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 Paul Hindemith (1895-1963)

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Snoopy
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Snoopy

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Paul Hindemith (1895-1963) Empty
MessageSujet: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2006-11-01, 21:06

Paul Hindemith est un compositeur, chef d'orchestre et altiste allemand, né à Hanau (près de Francfort-sur-le-Main) le 16 novembre 1895 et décédé à Francfort le 28 décembre 1963.

Paul Hindemith commence des études de violon à l'âge de neuf ans à Francfort et entre à quatorze ans à la Hochschule für Musik de Francfort, où il travaille avec Adolf Rebner pour le violon, et Arnold Mendelssohn pour la composition. Son père est tué durant la Première Guerre mondiale.

Il mène une carrière d'interprète parallèlement à une activité de compositeur. Il est violon solo à l'opéra de Francfort de 1915 à 1923 . De 1921 à 1929, il est l'altiste du fameux quatuor fondé avec Licco Amar, au sein duquel il milite activement en faveur de la musique d'avant-garde.

Dès 1927, il est nommé professeur de composition au conservatoire de Berlin, puis en Suisse où il finit par émigrer en 1938, après avoir entretenu des relations compliquées avec les autorités nazies, et bien qu'ayant accepté certaines fonctions officielles comme d'être membre de la Chambre de la Musique du Reich (Reichsmusikkammer).

En 1940, il part aux États-Unis où il enseigne la composition à l'université Yale de 1940 à 1953. Ses étudiants comprenaient le compositeur/éducateur américain Robert Strassburg (1915-2003). Il y obtient la nationalité américaine en 1946.

Il rentre en Europe après la guerre et s'établit à Blonay dès 1953. Il occupe la chaire de musicologie à l'université de Zurich de 1951 à 1953. Il retourne fréquemment en Allemagne fédérale jusqu'à sa mort à Francfort.


Le style de Hindemith a connu de nombreuses métamorphoses pendant sa longue carrière. Ses premières œuvres sont influencées par l’expressionnisme, Richard Strauss, et même Debussy, qu’il adulait (In einer Nacht, opus 15). Ses compositions jusqu’en 1930 sont tiraillées entre des pôles contraires : un lyrisme généreux et ample, issu de Wagner et Strauss, une facilité d’écriture (notamment contrapuntique) prodigieuse, le courant néo classique, un goût pour le grotesque, la provocation (son opéra Nusch-Nuschi), l’expressionnisme voire le dadaïsme. À cet égard, son opéra Mathis der Maler représentera une synthèse remarquable. Dans les années trente, son style se stabilise sur des principes d’écritures issus de la musique préclassique, il commence des longues séries de sonates et de concertos à l’écriture rigoureuse, ainsi que des œuvres destinées aux musiciens amateurs, improprement appelées Gebrauchsmusik ("musique utilitaire"). Sa rythmique, parfois désignée sous le nom de Motorik ("motorisme"), est percutante et se veut, à l’instar de la machine, obsédante. Elle se fait l’écho de l’ère industrielle, Hindemith répugnant alors à la sentimentalité, à la subjectivité et à la psychologie. Ainsi, entre musique moderne et musique néo-classique, signe-t-il une musique très personnelle.

Son activité de pédagogue, ainsi que son goût marqué pour la théorie l’ont amené à rédiger des traités, qu’il a partiellement utilisés à ses propres fins de compositeur, son œuvre la plus emblématique dans ce domaine étant Ludus Tonalis, un cycle pour piano qui date de 1942. Ses conceptions théoriques, humanistes et ésotériques ont culminé dans son opéra monumental l’Harmonie du monde (1957).

Son œuvre est particulièrement riche, comptant plus d’une centaine de compositions et touchant à tous les genres. Même s’il a été un ardent défenseur de l’avant-garde, il n’a jamais pratiqué le dodécaphonisme strict, se contentant de jouer parfois avec des thèmes sériels (par exemple dans Ludus tonalis). Il a écrit également plusieurs ouvrages théoriques.

Il a mis en musique la poésie de Rilke et de Christian Morgenstern. Il a illustré le ballet de George Balanchine Les Quatre Tempéraments par son Thème avec quatre variations pour orchestre à cordes et piano, et composé de nombreux opéras, dont aucun ne s’est durablement inscrit aux répertoire des maisons d’opéras.



