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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-04-25, 00:16
Oui, Edgar Moreau est l'une de nos dernières révélations... qui marche sur les traces de Gautier Capuçon !
Icare Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-10, 09:13
En parcourant le topic "Le règne de la symphonie", à ma grande surprise, je me suis rendu compte que je n'avais encore évoqué aucune symphonie de Chostakovitch. J'en connais quand même quatre sur les quinze qu'il composa durant sa longue carrière: les 5, 8, 12 et 14. J'attendrai d'en découvrir davantage pour en réaliser un cycle et combler cette absence dans le topic concerné. Aujourd'hui, j'ai réécouté la fastidieuse huitième symphonie en cinq mouvements par le "London Symphony orchestra" sous la direction d'André Previn. J'ai lu sur ce fil que Kondrachine serait le meilleur interprète de ses symphonies, soit, toujours est-il que la version de Previn me satisfait pleinement, d'autant plus que ce dernier est une personnalité musicale que j'admire beaucoup et un compositeur qui me touche, aussi bien par ses opéras, ses pièces symphoniques que par sa musique de chambre. Il aurait pu d'ailleurs faire partie de ce cycle. Chostakovitch fait également partie de ces compositeurs dont la musique me touche beaucoup, qu'il s'agisse de sa musique de chambre ou de son oeuvre symphonique, voire vocale. Il est depuis longtemps dans mon collimateur des compositeurs que je souhaite approfondir et peut-être même compléter, et cela même si j'avance à pas d'escargot. La huitième symphonie commence par un monumental premier mouvement qui atteint presque les 28 minutes de musique. Je suis très vite emporté par la lente progression dramatique de cette plage symphonique. Pour la petite histoire, il est dit que cette oeuvre se situe dans la tradition des symphonies en ut mineur: "de la tragédie au triomphe", entamée avec la Cinquième de Beethoven et poursuivie avec la Huitième de Bruckner et la Seconde de Mahler. L'ami de Chostakovitch, Isaak Glikman, a qualifié cette symphonie d'"œuvre la plus tragique" du compositeur. Il faut dire qu'elle a été imaginée et conçue durant l'été 1943, période particulièrement meurtrière et tragique, durant laquelle l'horreur et la cruauté n'avaient plus de limites. J'adore le pouvoir de suggestion de cette symphonie, cette manière dont elle me plonge dans le dramatisme d'évènements que je n'ai heureusement pas vécus.
https://www.youtube.com/watch?v=u1sqB48pQxU
Fidèle au thème de mon cycle, j'ai aussi réécouté de la musique de chambre de Dmitri Chostakovitch; le Quintette pour piano et quatuor à cordes en Sol mineur, opus 57 et le Quatuor à cordes n°8 en Ut mineur, opus 110 par Yakov Kasman et le "Talich Quartet". Là aussi, il y a un certain nombre de lacunes à combler. Je remarque qu'il a composé autant de quatuors à cordes que de symphonies, quinze au total! Je ne connais que le Huitième qui se compose de cinq mouvements et a la particularité de proposer trois Largos. Néanmoins, ce sont les deux Allegros, ou plutôt l'Allegro molto et l'Allegretto qui, à chaque écoute, accaparent le mieux mon attention et m'émeuvent plus profondément. J'en adore la "russité" qui s'y exprime magnifiquement: une belle intensité dans les cordes, un souffle presque épique.... Le Quintette avec piano, pièce unique, composée en 1940 à Moscou, qui n'a donné aucun petit frère dans son immense corpus, me captive d'un bout à l'autre. Il se constitue également de cinq mouvements. Pour la petite histoire, il est dit que Chostakovitch termina sa carrière de pianiste concertiste dans les années 1960 avec l'interprétation de cette œuvre. Il fait partie de mes Quintette avec piano et quatuor à cordes préférés, toutes époques confondues. Il n'en a composé qu'un seul mais, de mon point de vue, c'est un coup de maître.
