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  Karel GOEYVAERTS (1923-1993)

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MessageSujet: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2011-07-11, 11:56

Karel Goeyvaerts est un compositeur belge né à Anvers le 8 juin 1923 et mort à Anvers le 3 février 1993.

      <<La musique à pour tâche de présenter l'"essence" dans le temps et l'espace.>> K. Goeyvaerts.

Il étudie au Conservatoire Royal d'Angers de 1943 à 1947: le piano,l'harmonie,la fugue,la composition et l'histoire de la musique. Il part ensuite au Conservatoire national de Paris pour approfondir son apprentissage musical de 1947 à 1950. Il suit les cours de composition de Darius Milhaud, d'analyse avec Olivier Messiaen et d'ondes Martenot avec son inventeur Maurice Martenot. Il obtient le Prix "Lili Boulanger" en 1949 et le Prix Halphen en 1950. De retour à Anvers il réalise ses cinq premières compositions en cinq ans. Durant cette période,il donne des cours d'histoire de la musique dans une Académie locale et dans une Université populaire. Dans ses notes de cours conservées au Music Research Centre K, Goeyvaerts offre de précieuses indications concernant son projet esthétique de l'époque 1950/57. Puis, de 1957 à 1970, il travaille comme officier pour la Sabena. Après cela il reprend sa carrière musicale en tant que producteur pour la Radio belge, de 1972 à 1974 au studio de l'IPEM. Ensuite,il devient producteur musical à la Radio "Brussels" de
1975 à 1988. En 1985, il est élu président de la Tribune internationale des compositeurs de l'UNESCO. Un an avant sa mort,en 1992, il est nommé professeur à l'Université catholique de Louvain pour un cours sur la nouvelle musique.

Quelques unes de ses oeuvres:

___LITANIE 1 pour piano - 1979
___LITANIE 2 pour trois percussionnistes - 1980
___LITANIE 3 pour orchestre - 1981
___LITANIE 4 pour soprano,flûte,clarinette,violon,violoncelle et piano
___LITANIE 5 pour clavecin et bande sonore (ou plusieurs clavecins)
___BELISE DANS UN JARDIN ((1972) pour 24 voix et 6 instruments
___IMPROPERIA,CANTATA FOR GOOD FRIDAY (1959) pour alto,double choeur mixte et 6 instruments
___MON DOUX PILOTE S'ENDORT AUSSI (1975) pour choeur mixte
___ERST DAS GESICHT.... (1975) pour orchestre de chambre
___AVONTUUR (1985) pour piano et 10 instruments à vent.
___ZOMERSPELEN (1961) pour deux groupes orchestraux
___POUR QUE LES FRUITS MURISSENT CET ETE (1976) pour instruments de la renaissance. I love you  I love you
___DE ZEVEN ZEGELS pour quatuor à cordes
___VOOR STRIJKKWARTET pour quatuor à cordes
___AQUARIUS "l'ère du verseau" - OPERA pour 16 solistes et orchestre. I love you  I love you
___SONATE N°1 pour 2 pianos - 1951
___OPUS 2 pour 13 instruments - 1951
___OPUS 3  - 1952
___COMPOSITE N°4 - 1952
___COMPOSITE N°5 - 1953
___COMPOSITE N°6 - 1954
___COMPOSITE N°7 - 1955


Dernière édition par Icare le 2017-05-12, 12:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2011-07-11, 13:56


Ecoute de la première LITANIE pour piano:<< Datant de 1979,elle est une pièce primitive, composée de plusieurs séquences répétitives qui se chevauchent. Chaque séquence comporte une augmentation et une diminution de ses composantes,ce qui veut dire qu'elle est ébauchée,puis développée jusqu'à un point culminant,après quoi elle se décompose et disparait. La dernière séquence ramène les matériaux de la première,un peu modifiés cependant en vue de son caractère conclusif.>> K. Goeyvaerts.