Oeuvres principales


Œuvres orchestrales

Concerto pour violoncelle op 3 (1916),
Lustige Sinfoniette, op 4 (1916)
Nusch-Nuschi, suite de danses, op. 20 (1921)
Der Dämon, ballet, op 28 (1922)
Klaviermusik mit Orchester, pour piano (main gauche) et orchestre, op. 29 (1923)
Concerto pour orchestre op 38 (1923)
Fünf Stücke für Streichorchester (1927)
Ouverture "Neues vom Tage" (1930)
Konzertstück pour orchestre à vents, op. 41 (1926)
Konzertmuzik pour alto et orchestre, op 48 (1930),
Konzertmuzik pour piano, cuivres et 2 harpes, op 49 (1930),
Konzertmusik pour orchestre à cordes et cuivres op 50 (1931)
Konzertstück pour clarinette et orchestre de chambre (1931)
Konzert für Trautonium in Begleitung des Streichorchesters (1931)
Philharmoische Concerto (Variations) (1932)
Symphonie "Mathis le peintre" (1934),
"Der Schwanendreher", concerto pour alto (1935),
Trauermusik (1936),
Danses symphoniques (1937)
Nobilissima Visione, ballet (1938) dont fut tiré une suite pour orchestre la même année,
Concerto pour violon (1939)
Thème et variations : les quatre tempéraments pour orchestre à cordes et piano (1940)
Symphonie en mi bémol majeur (1940)
Concerto pour violoncelle (1941)
Symphonie en mi bémol (1941)
Amour et Psyché, ouverture pour un ballet (1943)
Métamorphoses symphoniques sur des thèmes de Carl Maria von Weber (1943),
Herodiade, ballet pour récitant et orchestre de chambre (1944)
Concerto pour piano (1945)
Symphonia Serena (1946),
Sinfonietta en mi majeur (1949)
Concerto "pour les bois", harpe et orchestre (1949)
Concerto pour trompette, basson et cordes (1949)
Concerto pour clarinette (1950)
Concerto pour cor (1950)
Symphonie en si bémol pour instruments à vent (1951)
Symphonie "Die Harmonie der Welt'' (1957)
Pittsburg Symphony (1959)
Marsch über den alten "Schweizerton" (1960)
Concerto pour orgue (1963)
Sept Kammermusik écrites entre 1921 et 1927 pour petit orchestre et solistes


Musique de chambre

Trois Pièces pour violoncelle et piano, op. 8 (1917)
Trois sonates pour violon seul, op 11 n° 6, op 31 n° 1 et 2,
Quatre sonates pour alto seul, op 11 n° 5, op 25 n° 1, op 31 n° 4, sans op
Sonate pour violoncelle seul, op 25 n° 3
Quatre sonates pour violon et piano, op 11 n° 1 et 2, sans op
Trois Sonates pour alto et piano, op 11 n° 4, op 25 n° 4, sans op
Deux Sonates pour violoncelle et piano, op 11 n° 3, sans op
Sonate pour contrebasse et piano, sans op
Petite sonate pour viole d'amour et piano, op 25 n° 2
Canonic sonatina for two Flutes, Op. 31, No. 3 (1923)
Six quatuors à cordes (sept si l'on compte une première œuvre, écrite en 1915 et maintenant éditée) : op 2, 10, 16, 22, 32, sans op
Deux trios à cordes, op 34 et sans op
Trio pour saxophone ténor ou heckelphone, alto et piano

Dix sonates pour instrument à vent et piano :
Sonate pour flûte en si bémol
Sonate pour hautbois en sol majeur
Sonate pour cor anglais
Sonate pour clarinette en si bémol majeur
Sonate pour basson en si bémol majeur
Sonate pour saxophone alto en mi bémol majeur - aussi pour cor d'harmonie
Sonate pour cor en fa majeur
Sonate pour trompette en si bémol
Sonate pour trombone en fa majeur
Sonate pour tuba basse en si bémol majeur

Sonate pour 10 instruments (fragment), op. 10 (1917)
Septuor pour vents (flûte, hautbois, clarinette, clarinette basse, basson, cor, trompette)
Octuor pour vents et cordes (clarinette, basson, cor, violon, deux altos, violoncelle et contrebasse)

