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Sujet: La donna del lago (Rossini, 1819) 2010-06-05, 18:06
Opéra en 2 actes de Gioacchino Rossini, livret de A.L. Tottola, d'après le poème narratif de Sir Walter Scott The lady of the Lake. Créé au Théâtre San Carlo de Naples, le 24 septembre 1819 avec, entre autres, Isabella Colbran dans le rôle d'Elena.
Personnages
Elena (soprano) - Giacomo V (ténor) - Roderigo (ténor) - Malcolm (mezzo-soprano) - Douglas, comte d'Angus (basse) - Serano, suivant de Douglas (basse) - Albina, confidente d'Elena (mezzo-soprano)
Argument
L’action, comme celle du roman de Walter Scott, se déroule en Ecosse en 1530, à l’époque de la révolte des montagnards du Stirling contre Jacques V. Archibald Douglas, ancien précepteur du roi a été banni du royaume à cause de son neveu. Il a dû s’enfuir avec sa fille Ellen dans les montagnes. Là, il a trouvé la protection de Roderick Dhu, le chef des rebelles, à qui il a offert la main d’Ellen en guise de reconnaissance, sans savoir qu’entre-temps, sa fille était tombée amoureuse du jeune Malcolm Groem qui a pris le maquis pour la suivre. Désespérée, Ellen passe chaque jour de longues heures à méditer sur le lac Kattrine, ce qui lui a valu le surnom de ‘dame du lac’ parmi les habitants du lieu. L’action se déroule en Ecosse, à Stirling au XVIème siècle
Acte 1
Guidé par le bruit de la beauté de la mystérieuse dame du lac, le roi, déguisé en chasseur et sous le faux nom d’Hubert de Snowdon, quitte une battue de chasse pour partir à sa recherche. L’ayant trouvée, il feint d’avoir perdu son chemin. Il est immédiatement charmé par la jeune femme et par son hospitalité désintéressée. Tandis qu’Ellen le conduit dans la demeure des Angus et qu’elle lui révèle elle-même le nom de son père, il s’attarde en propos amoureux. Un groupe d’amies d’Ellen arrive pour fêter son futur mariage avec Roderick, provoquant ainsi, sans le savoir, l’anxiété d’Ellen et la jalousie du roi. Interrogée par celui-ci, Ellen avoue sa peine sans en révéler la raison, alimentant ainsi, involontairement, ses espoirs. Mais Hubert doit rejoindre les siens ; Albina, une amie d’Ellen, l’accompagne sur l’autre rive du lac. A peine se sont-ils éloignés qu’arrive Malcolm. Il est plongé dans des pensées mélancoliques à cause de son amour contrarié par le destin. Serano et Douglas le rejoignent. Malgré les exhortations de ce dernier pour qu’elle épouse et rende heureux le chef des rebelles, Ellen essaye de gagner du temps, prétextant la guerre imminente. De cette façon, elle réussit seulement à irriter son père. Peu après le silence d’Ellen et les intempérances de Malcolm finissent par éveiller les soupçons de Roderick, qui est arrivé sur les lieux avec l’armée rebelle. Les bardes célèbrent un rite propitiatoire pendant le quel une lumière boréale éclaire le ciel un moment, signe d’heureux auspices pour tous. Puis, les rebelles s’élancent contre l’ennemi au son de chants de victoire.