Snoopy Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 10:20
5 pièces peu connues mais qui valent le détour!
https://www.youtube.com/watch?v=FJhaUmtKPpI
Anouchka
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 17:54
Merci Messieurs pour vos avis et les explications d'Icare. J'irai écouter un peu plus tard vos vidéos. J'aime sa musique de chambre comme je vous l'ai déjà écrit. Et ses symphonies ne m'attirent pas. Trop dramatiques, peut-être. Quand j'en entends une à la télé, j'avoue que je m'ennuie assez vite... Je préfère Bruckner et Mahler, mais peut-être n'ai-je pas fait l'effort de l'écoute, ce qu'Icare tu viens de faire. C'est comme ça, les cycles, souvent suivant son humeur et son contexte de vie .
Icare Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 18:25
Anouchka a écrit:
Et ses symphonies ne m'attirent pas. Trop dramatiques, peut-être. Quand j'en entends une à la télé, j'avoue que je m'ennuie assez vite... Je préfère Bruckner et Mahler, mais peut-être n'ai-je pas fait l'effort de l'écoute, ce qu'Icare tu viens de faire. C'est comme ça, les cycles, souvent suivant son humeur et son contexte de vie .
Question de sensibilité aussi. Certains calent davantage sur les Symphonies de Mahler, suivez mon regard . Personnellement, je cale davantage sur les symphonies de Bruckner, mais je ne dirais pas non plus que c'est définitif. Je laisse faire le temps et ne brusque rien. J'aime quand même la "Romantique" que je connais depuis longtemps. Néanmoins, elle ne m'est pas aussi viscérale et émouvante que les quatre symphonies (5,8,9 & 14) que je connais de Chostakovich, et il est vrai d'ailleurs que le caractère profondément dramatique de la Huitième me bouleverse. Je me considère un peu comme un mélomane "tragédiste". J'aurais pu dire "tragédien" mais ça n'a pas le même sens que "tragédiste" qui, certes, n'existe pas. Ce qui n'empêche évidemment pas que j'adore aussi ce que je connais de la musique de chambre de Chostakovich, sauf que ce n'est pas du tout comparable, c'est une autre approche, une autre émotion...plus "musicienne" peut-être... En tout cas, il ne me viendrait pas à l'idée de rechercher dans son Quintette ou ses Quatuors ce qui me bouleverse dans ses symphonies, comme la Huitième par exemple, ou inversement. Ce sont deux univers très différents pour une même signature. Si j'ai réalisé un cycle qui réunit dans une même écoute de la musique de chambre et de la symphonique d'un même compositeur, ici Chostakovich, c'est justement pour tenter de mieux comprendre mes ressentis, mes aspirations durant l'écoute. J'ai l'impression d'avoir une écoute plus "musicienne" lorsque j'écoute une sonate que lorsque j'écoute une symphonie qui est davantage, pour moi en tout cas, un "voyage" émotionnel, parfois même cinématographique.
Snoopy Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 19:12
Icare a écrit:
Certains calent davantage sur les Symphonies de Mahler
On se demande bien qui
Anouchka
Nombre de messages : 8327 Age : 63 Date d'inscription : 03/04/2014
Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 19:26
Icare a écrit:
Je me considère un peu comme un mélomane "tragédiste". J'aurais pu dire "tragédien" mais ça n'a pas le même sens que "tragédiste" qui, certes, n'existe pas. Laughing
Un mélomane (au ressenti) tragique... J'aime bien les barbarismes, alors "tragédiste" c'est marrant (enfin en l'occurence, pas trop sur cette oeuvre ).
C'est là où cher ami, nous différons, du moins en ce moment. Nous avons eu nos enfances et nos vies, tu as été très marqué par certaines choses, et moi par des drames aussi. Le tourbillon de la vie nous crée des passerelles vers la musique (pour ne parler que d'elle, mais vers tous les arts en fait), qui deviennent des refuges, des forces, des piliers. On s'y appuie. Hier j'écoutais "et Incarnatus Est" de Mozart, et je pleure (alors que je ne suis pas du tout déprimée). Toi, la huitième de Chosta te bouleverse parce qu'elle te rappelle une période que tu n'as pas connue mais t'a frappé par sa violence... Intéressant d'échanger là-dessus, et de mieux comprendre nos ressentis respectifs....
joachim Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 20:09
Icare a écrit:
et il est vrai d'ailleurs que le caractère profondément dramatique de la Huitième me bouleverse. Je me considère un peu comme un mélomane "tragédiste".
