Joseph-Denis Doche dit Doche père (Paris, 22 août 1766 – Soissons, 20 juillet 1825) est un maître de chapelle, chef d'orchestre et compositeur de musique français. Il a eu un fils : Alexandre Pierre Joseph Doche dit Doche fils (Paris, 1799 – Saint-Pétersbourg, 1849), également chef d'orchestre et compositeur. Joseph-Denis Doche a publié en 1822 'La musette du vaudeville', un recueil comprenant 428 airs de sa composition écrits pour le vaudeville. Ces airs très populaires lancés au théâtre étaient fréquemment utilisés pour les chansons des goguettes.
Biographie
Les débuts Il entre à huit ans comme enfant de chœur à la cathédrale de Meaux et y apprend la musique. À 19 ans il est nommé maître de chapelle à la cathédrale de Coutances, place qu'il occupe jusqu'à la Révolution française. Il revient alors à Paris où il continue à étudier la musique sous l'influence des grands maîtres de l'école française en particulier Grétry.
La carrière au Théâtre du Vaudeville En 1794 il entre à l'orchestre du Théâtre du Vaudeville. Il en est nommé chef en 1810. Depuis longtemps il était chargé de l'arrangement des partitions des ouvrages nouveaux. En 1811, dans le recueil de timbres 'La Clé du Caveau', il est le compositeur le plus représenté avec 17 mélodies et en tout 47 chansons y compris toutes les parodies. Il va se faire connaître et apprécier par les très nombreux airs et morceaux détachés qu'il compose pour le Théâtre du Vaudeville : on en compte plus de 500 parmi lesquels on cite une grande partie de la musique de 'Fanchon la vielleuse', de 'La Belle au bois dormant', etc. En 1817 le célèbre goguettier, poète et chansonnier Émile Debraux choisit de mettre sur un air de Doche les paroles d'une de ses plus fameuses chansons Te souviens-tu ?. En 1822 Doche publie un recueil de timbres : 'La musette du vaudeville' ou 'Recueil Complet des Airs de Monsieur Doche Ancien Maître de Chapelle et Chef d'Orchestre du Théâtre du Vaudeville'. Dans un avis de l'auteur en tête du livre il écrit : "Ce recueil contient 428 airs classés par ordre de coupes ; en le publiant je n'ai ambitionné d'autre gloire que celle d'être de quelque utilité tant aux personnes qui s'amusent à composer des chansons, qu'a celles qui les chantent; si j'ai le bonheur d'obtenir leur suffrage, je dois déclarer que c'est aux aimables et spirituelles productions de Messieurs les auteurs que je devrai le succès de mon entreprise ; ce recueil est donc plus leur ouvrage que le mien, et à ce titre, je les prie d'en accepter la dédicace, et de croire à mon éternelle reconnaissance." Il précise dans son ouvrage que L'auteur prévient qu'il ne faut pas s'étonner de trouver quelques pages en blanc... ces lacunes sont faites pour attendre ses nouvelles productions qu'il fera paraitre dans sa seconde et dernière édition ». En 1822 l'administration du Théâtre des Variétés, grand concurrent du Théâtre du Vaudeville, s'empare d'airs contenus dans le recueil, les applique à des paroles et les fait chanter par ses acteurs sans en avoir acquis le droit et sans le consentement de l'auteur. Doche intente un procès et le gagne. Mais il est cassé en appel, la cour estimant que les emprunts sont légitimes. Doche se pourvoit alors en cassation et finalement renonce à la procédure.
Autres activités et fin de la carrière de Doche Outre son activité au Théâtre du Vaudeville, Doche fait représenter quelques opéras comiques dans des théâtres secondaires, entre autres Point de bruit, en 1804, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin. Il écrit également quelques messes pour grand orchestre pour la fête de Sainte Cécile, notamment une donnée à Paris à l'église Saint-Eustache en 1809. Il participe aux activités de la Société du Caveau. Comme Plantade et Romagnési, il est « admis aux dîners des grandes solennités ». Il quitte son poste de chef d'orchestre au Théâtre du Vaudeville. Son fils Alexandre-Pierre-Joseph Doche, également compositeur, lui succède. Il se retire au mois d'avril 1825 à Soissons et y meurt le 20 juillet de la même année.
