Forum sur la musique classique
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  

 

  Giorgio BATTISTELLI, né en 1953

Aller en bas 
AuteurMessage
Icare
Admin
Icare

Nombre de messages : 17470
Age : 60
Date d'inscription : 13/11/2009

 Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty
MessageSujet: Giorgio BATTISTELLI, né en 1953    Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty2011-07-21, 18:11

Giorgio Battistelli est né à Albano Laziale, le 25 avril 1953. En 1975, il a assisté à des séminaires de composition détenus par
Stockhausen et Kagel à Cologne, et en 1978/79, il suit des cours de technique et d'interprétation de musique contemporaine du théâtre donné par Jean-Claude Drouet et Gaston Sylvestre à Paris.

 Dans les années 80, il est considéré comme un des noms les plus intéressants de sa génération. En 1983, il lui est accordé une subvention dans les studios de la radio de Baden-Baden. Entre 1985 et 1986,il vit à Berlin sous l'invitation du Deutscher Akademischer Austauschdienst.

En 1993, il est nommé par Hans Werner Henze pour lui succéder à la tête de l'Atelier d'Art international de Montepulciano, où il sera directeur artistique depuis 1996.

De 1996 à 2002, il sera directeur artistique de l'Orchestre de Toscane. Il travaille à la reale Luciano Berio Centro tempo à Florence et à la Computazionale Centre de Sonologie de l'Université de Padoue, en collaboration avec Alvise Vidolin.

En 2003, il fut nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.

Il est compositeur en résidence de l'Opéra d'Anvers pour les années 2005/06 et de la Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf,durant une période de deux ans,2007 & 2008.

Depuis 2006,il organisa un cours de théâtre musical pour les bourses Jenwood puis l'écriture musicale à l'Opéra d'Alderburgh.

Il a été directieur musical de la Biennale de Venise entre 2004/07, directeur artistique  de la Fondation Arène de Vérone,durant la même période.

Depuis 2011, il est de nouveau Directeur artistique de l'Orchestre de la Toscane, basé à Florence.

____EXPERIMENTUM MUNDI - 1981.Rome
____APHRODITE - 1983. Bordeaux
____STAHLOPER LINZER - Linz.1985
____JULES VERNE - 1985. Strasbourg
____COMBAT D'HECTOR et D'ACHILLE - Strasbourg. 1989
____ANARCA pour orchestre et voix récitante. 1988/89  
____TRAUM KEPLER - Linz. 1990
____L'ECOUTE DE REMBRANDT - 1991 - Rome
____THEOREME - 1992 - Munich.
____FRANKESTEIN FRAU - Berlin - 1993
____PROVA D'ORCHESTRA pour solistes,choeur et orchestre symphonique - Strasbourg - 1995.
____LES CENCI - Londres - 1997.
____BEGLEITMUSIK.... pour douze instruments - 1994  
____DIE ENTDENCKUNG DER LANGSAMKEIT - Brême - 1997
____AUF DEN MARMORKLIPPEN... - Mannheim - 2002
____EL ATONO DEL PATRIARCA - Brême 2005
____AFTERTHOUGHT pour orchestre - 2005  
____THE FASHION - Düsseldorf - 2008
____H 375 pour grand orchestre - Hannover - 2010


Dernière édition par Icare le 2020-11-11, 22:41, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
Icare
Admin
Icare

Nombre de messages : 17470
Age : 60
Date d'inscription : 13/11/2009

 Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty
MessageSujet: Re: Giorgio BATTISTELLI, né en 1953    Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty2011-07-23, 10:05

<< La partition de ANARCA est le fruit de la grande passion de BATTISTELLI pour l'oeuvre littéraire d'ERNST JÜNGER. Profondément frappé par la lecture du roman SUR LES FALAISES DE MARBRE, il décida d'en faire un opéra, qui devait être créé à Francfort,mais qui fut annulé pour des raisons de prudence politique à l'encontre d'un écrivain qui avait côtoyé de près l'idéologie nazie. Le compositeur tira alors des ébauches de la partition une pièce symphonique s'inspirant d'une figure-clef de la poétique jüngerienne, celle de l'arnaque; l'oeuvre fut donnée pour la première fois à Nice en 1989. Nombre d'années ont passé, en revanche, avant que l'opéra ne soit achevé et qu'il figure à l'affiche en 2002,à Mannheim,dans une mise en scène de la Fura dels Baus. Dans ANARCA, BATTISTELLI semble emprunter divers éléments au style narratif et visionnaire de Jünger: il s'agit d'une composition où le scénario se transforme continuellement, une sorte de voyage sonore, qui recherche l'effet inattendu moyennant une écriture orchestrale très dense marquée par un souci obsessionnel des petits détails (autre aspect distinctif de Jünger qui fut également entomologiste,découvreur de nouvelles espèces de coléoptères - et BATTISTELLI rappelle qu'un jour il lui dit: "pour moi la musique c'est écouter le craquement d'une fibre de bois en pleine nuit,c'est comme un évènement mythologique".) Il en résulte une musique extrêmement mobile, faites de brefs tableaux à chaque fois différents, empreints d'une forte charge gestuelle, capables de déjouer toute expectative, comme les pièces d'une mosaïque qui se recomposerait sans cesse.