Un conseil : essaie de te procurer la symphonie n° 7, Leningrad, lors de tes prochains achats. Le premier mouvement à lui tout seul est une tragédie, et pas une petite !!!
Je sais que tu n'aimes pas trop découvrir une œuvre par youtube, d'autant plus que la symphonie dure 80 minutes environ, c'est la plus longue de Chosta, alors je ne place pas de lien
Icare Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 20:52
Tu ne vas pas me croire Joachim mais hier je suis allé à GIGI où malheureusement les rayons sont de plus en plus vides. Je n'ai pas trouvé ce que j'espérais, toutefois je suis tombé sur d'autres titres qui m'intéressaient malgré tout, dont la Symphonie n°7 de Chostakovich. Par Kurt Masur. J'ai pensé qu'il pouvait s'agir d'une interprétation de qualité. Puis, j'ai manipulé d'autres cd et l'ai probablement posé pendant ce temps-là. En même temps, j'avais un peu mal au ventre. Arrivé à la caisse, je me suis rendu compte que l'avais oubliée et j'ai eu la flemme d'y retourner.
Anouchka
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 21:54
Joachim a écrit:
la symphonie dure 80 minutes environ,
Ciel !
Snoopy Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-11, 21:58
Normal quand on s'appelle Icare d'être tête en l'air
Anouchka
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-12, 00:16
Pourquoi dans "Le Parrain", ne dit-on pas clairement que cette musique est de Chosta et non de Nino Rota ? Merci de m'expliquer... https://youtu.be/2LYmNN_FqjY
Icare Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-12, 08:22
Anouchka a écrit:
Pourquoi dans "Le Parrain", ne dit-on pas clairement que cette musique est de Chosta et non de Nino Rota ? Merci de m'expliquer... https://youtu.be/2LYmNN_FqjY
Pas certain d'avoir la bonne explication: ce n'est pas la première fois qu'une musique d'untel est attribuée à tort à tel autre, souvent par méconnaissance ou par paresse. Tout le monde n'a pas une culture classique, même parmi les gens de cinéma, à l'exception de ces compositeurs comme Nino Rota qui ont une immense connaissance de ce côté-là. Lorsque les gens regardent un film au cinéma, ils voient le nom d'un compositeur s'inscrire au générique et si, dans le film, ils entendent un extrait musical qu'ils ne connaissent pas ou n'en connaissent pas l'auteur, ils l'attribuent au nom qui apparait au générique, tout simplement. Les détails sur les musiques préexistantes figurent généralement au générique-fin que très peu de spectateurs suivent, puisque la plupart, en général, s'éclipse dès que le film se termine, zappant allègrement le défilé des noms au générique-fin. Seul un béophile comme moi va rester jusqu'au bout...et pas toujours...
joachim Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-12, 12:32
Anouchka a écrit:
Pourquoi dans "Le Parrain", ne dit-on pas clairement que cette musique est de Chosta et non de Nino Rota ? Merci de m'expliquer... https://youtu.be/2LYmNN_FqjY
Je n'ai pas en tête la musique du Parrain, mais ton exemple concerne le film Eyes Wide Shut (les yeux fermés en grand), un film de Stanley Kubrick qui a fait scandale
En tout cas, le nom de Chostakovitch n'est connu par les profanes en musique que pour cette petite valse insignifiante. Si Chostakovitch voit ça, où qu'il se trouve, il doit se retourner dans sa tombe...
Icare Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-12, 12:56
joachim a écrit:
En tout cas, le nom de Chostakovitch n'est connu par les profanes en musique que pour cette petite valse insignifiante.
