Edgar MEYER, né en 1960

Edgar Meyer (né le le 24 novembre 1960) est un éminent contrebassiste doublé d'un compositeur. Ses styles sont classiques, bluegrass,newgrass et jazz. Meyer a travaillé comme musicien de session à Nashville,fait partie de divers groupes de chambre en tant que compositeur et arrangeur. Ses collaborateurs constituent un large éventail de styles musicaux et de talents. Parmi eux figurent: Joshua Bell,Yo Yo Ma,Béla fleck,Zakir Hussain,Sam Bush,James Taylor,Christ Thile,Mike Marshall,Mark O'Connor,Alison Kraus,Mary Chapin Carpenter et le trio de Nickel Creek.

Edgar Meyer a grandi à Oak Ridge,Tennessee. Il a appris à jouer de la contrebasse avec son père,le regretté Edgar Meyer Sr. qui a dirigé le programme Orchestre à cordes pour le système public local. Meyer,fils continua d'étudier à l'Université d'Indiana aux côtés de Stuart Sankey.

Il est alors formidablement bien noté pour atteindre la virtuosité d'un instrument exigeant une technique inhabituelle. Suivant les traces des autres contrebassistes comme Gary Karr,Mark Bernat avant lui,il s'est essayé à l'interprétation de musiques composées initialement pour d'autres instruments telles que les Suites pour violoncelle de Bach.

Edgar Meyer a aussi composé un certain nombre d'oeuvres:

Deux concertos pour contrebasse et orchestre
un double concerto pour contrebasse,violoncelle et orchestre dont le second soliste sera Yo Yo Ma
un quintette pour quatuor à cordes et contrebasse
un concerto pour violon et orchestre à l'intention exclusive de Hilary Hahn.

J'aime vraiment beaucoup son quintette pour quatuor à cordes et contrebasse en quatre mouvement,oeuvre par laquelle j'ai découvert ce talentueux musicien. J'aime l'esprit de la danse qui habite cette musique. Le second mouvement est un pur délice,un magnifique swing.

Si j'apprécie son double concerto et son concerto in D pour contrebasse,j'apprécie aussi ses interprétations du concerto N°2 pour contrebasse et orchestre de Giovanni Bottesini ainsi que son Grand duo Concertant avec Joshua Bell.

On lui doit aussi un concerto pour trois solistes (Béla Fleck,Zakir Hussain,Edgar Meyer) et orchestre,"The melody of rhythm.

Le Quintette pour quatuor à cordes et contrebasse est une pure merveille, une musique chaleureuse habitée par la danse qui respire le bonheur et l'amour. Plein d'exaltation et de gravité, la contrebasse d'Edgar Meyer scie le silence alors que le quatuor s'emporte lui aussi dans les élans amoureux d'un thème mélodique de toute beauté, de celui qui s'inscrit dans notre tête pour un long moment après l'écoute. Le second mouvement est une superbe danse obsessionnelle entamée par la contrebasse et qui, plus tard sera reprise par le premier violon alors que les autres cordes dont la contrebasse l'accompagneront de leurs malicieux gémissements. Le troisième mouvement est d'un rythme plus lent, tout en progression, en évolution, très poétique dans son aboutissement avant un final intense et passionné plein d'ardeur et d'enthousiasme.

J'ai toujours cette fameuse impression - j'irai même jusqu'à dire que c'est davantage qu'une impression - que la musique d'Edgar Meyer est habitée par l'esprit de la danse, que le geste et le mouvement ont une importance cruciale dans la gestation et le développement d'une idée musicale, aussi simple soit-elle lorsqu'elle s'articule autour d'un motif mélodique bien troussé et accrocheur. Ce n'est pas seulement vrai pour son Quintette avec contrebasse, mais aussi pour son Double concerto pour violoncelle, contrebasse et orchestre, son Concerto pour contrebasse et orchestre ainsi que son The Melody of Rhythm pour banjo, tabla, contrebasse et orchestre... Une musique plus physique et sensuelle que cérébrale et intellectuelle...Presque obsessionnelle par moments, elle vante ou transcende les gestes joyeux des solistes alors que l'orchestre ne s'impose jamais comme leur impitoyable antagoniste, davantage comme un complice enthousiaste de leurs jeux et de leurs danses. Dans The Melody of Rhythm, c'est la rencontre tout d'abord de trois musiciens exceptionnels mais aussi de trois instruments qui n'ont pas pour habitude de se côtoyer dans un même chant d'amour. La musique qui s'échappe de ce trio improbable n'est pas authentiquement indienne, ni authentiquement country ni même classique, plutôt d'un genre hybride qui emprunte aux trois domaines. C'est surtout l'occasion pour trois solistes de culture et tradition différentes de "confronter" la beauté ainsi que la virtuosité de leur instrument fétiche, d'en associer leur spécificité dans un langage harmonieux et universel. Béla Fleck au banjo, Zakir Hussain au tabla et Edgar Meyer à la contrebasse avec l'utilisation très sobre et intelligente de l'Orchestre Symphonique du Détroit sous la direction de Leonard Slatkin.

Le son est bien moins top que sur mon cd sur lequel les trois différentes voix instrumentales se mélangent moins qu'ici.

Si j'aime plutôt bien mais pas à la folie le Double Concerto pour violon, violoncelle et orchestre de Brahms, je considère en revanche le Double Concerto pour violoncelle, contrebasse et orchestre d'Edgar Meyer comme un chef d'oeuvre. Chacun des trois mouvements est une pure merveille avec de superbes idées musicales, de celles qui marquent l'esprit, et grâce à de beaux développements de celles-ci. Elles sont pour ces mouvements de fabuleux thèmes principaux autour desquels les deux solistes tissent une oeuvre fort belle et intense. Je n'ai pas ressenti de dualité ni de rivalité entre la contrebasse d'Edgar Meyer et le violoncelle de Yo-Yo Ma, plutôt une vigoureuse complicité, un duo harmonieux sur la même longueur d'onde où il n'y a ni vainqueur ni perdant, davantage deux énergies prises dans un même tourbillon des passions. Magnifique!

Ce contrebassiste n'a pas écrit que pour la contrebasse : en 1999, il a composé un concerto pour violon à l'intention de Hillary Hahn, qui l'a créé la même année. Elle était alors âgée de 19 ans et le concerto de Meyer, avec celui de Barber, a fait l'objet du premier CD de la violoniste.




https://www.youtube.com/watch?v=ZLsuKyPB2BU&spfreload=10


Comme on s'en rend compte en l'écoutant, ce concerto est d'un style "classique", tour à tour lent et rapide, sûrement difficile à jouer parfois, sans jamais tomber dans ces dissonances modernes qui me hérissent le poil

J'en tire donc la conclusion que tu as plutôt bien aimé.