Une espèce d'anthologie des écritures orchestrales,toujours organisées avec précision autour de ces constellations harmoniques que,dans ANARCA justement, BATTISTELLI avait commencé à définir avec rigueur. La soudaineté des changements se manifeste dès les premières mesures ; dans le dense accord initial qui s'effrite aussitôt parmi les sourdes pulsations des percussions, dans les accords rebattus des cuivres,dans une brève incise de la trompette ou dans les textures lyriques des cordes. Puis, le voyage se poursuit à travers une infinité de raffinements timbriques entraînant un effet de distanciation: des épisodes 'ligneux' (obtenus avec un wood-block posé sur la membrane de la grosse caisse : "le résultat est un effet quasi électronique au sein d'une structure symphonique, comme un chapiteau enchâssé dans une paroi de ciment ou de cristal"), d'autres 'métalliques' (avec une cymbale renversée et appuyée sur la grosse caisse, qui assume le fait d'un rôle de solo),des sons éoliens, des passages en souffles et en résonances (avec wind-chimes, tam-tam et kalimba), des répétitions mécaniques et incantatoires. Une courte fanfare des trompettes marque la transition à un épilogue inopiné, un véritable coup de théâtre,qui introduit une voix récitante (l'effet est d'autant plus surprenant que le speaker est mêlé aux musiciens de l'orchestre), accompagné uniquement de ponctuations rapides des cordes,de la flûte (de pan) et des percussions : c'est l'arnaque qui se présente, finalement, et qui déclare être le pendant du monarque et non son antagoniste, indifférent, aristocratique et libre, surtout parce qu'il ne se prend pas au sérieux.
>>

Gianluigi Mattietti.

ANARCA est une oeuvre qui a retenu toute mon attention.


Dernière édition par Icare le 2020-11-11, 22:44, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Icare
Admin
Icare

Nombre de messages : 17470
Age : 60
Date d'inscription : 13/11/2009

 Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty
MessageSujet: Re: Giorgio BATTISTELLI, né en 1953    Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty2012-02-09, 17:35

Réécoute aujourd'hui de Afterthought pour orchestre et de Anarca pour orchestre et avec récitant à la fin de l'oeuvre. J'aime assez sa relation à la masse orchestrale, peu importe qu'il y mette de la puissance "stravinskienne" ou de la nuance comme dans la première: il y a une palette sonore qui titille l'ouïe sur toute la durée et c'est encore plus vrai dans Anarca.


Dernière édition par Icare le 2020-11-11, 22:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Icare
Admin
Icare

Nombre de messages : 17470
Age : 60
Date d'inscription : 13/11/2009

 Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty
MessageSujet: Re: Giorgio BATTISTELLI, né en 1953    Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty2012-02-09, 17:43



 J'ignorais l'existence d'une telle oeuvre dans le catalogue de Battistelli mais n'a-t-elle pas comme vertu de donner le goût du travail! Laughing Allez, bande de paresseux, au boulot!! Hehe
Revenir en haut Aller en bas
Icare
Admin
Icare

Nombre de messages : 17470
Age : 60
Date d'inscription : 13/11/2009

 Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty
MessageSujet: Re: Giorgio BATTISTELLI, né en 1953    Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty2020-11-11, 23:56