En fonction du meilleur de son oeuvre, il est vrai que cette Valse n°2 n'est qu'une bagatelle, mais je l'aime bien. Le pire Joachim, est que je suis parfois tombé sur des gens qui aiment bien cette valse et auxquels j'ai demandé s"ils savaient qui en est l'auteur. Ils me répondaient qu'ils ne savaient pas ou n'avaient pas retenu le nom. J'aurais pensé qu'ils me le demanderaient...même pas. L'un d'eux m'avait quand même répondu Karajan. Les gens ne sont pas toujours très curieux, même envers parfois ce qu'ils prétendent aimer...
Anouchka
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-12, 16:56
Pour en revenir au film de Kubrick, "Eyes wide shut", quand j'ai voulu écouter la vidéo youtube de la valse sur ce film, j'ai vu qu'il y avait quand même une demande de contrôle parental avant la vision. Je sais que la valse se trouve sur la scène d'orgie sexuelle de la secte, que Tom Cruise découvre avec stupéfaction, et bien sûr je n'allais pas vous envoyer ça. Oui, ça ne vaut pas ses autres oeuvres, mais j'aime bien quand même, moi aussi. Elle est sympa dans "Le Guêpard" et donne tout son charme à cette belle scène qui regroupe tous les protagonistes.
Snoopy Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-12, 17:11
joachim a écrit:
En tout cas, le nom de Chostakovitch n'est connu par les profanes en musique que pour cette petite valse insignifiante.
Ah, ben, il est ronchon notre Joachim aujourd'hui En quoi elle est insignifiante? Ce n'est certes pas une symphonie mais comme on dit "ce n'est pas la taille qui compte" C'est une petite valse bien sympathique, c'est là l'essentiel. Valse qui d'ailleurs fait partie d'une Suite pour orchestre de jazz
joachim Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-12, 19:38
Mais non, je ne suis pas ronchon, moi aussi je l'aime bien cette petite valse Je veux seulement dire que dans le public c'est tout ce que l'on connaît de Chostakovitch... si l'on se souvient de son nom comme dit Icare
Cette suite (sans numéro d'opus), à laquelle Chostakovitch n'accordait aucune importance, ne s'intitule plus "suite n° 2 pour orchestre de jazz" (car il existe aussi une suite de jazz n° 1), mais suite pour orchestre de variétés. (C'est expliqué dans la biographie de Kzrizstof Meyer). Fort justement d'ailleurs car ses différents mouvements s'accordent plus aux variétés qu'au jazz...
https://www.youtube.com/watch?v=0f_vOr1F8bU
I. March II. Lyric Waltz III. Dance 1 IV. Waltz 1 V. Little Polka VI. Waltz 2 VII. Dance 2 VIII. Finale
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2021-05-13, 20:23
Chostakovitch a composé pas moins d'une quarantaine de musiques de film, dont une bonne partie ont été adaptées en Suites orchestrales.
Voici celle qu'il a composée pour le film "Падение Берлина, Padeniye Berlina" ("La Chute de Berlin" op. 82a (1950), qui prend comme contexte la seconde guerre mondiale vue du côté soviétique à travers deux héros.
https://www.youtube.com/watch?v=2xF1jDL0WAk
Synopsis
Aliocha, le héros, s'engage dans l'Armée rouge afin de servir sa patrie et de sauver Natasha, la femme qu'il aime et qui a été déportée par les Nazis. Grâce à son courage et à son patriotisme, Aliocha pourra rencontrer Staline qui supervise le déroulement de la guerre depuis son bureau du Kremlin.
Le film suit le déroulement de la guerre à travers les actions des deux jeunes héros et de Staline, jusqu'à la victoire finale sur l'Allemagne nazie, et l'arrivée triomphale de Staline à Berlin.
joachim Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2022-11-07, 20:19
Suite de la musique de film pour Maxime, trilogie
https://www.youtube.com/watch?v=tthmx9YwFfc
I. Prelude (‘Boldly, Friends, on we March!’. Moderato – Allegro non troppo – Adagio II. Attack Sequence. Allegro III. Death of the Old Worker. Adagio IV. Waltz. Allegro sostenuto V. Demonstration ‘Varshavyanka’. Allegretto VI. Fight at the Barricades. Allegro con brio – Presto VII. Funeral March. Tempo di marcia funebre VIII. Finale.