Acte 2
Le roi, toujours déguisé en Hubert, est retourné dans la forêt avec l’intention de se déclarer à Ellen. Il la trouve avec Albina au seuil d’une grotte où les deux femmes attendent des nouvelles de Douglas, qui tarde à rentrer au camp de bataille. Face au refus d’Ellen, qui avoue aimer quelqu’un d’autre, il lui offre son amitié et une bague avec laquelle elle pourra obtenir grâce pour elle-même et les siens devant le roi, si jamais ils étaient condamnés par lui. Au moment où ils se séparent, ils sont surpris par Roderick, qui reconnaît immédiatement en Hubert un ennemi. Face à la résistance indomptable d’Hubert, Roderick appelle ses soldats pour l’arrêter. L’intervention d’Ellen en sa faveur transforme la mêlée en un duel entre Roderick et le mystérieux ami du roi. Pendant ce temps, Malcolm est retourné à la grotte pour protéger Ellen contre l’armée du roi qui, entre-temps, a pénétré dans le territoire des Alpins, mais il n’y trouve qu’Albina. Serano arrive avec la nouvelle de la défaite des rebelles et de la capitulation de Douglas, qui a décidé de se rendre au roi dans l’espoir d’apaiser sa furie vengeresse. Aux questions de Malcolm, Serano ajoute qu’Ellen, qu’il a informé un peu de temps auparavant, est partie en courant vers le palais royal. Les soldats en retraite pleurent la mort de Roderick, battu en duel. Entrée dans le palais immédiatement après l’arrestation de Douglas par le roi, Ellen entend celui-ci chanter son amour malheureux pour elle. Croyant encore à sa fausse identité, elle lui demande de l’emmener auprès du roi. Il l’introduit dans la salle, et se révélant alors comme le souverain, il tient sa promesse de pardonner Douglas et les siens. Malcolm n’accepte pas cette intervention ; le roi le fait alors appeler et, feignant de vouloir le châtier devant tous, il lui offre un collier de perles et donne sa main à Ellen à la surprise et au soulagement de tous.
Bel Canto Admin
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Sujet: Re: La donna del lago (Rossini, 1819) 2010-06-05, 18:20
J'ai cette version avec June Anderson, Martine Dupuy, Rockwell Blake et Chris Meritt - Scala de Milan - Ricardo Muti J'aime vraiment beaucoup mais Rockwell Blake, c'est toujours un chant un peu particulier.
Une autre version qui paraît intéressante ... dirigée par Zedda qui est vraiment un specialiste de Rossini. J'ai déjà entendu Pizzolato (Malcolm) dans le Barbier et c'est vraiment une bonne rossinienne et les extraits du CD semblent le confirmer ; Sonia Ganassi me semble aussi très bien en Elena, par contre, ce qui est étonnant c'est qu'il n'y a aucun extrait du ténor - Maxim Mironov - dont le rôle est pourtant important ....
Bel Canto Admin
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Sujet: Re: La donna del lago (Rossini, 1819) 2010-07-07, 17:28
Avec la Donna del Lago, Rossini inventait le romantisme musical italien. En ce début de XIXe siècle, l’Europe entière rêvait d’Italie : Turner allait y apaiser ses tempêtes et y dorer ses brumes ; Goethe faisait chanter à sa Mignon ce paysage de Sicile où se découpe un oranger en fleurs ; Stendhal et Heine précédaient leurs lecteurs dans telle ruelle florentine ou au bord de telle fontaine romaine. Le romantisme italien, qui comme tout romantisme est d’abord insatisfaction et aspiration, ne pouvait porter ses propres couleurs. S’inspirant de l’Écossais Walter Scott, Rossini ne rêvait que brumes et pluies et allait assombrir à des bords moins riants des cantilènes faites pour l’air et la mer bleus. Ainsi trouvait-il au bord du lac Katrine des couleurs inouïes de cors et de harpes, de plaintes nocturnes et de forêts ombreuses. Rappelons qu’au même moment, à Vienne, Franz Schubert mettait en musique les mêmes chants d’Ellen – l’Elena de Rossini –, dont l’illustre Ave Maria. Une oeuvre rare et mythique trouve enfin le chemin du Palais Garnier.
du site de l'Opéra Royal de Paris
Anouchka
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Sujet: Rossini, "la dame du lac" (la donna del lago) 2017-09-05, 18:42
"La donna del lago" (La Dame du lac) est un opéra en deux actes de Rossini, sur un livret d'Andrea Leone Tottola d'après le poème de Walter Scott "The Lady of the Lake" (1810).