Postérité de Doche en Belgique Deux chansons wallonnes très connues en Wallonie dialectale se chantent encore aujourd'hui sur un air de Joseph-Denis Doche repris à partir de la chanson d'Émile Debraux Te souviens-tu ? : Lolote de Jacques Bertrand et Li Pantalon trawé de Charles du Vivier de Streel. L'air est également repris de nos jours, à partir de Lolote, par les étudiants belges pour des chansons paillardes : Le fusil, L'ancien étudiant et Le chant des étudiants de la Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux.
Quelques œuvres
La musette du vaudeville, ou, Recueil complet des airs de Monsieur Doche Ancien Maître de Chapelle et Chef d'Orchestre du Théâtre du Vaudeville, chez l'Auteur, Paris 1822, 498 pages. Arioste gouverneur ou Le Triomphe du génie, livret de Jean-Louis Brousse et Jean-François Roger, vaudeville en un acte, Paris 1800. Point de bruit ou Le Contrat simulé, livret de Mathieu Jean de Tournay, opéra comique en deux actes, Paris 1802. Les Deux Sentinelles, livret de Charles Henrion et Michel-Nicolas Balisson baron de Rougemont, opéra comique en un acte, Paris 1803. Fanchon la vielleuse livret de Jean-Nicolas Bouilly et Joseph-Marie Pain, comédie en trois actes, mêlée de vaudevilles, Paris, Théâtre du Vaudeville, 18 janvier 1803. Le Poète satirique, livret de Jean Nicolas Bouilly, vaudeville en un acte, Paris 1803. Le Séducteur en voyage ou Les Voitures versées, livret de Emmanuel Dupaty, vaudeville en deux actes, Paris 1806. Lantara, ou Le Peintre au cabaret, vaudeville en un acte, livret de Desfontaines-Lavallée, Pierre-Yves Barré, Jean-Baptiste Radet et Louis Picard, Paris, Théâtre du Vaudeville, 2 octobre 18098. Le Petit Pêcheur, livret de Théophile Marion Dumersan, vaudeville en un acte, Paris 1810. La Belle au bois dormant livret de Jean Nicolas Bouilly et Théophile Marion Dumersan, féerie-vaudeville en deux actes, Paris, Théâtre du Vaudeville, 20 février 1811. Les Deux Edmond, livret de Pierre-Yves Barré, Jean-Baptiste Radet et Desfontaines-Lavallée, vaudeville en deux actes, Paris 1811. Les Pages au sérail livret de Armand Dartois et Marie-Emmanuel-Guillaume-Marguerite Théaulon de Lambert dit Léon, vaudeville en deux actes, Paris 1811. Une nuit de la garde nationale, livret de Eugène Scribe et Charles-Gaspard Delestre-Poirson, vaudeville en un acte, Paris 1815. Angéline ou La Champenoise, livret de Armand Dartois et Marie-Emmanuel-Guillaume-Marguerite Théaulon de Lambert dit Léon, comédie-vaudeville en un acte, imitée de l'allemand, Paris, Théâtre des Variétés, 5 avril 1819. Frontin mari garçon, livret de Eugène Scribe et Mélesville, comédie-vaudeville en un acte, Paris, Théâtre du Vaudeville, 18 janvier 1821. Rataplan ou Le Petit Tambour, livret de Sewrin et Émile Vizentini, vaudeville-anecdote en un acte, Paris, Théâtre du Vaudeville, 25 février 1822. La Pauvre Fille, livret de Armand Michel Dieulafoi et Armand Dartois, vaudeville en un acte, Paris 1823. La Chasse au renard, livret de Émile Marco de Saint-Hilaire et Adèle Daminois, vaudeville en un acte, Paris 1824. Polichinelle aux eaux d'Enghien, livret de Marie-François-Denis-Térésa Le Roi, baron d'Allarde dit Francis et Armand Dartois, vaudeville en un acte, Paris 1824.
source Wikipedia
https://www.youtube.com/watch?v=SZfKUQ6VUQI
https://www.youtube.com/watch?v=XtB-rM4sQGM - Lolotte par Julos Beaucarne