Performed by Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin, with Rundfunkchor Berlin conducted by Michail Jurowski.
Anouchka
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2022-11-07, 22:12
Bon, un joli souvenir romantique de l'une de mes filles avec sa petite tribu (il y a une semaine).... Quatre jours à Venise (trajet compris), Venise rapidos et surtout le Palais de Doges, mais comme je l'ai dit sur un autre fil, une certaine magie , comme d'hab. : Et la fameuse valse N° 2 de Chosta chantée par leur gondolier ! Ma fille (oreille musicale) me l'a chantonnée, on a cherché ensemble et c'était ça...
Snoopy Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2024-02-06, 15:52
00:00 Karamanov: Variations for Piano: I. Tema. Moderato, Var. 1. Allegretto grazioso, Var. 2. L’istesso tempo, Var. 3. Allegro risoluto, Var. 4. Tempo I, Var. 5. Andantino espressivo, Var. 6. Allegretto - Meno mosso- Prestissimo
Galynin: Suite for Piano: 09:48 I. Toccata 11:55 II. Intermezzo 16:05 III. Dance 17:11 IV. Aria 20:21 V. Finale
22:20 Boris Tchaikovsky: Sonatina
Shostakovich: Prelude and Fugue No. 1 in C Major, Op. 87: 26:18 I. Prelude 29:05 II. Fugue
Shostakovich: Prelude and Fugue No. 7 in A Major, Op. 87: 31:48 I. Prelude 33:12 II. Fugue
Shostakovich: Prelude and Fugue No. 24 in D Minor, Op. 87: 35:28 I. Prelude 39:09 II. Fugue
Shostakovich: 3 Fantastic Dances, Op. 5: 46:29 I. Allegretto 48:04 II. Andantino 49:51 III. Allegretto
50:56 Shostakovich: Polka from the Ballet “The Golden Age”
Enseignant au Conservatoire de Moscou pendant de nombreuses années, Chostakovitch a formé toute une génération de compositeurs parmi les plus talentueux de l'Union soviétique. Il était réputé pour son oreille fine et sa critique bienveillante qui concentrait immédiatement son attention sur les points faibles d'une partition sans exiger que ses élèves suivent sa propre voie. En effet, les trois jeunes compositeurs démontrent ici l’individualité de leur propre voix.
Le moins connu d'entre eux est aujourd'hui German Galynine (1922-1966), dont l'originalité lui a fait souffrir bien plus que son professeur des effets de la célèbre « purge » de Jdanov de 1948 dirigée contre les compositeurs et contre les tendances modernistes de la musique. En 1951, année où il obtient paradoxalement le prix Staline pour son poème épique sur des thèmes russes, Galynine commence à souffrir de schizophrénie et est admis dans un asile, et continue à recevoir des soins psychiatriques pour le reste de sa courte vie. Il a écrit cette Suite en cinq mouvements en 1945, alors qu'il était encore étudiant au Conservatoire, et elle alterne de manière quelque peu prophétique entre des humeurs maniaques et mélancoliques.
Chostakovitch lui-même a cité Alemdar Karamanov (1934-2007) comme l’un des compositeurs les plus originaux de son époque. Né en Ukraine mais de parents turcs, il a étudié à Moscou avant de retourner en Crimée, se convertissant au christianisme et se voulant ainsi dans l'obscurité à l'époque. Sa musique ultérieure partage une qualité expérimentale et visionnaire avec des pionniers contemporains tels que Schnittke, Denisov et Gubaidulina. Les Variations pour piano (1962) appartiennent à la dernière phase de sa période moscovite.