Eight Waltzes ("Drei wunderschöne Mädchen im Schwarzwald"), for piano 4 hands, Op. 6 (1916)
In einer Nacht, pour piano, op. 15 (1917/19)
Sonate, Op. 17 (1920)
Tanzstücke, Op. 19 (1920)
Übung in drei Stücken, Op. 37, Part 1 (1924-25)
Reihe Kleine Stücke, Op. 37, Part 2 (1926)
Ludus tonalis, 12 études de fugues pour piano seul
Sonate pour piano à 4 mains
Sonate pour 2 pianos
Trois Sonates pour piano + 1 sans n° op 17
Suite "1922" pour piano, op. 26
Klaviermusik, op. 37
Sonate pour harpe
Trois sonates pour orgue


Opéras

Mörder, Hoffnung der Frauen, op 12 (1921)
Das Nusch-Nuschi, op 20 (1921),
Sancta Susanna, op 21 (1922)
Cardillac, op 39 (1926),
Hin und zurück (1928)
Neues vom Tage (1929),
Mathis der Maler (1938),
Die Harmonie der Welt (1943)
Das lange Weihnachtsmahl (1960)


Œuvres vocales

Lustige Lieder in Aargauer Mundart, Op. 5, for high voice and piano (1914–16)
Drei Gesänge, Op. 9, for soprano and large orchestra (1917)[3]
Melancholie, Op. 13, 4 lieder for mezzo-soprano and string quartet, based on poems by Christian Morgenstern (1919)
Hymns by Walt Whitman (3), for baritone and piano, Op. 14 (1919)
Acht Gesänge, Op. 18, for soprano voice and piano (1920)
Sancta Susanna, Op. 21, cantata for soli, choir and orchestra, lyrics: August Stramm
Des Todes Tod, Op. 23a, three songs, based on poems by Eduard Reinacher, for voice, 2 violas and 2 violoncellos (1922)
Die junge Magd, Op. 23b, six poems by Georg Trakl, for voice, flute, clarinet and string quartet (1922)
Tuttifäntchen, Weihnachtsmärchen mit Gesang und Tanz in drei Bildern (Christmas Fairytale with singing and Paul Hindemith (1895-1963) 473398 in three scenes)
Das Marienleben, 6 Lieder sur des poèmes de Rilke pour soprano et orchestre, op 27 (1923),
″Die Serenaden″, Op.35 (1924) for soprano voice, oboe, viola, and cello
Sing und Spielmusiken für Liebhaber und Musikfreunde, Op. 45 (1928/29)
"Hin und zurück", Op. 45a, sketch with music, lyrics: Marcellus Schiffer, (1927)
Six Chansons, 6 pieces for a cappella choir, settings of French poetry by Rainer Maria Rilke (1939)
Wir bauer ein Stadt, cantate pour choeur d'enfants, solistes et orchestre (1930)
Das Unaufhörliche, oratorio sur un poème de Gottfried Benn (1931)
Requiem: When Lilacs Last in the Dooryard Bloom'd, pour mezzo-soprano, ténor, baryton, chœur et orchestre (1946),
Apparebit repentina dies, pour chœur et cuivres (1947)
Cantique de l'espérance, pour contralto, chœur et orchestre (1953)
Ite, angeli veloces, pour contralto, ténor, chœur et orchestre (1953/55)
Chant de triomphe du Roi David, pour, pour contralto, ténor, chœur et orchestre (1955)
Custos quid de nocte, pour ténor, chœur et orchestre (1955)
Mainzer Umzug, pour soprano, ténor, baryton, chœur et orchestre (1962)
Messe pour chœur mixte a capella (1963)


Plus anecdotique sans doute, sa fantaisie pour quatuor à cordes intitulée « Overture on “The Flying Dutchman” as it is Performed by a Terrible Health Resort Band at 7 am at the Village Fountain » (1925), littéralement « L'ouverture du “Vaisseau Fantôme” comme exécuté par un mauvais Orchestre de Station thermale à 7 heures du matin à la Fontaine de Village » (en lecture à vue, ajoutent certains éditeurs). Ce chef-d’œuvre d'ironie, méticuleusement parsemé de fausses notes et d'erreurs rythmiques, était destiné à railler l'admiration sans borne que vouait le futur régime nazi à Richard Wagner


Oeuvres complètes : http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_compositions_by_Paul_Hindemith
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Icare
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2013-09-27, 22:24


Je vais déterrer ce topic avec trois oeuvres sans doute mineures que je possède de lui:

___Sonata for horn and piano - 1939

C'est celle qui a toute ma préférence de par la mélodie du premier mouvement et un usage plutôt inspiré du piano. I love you 

___Sonata for horn and piano - 1943

Cette sonate flatte aussi l'oreille mais sans avoir selon moi autant de charme que la précédente. Very Happy 

___Sonata for four horns - 1952

Là, je n'ai pas du tout accroché. Le quatuor m'a laissé de marbre! Sleep 

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ysov

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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2013-09-28, 02:37

Icare je te propose l'audition de ses trois sonates pour orgue.

