruments et électronique (2003)
La nuit de Gutenberg, opéra en 1 prologue et 12 tableaux. Première à l'Opéra national du Rhin, Strasbourg, le 24 septembre 2011
Kein Licht, Thinkspiel pour acteurs, chanteurs, musiciens et musique électronique en temps réel (2017)


Musique vocale

Aleph pour 4 chanteurs et orchestre (1985–87)
Xanadu pour soprano et clarinette (1989); paroles de Samuel Taylor Coleridge
Zeitlauf pour voix et bande magnétique (1990)
Chronophonies I et II pour mezzo-soprano, baryton-basse et grand orchestre (1994)
Douze moments pour mezzo-soprano et grand orchestre (1998)
Slova pour choeur (2001-2002)
Fragments d'Héraclite pour choeur (2003)
Noon pour soprano, choeur, grand orchestre et électronique (2003)
Blackout, mélodrame pour alto et 13 instruments (2004)
On-Iron événement scénique multimédia pour 4 chanteurs, chœur de chambre, une percussion et électronique (2005)


Musique électronique

Zeitlauf pour choeur, 14 instruments et électronique, op. 9 (1982)
Jupiter pour flûte et électronique live, op. 15a (1987, révisé 1992)
Pluton pour piano et électronique en direct (1988, révisé 1989)
Neptune pour 3 percussionistes et électronique live, op. 21 (1991)
En écho pour soprano et électronique live (1993-1994); paroles d' Emmanuel Hocquart
Partita I pour alto et électronique en direct (2006)
Le temps, mode d'emploi, pour deux pianos et électronique (2014)




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