Nicolas Bernier 1664-1734)

Nicolas Bernier est un compositeur français né le 28 juin 1664 à Mantes-la-Jolie et mort le 5 septembre 1734 à Paris.

Sa formation a probablement été effectuée à la collégiale Notre Dame de Mantes et plus tard la collégiale de la cathédrale d'Evreux.
Bien que l’almanach "L’ État actuel de la Musique du Roi" de 1773 fasse état d’études avec Antonio Caldara à Rome, il est difficile de retracer sa formation musicale avec précision.

En 1692, il était professeur de clavecin à Paris. En 1693, il postule, sans succès, à un poste de musicien de la cathédrale de Rouen.

Nicolas Bernier fut nommé maître de musique de la cathédrale de Chartres en 1694, puis occupa un poste similaire à Saint-Germain-l’Auxerrois à partir du 18 mars 1698.

En avril 1704, il succéda à Marc-Antoine Charpentier à la Sainte-Chapelle, puis devint sous-maître de la Chapelle de Versailles en 1723 puis maître en 1726 - l’une des plus importantes charges musicales sous l’Ancien Régime. Il  devient en plus professeur à la Sainte Chapelle jusqu'en 1733.

En résumé :
1692 : enseigne le clavecin.
1693 : manque le concours de maître de chapelle.
1694-1698 : dirige la maîtrise de deux cathédrales.
1700 : succès d'un de ses Te Deum joué devant le roi à Fontainebleau et repris dans des églises parisiennes jusqu'en 1704.
1703 : publication de son premier livre de motets.
1713 : second livre de motets publié.
1723 : l'éducation des pages de la chapelle royale lui est confiée et il obtient un des trois quartiers de sous-maître de musique de la chapelle royale détenus par Michel-Richard Delalande.
1726 : en avril, devient maître de musique à la Sainte Chapelle de Paris à la place de Marc-Antoine Charpentier.

En tant qu'enseignant, il jouissait d'une réputation notoire et, en plus d'être l'auteur du traité "Principes de composition", il avait de nombreux étudiants tels que Louis-Claude Daquin.

Bernier est l’auteur de sept livres de cantates, trois livres de petits motets (dont un posthume), douze grands motets, un Te Deum (perdu), quelques chansons, ainsi que d’un traité intitulé Principes de composition.
Après Marc-Antoine Charpentier, Bernier est probabblement le compositeur français qui a le mieux assimilé le style italien. Ses motets constituent une synthèse parfaite des goûts français et italien, mais là où ses compatriotes imitent tant bien que mal le style transalpin, l’artiste offre un modèle à suivre. Il en ira de même un peu plus tard chez Hasse qui maîtrisait mieux le style napolitain qu’on ne le faisait au pied du Vésuve !

Le génie de Bernier s’exprime à la fois par son invention harmonique, son sens rythmique et sa science contrapuntique. Des mouvements fugués tels que Principes populorum (Omnes Gentes) portent la signature d’un des très grands maîtres français du contrepoint.

Nicolas Bernier a trouvé dans le petit motet un lieu d’expression privilégiée et s’impose comme le plus grand maître du genre. Paru en 1703, son Premier Livre attestait d’emblée une maîtrise époustouflante. La qualité première de ses petits motets est d’offrir une construction dépassant le cadre fixé par ses prédécesseurs. De plus, il imprime une théâtralité au discours qui se traduit par la présence de plusieurs récitatifs, parfois trois par motet. Dans les Premier (1695) et Second Livres (1700) d’André Campra, on n’en trouvait aucun. Seuls Marc-Antoine Charpentier avant Bernier et François Couperin parmi ses contemporains (les Trois Leçons de Ténèbres datent de 1714) peuvent soutenir la comparaison.

Quelques-uns des ses petits motets obéissent à une forme cyclique, le premier mouvement étant répété à la fin de chacune des autres parties. D’autres sont conçus afin de s’enchaîner sans aucune interruption. Un changement survient par ailleurs entre le Premier et le Second Livre : dans ce dernier, la forme se révèle plus ample et l’écriture plus virtuose, surtout pour les parties instrumentales.

Suivant un classement récent, on trouve en tout :

18 grands motets (dont un Te Deum Laudamus de 1723)
51 petits motets
9 Leçons de Ténèbres
39 cantates françaises

Une fois n'est pas coutume : je viens d'écouter un CD de "petits motets" baroques français, où se trouve notamment le Congratulamini, un motet de la Sainte Vierge, pour soprano, violon, flûte et basse continue de Nicolas Bernier.

Je ne connaissais ce compositeur que de nom, et ce petit motet semble bien différent de ceux de cette époque. En tout cas j'ai bien aimé.