Vidéo désactivée



Ou bien son concerto pour orgue et orchestre:

https://www.youtube.com/watch?v=zxW9DmTy2Sw&feature=emb_title
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Jean

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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2013-09-28, 09:07

j'aime plutôt bien Wink  les 3 oeuvres
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laudec

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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2014-05-01, 21:09

Snoopy a écrit:
Sa rythmique, nommée Motorik («motorisme»), est percutante et se veut «obsédante». Elle se fait l'écho de l'avènement de l'industrialisation et du moteur, car Hindemith répugne à la sentimentalité, au psychologique, au subjectif, ainsi entre musique grinçante et musique neo-classique Hindemith signe une musique très personnelle (Gebrauchsmusik = Musique utilitaire).

A priori, rien de ce qui est dit de lui -sauf le fait qu'il ait mis en musique des poèmes de R.M. Rilke - me le rend sympathique : motorisme, utilitaire, grinçant, répugnant la sentimentalité, le psychologique, le subjectif ... et pourtant j'aime assez bien ses compositions pour orgue postées ici  Paul Hindemith (1895-1963) 1521897346 
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jdperdrix

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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2014-05-01, 21:43

"Der Schwanenedreher", concerto pour alto et petit orchestre, sur des thèmes populaires. Très belle oeuvre et très belle interprétation :


VIDEO INDISPONIBLE
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Icare
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2015-01-22, 09:14

Icare a écrit:

Je vais déterrer ce topic avec trois oeuvres sans doute mineures que je possède de lui:

___Sonata for horn and piano - 1939

C'est celle qui a toute ma préférence de par la mélodie du premier mouvement et un usage plutôt inspiré du piano. I love you 

___Sonata for horn and piano - 1943

Cette sonate flatte aussi l'oreille mais sans avoir selon moi autant de charme que la précédente. Very Happy 

___Sonata for four horns - 1952

Là, je n'ai pas du tout accroché. Le quatuor m'a laissé de marbre! Sleep 

La Sonate pour cor et piano - 1939 est celle qui a toute ma préférence, ne serait-ce déjà par la très belle mélodie du premier mouvement. Ce n'est toutefois pas le seul attrait. Ce qui me touche beaucoup c'est le contraste entre le cor qui semble entretenir un caractère lunaire et nonchalant et cela même dans les moments rapides alors que le piano est plus vif et terre-à-terre. Cette complémentarité dans l'humeur se poursuit d'ailleurs avec presque autant de charme dans la Sonate pour cor et piano - 1943 qui me plait beaucoup aussi pour les mêmes raisons, si ce n'est que je n'y trouve pas une aussi belle mélodie qui illumine le premier mouvement de la Sonate de 1939. Sinon, c'est une très belle sonate aussi. L'esprit lunaire du cor dans ce contexte m'emmène dans le rêve. Je flane avec lui pendant que le piano maintient l'autre partie de moi en éveil. Entre lune et terre, je m'émeus volontiers d'une musique aurorale qui s'arrache progressivement de la nuit. En revanche, la Sonate pour 4 cors - 1952 m'endort complètement par la monotonie de son jeu qui, pour le coup, devient trop lunaire...ces cors-là ronronnent comme quatres chats paresseux. A la prochaine écoute de mon disque, je m'arrêterai aux deux sonates pour cor et piano qui sont d'ailleurs interprétées par Zdenék Tylsar (cor) et Peter Toperczer (piano). Il va falloir que je tente d'autres opus de Paul hindemith, ce que j'ai voulu faire depuis longtemps et n'ai toujours pas fait.
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joachim
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2015-01-22, 09:45

C'est curieux, comme toi j'aime bien les sonates pour cor et piano, en particulier celle de 1939 en fa majeur, et nettement moins celle pour 4 cors. A noter que celle de 1943 en mi bémol majeur a été écrite pour saxophone alto et piano, avec une transcription du compositeur pour cor.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2017-02-11, 22:27


