Juan Gutierrez de Padilla (1590-1664)

Juan Gutiérrez de Padilla (né à Malaga en Espagne vers 1590, mort à Puebla de los Ángeles en Nouvelle-Espagne le 22 avril 1664) est un compositeur espagnol de musique baroque actif en Nouvelle-Espagne (actuel Mexique).



Né à Malaga vers 1590, il est formé à la musique par le maître de chapelle Francisco Vásquez, à la  Santa Iglesia Catedral Basílica de la Encarnación de Malaga. Il est d'abord maître de chapelle à Jerez de 1612 à 1614, puis à Cadix avant de partir en 1622 pour la Nouvelle-Espagne où il exerce à la cathédrale de Puebla de 1622 à sa mort en 1664.

Padilla est l'un des compositeurs les plus importants représentés dans les manuscrits à Puebla, au Mexique et la collection Hackenberry à Chicago, Illinois. Il a travaillé à Puebla de Los Angeles, au Mexique, qui à l'époque baroque était un centre religieux plus grand que la ville de Mexico lui-même. Il a été nommé maître de chapelle de la cathédrale de Puebla en 1628.

Il doit être distingué du jeune Juan de Padilla, qui était maître de chapelle à Zamora, Espagne (1661-1663), et Toledo (1663-1673).


Oeuvres

La plus grande partie de sa vaste production (plus de 700 pièces survivent) comprennent des motets sacrés, souvent pour double chœur, de style Renaissance ou stile antico ainsi que villancicos sacrés, 6 Messes, des Lamentations, des litanies. Il comprend souvent des accompagnements pour orgue ou divers instruments à cordes.


Liste d'après le Groves

Musique religieuse

Missa ‘Ave regina’, 8vv, ed. in Ray
Missa ‘Ego flos campi’, 8vv, ed. in Mapa mundi (London, 1992)
Missa ‘Joseph fili David’, 8vv, ed. in Ray
Missa sine nomine, 8vv, ed. in Ray
Missa ferialis, 4vv

Adjuva nos, 5vv;
Arbor decora, 4vv, ed. in Reitz;
Ave regina, 8vv, ed. in Ray;
Ave rex noster, 4vv, ed. in Reitz;
Christus factus est, 4vv (2 settings), ed. in Reitz;
Circumdederunt me dolores, 6vv;
Deus in adiutorium meum, 8vv;
Die nobis Maria quid vidistis, 8vv;
Dies irae, 8vv; Dixit Dominus, 8vv;
Dixit Dominus, 4vv (2 settings);
Dixit Dominus, 5vv;
Domine ad adjuvandum, 8vv;
Domine Dominus noster, 8vv, ed. in Ray;
Dominus Jesus postquam cenabit, 4vv, ed. in Reitz;
Exultate justi in Domino, 8vv, ed. in Ray;
Felix namque es sacra virgo, 8vv;
Filie Jerusalem, 4vv, ed. in Reitz;
Joseph fili David, 8vv, ed. in Ray;
Mirabilia testimonia, 8vv, also in Colección Jesús Sánchez Garza, Mexico City, ed. in Ray;
Miserere mei, 8vv;
O cruz ave spes unica, 4vv, ed. in Reitz;
O Domine Jesu Christe, 2vv, ?insts, ed. in Reitz;
O Redemptor sume carmen, 4vv, ed. in Reitz;
O vos omnes, 4vv, ed. in Reitz
Pater peccavi, 8vv;
Postquam surrexit Dominus, 4vv, ed. in Reitz;
Quo vulneratus, 4vv, ed. in Reitz;
Responde mihi, 4vv;
Salve regina, 8vv, ed. in Ray;
Sancta et immaculata, 8vv;
Sicut cervus, 4vv, ed. in Reitz;
Stabat mater, 4vv (2 settings), ed. in Reitz;
Tantum ergo, 4vv, ed. in Reitz;
Transfigi dulcissime Domine, 4vv;
Tristis est anima mea, 4vv, ed. in Reitz;
Velum templi scissum, 4vv, ed. in Reitz;
Veni pater pauperum, 8vv;
Veni Sancte Spiritus, 4vv;
Versa est in luctum cithara, 5vv:
Vexilla regis, 5vv;
Victimae paschali, 8vv;
Vida turbam magnam, 6vv; several ed. in Mapa mundi (London, 1992)

Passio secundum Mattaeum, 4vv; ed. in Barwick; ed. S. Barwick and H. Ross, Motets from Mexican Archives (New York, 1952–68)
2 Lamentations, 4, 6vv; 1 ed. in Reitz
3 litanies, 10vv
6 psalm tones, 4vv


Villancets:

in Collección Jesús Sánchez Garza, Mexico City, unless otherwise stated
More than 45 surviving villancicos, 2–6vv, in 9 Christmas cycles, 1642, 1651–9, and 1 Corpus Christi cycle, 1628, MEX-Pc;
5 ed. in Stevenson (1974);
4 ed. M. Alcázar, J. Estrada and E.T. Stanford, La música en México: antologia, i: Período virreinal (Mexico City, 1987)

