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Sujet: Marie BIGOT (1786-1820) 2015-06-06, 17:55
Marie Bigot de Morogues (née Marie Kiéné), née le 2 mars 1786 à Colmar et morte le 16 septembre 1820 à Paris, est une pianiste et compositrice française.
Marie Kiéné est née le 3 mars 1786 à Colmar. Après avoir épousé Paul Bigot de Morogues (1765-1853), elle résida à Vienne entre 1804 et 1809 où elle joua notamment pour Joseph Haydn qui fut enthousiasmé (il s'écria : Oh, ma chère enfant, ce n'est pas moi qui ait fait cette musique - c'est vous qui la composez" et a écrit sur la partition à partir de laquelle elle a joué, "Le 20 Février 1805, Joseph Haydn était heureux". Amie d'Antonio Salieri et de Ludwig van Beethoven, son mari étant le bibliothécaire du comte Andreï Razoumovski, elle interpréta la sonate "appassionata" sur l'autographe du compositeur, et Beethoven fut très impressionné.
De retour à Paris en 1809, elle composa, donna des leçons et a beaucoup contribué à introduire la musique de Beethoven au public parisien. En 1816, elle a donné des leçons à Felix et Fanny Mendelssohn. Elle mourut âgée seulement de 34 ans.
Oeuvres pour piano
Sonate en si bémol majeur op 1 (v. 1806) Andante Varie en si bémol majeur, op 2 (v. 1805) Rondeau (1818) Suites d'Etudes (1817/18)
https://www.youtube.com/watch?v=pMeeI0eDQfE
joachim Admin
Nombre de messages : 27106 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Marie BIGOT (1786-1820) 2015-06-11, 09:13
Un article bien plus détaillé (source : http://drelsassblogfumernest-emile.hautetfort.com/archive/2011/03/06/marie-bigot-de-morogues.html )
Marie Kiéné est née à Colmar le 2 mars 1786. Ses parents étaient musiciens : son père Joseph, violoncelliste, et sa mère, Catherine (née Leyer), pianiste. C’est avec elle que la petite Marie apprendra le piano. En 1791, la famille s’installe à Neuenburg en Suisse. Quelques années plus tard, elle y fait la connaissance de Paul Bigot de Morogues, un noble breton qui s’y était réfugié en 1800. Elle l’épouse le 9 juillet 1804 et, quelques jours plus tard, le jeune couple part pour Vienne où Paul Bigot de Morogues est engagé comme bibliothécaire de l'ambassadeur du Tsar, le comte Andrej Kyrillovic Rasumovskij. Ce dernier fréquentait de nombreux musiciens, parmi lesquels Beethoven et Salieri, et c’est ainsi que Marie put nouer des contacts dans le milieu musical viennois et faire ses débuts de concertiste. Son talent est rapidement reconnu. La revue musicale “Allgemeine musikalische Zeitung“ souligne l’élégance, la légèreté et la délicatesse de son jeu. Une biographie de Haydn cite, à son propos, cette anecdote : le 20 février 1805, elle joue une oeuvre de Haydn devant le compositeur. A la fin du morceau, Haydn est enthousiaste : «Mein liebes Kind, das ist nicht meine Komposition; das haben Sie komponiert, nicht bloß gespielt !» (Ma chère enfant, ceci n’est pas ma composition. C’est vous qui l’avez composé, pas simplement joué !).
Beethoven, avec lequel elle se lie d’amitié, lui offre le manuscrit de sa “Sonata Appassionata op. 57“ dont elle est la première interprète. Certains y ont vu plus que de l’amitié, ce que démentent deux lettres de Beethoven à Paul Bigot de Morogues. dans la première, il s’étonne : « Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il y aurait eu de peu convenable à ce que Marie et Caroline (la fille de Marie) fussent sorties avec moi pour une promenade en voiture. » et dans la seconde, il précise : « En outre, un de mes principes est de ne jamais avoir que des relations amicales avec la femme d’un autre. ».
En 1809, le couple doit quitter Vienne (les hostilités entre la France et l’Autriche reprennent) et s’installe à Paris. Marie continue sa carrière de concertiste, tout en travaillant la composition avec Cherubini et Auber. Si elle consacre principalement sa carrière pianistique à Mozart et Beethoven, elle s’attache également à faire redécouvrir l’oeuvre de Bach. En 1812, son mari est fait prisonnier à Wilno (Vilnius). Il ne rentrera à Paris qu’en 1817. Pour gagner sa vie, Marie donne des leçons de piano. La réputation de la pédagogue est à la hauteur de celle de la concertiste et les élèves se pressent à ses cours. Parmi eux, Félix et Fanny Mendelssohn qui séjournent à Paris en 1816. Bien après leur retour en Allemagne, leur père continue à prendre conseil pour l’éducation musicale de Fanny auprès de Marie Bigot, comme en atteste des lettres de 1820.