Il est créé le 24septembre1819 au Teatro San Carlo à Naples. Première à l'Opéra de Paris en 1824, première américaine en 1829, première reprise moderne au Mai musical florentin en1958 sous la direction de Tullio Serafin avec Rosanna Carteri et Cesare Valletti. C’est le premier livret d’opéra qui s’inspire de Walter Scott, et il sera suivi de bien d’autres, notamment Lucia di Lammermoor de Donizetti (1835). Rossini le reçoit en traduction française, car il est initialement destiné à Spontini, mais ce dernier quittant la France pour rejoindre la cour du roi de Prusse, le livret échoit à Rossini. L’action se déroule en Écosse, dans les Highlands, à Stirling, en 1530, à l’époque de la révolte des montagnards des Highlands contre le jeune roi Jacques V d'Écosse (James, Giacomo) (1512-1542), qui a donc ici 18 ans. L’opéra exalte à la fois la nature, la virtuosité, les sentiments et la beauté, dans une atmosphère champêtre, avec de brillants claquements d’oriflammes, des chants religieux et guerriers, inhabituels chez Rossini, et un côté couleur locale, lui aussi nouveau. L'intrigue : Archibald Douglas, comte d’Angus, ancien précepteur du roi, a été injustement banni. Au début de l’opéra, il est de retour en Écosse, avec sa fille Ellen (Elena), dans les montagnes, où il a trouvé la protection de Roderick Dhu (Rodrigo), le chef d’un groupe rebelle, à qui il a offert la main d’Elena en guise de reconnaissance, sans savoir que sa fille était amoureuse du jeune Malcolm Groem qui a pris le maquis pour la suivre. Désespérée, Elena médite tous les jours au bord du lac Katrine, ce qui lui a valu le surnom de Dame du lac de la part des habitants. Trois hommes sont amoureux d’elle. L’un tuera un autre en duel, et le troisième, magnanime, renoncera. " (source : Wikipédia) J'ai vu le début de cet opéra sur Mezzo Live hier soir , mais il était minuit et j'ai arrêté assez vite étant donné l'horaire.. C'est une reprise au Met de New York, de 2015, avec Joyce Di Donato dans le rôle d' Elena ("la donna del lago") et Florez dans le rôle de l'amoureux principal. Cela m'a semblé splendide... d'où l'envie d'enregistrer une rediffusion le plus vite possible (les rediffs sont un peu tout le mois de septembre, voir les programmes sur Internet pour ceux qui ont Mezzo, Jean me semble-t-il ?). Il y a en particulier une rediff vendredi 8 septembre vers 17 h 30. Je vous ferai un petit compte-rendu, rien donc que le début et la présentation m'ont bien accrochée, sachant que les costumes et décors semblent bucoliques à souhait et très "d'époque".
Bel Canto Admin
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Sujet: Re: La donna del lago (Rossini, 1819) 2017-09-06, 11:27
Je n'ai vu cet opéra qu'une seule fois sur scène en 2003 avec le regretté maestro Zedda, spécialiste de Rossini. Je le reverrai en mai de cette saison avec une distribution qui semble de bon niveau, dans une production partagée avec le Rossini Opera Festival avec le même chef, Michel MARIOTTI et Salome JICIA en Elena.
Critique de la représentation à Pesaro : https://www.forumopera.com/la-donna-del-lago-pesaro-lart-de-reveler
Du livret de présentation de saison à l'Opéra Royal de Wallonie : Sur fond de rivalités écossaises entre le roi et les rebelles au 16e siècle, Elena, fille du chef dissident, est promise à l’un des leurs. Elle ne l’aime pas et épanche sa tristesse quotidiennement sur la rive du lac Katrine. Elle suscite la passion d’un chasseur, Uberto. C’est le roi déguisé. Vainqueur, le monarque pardonne à ses ennemis et épouse la belle Elena. Le thème de La Donna del lago fut idéal pour construire une première fresque romantique : une Écosse mystérieuse, des paysages sauvages, des rivalités patriotiques, l’omniprésence de la haine et de la mort puis, la naissance, en milieu hostile, de l’amour en sont les ingrédients. Première adaptation musicale d’une oeuvre de Walter Scott, elle inaugurait une pléiade d’oeuvres inspirées par l’auteur anglais durant le 19e siècle et le belcanto romantique. Loin des farces du jeune Rossini et des drames antiques, La Donna del lago, créée en 1819, fut accueillie froidement avant de triompher puis de tomber dans l’oubli pour plus d’un siècle. Pourtant, l’oeuvre est séduisante et contient quelques-uns des airs de bravoure les plus ardus du répertoire et une exceptionnelle richesse d’écriture. Le rôle d’Elena, écrit pour la grande Isabella Colbran, se complète de voix masculines de tout premier ordre.