Je ressens toujours une sorte de plaisir particulier lorsque je déterre un "vieux" cd qui regroupe des oeuvres que j'avais aimées à l'époque de l'achat. En effet, les Horn Sonatas de Paul Hindemith font partie de mon univers musical depuis 1987 et je les ressors ponctuellement avec le même plaisir. Côté impression, ça n'a pas changé avec toujours une préférence pour la Sonate pour cor et piano - 1939 en trois mouvements avec cette délicieuse mélodie qui rend irrésistible le premier, bien que la Sonate pour cor et piano - 1943 ne se situe pas loin derrière. Celle-ci est en quatre mouvements et est très belle aussi. Il faut dire que j'adore le cor solo et, à l'époque, j'avais sans doute acheté ce cd en suivant mon intuition et mon intérêt déjà révélé pour cet instrument. Ces deux sonates sont interprétées par Zdenek Tylsar au cor et Peter Toperczer au piano. Sinon, en allusion à mon précédent commentaire, je ne me suis pas écouté et ai un peu moins subi qu'avant le caractère soporifique de la Sonate pour quatre cors - 1952, l'ai presque trouvée reposante...mais bon...

Une chose est certaine, Paul Hindemith est parmi les compositeurs les plus connus de l'ère moderne celui que je connais probablement le moins. Je ne pouvais quand même pas me contenter de ces bien charmantes sonates auxquelles je demeure certes très attaché, or c'est ce que j'ai pourtant fait de 1987 jusqu'à aujourd'hui. Trente ans se sont écoulés sans que je cherche à écouter autre chose alors que ce compositeur m'a toujours intéressé. En relisant le début de sa biographie, je viens de me rendre compte qu'il est mort le jour où je suis né, le 28 décembre 1963. Afin de combler une lacune qui dure depuis trop longtemps, je me suis récemment procuré un cd qui réunit ses quatre concertos pour instruments à vent et orchestre:

__Concerto pour clarinette et orchestre (1947)
__Concerto pour cor et orchestre (1949)
__Concerto pour trompette, basson et cordes (1949)
__Concerto pour flûte, hautbois, clarinette, basson, harpe et orchestre (1949)

Je m'en vais écouter les deux premiers de ce pas! Very Happy
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2017-02-11, 23:52

Le concerto pour clarinette démarre de manière éclatante avec tout l'orchestre. Ce que j'ignorais, c'est qu'il fut dédié au célèbre clarinettiste de jazz Benny Goodman qui en fit la création publique le 11 décembre 1950 avec le "Philadelphia Orchestra", placé sous la direction d'Eugène Ormandy. A partir de cette information, il serait tentant d'en déduire que ce concerto invite des éléments de jazz, sauf qu'il n'en est rien. Il bénéficie, en revanche, d'une grande fluidité dans le style employé, à la fois, dynamique, enlevé et expressif. Ce qui me frappe, outre le jeu limpide de la clarinette - ici assumé par Ulrich Mehlhart - ce sont les couleurs orchestrales, principalement dominées par les instruments à vent, parmi lesquels le soliste flirte sans s'y fondre ni se confondre à l'un d'entre eux. Mais ces couleurs sonores qui fusent et se déploient autour de la clarinette, tissent un arc-en-ciel extrêmement séduisant: il contribue à faire de ce concerto pour clarinette l'un de mes préférés du vingtième siècle et peut-être au-delà. Biensûr, ce n'est qu'une première écoute, mais pour l'instant je suis aux anges. Le Concerto pour cor poursuit un peu cette aventure par un récit tout aussi fluide et un jeu du soliste (Marie Luise Neunecker) d'une grande limpidité. Puis, d'une certaine manière, je retrouve le cor si attachant des Sonates de 1939 & 1943. Il a cette douceur, ces mêmes arrondis qui rassurent, apaisent, envoûtent...Une récitante (Brigitte Goebel) intervient en allemand, à un moment donné. Je n'ai évidemment pas compris ce qu'elle dit. Peu importe, la musique est là, dure avant de s'éteindre. J'aime bien ce concerto pour cor même si j'exprime déjà une nette préférence pour celui pour clarinette.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2017-02-12, 09:16

