Manuel Garcia (1775-1832)

Manuel Garcia de son vrai nom Manuel del Pópulo Vicente Rodriguez est un chanteur d'opéra, compositeur, chef d'orchestre et directeur de troupe, né à Séville le 22 janvier 1775 et mort à Paris le 2 juin 1832.

Son père meurt alors qu'il a quelques mois. Sa mère se remarie et il adopte le nom de son beau-père sur scène. Il épouse une chanteuse-danseuse, Manuela de Moralès. Très éclectique, il réalise des adaptations, monte ses propres opérettes et fonde sa compagnie. Il interprète des rôles aussi bien de ténor que de baryton aux côtés de Maria Joaquina Sitches dite Briones, dont il s'éprend. Elle lui donne trois enfants qui seront célèbres : Manuel Garcia junior, Maria Felicia (dite la Malibran) et Pauline Garcia-Viardot.

En 1806, quelques difficultés financières comme directeur de théâtre lui valent une brève incarcération. Il décide de se rendre à Paris où il joue au Théâtre-Italien, puis se fixe à Naples où Murat le nomme Premier ténor de sa chapelle et de sa chambre. Il monte ses propres œuvres, mais chante aussi les opéras de Gluck ou de Mozart. En 1816, il est Almaviva dans la création du Barbier de Séville de Rossini à Rome. Il marque le rôle de son empreinte.

De 1816 à 1824 il fait les beaux jours du Théâtre-Italien à Paris dans les opéras de Rossini et de Mozart, et fonde une Académie de chant. En 1825, il part en tournée en Amérique avec toute sa famille où il impose l'opéra italien en langue originale, pratique ignorée jusqu'alors. Le 23 mai 1826 à New-York, à la demande de Lorenzo da Ponte qui a émigré aux États-Unis, il donne la première américaine de Don Giovanni avec sa fille Maria dans le rôle de Zerlina. Il poursuit sa tournée au Mexique, mais sans Maria qui a épousé à New York M. Malibran pour échapper à la férule de son père. La troupe gagne beaucoup d'argent, mais est dépouillée dans une embuscade non loin de Veracruz. De retour en France, il se consacre de plus en plus à l'enseignement.

Manuel Garcia fut un artiste complet. Prolixe en tant que compositeur (une quarantaine d'opéras ou opérettes en espagnol, italien ou français), il manquait quelque peu d'inspiration et ses œuvres sont oubliées, à l'exception de quelques chansons espagnoles dont le fameux air « Yo que soy contrabandista ». Il fut en revanche un grand pédagogue: outre ses deux filles, Nourrit, Rimbault et Favelli furent ses élèves.

Liste des oeuvres:

La Maja y el Majo.
La Declaración.
El Seductor Arrepentido.
El reloj de madera
Quien Porfía Mucho Alcanza.
El luto fingido.
El Criado Fingido.
El Padrasto, o quien a yerro mata a yerro muere.
El Poeta Calculista.
El cautiverio aparente.
Los lacónicos o La trampa descubierta
El Preso.
Los Ripios del Maestro Adán.
Il Califfo di Bagdad.
Tella e Dallaton o sia La donzella di Raab
Le Prince d’Occasion.
Il Fazzoletto.
La figlia del Aria.
La mort du Tasse.
La Meunière.
Florestan.
Astuzie e Prudenza.
La Buona Famiglia.
Il Lupo d’Ostenda.
Tancredi Romeo.
Zelmira El Abufar.
Semiramis Xaira.
El Gitano por Amor.
Don Chisciotte.
El Zapatero de Bagdad.
Los Maridos Solteros.
L'isola disabitata

33 opéras et pas un d'enregistré !

En plus je suppose qu'il a composé d'autres oeuvres...

Je ne sais pas, je n'ai pas son catalogue entier malheureusement

Joachim a écrit:

En plus je suppose qu'il a composé d'autres oeuvres...

Au moins cette tonadilla



https://www.youtube.com/watch?v=5uVfxQldJa8


Biographie plus complète

Manuel del Pópulo Vicente Rodriguez García, né à Séville le 21 janvier 1775 - mort à Paris le 10 juin 1832, était un chanteur d'opéra espagnol, compositeur, imprésario et professeur de chant.

Il a été baptisé Manuel del Pópulo Vicente Rodríguez dans l'église de S María Magdalena le 23 janvier 1775, le fils d'un cordonnier, Gerónimo Rodríguez Torrentera (1743-1817), et de Mariana Aguilar (1747-1821). Le nom "del Pópulo" vient du couvent des Augustins (S María del Pópulo) près du domicile de la famille.