La carrière de Boris Tchaïkovski (1925-1996) s'est déroulée selon des lignes plus douces, notamment parce que sa maturité a coïncidé avec la période du Dégel qui a accordé aux artistes une plus grande liberté d'expression. La Sonatine en un seul mouvement de 1946 est à nouveau une œuvre d'étudiant, bien que très talentueuse et disciplinée, avec le genre de compréhension approfondie de la forme classique que Chostakovitch a manifestement inculquée et attendue de ses étudiants. Fernanda Damiano juxtapose ces raretés pianistiques avec plusieurs pièces qui démontrent l'ampleur du style et l'assurance de la personnalité artistique qui ont permis à Chostakovitch de se démarquer de ses contemporains. Aux côtés de l'éclat vif des Trois Danses fantastiques et de la Polka de son ballet L'Âge d'Or, elle interprète un trio de Préludes et Fugues (Nos 1, 7 et 24) du recueil qu'il a écrit pour Tatiana Nikolaeva, une autre élève, en 1950-51.
Fernanda Damiano a fait ses débuts enregistrés sur Brilliant Classics (96346) avec une collection unique de sonates de Galuppi dans des éditions pianistiques romantiques de Giocomo Benvenuti. « une vingtaine d'années extrêmement talentueuse » selon le magazine Fanfare, elle va « bien au-delà même de la partition de Benvenuti avec son rubato imaginatif et son jeu dynamique et plein de ressources. Ajoutez à cela son toucher habile… sa fine maîtrise des équilibres verticaux et son attention à la syncope de la musique et à ses bizarreries rythmiques, cela promet d'être un disque de premier ordre.
joachim Admin
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975) 2024-04-13, 20:22
Ma symphonie préférée de ce grand compositeur (nouvelle arrivée sur youtube)
https://www.youtube.com/watch?v=JWXRvhNVvTc
I - Allegretto (???? = 116) - Pco più mosso (???? = 126) - A tempo (???? = 116) - Moderato (????. = 87) - Poco più mosso (???? = 108) - Adagio (???? = 92) - Meno mosso (???? = 69) - Poco più mosso (???? = 92) - Allegretto (???? = 120): 0:00 II - Moderato (poco allegretto / ???? = 96): 28:25 III - Adagio (???? = 112) - Largo (???? = 92) - Adagio (???? = 112) - (???? = 120) - Largo (???? = 92) - Moderato risoluto (???? = 120) - Largo (???? = 92) - (???? = 120) - (???? = 112) - Largo (???? = 92) - Adagio (???? = 112) - Largo (???? = 92) - Adagio (???? = 112) - (attacca): 41:19 IV - Allegro non troppo (???? = 132) - Moderato (???? = 100): 59:56
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra conducted by Vasily Petrenko.
La Symphonie n°7 de Chostakovitch a été composée entre septembre 1941 et février 1942, principalement dans la ville assiégée de Leningrad. Il a achevé l'œuvre à Kuybyshev (aujourd'hui Samara), où lui et sa famille avaient été évacués. La première a eu lieu le 5 mars 1942, interprétée par l'Orchestre du Théâtre Bolchoï dirigé par Samuel Samosud. La pièce fut un succès triomphal dans toute l’Union soviétique et à l’étranger, dans les pays alliés. La représentation de Léningrad, le 9 août, fut un événement unique dans toute la guerre ; après un barrage d'artillerie soviétique, des haut-parleurs ont diffusé le spectacle dans toute la ville ainsi qu'aux forces allemandes dans un mouvement de guerre psychologique.
Les Allemands envahirent l’Union soviétique le 22 juin 1941 et, fin juillet, la ville de Léningrad était complètement encerclée. Le siège dura jusqu’en janvier 1944, au cours duquel environ un million d’habitants de la ville moururent, une grande partie de la ville elle-même fut réduite en ruines et les conditions de vie de ceux qui ne moururent pas furent épouvantables. Chostakovitch a tenté de s'enrôler et a refusé de quitter la ville, travaillant sur la symphonie et y reflétant toute la tragédie, l'héroïsme, la violence et les émotions déclenchées par la guerre. Malgré tout, les arts russes étaient florissants, même face à une défaite imminente. La censure a été considérablement réduite et la musique patriotique a coulé sans qu'il soit nécessaire d'imposer le réalisme socialiste comme les années précédentes.
