Nombre de messages : 27149 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Mohammed Abdel Wahab (1902-1991) 2021-04-10, 18:53
Mohammed Abdel Wahab, également orthographié Mohamed Abdelwaheb (arabe : محمد عبد الوهاب), surnommé Mousikar Al Ajiyal (Musicien des générations), né au Caire en 1902 et mort le 4 mai 1991 dans cette même ville, est un chanteur et compositeur égyptien, très populaire sur la scène arabe.
Abdel Wahab a joué de l'oud bien avant de rencontrer le poète Ahmed Chawqi, qui lui fera découvrir le répertoire symphonique occidental (voir, entre autres, sa chanson J'aime la liberté qui débute par des notes empruntées à Beethoven). Il a joué dans plusieurs films et a composé dix chansons pour Oum Kalthoum. Chanteur, compositeur et luthiste, il est considéré comme l’un des principaux artisans du renouveau de la musique arabe.
Mohammed Abdel Wahab est né au Caire (quartier Bab-el-Sheriyah) en 1902, au sein d’une famille modeste. À la fin des années 1910, il étudie le oud à l'école de musique orientale sous la direction de Mohammed al-Kasabji. Adolescent passionné par le théâtre chanté, il reprend en compagnie de ses camarades les chansons de Salama Hegazi. Il est engagé pour animer, en cachette et avec la complicité de sa sœur Aïcha, les entractes dans une petite salle de théâtre. Son père l'apprend et, furieux, lui interdit toute sortie. Il passe outre et fugue pour se produire dans un cirque.
Réconcilié avec sa famille, Mohammed s’inscrit dans un club de musique orientale où il s’initie au luth sous la direction de Mohammed El Kasabji, un des futurs musiciens attitrés d’Oum Kalthoum. Chanteur formé à l'école savante, il grave ses premiers enregistrements, des reprises de Salama Hegazi, vers l'âge de 13 ans. Ses propres compositions datent du début des années 1920.
En 1924, après avoir joué dans l'un des clubs d'Alexandrie, il est remarqué par le poète Ahmed Shauki, qui invite le jeune homme à devenir son élève. En 1934, al-Wahab s'est marié et, avec sa femme, a effectué son film La Rose Blanche, mais en 1943, le mariage s'est rompu. Un an plus tard, il a contracté un deuxième mariage avec Iqbal, dans lequel il a eu cinq enfants, mais ce mariage s'est également terminé par un divorce en 1957. Il n'a pas eu d'enfants avec sa troisième femme, Nahla al-Qudsi (mariage en 1958), mais il a vécu avec elle jusqu'à sa mort.
Premier chanteur de charme égyptien, Abdel Wahab met en valeur sa voix grâce au micro qui vient d'apparaître. Il triomphe en 1933 dans un film chantant, Al Warda al-baida, réalisé par Mohammed Karim pour lequel il définit les règles de la chanson moderne arabe : introductions musicales raccourcies, établissement de quatre couplets avec des thèmes musicaux différents et d'un refrain, le tout durant moins de dix minutes. De 1933 à 1949, il interprète huit films, en y imposant le duo chanté.
Durant les années 1950, il se réserve les chansons classiques qu'il compose tout en écrivant des chansons plus légères pour d'autres interprètes. Sa coopération avec Oum Kalthoum débute en 1964. Il lui écrit, jusqu'en 1972, huit chansons sentimentales longues considérées comme des œuvres majeures de la musique arabe contemporaine.
Il décède dans la nuit du 3 au 4 mai 1991 au Caire d'un AVC.
Dans la patrie du compositeur, dans la banlieue du Caire sur la place Bab El-Sharia, un monument lui a été érigé.
Il a reçu plusieurs prix : Gamal Abdel Nasser lui a décerné la plus haute médaille égyptienne en 1964. Anouar el-Sadate lui a accordé le grade de général.
Il est devenu le premier musicien égyptien à recevoir des funérailles d'État.
Parmi ses chansons les plus célèbres, on trouve : Ya msafer wahdak, Al-nahr Alkhalid, Cléopatre, Min ghir lih (composée pour Abdel Halim et qu'il chante en 1989), ou encore Emta ezzaman. Il est connu aussi pour ses nationalistes et révolutionnaires égyptiennes comme "Ya Masr tam El-Hanna" (Oh Egypte , le bonheur est ici), "Hay Ala El-Falah" (L'appel du devoir), "El Watan El Akbar" (la grande patrie), "Masr Nadetna falbena El-nedaa"(l'Egypte nous a appelés et en effet nous avons répondu à l'appel),"Oulo le Masr"(Tell Egypt),"Hob El-watan Fard Alyi"," Sout El-Gamaheer","Ya Nessmet El -Horria "(La brise de la liberté)," Sawae'd men Beladi.
Œuvres
Imprégné de musique classique occidentale, il introduit des instruments non traditionnels dans la musique arabe comme la contrebasse, les castagnettes et le violoncelle, ainsi que des rythmes occidentaux à la mode comme le tango, la rumba ou la valse. Il emprunte certaines phrases musicales à des auteurs classiques occidentaux, Beethoven ou Bizet notamment, et limite la part de l'improvisation. Il développe ainsi, au tournant des années 1930, un style propre, qui rénove la musique arabe.
Il a écrit la musique des premiers films muets égyptiens, des hymnes nationaux du Royaume de Libye (Libye, Libye, Libye de 1951 à 1969, jusqu'au coup d'état de Khadafi, puis repris en 2011) et des Émirats arabes unis, (Ishy Bilaly, 1971), des versions de l'hymne national pour la Tunisie (Humat al-Hima, approuvé en 1987) et l'Égypte, ainsi qu'un certain nombre de des chansons, y compris celles écrites pour le chanteur Umm Kulthum. Ses chansons, écrites dans les traditions arabes, utilisent les rythmes de la musique occidentale, en particulier la valse et le rock and roll, et sont parfois considérées comme le premier compositeur arabe à utiliser les traditions musicales occidentales pour écrire des œuvres musicales en arabe. En outre, Mohammed Abd al-Wahab a également joué des rôles dans un certain nombre de films égyptiens. Abdel Wahab a également composé des chansons pour l'icône libanaise Fairouz qu'il a surnommée "Notre Ambassadeur aux étoiles" [6] et a déclaré dans les années 1950 qu'il était le chef de son fan club au Caire.
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