Etant dans un cycle entièrement consacré à l'avant-garde italienne, réunissant ici les "modernistes" qui sont arrivés à me toucher à différents niveaux d'appréciation et différents degrés d'émotion, il ne faut pas s'attendre à ce que j'évoque des musiques très mélodiques, tonales et lyriques à la "Rachmaninov". Ca c'était plus trouvable dans mon cycle précédent même si ce n'était pas à la manière du romantique russe, et le sera sans aucun doute dans mon prochain, sans quitter l'Italie - il sera mon quatrième cycle d'affilée à être consacré aux compositeurs italiens, mais ceux-ci ayant suivi une voie créative bien plus traditionnelle ou néo-classique, en tout cas moins "intellectualisante". En attendant, les compositeurs que je réécoute en ce moment composent une musique sans grande concession et fortement encrée, il faut bien le reconnaître, dans la dite "modernité" et les méandres d'une avant-garde telle qu'on peut la définir au vingtième et vingt-et-unième siècle. Je pense à la tête de Mr X - ex-intervenant du forum - que j'imaginais derrière ses mots lorsque je lui avais annoncé que j'allais écouter du jazz pendant une dizaine de jours, lui qui détestait le jazz! Hehe Et bien là je vais m'immerger dans la musique atonale et expérimentale pendant une bonne semaine. J'admets que me plonger dans un univers spécifique pendant une durée forcément déterminée me galvanise, même s"il s'agit de musique atonale ou expérimentale. Je ferai probablement de même dans des temps futurs avec les "modernistes français, allemands, américains...enfin on verra!
Giorgio Battistelli est néanmoins un compositeur qui n'a pas grand chose en commun avec Marco di Bari. Les trois oeuvres que je viens d'écouter ce soir s'intitulent:

__Afterthought < about a shakespearean tragedy pour orchestre (2005)
__Anarca < hommage à Ernst Jünger pour orchestre et voix récitante (Sandro Lombardi) (1988-89), les deux oeuvres interprétées par l'Orchestre National de la RAI sous la direction de Pierre-André Valade.
__Begleitmusik zu einer dichtspielszene pour douze instruments et six scènes ad libitum (1994) par l'Ensemble Recherche sous la direction de Roland Kluttig.

Je n'accroche pas trop sur Begleitmusik zu einer dichtspielszene si ce n'est un long passage où les percussions sont prédominantes: il faut dire que j'adore les percussions même dans une improvisation. Les percussions me stimulent, qu'il s'agisse des grosses ou des petites percussions, des sons les plus graves et les plus sourds aux sons les plus aigus et les plus scintillants, sur les rythmes les plus tribaux aux perles sonores égrainées dans l'espace, statiques et lunaires. Sauf que dans cette pièce pour douze instruments ça ne va pas jusque là. Je préfère déjà les jeux orchestraux d'Afterthought avec sa fougue stravinskienne, ses développements, nuances, couleurs, sa teneur dramatique. D'ailleurs, Battistelli a employé dans cette composition de 2005 plusieurs matériaux provenant de son opéra Riccardo III, créé au Vlaamse Opera d'Anvers en janvier de la même année. Afterthought me tient plutôt en haleine, m'offrant même un petit moment d'exaltation dans son passage "stravinskien". Il se peut que j'entretienne une légère préférence pour Anarca, oeuvre dans laquelle les textures sonores me paraissent encore plus recherchées, plus singulières. J'ai aimé y suivre les évolutions de la matière orchestrale jusqu'à l'intervention en italien du récitant Sandro Lombardi à partir de la quinzième minute environ et jusqu'à la fin, sachant que l'oeuvre est d'une durée de 22'30". Pendant la narration, la présence de l'orchestre évolue dans la subtilité et la délicatesse, arborant des formes plus arrondies et discrètes. Demain, je redécouvrirai une autre oeuvre du compositeur intitulée Prova d'orchestra pour choeur et orchestre, avec solistes.
Revenir en haut Aller en bas
Icare
Admin
Icare

Nombre de messages : 17470
Age : 60
Date d'inscription : 13/11/2009

 Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty
MessageSujet: Re: Giorgio BATTISTELLI, né en 1953    Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty2020-11-12, 12:20

Prova d'Orchestra, Sei scene musicali di fine secolo (1995), sur un livret du compositeur, d'après Frederico Fellini, est la seconde oeuvre scénique de Giorgio Battistelli qui a été inspirée par un grand cinéaste. La précédente, Teorema, l'avait été du roman et du film éponymes de Pier Paolo Pasolini.