Le premier mouvement est structuré sous la forme d’une sonate à grande échelle. Il commence par un thème principal solennel et résolu aux cordes et timbales, contrasté par un deuxième thème lyrique et paisible aux cordes et aux bois. Le développement consiste en un vaste boléro ouvert par le rythme de la caisse claire, un thème de marche (dérivé du thème d'ouverture) est présenté par des cordes pizzicati. Il est ensuite constamment répété à mesure qu'il devient de plus en plus fort, dissonant et violent ; d'abord à la flûte, puis en duo avec le piccolo, puis un deuxième duo entre clarinette et basson, ensuite aux trompettes et trombones assourdis avec piano, puis en canon aux hautbois et clarinettes, puis aux cordes pleines, puis aux cors soutenus par des cordes. et xylophone, ensuite sur des cuivres entiers sur des figures de cordes menaçantes, puis sur des cordes soutenues par des percussions, du bois et des cuivres, et enfin sur des cuivres et des cordes dans sa péroraison finale.
Un violent point culminant est atteint avec une variation du thème de la marche soufflé par les cuivres, soutenu par des percussions incisives. Un autre point culminant angoissant et hystérique s'ensuit alors que le rythme s'accélère et que la musique devient plus forte. Une douloureuse récapitulation des thèmes débute par une interprétation tragique et dissonante du thème principal, suivie d'une interprétation mélancolique du second par le basson. Le thème principal réapparaît ensuite de manière expressive dans sa forme originale sur les cordes, nous conduisant à une coda dans laquelle le rythme de la caisse claire et le thème de la marche à la trompette assourdie nous rappellent que les luttes ne sont pas terminées.
Le deuxième mouvement est un intermezzo en forme de rondo (A-B-A'-C-A'-B'-A''). Il s’ouvre sur un thème principal aux allures de danse aux seconds violons, comme une valse hésitante mais élégante. Il se déroule en une série de variations contrapuntiques, auxquelles répond un deuxième thème lyrique au hautbois sur le rythme d'une polonaise. Le thème principal est récapitulé par des pizzicati à cordes. La section centrale s'ouvre sur un troisième thème grotesque sur le bois, atteignant un vulgaire point culminant en forme de marche. Une fois la musique calmée, le thème principal est à nouveau récapitulé par les cordes, suivi du deuxième thème à la clarinette basse soutenue par trois flûtes. La musique devient plus pleine d'espoir à mesure que le thème principal est récapitulé une fois de plus aux cordes, nous conduisant à une coda sereine.
Le troisième mouvement est également structuré comme un rondo (ABA'-CA''-B'-A'''). Il commence par un sombre choral aux bois comme thème principal, repris et déployé de manière expressive par les cordes. Après un bref échange antiphonique entre bois et cordes, un deuxième thème profondément lyrique et nostalgique est introduit par la flûte, bientôt en duo puis au violon sur des pizzicati. Le thème principal est ensuite récapitulé sur un ton plus optimiste. Une section centrale violente se déchaîne avec un troisième thème turbulent aux cordes et aux vents, déchaînant avec beaucoup d'amertume et de fureur. Après un point culminant dissonant et la musique s'est calmée, le thème principal réapparaît expressivement aux cordes, suivi du deuxième thème aux altos. Le thème principal est à nouveau récapitulé. Trois coups de tam-tam nous entraînent directement dans la partie finale.
Le quatrième mouvement est écrit sous forme ternaire. Il s'ouvre sur un thème contemplatif aux cordes, surgi des profondeurs et bientôt transformé en un thème principal héroïque et volontaire. Il devient de plus en plus puissant et imposant jusqu'à atteindre un paroxysme massif et belliqueux. Après que la musique se soit progressivement calmée, un large deuxième thème, semblable à un choral, est introduit par les cordes, se déroulant comme une plainte tragique. Les violoncelles nous amènent progressivement vers un crescendo long et constant qu'est la suite du mouvement. Le thème principal, peu à peu, réapparaît avec une grande force, devenant de plus en plus triomphal. Puis le thème initial de l’œuvre, ce noble thème de l’esprit russe, réapparaît au début de la massive coda finale. L’ensemble de l’œuvre se termine par un embrasement résolu en do majeur.
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Sujet: Re: Dmitri Chostakovitch (Shostakovich) (1906-1975)