Autres

Administre sus rayos, 3vv;
Al triunfo de aquella reina, 4vv;
Con tal de gala pastores, 4vv;
De buestras glorias colijo Joseph, 4vv;
Dormidillos ojuelos, 2, 5vv;
Entre aquellas crudas sombras, 2, 4vv, Pc;
En un portal malcubierto, 4vv, GCA-Gc;
La corte del çielo, 3, 6vv;
Miraba el sol el aguila bella, 2, 4vv, Pc;
Miran con los difraçes, Pc;
Nada lejos de razon, 3vv;
Ne son sino quatro mortales, 3, 5vv;
Que tiene esta noche, 4vv, GCA-Gc;
Zagalejos amigos decid, 5vv

Légendaire groupe cubain de musique ancienne ARS LONGA DE LA HABANA, fondé en 1994 par la soprano Teresa Paz et le guitariste baroque Aland Lopez.
J'adore ce genre de baroque d'Amérique latine

Las Estrellas Se Ríen


https://www.youtube.com/watch?v=p5J_t2Vd3cU

Une belle polyphonie baroque.

Dixit Dominus a 8


https://www.youtube.com/watch?v=OYZbUYHQmsA

Missa "Ego Flos Campi" a 8



https://www.youtube.com/watch?v=N_B94cbvpvI

Missa "Ego Flos Campi" a 8
Kyrie
Gloria
Credo
Sanctus
Agnus Dei

Angelicum Cantorum de México, Niños Cantores de la UNAM.

Dirige: Benjamín Juárez Echenique.


Gutiérrez de Padilla a étudié avec Francisco Vázquez, Kapellmeister de la cathédrale de Malaga, Espagne entre 1586 et 1613. L'Andalousie était l'une des régions musicales les plus riches d'Europe à cette époque, Peñalosa, Morales, Guerrero, Juan Vázquez parmi de nombreux autres noms fondamentaux pour le l'histoire de la musique y a travaillé. Gutiérrez de Padilla est né de cette école, qui aurait une relation très étroite avec la tradition musicale qui s'est développée à Puebla de los Ángeles en Nouvelle-Espagne.

Gutiérrez de Padilla est arrivé à Puebla de los Ángeles avant octobre 1622 et, à partir de 1627, il a été nommé, par acclamation, maître de chapelle "propriété" après la mort de Gaspar Fernandes, poste qu'il a occupé pendant 42 ans jusqu'à sa mort en 1664.

L'opulence et la grandiloquence de la musique polychorale, qui est la section la plus importante du catalogue de Gutiérrez de Padilla. Particulièrement remarquable est son maniement fluide des diverses textures intrinsèques aux doubles chœurs, comme les cori spezzatti, où s'entremêlent des éruptions inattendues du style concitato, ainsi qu'un maniement harmonique qu'il dénote déjà - notamment dans l'utilisation d'enchaînements de quintes dans le grave – une proximité absolue avec les principes formels de la tonalité. Cependant, ce qui précède ne forme que le fond musical d'une écriture pleine de symbolismes et de significations ; le tout agencé dans le cadre d'une architecture structurelle soignée que chacune de ses œuvres dénote. Ainsi, une certaine architecture invisible se cache derrière la musique polychorale de l'auteur. Dans son splendide Mirabilia testimonia tua pour huit voix, le texte insolite est divisé en huit sections de quatre lignes, toutes avec les mêmes éléments : trois doubles lignes de chœur plus un seul chœur, un ou deux mots soulignés par l'utilisation du concitato , et la réitération de certains mots cruciaux ; mais l'ordre interne dans lequel chacun de ces éléments est disposé est unique dans chaque strophe, ce qui dénote une notion claire de la dispositio rhétorique. De plus, certaines configurations mélodiques, notamment sur le mot illuminat, sont répétées au besoin, ce qui dénote que le compositeur, en plus de souligner cette notion, a donné à son écriture un caractère éminemment symbolique. Cet aspect est particulièrement notable dans la messe Ego flos Campi, dont la caractéristique notable est le nombre inhabituel et exagéré de répétitions textuelles. Cependant, ces réitérations, par exemple, chanter le mot Credo 27 fois, ne sont pas un simple geste d'exagération en nouvel espagnol, mais plutôt des allusions précises d'une portée symbolique : dans le Credo, les neuf chœurs du Canon Angelicum chantent le mot Credo neuf fois; tandis que dans le Kyrie, les répétitions de ses trois parties totalisent 13 + 10 + 13 ; un arrangement symétrique qui fait également allusion aux 36 voix du même Canon Angelicum. De telles réitérations faisant allusion aux anges, présentes dans les autres parties de cet ordinaire, semblent impliquer que ce fut précisément la messe avec laquelle la cathédrale de Puebla de los Ángeles fut consacrée en avril 1649.
Il serait long de rendre compte des innombrables subtilités qui distinguent l'écriture de Gutiérrez de Padilla. Son sens inhabituel des tensions harmoniques, le vibrant contraste des textures qui caractérise sa musique polychorale, le sens fin de l'hypotypose et une écriture impeccable des lignes contrapuntiques, ne sont que quelques-uns des éléments qui expliquent la force esthétique et l'émotion qui caractérisent la production de ce musicien, peut-être le compositeur le plus important du XVIIe siècle dans le Nouveau Monde".


Benjamin Juarez Echenique.