Nombre de messages : 27162 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Louis Adam (1758-1848) 2014-12-06, 19:40
Louis (ou Jean-Louis) Adam né le 3 Décembre 1758 à Muttersholz - mort le 8 Avril 1848 à Paris) était un compositeur français, professeur de musique, pianiste virtuose. Son fils, Adolphe Adam, était le compositeur, entre autres, de la musique pour le ballet Giselle.
Né en Alsace, à Muttersholz sous le prénom de Johann Ludwig (francisé par la suite en Jean-Louis), il est le fils de Mathias Adam et Marie-Dorothée Meyer. Après avoir commencé à étudier la musique à Strasbourg avec Hepp, l'organiste de la cathédrale, il se rend à Paris en 1775 pour étudier le piano et le clavecin avec Jean-Frédéric Edelmann. C'est en 1778 qu'est composé ses "Deux symphonies concertantes pour harpe, piano et violon", qui furent jouées au Concert Spirituel, et retravaillées en 1781 pour former son opus 1, Trois Sonates pour pianoforte et violon publiées à Paris comme toutes ses oeuvres ultérieures Ces sonates lui valurent l'amitié et la protection de Gluck. Nommé à son tour professeur de pianoforte au Conservatoire de Paris en 1797, il y enseignera près d'un demi-siècle, ne prenant sa retraite que le 15 novembre 1842 (à 84 ans) avec le titre de Inspecteur général des classes de piano. Il a eu pour élèves Joseph Daussoigne-Méhul, Friedrich Kalkbrenner, Charles Chaulieu, Henry Lemoine et Ferdinand Hérold, ainsi que son fils Adolphe Adam. En 1829 il a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
En plus d'être un pianiste virtuose, il compose de nombreuses pièces pour cet instrument, particulièrement appréciées en leur temps, notamment ses variations sur Le Bon Roi Dagobert. Il est aussi l'auteur d'ouvrages théoriques sur le piano : Méthode ou principe général du doigté pour le pianoforte (1798) avec Ludwig Wetzel Lachnith et Méthode nouvelle pour le piano (1802). En 1804, il publie une Méthode de piano du Conservatoire, qui aura une grande influence et contribuera à l'essor de la technique du piano dans la capitale.
Jean-Louis Adam s'est marié trois fois. La première épouse, fille d'un marchand de musique, est décédée après un an de mariage. Sa deuxième épouse était la sœur du comte de Louvois ; le couple eut une fille, Sophie, mariée plus tard au colonel Genot. Après sa séparation, Adam se remaria avec son élève Élisabeth-Charlotte-Jeanne (dite Élisa) Coste en 1802, fille d'un célèbre médecin. Le couple eut deux garçons : Adolphe-Charles (1803) et Alphonse-Hippolyte (1808).
Oeuvres
Deux simphonies concertantes pour le Clavecin ou Forte Piano, et Harpe Obligée avec un accompagnement de Violon ad Libitum, en ut majeur et en mi bémol majeur, devenues 3 Sonates opus 1 pour pianoforte et violon (1778-1781) Six sonates pour le clavecin ou le forte-piano avec accompagnement de violon opus 2, publiées en 1778 par Madame Le Marchand à Paris Trois sonates en trio pour le clavecin ou forte-piano avec un accompagnement de violon et basse opus 3, publiées en 1781 par Madame Le Marchand à Paris 3 Sonates pour pianoforte avec accompagnement de violon, opus 4 (1785) Symphonie concertante pour le forte-piano à quatre mains ou pour deux piano-forte opus 5, publiée en 1800 par Naderman et Mme Le Menu à Paris Trois sonates pour le forte-piano, la seconde sonate est avec accompagnement de violon obligé op.6, éditées par Boyer à Paris en 1800 Trois sonates pour le piano-forte avec accompagnement de violon non obligé pour les deux premières et la troisième sans accompagnement op.7 , éditées par Boyer à Paris en 1794 3 Grandes Sonates pour le forte-piano en mi bémol majeur, ut majeur et fa mineur, op.8 (1801) Sonate pour piano en si majeur, op. 9 (1809) 3 Grandes Sonates pour le pianoforte, opus 10 dans le style dramatique (1810), dédiées à Clementi, opus 12 (ré majeur), 1814 et opus 13 (1815) Air du Bon Roi Dagobert avec 12 variations précédé d'un prélude ou introduction, op. 9 (1790, pub. 1808 par Duhan à Paris) Recueil de 7 Romances pour voix et piano ou harpe publiées chez Naderman (v. 1795) Morceau dramatique pour piano, à la mémoire de Clementi (1832) 2 walze pour le piano dans le caractère de musique du pays natal de l'Alsace (1835)
Jean-Louis Adam est né en Alsace, une région dont de nombreux habitants étaient autrefois d'origine allemande. Ainsi, son nom apparaît parfois sous la forme allemande : « Johann Ludwig Adam ». Enfant, il apprend à jouer de la harpe et du violon et, un peu plus tard, commence à étudier l'orgue à Strasbourg. Pourtant, à 17 ans, il décide de se consacrer au piano, qu’il apprend en grande partie tout seul. Pour ce faire, il étudia assidûment les œuvres de J.S. et C.P.E. Bach, Haendel, Scarlatti, Schobert, Clementi et Mozart. Naturellement, il a absorbé le célèbre « Versuch » de C.P.E. Bach et, afin d’approfondir son apprentissage de la composition, il étudia les écrits de Johann Mattheson, J.J. Fux et F.W. Marpurg.
À 17 ans également, il s'installe à Paris et devient bientôt le protégé de Christoph Willibald Gluck. Il s'est marié relativement jeune, mais malheureusement, sa femme est décédée un an plus tard. Son deuxième mariage s'est effondré en raison d'une incompatibilité. Il eut cependant plus de chance la troisième fois, car ce mariage, contracté alors qu'il avait 44 ans, dura ; son fils Adolphe est né un an plus tard. Adam est devenu un professeur de piano très respecté ; le compositeur et pianiste virtuose Friedrich Kalkbrenner était l'un de ses élèves. Pour ses services dans le domaine de la musique, Adam a été fait chevalier de la Légion d'honneur française.
La grande majorité des œuvres pour clavier d’Adam sont expressément destinées au piano, mais cette œuvre antérieure est désignée pour « Clavecin ou Piano-Forte ». Il s'agit d'une œuvre d'une ampleur assez considérable, surtout pour une œuvre composée au plus tard en 1784 (elle parut cette année-là dans la publication « Journal de pièces de clavecin »). Ainsi, Adam avait la vingtaine lorsqu’il l’a composé, et pour cette raison, on peut considérer qu’il s’agit d’une œuvre de sa jeunesse, puisqu’il a vécu jusqu’à 89 ans. - David Bolton, « Le claveciniste numérique »