Giovanni Andrea Battista Gallini (né à Florence le 7 janvier 1728 et mort à Londres le 5 janvier 1805) est un danseur, maître à danser et chorégraphe italien qui fit principalement carrière en Grande-Bretagne.
Formé à Paris par Marcel, il se produit à l'Académie royale de musique jusqu'en 1754, puis paraît au Covent Garden Theatre de Londres en 1757, dans The Judgment of Pâris. Nommé "directeur des danses" en 1758, il publie A Treatise on the Art of Dancing en 1762, largement inspiré de La Danse ancienne et moderne de Cahusac, et Critical Observations on the Art of Dancing en 1770.
Il est anobli en Sir John Gallini par son mariage avec la fille du comte d’Abingdon en 1763 et fait chevalier de l’ordre de l’Éperon d’or par le pape Pie VI en 1788.
Biographie
Il était le petit-fils de Domenico Gallini, son père était Luca Gallini et sa mère était Maria Umilta Agostini, la fille de Giovanni Agostini. Gallini a été formé à Paris par François Marcel et a émigré en Angleterre à une date inconnue, après qu'il ait joué à l' Académie Royale de Musique de Paris.
On sait que le 17 décembre 1757, il dansait au Covent Garden Theatre. Entre 1758 et 1766, il joua le rôle de directeur des danses au King's Theatre, théâtre de Sa Majesté, Haymarket (l'opéra), à l'exception de Covent Garden à la fin de 1763 et 1764. Il cessa de se produire en public à la fin de la saison 1766.
Dans une campagne pour élever la respectabilité intellectuelle de la danse, Gallini a publié le 3 mars 1762 un traité sur l'art de la danse (A Treatise on the Art of Dancing), qui a été suivi par des observations critiques sur l'art de la danse (Critical Observations on the Art of Dancing (1770). Les historiens de la danse s'accordent à dire que ces volumes élégamment imprimés étaient en grande partie dérivés, citant Weaver, Louis de Cahusac (son "La Danse ancienne et moderne") et d'autres sources, mais constituaient d'importantes déclarations de philosophie qui ont contribué à faire entrer Gallini dans la société.
Tout en enseignant la danse, pour laquelle il était expert, il courtisa et épousa en privé, le 23 février 1763 à St James's, Westminster, Lady Elizabeth Peregrine Bertie (décédée en 1804), la fille de Willoughby Bertie, 3e comte d'Abingdon. Elle a donné naissance aux fils jumeaux Francis Cecil Gallini et John Andrea Gallini le 13 octobre 1766 et plus tard à deux filles, Joyce Ann Gallini et Louise Gallini. Malgré l'indignation dans certaines parties du "beau monde", sa famille a accepté l'union. Cependant, le mariage a fini par capoter et, plus tard, le couple a vécu séparément. En 1766, Norreys Bertie laissa ses terres au frère d'Elizabeth, le Captain Peregrin, et chargea Hampstead Norreys d'une pension à Elizabeth.
Willoughby Bertie, 4ème Comte d'Abingdon, était un mécène et un compositeur, ainsi qu'un écrivain politique et son beau-frère. Gallini a amené Bertie en contact avec Johann Christian Bach et Carl Friedrich Abel, et il a ensuite été très impliqué dans leur carrière. Gallini était un ami de Haydn, qui a peut-être encouragé Bertie à composer. Haydn se rendit à Vienne, et là, il a rencontré Johann Peter Salomon, le grand violoniste et impresario d'origine allemande qui était installé à Londres, où il a donné des concerts d'abonnement avec succès. Salomon avait appris la mort du prince Esterházy et alors qu'il recrutait des chanteurs à Cologne il s'était hâté à Vienne pour engager Haydn, et si possible Mozart (mais Mozart était déjà engagé dans la composition de Die Zauberflöte et n'était pas libre). Salomon était un homme d'affaires brillant et sa proposition à Haydn était si attrayante que le compositeur pouvait difficilement refuser: 3000 gulden du grand impresario Gallini, directeur du King's Theatre au Haymarket, pour un nouvel opéra et 100 gulden pour chacun des vingt nouvelles pièces vocales ou instrumentales à être dirigées par Haydn dans les concerts d'abonnement de Salomon. Dès que Haydn a mis le pied sur le sol anglais, 5000 gulden (500 £ étaient alors l'équivalent de 4883 gulden) devaient être déposés dans la banque viennoise de Haydn, Fries & Co.
En plus de l'argent et des biens que sa femme lui avaient apportés, Gallini, qui était célèbre parcimonieusement, accumula une fortune substantielle. Le 28 juin 1774, avec Johann Christian Bach et Carl Friedrich Abel, il acheta des locaux à Hanover Square, où les trois hommes construisirent une splendide salle de concert - les Hanover Square Rooms - 95 pieds sur 30. Gallini racheta ses partenaires le 12 novembre 1776 et a continué à fonctionner avec succès pour le reste de sa vie, gagnant de grandes sommes de séries telles que le concert professionnel et l'académie de musique ancienne, et des mascarades tenues ici et là.