J'aime assez le caractère obsessionnel et presque mécanique de cette première LITANIE même si j'ai une très nette préférence pour la N°5 pour clavecin. Ce que j'en adore dans un premier temps c'est le thème introductif et qui est également la conclusion au bout d'environ 34 minutes. C'est un thème mélodique dynamique et accrocheur avant que le clavecin n'évolue sur les terrains escarpés de la modernité et ne se décuple en plusieurs instruments identiques - <<GOEYVAERTS composa sa LITANIE N°5 pour clavecin et bande sonore (ou pour plusieurs clavecin) sur ordre de l'état français. Il a lui-même fourni les instructions claires quant à l'exécution de l'oeuvre: "Chaque version (avec bande sonore ou plusieurs clavecins) sera réalisée de la façon suivante; plusieurs séquences de la même zone seront combinées dans des superpositions décalées, à densité variable. Dans le cas d'une réalisation avec bande magnétique,chaque partie sera isolée sur une piste et on aura recours à une reproduction spatialisée. L'unité rythmique (pulsation à la seconde) sera rigoureusement maintenue pendant toute la durée de la pièce. L'ordre des séquences est laissé au choix des interprètes, mais à l'intérieur de la même zone cet ordre sera le même pour chaque interprète, ou pour le montage de la bande magnétique. Les séquences seront jouées chaque fois dans l'ordre établi et ensuite dans l'ordre inverse. Lorsque la dernière partie en jeu sera revenue à la première séquence,une autre partie entamera la première séquence d'une autre zone,à cheval sur la fin de la zone précédente.>>

Le résultat,qu'elles que fussent les techniques pour y accéder,me sont très satisfaisantes dans l'appréciation de cette musique si singulière et qui offre une très belle page au clavecin du xxème siècle. I love you I love you
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2013-07-22, 12:06

Les oeuvres sérielles de Karel Goeyvaerts:

En 1950, Karel Goeyvaerts retourna à Anvers, après une période d'étude chez Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris. Durant les 5 années qui suivirent, Goeyvaerts composa 7 oeuvres sérielles: SONATE N°1 pour deux pianos (1951), OPUS 2 pour 13 instruments (1951), OPUS 3 pour instruments (avec sons frottés et percutés) (1952), COMPOSITIE N°4 (1952) considérée comme étant la première oeuvre électronique de l'histoire de la musique, COMPOSITIE N°5 (aux sons purs) (1953), COMPOSITIE N°6 pour ensemble ou bande magnétique (1954) et COMPOSITIE N°7, la plus courte des sept, d'une durée de seulement 1 minutes 29. A cette époque, il donna également des cours d'histoire de la musique à l'Académie locale et dans une Université populaire. Les préparations des cours de Goeyvaerts contiennent  une définition de la musique qui reflète particulièrement bien les objectifs musicaux du compositeur des N°1 à 7: "la musique est l'objectivisation d'une donnée spirituelle dans une structure sonore".(...) La donnée spirituelle en question n'est donc ni plus ni moins que l'essence absolue. La tâche que Goeyvaerts se donne avec ce groupe d'oeuvres n'est donc pas des moindres. Le 23 octobre 1952, lors de la composition du COMPOSITIE N°4 pour électronique, il note dans la préparation de ses cours: "La musique a pour tâche de présenter <l'essence> dans le temps et l'espace.

De ces 7 oeuvres sérielles  d'une durée qui ne dépasse jamais les treize minutes, la plus longue (N°6) avoisinant les 12 minutes 30 et la plus courte (N°7) durant 1 minute 29, mes préférences vont vers la SONATE N°1 pour deux pianos, l'OPUS 2 pour 13 instruments, l'OPUS 3  pour plusieurs instruments et la COMPOSITIE N°6 pour ensemble. Sans que ces musiques ne me transportent au Nirvana, j'y apprécie un certain ludisme, encore que je ne sois pas certain qu'il s'agisse là du meilleur terme pour exprimer ce que je veux dire. Disons que j'aime  l'esprit dénudé de cette musique qui est pourtant emprisonnée dans sa rigidité sérielle qui, elle, semble inextricable d'un bout à l'autre. Ce n'est pas ici l'évolution de la forme qui est en jeu mais celle des sons acérés de chaque instrument ponctuant l'oeuvre à la manière d'un hasard qui n'en est jamais un. Dépourvue des arrondis accueillants de la musique tonale, des grands élans lyriques de la musique romantique, la composition sérielle de Goeyvaerts fait l'apologie de la rupture, du chaos, de l'austérité, du son suspendu et isolé qui rebondit entre les silences d'une forme musicale volontairement dépouillée de sa chair et ses rondeurs. Le son ainsi isolé et répété selon des aspects sonores multiples et variés, propulsé par les différents personnages de l'ensemble instrumental, comme c'est le cas dans sa COMPOSITIE N°6, trouve un sens et une certaine beauté indescriptible à mon oreille définitivement apprivoisée. I love you I love you
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-16, 09:49