De santé fragile, elle décède le 16 septembre 1820. Elle n’a que 34 ans.
Ferdinand Herold lui a dédié sa “Sonate pour le piano-forté op. 9“ et Alexandre-Pierre-François Boëly ses “Trente caprices ou pièces d’études pour le Piano op. 2“. Elle-même a composé plusieurs études destinées, au départ, à ses élèves.
Pour trouver sa maison natale :
Le touriste qui se promène dans les rues de Colmar passe immanquablement devant la maison située au 48 rue des Marchands : entre la maison Pfister et le Koifhus, elle est sur l’itinéraire touristique incontournable.
Sur la façade de cette maison est apposée une plaque portant cette inscription : “Dans cette maison naquit le 2 mars 1786 Marie Bigot de Morogues, née Kiéné. Beethoven et Haydn furent les admirateurs fervents de cette musicienne incomparable qui prodigua ses conseils à F. Schubert enfant et enseigna son art à F. Mendelssohn. Elle mourut à Paris en 1820 au printemps de sa vie.“
laudec
Nombre de messages : 5668 Age : 72 Date d'inscription : 25/02/2013
Sujet: Re: Marie BIGOT (1786-1820) 2015-06-11, 09:46
Très intéressant cette bio et le blog dont elle est issue, à découvrir !
Henri
Nombre de messages : 243 Age : 70 Date d'inscription : 23/05/2015
Sujet: Re: Marie BIGOT (1786-1820) 2015-06-11, 11:40
La suite d'études est très jolie. ça donne envie d'écouter d'autres de ses compositions, mais apparemment il n'y en a pas beaucoup.
joachim Admin
Nombre de messages : 27106 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Marie BIGOT (1786-1820) 2015-06-11, 12:33
En effet, elle était apparemment plus pianiste que compositrice. J'aimerais bien écouter sa sonate en si bémol opus 1 de 1806.
jdperdrix
Nombre de messages : 517 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Sujet: Marie Bigot de Morogues (1786 - 1820) 2020-02-23, 19:13
Marie Kiéné naît le 2 mars 1786 à Colmar et meurt le 16 septembre 1820 à Paris.
Sa famille s'établit à Neuchâtel en 1791, où elle reçoit des leçons de son père et se joue en public, semble-t-il, à l'âge de 16 ans.
Pianiste et compositrice, elle épouse Paul Bigot de Morogues en 1804. Ce dernier était un huguenot expatrié à Berlin alors à Neuchâtel. Le couple s'établit à Vienne la même année, Paul Bigot devenant bibliothécaire du comte Rasumovsky, dédicataire de quatuors de Beethoven et ami de Haydn, Mozart et Beethoven. Dans le salon du comte, Marie Bigot joue devant Haydn Salieri et Beethoven, dont elle joua devant lui sa sonate "appassionata". En 1809, la famille regagne Paris. Son mari étant incarcéré, elle donna des leçons de piano en particulier à Fanny et Felix Mendelssohn et contribuer à diffuser les oeuvres de Beethoven. Elle meurt le 16 septembre 1820 à Paris.
Sa sonate opus 1, dédiée à la reine Louise de Prusse a été publiée par Artaria en 1806.
Intéressante et agréable à écouter, elle a été enregistrée par Jean-Yves Serreault. On entend dans le premier allegro des échos de la Marseillaise...
https://youtu.be/MQteYuwIgZ0
https://youtu.be/S5wN-xqS_OA
https://youtu.be/mMtFEFopTFQ
joachim Admin
Nombre de messages : 27106 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Marie BIGOT (1786-1820) 2020-02-23, 20:00
Le sujet "Marie Bigot" était déjà existant, jdperdrix, j'ai donc fusionné
Merci de faire connaître cette sonate opus 1, que j'entends pour la première fois. En effet, un des thèmes du 1er mouvement reprend quelques notes de la Marseillaise !
Elle a composé une sonate, op. 1 (dédiée à la reine Louise de Prusse), et un Andante varié op. 2 (avec huit variations et un caprice, dédié à sa sœur Caroline Kiene) lorsqu'elle vivait à Vienne (vers 1806). Puis au retour à Paris, elle a publié un Rondeau, et un ensemble d'Etudes (1818). Fétis mentionne une série de valses, et bien qu'elles soient écrites de sa main et avec son nom, il doute qu'elle les ait composées. Un article écrit sur sa mort à l' âge de 34 ans mentionne qu'elle avait composé davantage de musique, mais avait refusé de publier "par modestie".