García semble avoir vécu une vie de famille stable avec ses parents, sa grand-mère maternelle et ses sœurs Maria et Rita jusqu'à l'âge de 14 ans, date à laquelle son nom disparaît des recensements paroissiaux de S. María Magdalena.
Après des études musicales à Séville avec Antonio Ripa et Juan Almarcha, García fait ses débuts à Cadix, où il épouse la chanteuse Manuela Morales en 1797. L'année suivante, le couple rejoint la société Francisco Ramos à Madrid. Les débuts de García avec la compagnie, dans une tonadilla, ont eu lieu le 16 mai 1798 au Teatro de los Caños del Peral. Les premières de ses propres tonadillas, El majo y la maja et La Declaración, suivirent en décembre 1798 et juillet 1799.
Après une bagarre avec la garde militaire au Teatro del Príncipe, pour laquelle il fut brièvement emprisonné début octobre 1799, García quitta Madrid. En 1800-01, il était à Malaga, où il a obtenu un succès considérable comme compositeur et chanteur. García est revenu à Madrid en tant que premier ténor et a chanté le rôle du Comte dans la création madrilène du Nozze di Figaro de Mozart le 20 mai 1802. De cette époque jusqu'en 1807, il s'est consacré à un programme rigoureux de chant, de mise en scène et de composition.
En 1808, il se rend à Paris, avec une expérience antérieure de ténor à Madrid et Cadix. Cette année-là, lorsqu'il apparaît à l'opéra Griselda à Paris, il est déjà compositeur d'opéras légers. Il a vécu à Naples, en Italie, dans les opéras de Gioachino Rossini. Il s'agit notamment des premières d'Elisabetta, regina d'Inghilterra, dans lesquelles il interprète le duc de Norfolk et le barbier de Séville, dans lesquelles il interprète le rôle du comte Almaviva.
En 1816, il visite Paris et Londres, en Angleterre. Entre 1819 et 1823, il a vécu à Paris et a chanté dans des opéras tels que Le Barbier de Séville, Otello et Don Giovanni.

Sa fille aînée était la célèbre mezzo-soprano Maria Malibran, et sa deuxième fille était Pauline Viardot, une musicienne compositrice et, en tant que chanteuse, l'une des "étoiles dramatiques les plus brillantes" de son temps. Son fils, Manuel Patricio Rodríguez García, après avoir été un baryton de second ordre, est devenu un pédagogue vocal de renommée mondiale, "le principal écrivain théorique de l'école vocale Rossini".

En 1825, lui et sa compagnie, quatre des huit Garcías, ont été recrutés par un vigneron de New York Dominick Lynch, Jr. (1786–1857), qui avait été encouragé par le librettiste d'opéra italien Lorenzo Da Ponte, alors professeur d'italien au Columbia College, pour initier les New Yorkais à l'opéra italien. Ils ont mis en scène les premières représentations (un total d'environ 80) d'opéras italiens à New York. La famille García a pris toutes les parties principales dans les interprétations du Barbier de Séville, avec García comme Almaviva, sa deuxième épouse Joaquina Sitchez (également appelée "la Briones") comme Berta, Manuel Jr. comme Figaro et Maria comme Rosina; Pauline était encore très jeune à cette époque. Da Ponte a particulièrement insisté pour que la compagnie facture Don Giovanni, dont il était l'auteur du livret, et l'opéra de Mozart a été donné sa première représentation américaine intégrale le 23 mai 1826 en présence de son librettiste, García chantant le rôle-titre, la Briones comme Donna Elvira, Maria comme Zerlina et Manuel Jr. comme Leporello.
Ils se sont également produits au Mexique, et García a raconté dans ses mémoires que sur la route entre le Mexique et Vera Cruz, il avait été volé de tout son argent par des brigands. García avait prévu de s'installer au Mexique, mais à la suite de troubles politiques, en 1829, il dut retourner à Paris, où il fut de nouveau très chaleureusement accueilli par le public. Sa voix, cependant, était altérée par l'âge ainsi que par la fatigue, et, ne cessant de composer, "il se consacra bientôt à l'enseignement, pour lequel il semble avoir été spécialement doué".
Après sa dernière apparition sur scène en août 1831, il décède le 10 juin de l'année suivante et est inhumé au cimetière du Père Lachaise.