Karel Goeyvaerts a composé 5 Litanies sur le principe de la répétitivité. La Première pour piano et jouée par Kristina van Damme (1979) est très dynamique et rugueuse dans son expression. Le jeu de la pianiste est très intense, je dirais même qu'il monte en intensité au fur et à mesure où on se rapproche de la fin du morceau. c'est une mécanique quasi-implacable et très expressive. La construction, l'intensité, son caractère obsessionnel, autant d'éléments qui me font aimer cette première Litanie, une musique répétitive qui me parle beaucoup plus que celle d'un Philip Glass que je trouve souvent trop lisse, trop fade, à mon goût. Avec Goeyvaerts, il y a davantage de piment et d'intensité. La seconde Litanie (1980) fait appel à une famille de percussions sollicitant les musiciens de l'ensemble "Champ d'Action". Ce qui est très amusant pour moi, dans la poétique de cette composition, c'est que j'y ai perçu (ou ressenti), à tort ou à raison, une pincée d'humour ou un zeste de dérision. La forme répétitive est déjà moins marquée, moins appuyée, que dans la Litanie 1. Les musiciens nous offrent ici une palette de couleurs contrastées, jouant habilement avec les grosses percussions aux sons plus sombres, plus "lourds", et les autres qui émettent des sons plus clairs, cristallins, métalliques. Il y a comme un jeu de "questions-réponses" entre elles, une complicité qui se dessine non sans une pointe d'ironie, ci et là. La Litanie 3 (1981) fait appel à un orchestre symphonique qui se dévoile au fur et à mesure que la musique enfle et gagne en intensité. J'ai l'impression d'un élan lyrique obstiné qui chute et se reprend plusieurs fois, d'une mécanique infernale mais sans fracas qui évolue dans la répétition obtuse d'un même geste musical désespéré. La quatrième Litanie (1982) pour soprano et ensemble instrumental, commence beaucoup plus brutalement que la Troisième. La voix démarre son chant sur des chapeaux de roue, pour l'interrompre presque aussi brusquement, si bien qu'il n'en est presque plus un chant mais un cri troublant et intense. Toute la musique s'articule autour de cet esprit de déchirement, d'appel. La forme répétitive y est encore plus appuyée que dans la précédente Litanie. Il ne s'agit plus pour moi d'évoquer l'évidente intensité du morceau mais plutôt la viscéralité d'un chant saccadé, accidenté, avec ses multiples interruptions et sursauts, avec le jeux des instrumentistes qui vont accentuer la tension puis la diminuer, vont jeter ponctuellement des sons brusques et furtifs.   Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 395622  Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 333455 
Prochaine étape: l'écoute de la Litanie 5 pour clavecin et bande sonore qui jusqu'ici à toujours gagné ma préférence. En sera-t-il de même lors de cette nouvelle écoute? Ce qui est sûr, c'est que la poétique des quatre premières Litanies me touche de plus en plus: j'y suis de plus en plus attaché.Very Happy
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-16, 11:53

La Litanie 5 de Karel Goeyvaerts a été composée en 1982 pour clavecin et bande sonore. Elle peut être aussi interprétée par plusieurs clavecins. La version en ma possession, qui est peut-être à l'heure actuelle la seule qui existe, est interprétée par Christine Wauters. La cinquième Litanie débute sur un thème particulièrement enjoué et répétitif par lequel le clavecin sautille et communique de la bonne humeur, de la joie, du bonheur. C'est un instant souvent inattendu dans l'univers de la musique contemporaine qui s'étale sur une petite minute seulement au début de l'oeuvre et sur une durée quasi-identique à la fin de celle-ci. Toutefois, ce motif particulièrement espiègle semble hanter toute la partition et j'ai pu capter ci et là ce qui peut s'apparenter soit à une esquisse, soit à une allusion plus ou moins vague. J'ai apprécié aussi toutes les possibilités sonores du clavecin même si, à différents endroits, j'avais la forte impression d'en entendre plusieurs. C'est sans doute dans ces moments précis de la Litanie qu'intervient la bande sonore avec ces pages de clavecin pré-enregistrées et superposées. C'est de très loin la plus grande en durée des cinq Litanies puisqu'elle environne les 35 minutes. Je la considère, au passage, comme la plus belle oeuvre contemporaine pour clavecin(s) seul(s) que je n'ai jamais entendue jusqu'à aujourd'hui.   Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 395622  Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 395622
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-16, 18:01


après les cinq Litanies, j'ai, cette fois, abordé l'oeuvre de Karel Goeyvaerts par le biais de trois pièces chorales; Bélise dans un jardin pour 24 voix et 6 instruments, Improperia, Cantata for Good Friday pour voix alto, double choeur mixte et 6 instruments et Mon doux pilote s'endort aussi pour choeur mixte. La première pièce fut composée en 1972, la seconde en 1959 et la troisième en 1975. C'est la plus ancienne que j'ai trouvé la plus intéressante avec cette voix solo tantôt épaulée par une flûte solo, tantôt une clarinette, tantôt un saxophone puis par un violoncelle. L'oeuvre est souvent douce et apaisée, juste bousculée par quelques éclats ponctuels du double choeur mixte. La pièce la plus récente pour choeur mixte à cappella qui est aussi la plus longue, à peine moins de 17 minutes, joue beaucoup sur la répétition d'un même phrasé, me fait un peu penser dans son développement à sa première et troisième Litanies. C'est aussi la pièce qui m'intéresse le moins bien que je lui concède une certaine beauté. C'est surtout qu'en me laissant bercé par elle j'ai failli m'endormir comme le pilote. Bélise dans un jardin a, au contraire, toute la dynamique pour me donner un coup de fouet. Les choeurs participent au mécanisme rythmique de la pièce au même titre que la percussion et les autres instruments, arborant les scansions et les pulsions. Pas mal mais, pour ce coup-ci, la douceur troublée et troublante d'Improperia, Cantata for Good Friday a remporté mon adhésion. En plus, outre une partition très esthétique, il y a quelque chose d'assez mystérieux qui la parcourt du début à la fin.   Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 395622 
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-16, 21:50

J'ai écouté ce que j'ai trouvé sur YT, la litanie n° 4 (avec la flûte) assez angoissante  et la sonate pour deux pianos et je suis très réceptive à ce genre de musique qui crée toute une ambiance ou plutôt des ambiances fortes et variées qui me conviennent bien.  
Dommage que je n'ai pas trouvé la litanie n° 5 avec le clavecin, j'aurais aimé pouvoir l'écouter  Crying or Very sad 


Les vidéos ne sont plus accessibles.
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-16, 23:29

Dans le genre orchestral, Karel Goeyvaerts se montre également un maître en la matière. Erst das Gesicht, dann die Hande, und Zuletzt erst das Haar (1979) pour orchestre de chambre dévoile une musique quasi-statique dans sa première phase et tendrement onirique par la suite. Lorsque le tissu harmonique devient plus moelleux, plus mélodieux, la musique prend une tournure plus sensuelle, chaleureuse, apaisante. Elle est une tendre entrée en la matière, toute en retenue et en raffinement. Elle n'annonce pas le tumulte concertant et orchestral qui va suivre avec Avortum pour piano et 10 instruments à vent, une oeuvre pleine de ressource et d'énergie, d'une grande singularité d'un point-de-vue sonore et stylistique. J'adore ce concerto, peut-être ne l'ai-je jamais autant apprécié qu'aujourd'hui. Une grande fougue orchestrale se dégage de Zomerspolen pour grand orchestre, une oeuvre aussi inspirée et fascinante à mon oreille que la précédente, par ses couleurs, ses fougues, ses nuances, ses contrastes. Toutefois, l'oeuvre qui me laisse à chaque écoute bouche bée d'émotion et d'admiration, c'est son hypnotique Symphonie pour une panoplie d'instruments issus de la Renaissance; Pour que les fruits mûrissent cet été. Avec tous ces instruments anciens, cette symphonie possède une physionomie sonore exceptionnelle, hors du commun, dans un traitement qui n'a rien d'approximatif ni d'artificiel. On sent de l'étude derrière ça, une connaissance des instruments de la Renaissance et la manière de les explorer au sein d'une oeuvre contemporaine. Elle s'articule avec intensité autour d'un rythme de danse primitif. Obsessionnelle par la forme répétitive qu'elle emploiera jusqu'au bout et envoûtante par ses sonorités venues d'un lointain ensoleillé, des instruments s'infiltrent progressivement dans le tissu harmonique de cette étrange danse d'un autre temps, entre archaïsme et modernité: Il y a des instruments que je reconnais, d'autres pas, certains émettant un son quelque peu burlesque, insolite, d'autres produisant des sons plus lumineux, parfois d'une grande beauté, apportant à la musique un nouveau souffle, un nouvel élan, celui qu'il faut pour ne pas lasser l'auditeur, le tenir en éveil, afin de faire mûrir en lui le fruit de l'émotion. Selon ma propre expérience, c'est une nouvelle fois réussi. Mon coeur est le fruit mûr qui s'est soudainement détaché de ma poitrine pour rouler à mes pieds. Je l'ai ramassé et l'ai croqué. il était délicieux et maintenant, il bat à nouveau à l'intérieur de mon corps. Il bat au rythme de cette danse d'un autre temps.  Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 395622  Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 395622
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-17, 08:31

Ce que tu dis donne vraiment envie d'aller découvrir ces œuvres !
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-17, 17:40

Les deux quatuors à cordes, De Zeven Zegels et Voor Strijkkwartet, interprétés par "The Quatuor Danel", ne font pas partie des oeuvres de Karel Goeyvaerts que je préfère. Je ne me suis pas dit en les réécoutant cet après-midi que j'ai été traversé par de grandes idées musicales ni secoué par des moments réellement transcendants. Ce sont des choses qui arrivent, notamment lorsque je m'intéresse à un compositeur dont la musique me plait beaucoup: il y a cette envie d'approfondir, de vouloir découvrir un maximum d'oeuvres. A partir de là, je tombe forcément à un moment ou un autre sur l'oeuvre qui m'est plus facultative, moins essentielle, celle qui va moins m'impressionner. C'est un peu le sort de ces deux quatuors qui me laissent une impression bien plus tiède que les Cinq Litanies ou que ses oeuvres orchestrales, celles que je mentionne dans mon précédent commentaire. Mais lorsque je dis qu'ils ne (me) sont pas transcendants, je ne dis pas pour autant qu'ils sont mauvais ou ratés. Il y a ci et là suffisamment de petits passages attachants pour se laisser conduire jusqu'à la note finale sans trop d'ennui. C'est même une musique plutôt tonale et intimiste, flatteuse pour une oreille qui, comme la mienne, vénère les cordes. Elle n'a pas l'austérité ni la rigidité de certaines de ses Compositions sérielles que, personnellement, je préfère malgré tout, plutôt sage et douce dans l'ensemble, même les instants les plus nerveux n'étant jamais âpres ou agressifs. En conclusion, je dirais de ces deux quatuors qu'ils m'ont, émotionnellement, juste effleuré et, qu'en même temps, j'y reste un peu attaché.  I love you
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-17, 20:40

laudec a écrit:
Ce que tu dis donne vraiment envie d'aller découvrir ces œuvres !

Créer l'envie d'écouter des musiques qui me passionnent, c'est un peu mon modeste rôle ici. Merci beaucoup en tout cas d'accorder un peu d'intérêt à mes impressions. Ca me fait plaisir.   Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 987794 
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-17, 23:06

Icare a écrit:
Les oeuvres sérielles de Karel Goeyvaerts: De ces 7 oeuvres sérielles  d'une durée qui ne dépasse jamais les treize minutes, la plus longue (N°6) avoisinant les 12 minutes 30 et la plus courte (N°7) durant 1 minute 29, mes préférences vont vers la SONATE N°1 pour deux pianos, l'OPUS 2 pour 13 instruments, l'OPUS 3  pour plusieurs instruments et la COMPOSITIE N°6 pour ensemble. Sans que ces musiques ne me transportent au Nirvana, j'y apprécie un certain ludisme, encore que je ne sois pas certain qu'il s'agisse là du meilleur terme pour exprimer ce que je veux dire. Disons que j'aime  l'esprit dénudé de cette musique qui est pourtant emprisonnée dans sa rigidité sérielle qui, elle, semble inextricable d'un bout à l'autre. Ce n'est pas ici l'évolution de la forme qui est en jeu mais celle des sons acérés de chaque instrument ponctuant l'oeuvre à la manière d'un hasard qui n'en est jamais un. Dépourvue des arrondis accueillants de la musique tonale, des grands élans lyriques de la musique romantique, la composition sérielle de Goeyvaerts fait l'apologie de la rupture, du chaos, de l'austérité, du son suspendu et isolé qui rebondit entre les silences d'une forme musicale volontairement dépouillée de sa chair et ses rondeurs. Le son ainsi isolé et répété selon des aspects sonores multiples et variés, propulsé par les différents personnages de l'ensemble instrumental, comme c'est le cas dans sa COMPOSITIE N°6, trouve un sens et une certaine beauté indescriptible à mon oreille définitivement apprivoisée. I love you I love you

Après une nouvelle écoute des sept pièces sérielles de Karel Goeyvaerts, je m'aperçois que ce que j'ai écrit précédemment, je pourrais presque le réécrire comme tel. Presque parce qu'il y a quand même quelques évolutions significatives dans l'appréciation de chacune de ces musiques. Les Opus 2 &3 perdent un peu de mon intérêt. Je les perçois désormais plus comme des curiosités, voire des exercices de style. Quant à la Compositie n°4, présentée comme étant la première composition purement électronique, elle ne m'apporte pas aisément le plaisir d'écoute que je recherche. Qu'elle soit le point de départ de quelque chose en fait peut-être un objet précieux pour les musicologues qui cherchent à reconstituer la petite histoire de la musique savante du XXème siècle, mais pas nécessairement l'"objet de plaisir" que je recherche personnellement. Parallèlement, la Sonate (n°1) pour 2 pianos et la Composite n°6 pour ensemble et bande sonore me fascinent de plus en plus. Ce qui m'apparaît dans le système sériel - en musique, je préfère parler de système plutôt que de langage - c'est que je vois rapidement poindre les limites d'une technique d'expression trop stricte et rébarbative: Je perçois le sérialisme comme un étroit dogme qui dicte le chemin à suivre, enferme l'imagination de l'auditeur dans une rigueur et surtout une rigidité trop difficile à surpasser, le contraint à suivre le concept sans lui donner la possibilité de se laisser porter par la musique, le cloîtrant dans un carcan trop autoritaire. C'est pour cette raison que les oeuvres sérielles qui me touchent sur la durée sont assez rares même si elles existent. Je pourrais citer Domaines de Pierre Boulez, Concerto de Jean Barraqué, Fluidi d'Ennio Morricone, histoire d'en citer quelques-unes. Je rajouterai, ce soir, la Sonate pour 2 pianos et la Compositie n°6 de Karel Goeyvaerts. La Sonate est, à mon oreille, d'une évidente beauté et d'une technique qui m'amène à contredire mes propos de quelques lignes plus haut. Emporté par le souffle intense de cette oeuvre, je n'ai eu aucun mal à me laisser emporter par elle, par-dessus elle, sans qu'à aucun moment je ne subisse une éventuelle rigidité du système, comme si le dogme n'était plus qu'un leurre qui perdait matière dès que je le touchais du bout de mon âme. Pour la Compositie n°6, c'est encore différent. La rigidité sérielle est bien là, dans chaque note, chaque mesure, chaque geste d'un instrument ou d'un autre, toute une mécanique qui se met en place avec une précision d'horlogerie, et pourtant, cette fois, la magie sérielle opère dans le traitement des sons ou plutôt se trouve-t-elle transcendée par ceux-ci, parfois d'une beauté troublante. Là j'adhère!   Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 333455  Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 333455
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-18, 19:11


Je viens de réécouter la première partie de l'opéra Aquarius - l'ère du Verseau pour 16 solistes et orchestre (1993) qui est d'ailleurs un de mes opéras préférés du XXème siècle. Ce que je peux déjà dire de prime-abord, c'est que j'ai un peu l'impression de retrouver le processus de répétitivité de ses Litanies mais de manière plus concluante encore. Les seize solistes sont composés d'un même nombre de sopranos que de barytons, huit & huit, à croire que Karel Goeyvaerts voulait créer un équilibre entre voix d'hommes et voix de femmes. Le prologue de cette première partie est formidable. je l'aime beaucoup, un des plus beaux prologues d'opéra que je n'ai jamais entendu. J'en aime la construction et la thématique est superbe. La première partie est constituée donc d'un prologue et de quatre scènes. La Scène 1 est mouvementée, dynamique et enlevée: elle utilise toutes les voix dans une fougue épique qui s'étale sur presque trois minutes. Elle est aussi la scène la plus courte. La n°2 est déjà plus proche de l'élégie, du "lento" et elle n'utilise que les sopranos: très belle et non dépourvue d'un certain mystère. Toute la première étape de la Scène 3 jusqu'à l'entrée des choeurs d'hommes est superbe. Ceux-ci n'entrent pas avant la sixième ou septième minute. Avant, cette musique qui évoque de plus en plus la construction de ses Litanies semble faire comme un rappel à peine déguisé du thème d'ouverture. Il y a de longs passages purement orchestraux dans cette scène. Après les barytons, la musique porte à son paroxysme le processus de répétitivité, peut-être un petit peu trop. La Scène 5 commence aussi par un assez long passage orchestral qui, lui, captive d'emblée, intense et expressif avec ses flûtes...Les voix entrent en scènes, les huit sopranos et les huit barytons; c'est alors un merveilleux moment musical qui s'annonce et ne s'arrêtera pas avant la note finale.

Vivement la seconde partie!   Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 473398 
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2014-05-18, 22:50

La seconde partie de l'opéra se constitue d'un Prologue, 3 Scènes et un Finale. Le Prologue est dynamique et me plonge aussitôt dans le bain. Je ne dirais pas qu'il me fascine autant que celui de la première partie mais il a du mordant, une captivante entrée en la matière avant une première scène démarrant sur des chapeaux de roues. Sopranos et barytons accentuent par leur contribution passionnée, la dimension épique du morceau. La seconde Scène est purement orchestrale et je me demande bien ce qui peut se passer à ce moment-là dans l'opéra, sur le plan visuel pendant le mutisme des solistes. Effectuent-ils une chorégraphie uniquement gestuelle? Que peut bien illustrer cette belle musique, devenue plus lyrique que dans la première partie? Ici, on s'éloigne un peu du concept des Litanies. La Scène 3 est vocale. Les voix soyeuses et lumineuses des huit sopranos illuminent cette musique, dans la retenue et la douceur, proche du recueillement. A cet instant précis, je ne sais plus trop si j'écoute un opéra ou une oeuvre religieuse, comme si l'opéra devenait Cantate ou Messe. C'est un peu étrange comme sensation, la sensation inverse d'une cantate de Bach pouvant épouser une forme opératique. Le Finale sollicite autant le choeur de sopranos que celui de barytons dans un contexte musical où le doux lyrisme des deux scènes précédentes se perpétue et s'impose avec raffinement et intensité. Aquarius est probablement le chef-d'oeuvre de Karel Goeyvaerts .   Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 395622  Karel GOEYVAERTS (1923-1993) 395622
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2017-05-12, 12:08

A propos de l'unique opéra de Karel Goeyvaerts dont je fais l'éloge ci-dessus et que je viens de redécouvrir ce matin avec beaucoup d'ardeur: Aquarius - l'ère du verseau pour 16 solistes et orchestre...ou l'utopie apocalyptique de Karel Goeyvaerts dans son opéra Aquarius...

<<En 1983, Karel Goeyvaerts reçoit par l'intermédiaire de son collègue et ami, le compositeur Boudewijn Buckinckx, le livre de Marilyn Ferguson, "La conspiration Aquarius, Transformation personnelle et sociale dans les années quatre-vingts, oeuvre dans laquelle Goeyvaerts retrouve une bonne partie de ses idées concernant l'imminence d'une société "meilleure". Comme le sous-titre du livre l'indique, Ferguson souhaite analyser les modifications qui ont eu lieu ces dernières décennies dans la vision du monde. D'après Ferguson, ces modifications de paradigme se reconnaissent dans plusieurs domaines. Le point-de-vue philosophico-scientifique sur l'univers est d'après elle fortement influencé par les développements les plus récents dans les sciences du cerveau et de la conscience, qu'il s'agisse de holisme (Gregory Bateson) et de théorie systématique, de la structure dissipative du cerveau (Ilya Prigogine) ou du modèle holographique de l'univers (Karl Pribram). Le nouveau paradigme de pouvoir et politique propose comme solution alternative pour les schémas et programmes de parti, précisément un rejet des programmes et des schémas rigides; les modifications ne sont plus imposées par les autorités, mais naissent d'un consensus; aide et assistance ne sont plus institutionnalisées, mais on stimule au contraire des réseaux d'aide réciproque; l'autorité puissante et centrale se voit remplacée par une décentralisation et une répartition horizontale du pouvoir; le pouvoir en faveur ou en défaveur d'autrui est remplacé par un pouvoir avec autrui; la fonction des autorités devient moins répressive et disciplinaire, et sert à stimuler le développement, la créativité, la coopération, la transformation et la synergie; l'homme n'est plus le conquérant de la nature, mais devient son allié par l'intermédiaire d'une pensée écologique; les accents se déplacent des réformes imposées de l'extérieur vers des transformations dans l'individu en tant que condition sine qua non pour une modification réussie; l'intérêt individuel et l'intérêt de la société ne sont plus opposés, mais sont devenus indissociables; les règles de conformité et d'adaptation sont remplacées par une vision pluraliste et innovatrice de la société(...)>>
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2017-05-12, 12:34

Waouw, quel beau programme, l'impression qu'on est en marche vers cela mais peut-être trop lentement, il faudrait passer à la vitesse supérieure. Il faut absolument que j'écoute cet opéra, quelques pistes ?
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2017-05-12, 12:48

laudec a écrit:
Waouw, quel beau programme, l'impression qu'on est en marche vers cela mais peut-être trop lentement, il faudrait passer à la vitesse supérieure.

Euh, notre société ne part pas du tout dans cette direction, surtout pas avec le nouveau monarque qui va plutôt nous entraîner dans le sens inverse c'est-à-dire dans la continuité de ce que nous connaissons déjà depuis trente ans au moins... Hehe ...mais c'est un autre sujet car mon objectif ici est purement musical: il s'agit de vous faire part de ce qui est pour moi l'un des plus beaux opéras de la seconde moitié du XXème siècle. Il a même quelque-chose d'assez unique, ne ressemble à aucun autre opéra parmi tous ceux que je connais...Il est loin de Verdi et de Wagner, mais loin aussi de Eötvös par exemple...
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2017-05-12, 21:54

Citation :
Euh, notre société ne part pas du tout dans cette direction, surtout pas avec le nouveau monarque qui va plutôt nous entraîner dans le sens inverse c'est-à-dire dans la continuité de ce que nous connaissons déjà depuis trente ans au moins... Hehe ...mais c'est un autre sujet car mon objectif ici est purement musical: il s'agit de vous faire part de ce qui est pour moi l'un des plus beaux opéras de la seconde moitié du XXème siècle. Il a même quelque-chose d'assez unique, ne ressemble à aucun autre opéra parmi tous ceux que je connais...Il est loin de Verdi et de Wagner, mais loin aussi de Eötvös par exemple...

Pour ne pas être HS, j'ai répondu dans le souk Hehe
J'ai écouté des extraits de l'opéra et je les trouve très intéressants, à suivre Wink
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MessageSujet: Re: Karel GOEYVAERTS (1923-1993)    Karel GOEYVAERTS (1923-1993) Empty2020-03-26, 06:32

Icare a écrit:
Les oeuvres sérielles de Karel Goeyvaerts:

En 1950, Karel Goeyvaerts retourna à Anvers, après une période d'étude chez Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris. Durant les 5 années qui suivirent, Goeyvaerts composa 7 oeuvres sérielles: SONATE N°1 pour deux pianos (1951), OPUS 2 pour 13 instruments (1951), OPUS 3 pour instruments (avec sons frottés et percutés) (1952), COMPOSITIE N°4 (1952) considérée comme étant la première oeuvre électronique de l'histoire de la musique, COMPOSITIE N°5 (aux sons purs) (1953), COMPOSITIE N°6 pour ensemble ou bande magnétique (1954) et COMPOSITIE N°7, la plus courte des sept, d'une durée de seulement 1 minutes 29. A cette époque, il donna également des cours d'histoire de la musique à l'Académie locale et dans une Université populaire. Les préparations des cours de Goeyvaerts contiennent  une définition de la musique qui reflète particulièrement bien les objectifs musicaux du compositeur des N°1 à 7: "la musique est l'objectivisation d'une donnée spirituelle dans une structure sonore".(...) La donnée spirituelle en question n'est donc ni plus ni moins que l'essence absolue. La tâche que Goeyvaerts se donne avec ce groupe d'oeuvres n'est donc pas des moindres. Le 23 octobre 1952, lors de la composition du COMPOSITIE N°4 pour électronique, il note dans la préparation de ses cours: "La musique a pour tâche de présenter dans le temps et l'espace.

Ce sont les oeuvres que j'ai réécoutées hier soir par "Champ d'Action" sous la direction de Celso Antunes. Que les oreilles férues de lyrisme et de romantisme passent leur chemin, il n'y a rien pour elles ici, aucune concession ne pointe le bout de son nez dans ces sept "Compositions". Sans doute sont-elles réservées à quelques aventuriers comme moi qui y trouvent un certain intérêt. C'est pourquoi je ne vais pas répéter ce que j'ai écrit plus haut. Toutes dates des années cinquante, la pleine période sérielle à laquelle un compositeur de la trempe de Karel Goeyvaerts ne pouvait que s'intéresser. Si j'avais été un compositeur de cette époque, j'aurais certainement fait la même chose car il me semble inconcevable, en tant qu'artiste, de rester hermétique à ce qui se passe autour de soi, aux diverses évolutions de l'art et de la musique en particulier, au-delà du fait d'adhérer ou non à telle ou telle expérimentation ou évolution, ou encore révolution. La musique sérielle fut une révolution avec Arnold Schoenberg, bien que beaucoup y virent assez vite une impasse...Néanmoins, outre notre opinion sur le sujet, il est toujours fascinant pour un compositeur ouvert d'esprit d'explorer les potentialités d'un nouvel "objet" musical mis à sa disposition, quitte à s'en désolidariser plus tard, ce que d'ailleurs beaucoup de musiciens ont fait. Goeyvaerts fut de ceux-là. Ces sept pièces pour différentes formations, réunies sous le titre "The serial works/Les travaux sériels", m'apparaissent comme un épisode, presque une parenthèse, certes mûrement étudiée, du compositeur belge. J'en partage à la fois la démarche et le résultat qui ne me laisse absolument pas indifférent, même si l'effet que ces oeuvres ont sur moi est quasi-anecdotique en comparaison du plaisir que me procurent les huit concertos pour orchestre de Petrassi que j'ai écoutés juste avant.
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