Non content, au printemps de 1778, Gallini tenta d'acheter l'opéra du King's Theatre de Haymarket. La xénophobie contre lui a coalisé dans une guerre d'enchères gagnée par Richard Brinsley Sheridan et Thomas Harris, qui ont payé le prix enorme de £ 22 000 pour l'entreprise (tout emprunté). Peu familiers avec l'opéra, ils ont commencé à perdre de grosses sommes; Pendant ce temps, Gallini a lancé une campagne agressive pour les forcer à partir. Après sept ans de transferts d'autorité, des déclarations forcées de faillite, des féodaux et des ventes de shérif, il réalisa son souhait, même si les conditions étaient loin d'être idéales. Il servit comme administrateur de William Taylor, qui le détestait, le harcelait et le poursuivait année après année, et il devait opérer sous un plafond budgétaire de £ 18,000 imposé par le tribunal de la chancellerie. Le seigneur chambellan, qui le considérait comme un étranger indésirable, le fit lutter pour obtenir une licence.
Étonnamment, Gallini a accordé plus d'attention à l'opéra qu'à la danse, en montant des saisons très honorables. Pour compléter le répertoire italien, il commença à importer à la fois des œuvres et des artistes des maisons allemandes, et attira en Angleterre des artistes aussi importants que Gertrud Elisabeth Mara et les castrats, Giovanni Maria Rubinelli et Luigi Marchesi.
Cependant, la danse exigeait plus d'une étoile. Sans un grand chorégraphe, même la performance d' Auguste Vestris semblait moins brillante, et bien que Jean-Georges Noverre revint à la fin de 1787, le talent qu'il avait pour travailler était si limité qu'en février 1789, une émeute exigea que de meilleurs danseurs soient importés. Même après que Marie-Madeleine Guimard eut consenti à une courte visite pour des honoraires exorbitants, Gallini réussit en quelque sorte à réaliser un bénéfice de 4 000 £ en quatre saisons, bien que l'argent soit allé aux innombrables créanciers du théâtre.
Tout au long, les loyers des concerts ont continué à augmenter la fortune personnelle de Gallini. En 1784, Gallini et Elizabeth ont acheté les manoirs de Hampstead Norreys et de Bothampstead à son frère Peregrine, suivis en 1785 par le manoir adjacent de Yattendon. Il a également acquis des biens immobiliers à l'étranger. L' argent a probablement changé de mains quand il a reçu le titre de chevalier de l' Ordre de l'Éperon d'or par le pape au printemps 1788. Il étai déjà Sir John Gallini, mais la société anglaise était plus disposée à plaisanter sur le titre que de le reconnaître.
Le King's Theatre a été incendié le 17 juin 1789 lors des répétitions du soir, et les danseurs ont fui le bâtiment alors que des poutres tombaient sur la scène. Le feu avait été délibérément placé sur le toit, et Gallini a offert une récompense de £ 300 pour la capture du coupable. Avec le théâtre détruit, chaque groupe a établi ses propres plans pour un remplacement. Bien que Gallini ait planifié de prendre le contrôle total de l'entreprise dans un nouvel espace avec un nouveau partenaire, Robert Bray O'Reilly, en décembre, il s'en était détaché et s'était associé à son ennemi juré William Taylor, qui reconstruisait l'ancien théâtre. Défiant le seigneur chambellan, ils rouvrirent sans licence au printemps de 1791, avec Gallini responsable de la direction artistique.
Joseph Haydn a écrit un opéra L'anima del filosofo pour Gallini, mais la représentation prévue pour mai 1791 a été interdite. L'opéra n'a pas été exécuté jusqu'au 20ème siècle (au Teatro della Pergola à Florence le 9 juin 1951).
Malgré la présence de Haydn, le grand ténor Giacomo Davide, et les Vestris, père et fils, la compagnie a perdu £ 9700 en cinq mois. Gallini a ensuite abandonné la gestion d'opéra et s'est contenté de l'enseignement, pour lequel il a été reconnu pour être superbe, et en cours à Hanover Square. Il a probablement perdu très peu sur la nouvelle aventure d'opéra, puisqu'il a collecté la plus grande partie de l'argent qui lui était dû par Taylor.
Il mourut brusquement chez lui à Hanover Square, le matin du 5 janvier 1805, à l'âge de soixante-seize ans, laissant en succession à son fils John Andrea et à ses deux filles, une somme 150 000 livres divisée entre eux. Il a été enterré à l'église de Yattendon, Berkshire.
Après avoir cherché sa fortune en Angleterre en 1757, Gallini a dirigé le ballet de l'opéra, a enseigné à une génération d'aristocrates à danser et a épousé l'une d'entre eux, a fait une fortune en tant qu'imprésario de la principale salle de concert de Londres. Il fut l'un des directeurs d'opéra ayant les plus réussis du dix-huitième siècle.
Gallini ne semble pas avoir directement composé, mais des harmonisations de danses se trouvent dans son traîté sur les Observations critiques de l'art de la danse de 1770.
On trouve certaines de ces danses françaises sur ce CD :
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