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Sujet: Colin TOWNS, né en 1948 2012-07-23, 21:29
Il existe des compositeurs que l'on a bien du mal à classer dans une catégorie plutôt que dans une autre. C'est un peu dans cette position de musicien inclassable que se situe Colin Towns. A l'instar de Lalo Schifrin, sans toutefois atteindre une aussi forte popularité, Towns s'est exprimé à la fois dans le domaine du jazz, du classique/contemporain et de la musique de film. Dans l'absolu, bien que j'aime certains thèmes qu'il composa pour le cinéma et estime qu'il est l'auteur d'un très beau Concerto pour trompette, je trouve que sa véritable fibre musicale brille plus particulièrement dans le domaine du jazz. Je viens d'ailleurs d'en revivre l'expérience avec son fabuleux album intitulé The Theatre of Kurt Weill par lui-même et le NDR BigBand. Rien que le premier morceau avec ses petits effets bruitistes est irrésistible bien qu'il ré-explore avec finesse un magnifique air "weillien" .
Colin Towns est un compositeur anglais né le 13 mai 1948 à Londres. Il était encore enfant lorsqu'il apprit le piano et en joua suffisamment bien pour que dès l'âge de 13 ans il puisse déjà gagner de l'argent en jouant lors de mariages et anniversaires dans son quartier de l'East End de Londres. Il continua d'en jouer dans des orchestres de danse et nombreux ensembles de jazz, devenant par la suite un musicien de session. En 1976, il fut recruté comme claviériste en remplacement de Mickey Lee Soule au sein du "Ian Gillan Band". Colin fonde plus tard l'ensemble de jazz contemporain, le Colin Towns Mask Orchestra avec lequel il publia six albums dont Bolt from The Blue (double cd-1997) et Another Think Coming (2001). IL est aussi propriétaire de Provocateur Records, un label de jazz indépendant. En 2004, le "Colin Towns Mask Orchestra" interprète et enregistre sa première partition du ballet La Suite d'Orphée, une commande du chorégraphe David Bintley du Birmingham Royal Ballet. Le ballet dont la Première aura lieu au BRB, fera ensuite une tournée dans tout le Royaume-Uni. Compositeur en résidence au NDR BigBand de Hambourg, il compose également et régulièrement pour le RH BigBand de Francfort, le Bohuslän BigBand de la Suède et l'Orchestre de jazz "Della Sardegna" de la Sardaigne.
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Kool
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2012-07-24, 22:43
Bonjour Icare un grand monsieur Colin Twons.j'ai écouter Full Circle ,la première minute c'est surprenant puis c'est le rêve!un vrai régal
Icare Admin
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2012-07-24, 22:48
Oui, c'est son tube en quelque sorte, son thème le plus connu. Je viens de réécouter ses oeuvres de jazz, celles mentionnées dans la biographie ci-dessus, et c'est pour moi un vrai régal. Bien sûr, il faut aimer le jazz. Je pense que l'oeuvre que je préfère de lui est son Concerto pour trompette. Il me fait fondre.
Sinon c'est cool que tu sois revenu parmi nous.
Icare Admin
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2012-07-25, 09:07
Petite mélodie du soir.
https://www.youtube.com/watch?v=C1HrS1ONEL8
Pour Kool. J'aime bien ce morceau notamment son instrumentarium ainsi que l'esprit enjoué qui en émane.
Dernière édition par Icare le 2018-04-07, 19:18, édité 2 fois
Kool
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2012-07-25, 17:26
Bonjour Icare Doc Martin et Julia sont d'une agréable écoute ,un vrai plaisir et merci pour ton accueil
Icare Admin
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2015-01-23, 16:26
Je viens de revivre un merveilleux moment avec son fabuleux album intitulé The Theatre of Kurt Weill par lui-même et le NDR BigBand. Rien que le premier morceau avec ses petits effets bruitistes est irrésistible bien qu'il ré-explore avec finesse un magnifique air, très célèbre par ailleurs, de Kurt Weill. Mais l'album ne se limite pas à cet extrait d'ouverture, il se poursuit avec les autres morceaux, neuf au total, clôturés par des applaudissements enthousiastes. C'est un jazz que j'aime beaucoup dans la mesure où il sait mettre en valeur la beauté sonore de chaque instrument, comme si chaque musicien s'offrait une certaine liberté de jeu, incluant des effets quelque peu bruitistes, les instruments semblant frissonner, trembler, produire des sonorités étranges et lumineuses...Un délice.
Icare Admin
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2016-06-16, 19:19
Colin Towns est un compositeur très éclectique qui, à l'instar de Lalo Schifrin, a oeuvré dans le domaine du jazz, de la musique de film et de concert. Je ne cesserai de vanter les mérites de son excellent Concerto pour trompette et orchestre. Cependant, ce n'est pas cette facette-là de son talent qui m'a intéressé aujourd'hui. C'est plutôt le jazzman qui m'a attiré et j'ai donc réécouté - il y avait trop longtemps que je ne l'avais pas fait - l'album Another think coming par l'ensemble de jazz moderne qu'il fonda; le "Colin Towns Mask Orchestra". Il a un style très reconnaissable, déployant un jazz mélodique et flamboyant, touffu et entraînant. En fait, j'entâme un cycle par lequel je fais se croiser trois compositeurs desquels je possède plusieurs disques; Ludovico Einaudi, Colin Towns et Quincy Jones. Les cuivres, trompettes, trombones, saxophones, sont très bien mis en valeur dans Another think coming. J'aime beaucoup l'emploi quasi-percussif du piano dans certains morceaux, ainsi qu'un sens de la mélodie qui lui est propre et que l'on retrouve également dans sa musique de film.
Icare Admin
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2016-06-17, 14:57
The Buccaneers (1995), mini-série britannique réalisée par Philippe Saville et tirée du roman homonyme d'Edith Warthon, inachevé lors de sa mort en 1937, offrit à Colin Towns l'opportunité d'écrire l'une de ses partitions les plus anglaises dans le style et l'une des plus élégantes aussi, avec de très belles mélodies, les interventions irrésistibles d'un violon solo exécuté par Rolf Wilson, de belles envolées lyriques. La soprano Olive Simpson interprète avec grâce le thème principal. Il y avait si longtemps que je n'avais pas réécouté cette musique que ce fut une heureuse redécouverte et surtout une merveilleuse idée d'y être revenu. C'est une musique qui m'a toujours donner l'agréable impression de véhiculer un sentiment de bonheur, le genre de musique qui me fait aimer la vie, tout simplement.
Dernière édition par Icare le 2018-04-07, 19:18, édité 1 fois
Icare Admin
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2016-06-18, 18:12
Je suis revenu, aujourd'hui, à son jazz avec Bolt from the blue par "The Colin Towns Mask Orchestra" dans lequel intervient parmi d'autres excellents musiciens de jazz, John Surman. C'est un double-cd et le contenu me semble détenir plus encore d'audace, d'inventivité et de fantaisie que Another think coming. Si on y ajoute un sens de la mélodie et une pointe d'excentricité, on obtient un style à part dans le domaine du jazz.
https://www.youtube.com/watch?v=BscELaZpz9k
Icare Admin
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2016-06-20, 19:38
J'avais découvert Colin Towns au travers de trois opus: une musique de film intitulée Full Circle qui fut, dans ce domaine, son plus grand succès, un Concerto pour trompette et orchestre à cordes magnifiquement interprété par Graham ashton et 1930 Cityscape pour saxophone baryton et orchestre, interprété par Phil Todd. A vrai dire, je suis complètement fan de ces trois oeuvres, sans doute ce que je préfère du compositeur britannique réuni sur une même galette. Je considère même le Concerto pour trompette comme l'un des tous plus beaux du vingtième siècle et pourtant j'en ai écouté beaucoup! 1930 Cityscape renvoie d'excellente façon à Igor Stravinsky, au jazz américain pour grande formation, mais aussi et surtout à son jazz à lui avec toute la fougue et l'insolence qu'on lui connaît. J'adore!
Icare Admin
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Sujet: Re: Colin TOWNS, né en 1948 2018-04-07, 20:15
<<Comme la musique apaise les bébés dans le ventre de leur mère pour les faire venir au monde en douceur, elle fait aussi naître des films et les sages-femmes de "Mon Ange" s'appellent Tom Waits et Elvis Presley. Sans eux cette histoire ne serait pas née: sans Colin Towns son coeur ne se serait pas mis à battre. COLIN TOWNS est un type curieux: curieux des autres, curieux de tout, curieux de tout essayer. Pousser la porte de sa petite maison du Kent avec un film sous les bras, c'est comme apporter un poulet déplumé au restaurant: il vous en fera un repas de Noël. Où que vous ayez envie de l'emmener, vers des fanfares de Transylvanie, des boîtes à musique de chambres d'enfants ou des pipeaux de charmeurs de serpents, il y sera toujours avant vous. Il parle plutôt doucement avec l'exact mélange d'ironie, d'intensité et de passion qu'on trouve dans ce disque. Peut-être parce que "Mon Ange" parle Français et Colin pas du tout, je le vois comme un de ces tranquilles pianistes du cinéma muet, jouant dans son coin au bas de l'écran, donnant la vie aux personnages en train de s'agiter au-dessus de lui. Si la musique fait vivre ce qui a été filmé, si les images y trouvent leur souffle, parfois leur raison d'être, Colin Towns a fait pousser des ailes à "Mon Ange" pour le faire s'envoler là-bas, vers l'Est, vers là où les accordéons soufflent dans le vent et où résonne le velours des clarinettes, là-bas, plus haut que je n'ai jamais rêvé.>> Serge Frydman, cinéaste et réalisateur du film "Mon Ange" avec Vincent Rottiers et Vanessa Paradis.
Il n'y a guère que la musique de film qui puisse proposer des rencontres improbables. Qui aurait pu imaginer retrouver réunis sur un même cd Elvis Presley, Tom Waits et des danses russes et juives? Il n'y a guère que le cinéma pour oser de tels mariages. Ce n'est pas que Colin Towns composa pour ce film un opus majeur dans son oeuvre, surtout que c'est souvent un travail d'adaptation et d'arrangement qu'il effectua. C'est un disque que j'écoute très rarement mais là m'était donné l'occasion d'y revenir, histoire de voire si cette B.O. me plait toujours et à quel degré. Il se trouve que j'aime bien les ambiances de musique populaire qui traversent cette compilation peu ordinaire. Colin Towns s'amuse beaucoup avec le thème "Russian Dance" de Tom Waits dont il en tire plusieurs déclinaisons sous l'instrumentarium suivant: percussions, clarinette, accordéons, trompette, contrebasse, alto, violoncelle, tuba, piano et claviers. Sinon, il y a la superbe chanson "On the nickel" de Tom Waits dont la voix viscérale m'atteint bien plus que celle d'Elvis Presley.