En tout cas je regrette bien de ne plus trouver un seul de ses grands motets

Œuvres (d'après le Grove)

Musique religieuse

[26] Motets, 1–3vv et bc, certains avec instruments, op.1 (1703); 16 à 1v, 7 à 2vv, 3 à 3vv
[15] Motets, 1–3vv et bc, certains avec instruments, op.2 (1713); 11 à 1v, 3 à 2vv, 1 à 3vv
3 motets à 1v, et 1 motet à 3vv, dans "Motets … par Mr. de la Croix", 1–3vv, bc, certains avec instruments, op.1 (1741)
Grands motets, tous pour SATBB et cordes: Beatus vir, Benedic anima mea, Cantate Domino, Confitebor tibi Domine, Cum invocarem, Deus noster refugium, Lauda anima mea Dominum, Lauda Jerusalem,  Laudate Dominum quoniam, Miserere mei, Venite exultemus
[9] Leçons de Ténèbres, S, bc,
Messe ; Te Deum (perdus)
Chants des offices de différents Saints nouveaus, cités dans Privilège Général, 3 Mars 1724, perdus

Motets attribués à Bernier, d'authenticité douteuse: Quis habitat, Resonate, Salve regina, Sicut cervus, Haec dies quam fecit Dominus,.


Musique vocale profane

[24] Cantates françoises ou musique de chambre, 1–2vv, bc, certaines avec instruments (1703); 21 à 1v, 3 à 2vv
Les nymphes de Diane, cantate françoise, 2vv, bc (1703)
Les nuits de Sceaux, concerts de chambre, ou cantates françoises, solo vv, bc, instruments (1715); 2 divertissements
[6] Cantates françoises, ou musique de chambre, 1v, bc, certaines avec instruments (1718)
[6] Cantates françoises, ou musique de chambre, 1v, bc, certaines avec instruments (1723)
1 air dans "Recueil d'airs sérieux et à boire (1706)"; d'autres airs dans "Nouvelles poésies",(1703–7); 1 air dans "Nouveau recueil de chansons choisies" (1736)

Attribués à Bernier, d'authenticité douteuse :
Polyphème, cantata, Basse et instruments [2 copies dont une sans instruments];
3 duos et 1 air dans "Recueil d'airs choisis"


Ecrits:

Principes de composition de Mr Bernier (n.d.); English transcr. in P.F. Nelson, Nicolas Bernier: Principles of Composition (Brooklyn, NY, 1964)




https://www.youtube.com/watch?v=TG1yvQgu13E

Très beau ...une occasion de plus de déplorer que N. Bernier soit aussi absent des enregistrements cd

Nicolas Bernier (Mantes-la-Jolie, 28 juin 1665 - Paris, 6 juillet 1734) est un organiste, professeur, théoricien de la musique et compositeur français.

Il a probablement appris la musique à la maîtrise de la collégiale Notre-Dame de Mantes et à celle de la cathédrale d'Evreux. Selon l'Etat actuel de la Musique du Roi (1773), il fut élève de Caldara à Rome.
De 1694 à 1698, il est maître à la cathédrale de Chartes avant d'être appelé à Paris en 1698 comme maître de musique à Saint-Germain l'Auxerrois.
Le 5 avril 1704, il succède à Marc-Antoine Charpentier comme maître de musique de la Sainte-Chapelle. Il occupe ce poste à la Sainte-Chapelle de 1704 à 1726, et à partir de 1723 il est l'un des 3 sous-maîtres de la Chapelle Royale. Bernier était le gendre de Marin Marais.

Il fut l'un des premiers compositeurs français à cultiver la cantate profane. Il a publié 8 vol. des Cantates françoises, la plus notable étant 'Les nuits de Sceaux' (Paris, 1715). Parmi sa production vocale sacrée figurent de nombreux motets, dont certains seront chantés plusieurs fois au Concert Spirituel à partir de 1725. Il s'illustre comme pédagogue, rédige un traité intitulé Principes de composition et compte Louis-Claude Daquin parmi ses élèves.


Laudate Dominum Quoniam (v. 1728) (c'est une autre interprétation que celle ci-dessus).



https://www.youtube.com/watch?v=lCsoOgG18WE

Laudate Dominum quoniam (c.1728)

Interprètes: Isabelle Poulеnаrd (soprano); Alain Zаеpffеl (contra-tenor); Jеan-Claude Orliаc (tenor); Michel Vеrschaеvе (bariton);
Ensemble Vocal de Bourgogne; Ensemble d'Instruments Anciens;

Jacquеs Échivаrd (conductor)