<<Le film de Fellini est une des illustrations les plus fortes du conflit qui, depuis les romantiques, s'exprime chez nombre d'artistes. Le désaccord entre l'homme et le monde se double du pressentiment d'une tragédie historique et d'une interrogation sur la mort de l'art. La relation de Fellini à la musique a toujours été celle de la "défense". Tout en présentant la répétition d'un orchestre italien, le film n'insiste pas sur la musique, mais cherche à suggérer qu'il est possible de faire quelque chose ensemble tout en restant soi-même. (...) Presque inconsciemment cette répétition s'est présentée à mon imagination - confiait Fellini - sous une lumière sinistre et apocalyptique". Défini par le cinéaste comme "apologue éthique, pas politique", le "documentaire lyrique" de "Prova" cherche à présenter un fragment de réel dans toute l'ambigüité de la vie, pour solliciter le spectateur à chercher des réponses individuelles. Rappelons que Fellini recrutait ses "musiciens d'orchestre" pour "Prova" en grande partie au sud de l'Italie, à Naples: en cherchant l'imprévu du quotidien dans toute sa diversité banale, il essaie de créer un chaos phonétique organisé - un film sonore - en mêlant différents langages, dialectes, expressions spécifiques dialectales etc...

"Si vous allez voir le film avec des lunettes idéologiques teintées" - précisait Fellini - vous ne le voyez pas. Or, ce que je veux, c'est obliger chacun à trouver une réponse qu'on ne peut plus reporter. Mais une réponse individuelle et non une réponse générale, abstraite, qui ne veut rien dire. Je n'ai pas réussi à empêcher cela puisqu'au contraire "Prova d'orchestra" est présenté partout comme le premier film politique de Fellini". Malgré les intentions premières du cinéaste, le film est interprété par la critique comme un film de compromis historique, film mystique, extra-parlementaire, conservateur, réactionnaire, fascisant (à cause de la présence de la voix d'Hitler à la fin), étroitement lié à l'actualité politique (car derrière les dialectes italiens des personnages on voulait reconnaître les hommes politiques du jour), etc... L'oeuvre de Giorgio Battistelli amplifie l'aspect ethnique inspiré par le film, en remplaçant sciemment le régionalisme dialectal fellinien - et ceci avec beaucoup d'humour et perspicacité - par le cosmopolisme de l'orchestre contemporain international. Le propos de Battistelli dépasse largement les frontières des pays pour aborder une problématique actuelle fondamentale: de l'orchestre, de la musique, de l'art, de la société. Rappelons que d'après la philosophie de la musique-utopie de Ernst Bloch, chère à Battistelli, la musique préfigure les bouleversements sociaux.
>> Ivanka Stoianova.

Au-delà de ces belles considérations, Prova d'orchestra, celui de Giorgio Battistelli, pour choeur et orchestre avec solistes, est devenue mon oeuvre préférée du compositeur sur les quatre ou cinq que je connais. J'avais le souvenir d'une oeuvre moins fascinante que celle que je viens de redécouvrir aujourd'hui, d'où l'intérêt des réécoutes. Je suis quand même étonné de ne l'avoir jamais évoquée sur ce fil alors que je suis certain que la précédente ne remonte pas à si longtemps que ça. Je ne suis pas sûr qu'elle correspond idéalement au thème de mon cycle, après tout dépend de ce que l'on place derrière les mots "Modernisme" et "avant-gardisme". Prova d'orchestra prend souvent l'allure d'un opéra avec un peu de narration aussi, solidement assise entre modernité et tradition: elle n'exclut pas le lyrisme ni l'épique. Il y a plusieurs passages orchestraux qui me fascinent sur toute la longueur de l'oeuvre, des constructions, des combinaisons et des climats originaux fort bien imaginés et conçus. L'oeuvre se constitue de six scènes dont la première, "Entrata e interviste orchestrali" fait 39 minutes à elle seule pour une durée totale de 79'30". La "Scène" qui m'émerveille complètement, dans son intégralité, est la cinquième, "Caos - Crollo", elle fait quand même presque onze minutes. Là ce sont les choeurs qui me transportent. Je les trouve merveilleux. La "Scène finale" est également exquise. En conclusion, il s'agit de mon coup de coeur du moment, sans doute aussi parce je n'avais pas souvenir d'une musique qui me plaisait autant.

"The Flanders Opera Symphony Orchestra & Choir" - Luca Pfaff.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




 Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty
MessageSujet: Re: Giorgio BATTISTELLI, né en 1953    Giorgio BATTISTELLI, né en 1953 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Giorgio BATTISTELLI, né en 1953
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
»  Giorgio GASLINI (1929-2014)
» Giorgio Mainerio (v. 1535-1582)
» Giorgio Pacchioni, Né en 1947
» Giorgio Federico Ghedini (1892-1965)
» Giorgio GENTILI (1669-1737)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Toutes les musiques du monde :: Musique classique :: Les compositeurs-
Sauter vers: