Gérard Grisey (1946-1998)

Gérard Grisey, né à Belfort le 16 juin 1946 et mort à Paris le 11 novembre 1998, est un compositeur français.

Il étudie successivement au Conservatoire de Trossingen en Allemagne (1963-1965), au Conservatoire de Paris (1965-1972) où il suit notamment les cours de composition d'Olivier Messiaen (1968-1972). Parallèlement, il étudie avec Henri Dutilleux à l'École normale de musique de Paris (1968) et assiste aux séminaires de Karlheinz Stockhausen, György Ligeti et Iannis Xenakis à Darmstadt (1972). Enfin, il s'initie à l'électroacoustique avec Jean-Etienne Marie (1969) et à l'acoustique avec Émile Leipp à la Faculté des sciences de Jussieu (1974).

Boursier de la villa Médicis à Rome de 1972 à 1974, il participe à la création de l'Ensemble l'Itinéraire ; en 1980 il est stagiaire à l'IRCAM, puis invité par la DAAD à Berlin.

Gérard Grisey a tenu de nombreux séminaires de composition musicale à Darmstadt, à Fribourg, à l'IRCAM, à la Scuola Civica de Milan ainsi que dans diverses universités américaines.

De 1982 à 1986, il enseigne à l'université de Californie de Berkeley. De 1986 à sa mort le 11 novembre 1998, il a été professeur de composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris.
Ses œuvres ont été commandées par différentes institutions internationales. On les trouve au programme des festivals, des radios et des plus célèbres formations instrumentales tant en Europe qu'aux États-Unis.

Parmi ses œuvres, on peut citer:

Espaces Acoustiques, cycle de six pièces pour diverses formations
Prologue pour alto (1976)
Périodes pour sept musiciens (1974)
Partiels pour seize ou dix-huit musiciens (1975)
Modulations pour trente-trois musiciens (1978)
Transitoires pour grand orchestre (1981)
Épilogue pour quatre cors soli et grand orchestre (1985)
Talea (1986)
L'Icône paradoxale (1994)
Vortex Temporum (1996)
Quatre Chants pour franchir le Seuil (1998), sa dernière œuvre.

J'aime beaucoup Partiels de Grisey. Partiels fait partie de son oeuvre Espaces acoustiques, et c'est de la musique spectrale.
Pour ceux qui connaissent Dalbavie et sa magnifique oeuvre Color, Dalbavie s'est inspiré de Grisey pour la recherche du son, de la finitude et de toutes les limites de ce son. Il est intéressant par exemple de se demander à tout moment : est-ce tonal, modal ou atonal ? On est toujours au bord de l'atonalisme, une sorte d'équilibre, les portes d'un nouveau monde qui s'ouvre à nous et ou on retrouve un peu la métaphore du monde dans lequel on vit (selon moi).
C'est très particulier et peut paraître parfois dissonant, mais nous sommes toujours dans l'illusion, bercé par un nuage musical.

https://www.youtube.com/watch?v=kX77MC5oXDY
https://www.youtube.com/watch?v=cUE24AVynu8&feature=related

En fait, pour situer un peu l'oeuvre, elle est entre Messiaen (vu que Messiaen fut le professeur de Grisey) et Dalbavie, qui a succédé à Grisey.

Décidément, Pianoline a été contaminée par le virus Icare

C'est un genre de musique que je n'aime pas. Désolé...

<< Pianoline a été contaminée par le virus d'Icare...>>

et de pas mal d'autres si on ne se limite pas à ce forum ni aux forums en général. Ceci-dit,ce n'est pas un virus mais une aptitude ou,si tu préfères, une prédisposition.

Décidément,Pianoline,tu es une nouvelle fois sur le point de me faire découvrir un compositeur qui certes m'intéresse depuis longtemps mais vis-à-vis duquel je n'ai pas encore franchi le pas...un peu comme TRISTAN MURAIL...des années que je vois ce nom,que je lis des commentaires intéressants sur sa musique et un pas que je n'ai pas encore franchi... J'ai eu,je l'avoue,un peu peur du côté "officiel" de ces compositeurs et d'une musique trop "musicienne" et hermétique. COLOR de DALBAVIE,tout au moins la première partie,m'a démontré le contraire.

Quand j'aurai écouté les liens,je te donnerai mon opinion.

et bien je suis très flattée de pouvoir à mon tour de faire découvrir quelques oeuvres !
C'est spécial, c'est de la musique spectrale mais moi j'aime beaucoup cet univers étrange, c'est très moderne. J'espère que tu vas aimer !

Pianoline a écrit:

et bien je suis très flattée de pouvoir à mon tour de faire découvrir quelques oeuvres !
C'est spécial, c'est de la musique spectrale mais moi j'aime beaucoup cet univers étrange, c'est très moderne.

Et c'est tout ce qu'il y a de plus légitime... Moi aussi j'aime des musiques pour leur caractère étrange et même indescriptible.

Pianoline a écrit:

et bien je suis très flattée de pouvoir à mon tour de faire découvrir quelques oeuvres !
C'est spécial, c'est de la musique spectrale mais moi j'aime beaucoup cet univers étrange, c'est très moderne. J'espère que tu vas aimer !

De l'écoute de la première partie de "Partiel" j'en sors un agrégat sonore brut et rugueux. J'aime bien les accords rudes des cordes dans les graves (violoncelles) au début qui se répètent, même si l'évolution du morceau met du temps à m'intéresser vraiment. Je pense que c'est après les six premières minutes de l'oeuvre qu'interviennent des cordes lancinantes dans l'aigu...comme une pièce de chambre qui jouerait au loin une musique plus "normale" et d'apparence autonome. C'est ce passage-là que j'ai bien aimé. Sinon,je m'en vais de cette oreille avisée écouter la seconde partie.

De la seconde partie,j'aime beaucoup les quatre premières minutes,comme un jaillissement presque "gazouilleux" d'instruments à vent dans un contexte assez obsessionnel. Ensuite,je désespère d'un hypothétique rebondissement qui n'arrive jamais vraiment. Dommage. En général,je préfère les musiques qui commencent mal et finissent bien aux musiques qui commencent bien mais finissent mal. Du coup,j'ai une nette préférence pour la première partie de PARTIEL.

D'accord, :) moi aussi je préfère la première partie. Mais je préfère largement Dalbavie. Color est plus comppliquée et difficile d'accès, mais plus intéressante, extrêmement riche. Mais il faut plus d'une écoute pour s'habituer et aimer vriament.
Mais j'aimais bien quand même Partiels, un peu moins élaboré que Color.

Je ne dirais pas que Color de Dalbavie est plus difficile d'accès que Partiel de Grisey. Tout dépend encore de la sensibilité et de la perception de chacun. C'est un point très discutable dans la mesure où moi-même j'ai eu plus de facilité de rentrer dans l'univers du premier que du second même si celui-ci ne m'a pas présenté de difficultés particulières dans le concept.