Une description détaillée de l'oeuvre ici
C'est un très bel opéra qui effectivement ne ressemble ni aux opéras comiques de Rossini (Barbier, Echelle de Soie, Italienne ...) ni aux opéras dramatiques (Tancrède, Sémiramide, ...). Le point commun est les nombreux airs de bravoure que contiennent tous ces opéras et la Donna en contient plus d'un, ce qui la rend difficile à distribuer en province. Je me réjouis de revoir cet opéra qui est du pur 'bel canto'.
https://www.youtube.com/watch?v=HpMWJVPWOTQ
https://www.youtube.com/watch?v=W8_MNdIKflw
Bel Canto Admin
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Sujet: Re: La donna del lago (Rossini, 1819) 2017-09-06, 11:41
Quand je vous disais "du pur bel canto" !
https://www.youtube.com/watch?v=CORDAVhi3vI
Oh fiamma soave, che il senno mi accendi! pietosa ti rendi a un fido amator.
Per te forsennato affronto il periglio: non curo il mio stato, non ho più consiglio;
vederti un momento bearmi in quel ciglio è il dolce contento, che anela il mio cor!
Oh fiamma soave, che il senno mi accendi! pietosa ti rendi a un fido amator.
Per te forsennato affronto il periglio: non curo il mio stato, non ho più consiglio;
vederti un momento bearmi in quel ciglio è il dolce contento, che anela il mio cor!
Anouchka
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Sujet: Re: La donna del lago (Rossini, 1819) 2017-09-06, 23:39
Exactement ! Super ton avis, merci pour ta réponse Bel Canto. Les vidéos YT que tu envoies sont justement de cette production du Met, ça me donne d'autant plus envie pour vendredi !! Florez est en fait dans cette production du Met récente, non pas un amoureux adjacent, mais "le vrai", le roi d'Ecosse Jacques V ( soit James en anglais ou Giacomo en italien je pense, et le rival de Henri VIII d'Angleterre à l'époque....!!! ), et donc le troisième amoureux (mais le vrai) de notre belle Elena ("la Donna del lago", donc). Je me réjouis d'enregistrer cela vendredi, en fait ce n'est pas sur Mezzo Live à 17h 30, mais à 20 h 30, avis aux abonnés. Je le regarderai plus tard en soirée en rentrant de chorale, ou samedi. Cela me promet du bonheur, tu penses, Florez, DiDonato et une mise en scène qui semble si belle et dans l'esprit de William Scott ! Il parait que certaines arias de la fin, pour Elena entre autres, étaient si difficiles, qu'elles furent "supprimées" de plusieurs représentations du XIXème (c'est ce que j'ai lu sur Wiki). A suivre.., mais avec "la Joyce", tout est possible !! Et bien , nous aurons l'occasion d'en reparler !!
Anouchka
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Sujet: Re: La donna del lago (Rossini, 1819) 2017-09-17, 19:11
Tout d'abord, j'ai bien conscience d'avoir fait deux fautes d'orthographe hier soir sur un certain fil : C'est "la donna del lago" et non "di lago", ensuite Florez comporte un "z". J'étais bien perturbée je pense. J'ai vu l'opéra en entier hier soir, en reprenant tout depuis le début (par petits bouts, on n'est plus dans l'ambiance, je trouve). Mon compte-rendu détaillé sera sans doute long, donc plutôt demain ou mardi suivant mon temps. J'ai trouvé cette représentation, cette version, magnifiques. Même si pour moi il y eut quelques petites surprises qui m'ont un peu déroutée mais que j'ai parfaitement acceptées... A plus !