Jacob Senleches (14ème siècle)

Jacob Senleches (fl. 1382/1383 à 1395) (aussi nommé Jacob Senlechos ou Jacopinus Selesses) est un compositeur et harpiste franco-flamand de la fin du Moyen Âge. Il appartient au courant de l'ars subtilior. Il n'y a presque aucune preuve directe de la vie de Jacob de Senleches. Son nom pourrait faire référence au lieu-dit Senleches (ou Salesches) dans le diocèse de Cambrai.

Selon les sources, Jacob Senleches est né à Saint-Luc près d'Évreux (U. Günther) ou à Senleches (ou Salesches) dans le Cambrésis, (A. Tomasello). En 1382, Senleches semble avoir été présent à la cour d'Éléonore d'Aragon, reine de Castille (morte en août 1382), probablement à son service. Dans Fuions de ci, il déplore la mort d'Éléonore et décide de tenter sa chance soit « en Aragon, en France ou en Bretaingne. »

Ensuite, il se trouve au service de Pedro de Luna, cardinal d'Aragon (plus tard antipape Benoît XIII), en tant que harpiste. Des documents conservés indiquent des paiements à un « Sanleches Jaquemin de, juglar de harpe » de la maison royale de Navarre en date du 21 août 1383. Le paiement s'est fait pour que Jacquemin puisse réintégrer le service de « son maître », Pedro de Luna. Une supplication à Benoît XIII, en 1395, enregistre un Jacob de Selesses demandant le bénéfice d'être rattaché à une paroisse dans le diocèse de Cambrai.

Il n'y a aucune information sur l'heure et le lieu de sa mort.

Il a développé de nombreuses innovations dans le rythme et la notation musicale. Les textes traitent principalement de lui-même et de sa carrière.

Malgré le petit nombre de compositions conservées, Jacob Senleches fait partie des personnalités centrales de l'Ars subtilior, un style musical d'une extrême complexité qui s'est épanoui entre les XIVe et XVe siècles et qui représente la transition de la musique médiévale à la musique de la Renaissance. Son œuvre la plus connue est La Harpe de mélodie, qui comporte deux voix supérieures en canon, aux figurations irrégulières, et un ténor supposé instrumental, la pièce a été écrite sous la forme d'une harpe, utilisant ses cordes comme lignes d'écriture des notes, ainsi complétant la complexité de la composition par celle de la notation.

Une autre ballade, 'En attendant, espérance confort', montre une grande similitude de contenu avec deux autres pièces de cette période, de Philipoctus de Caserta et de Galiot. Ce dernier compositeur, introuvable en dehors du Codex Chantilly (musée condé, Manuscrit 1047), pourrait également désigner son éventuel employeur Giangaleazzo Visconti. Senleches a été associé à la campagne napolitaine du duc Louis d'Anjou dans les années 1380, après que cet acte de guerre ait été soutenu par l'antipape Clément VII d'Avignon et Bernabò de Milan. Cela a conduit à supposer (Y. Plumley) que Senleches était basé à Avignon à l'époque, tandis que d'autres (Reinhard Strohm) supposaient que ces œuvres avaient été créées à Milan. La référence de Jacob de Senleches à la Lombardie (Italie du Nord) est soutenue par sa virélie picturale 'La harpe de melodie', qui a été copiée à Pavie près de Milan, dans le domaine du mélomane Giangaleazzo Visconti. De plus, la circulation continue de cet ouvrage dans le nord de l'Italie au début du XVe siècle est attestée par de nombreux exemplaires.



Œuvres

Ballades

En attendant esperance
Fuions de ci
Je me merveil/ J'ay pluseurs fois


Virelais

En ce gracieux tamps
La Harpe de mélodie
Tel me voit




https://www.youtube.com/watch?v=2mMRi2qJiCM




https://www.youtube.com/watch?v=jLxCbgyuoOI