Moi qui adore la trompette et le basson, que pouvais-je rêver de mieux qu'un concerto qui réunit ces deux instruments? C'est le cas avec le Concerto pour trompette, basson et cordes. Paul Hindemith m'a vraiment gâté car son concerto est un enchantement pour mon oreille. Je n'ai cessé de me régaler de ce duo gagnant tout au long de chacun des trois mouvements qui le constituent. Il est interprété par Reinhold Friedrich (trompette), Carsten Wilkening (basson), le "Radio-Sinfonie-Orchester Frankfurt" sous la direction de Werner Andreas Albert. Ce que j'aime beaucoup chez Paul Hindemith parmi ce que j'ai découvert jusqu'à maintenant, c'est un style à la fois moderne et d'une grande fluidité. Il faut dire que dans ce concerto tous les ingrédients sont réunis pour me plaire: cordes - vous savez désormais qu'il s'agit là de ma formation instrumentale de chevet - trompette et basson. Néanmoins, ce juste équilibre entre modernité et fluidité se retrouve aussi dans son Concerto pour flûte, hautbois, clarinette, basson, harpe et orchestre, par Walter Büchsel (flûte), Liviu Varcol (hautbois), Ulrich Mehlhart (clarinette), Carsten Wilkening (basson), Charlotte Cassedanne (harpe), le RSOF, sous la direction de W. A. Albert. Les solistes y entrecroisent leur jeu respectif dans une belle harmonie d'ensemble. Comme je l'ai écrit, c'est fluide, coloré, limpide, radieux, une musique qui vit et respire, l'eau chantante d'un torrent en plein mouvement, une musique qui rend heureux. Dans l'absolu, je me demande pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de m'intéresser à ce compositeur, mais, en réalité, c'est parce que j'en ai privilégié d'autres, tels que, par exemple, Frank Martin et Arthur Honegger qui m'ont, eux aussi, apporté leur lot de merveilles. Il n'y a aucun regret à avoir, il y a un temps pour tout et cette année 2017, portée par l'enthousiasme que m'ont procuré ses quatre concertos, sera très certainement pour moi l'année Paul Hindemith.


Dernière édition par Icare le 2017-02-24, 19:04, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2017-02-12, 12:19

J'aime bien aussi ces quatre concertos, des années 1949/1950, c'est à dire en pleine vogue des recherches avancées avec électronique, musiques dites concrètes et autres Paul Hindemith (1895-1963) 10321

Heureusement, ce brave Hindemith ne s'est pas laisser piéger par ces "innovations" qu'il était de bon ton de promouvoir entre les années 1950,60 voire 70.

Essaie donc le concerto pour alto proposé plus haut par jdperdrix, je crois qu'il devrait te plaire.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2017-02-12, 12:45

Biensûr que son concerto pour alto m'intéresse, et, comme je l'ai déjà écrit, cette année 2017 va être pour moi l'année Paul Hindemith, ça veut dire ce que ça veut dire! chapeau


Dernière édition par Icare le 2017-02-12, 13:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2017-02-12, 13:05

Je viens d'écouter sa sonate pour harpe (1939), je l'ai trouvée superbe  Paul Hindemith (1895-1963) 333455  Paul Hindemith (1895-1963) 395622

Katerina Englichova à la harpe
https://youtu.be/Dl8H_m3m0Eg

Puis sa sonate pour flûte et piano (1936), quel régal, tant de joie émane de cette musique  Paul Hindemith (1895-1963) 185465

Paul Michell à la flûte et Monika Laczofy au piano

https://youtu.be/FfegCvpSM5g

J'attends avec impatience tes commentaires futurs sur les œuvres de Hindemith qui ne m'inspirait nullement après avoir lu sa biographie pourtant.
Je pensais que tu avais fait une faute de frappe en mentionnant 2018 mais tu insistes, as-tu déjà ton programme pour 2018 ? et 2017 alors ?
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2017-02-12, 13:32

Oh la la! Je ne sais pas pourquoi j'ai insisté avec 2018. Paul Hindemith (1895-1963) 1521897346 Je voulais parler de 2017, biensûr. J'ai édité. Wink Le temps passe assez vite comme ça. Hehe
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2017-09-07, 18:45

L'instant musical:

https://www.youtube.com/watch?v=R9ZX1r0kUYw


Comme j'aime approfondir les oeuvres que je me procure, surtout lorsque celles-ci me laissent une première bonne impression, je suis revenu sur les concertos pour instruments à vent de Paul Hindemith que j'avais déjà évoqués quelques commentaires plus haut de façon assez élogieuse. Entre le Concerto pour clarinette et orchestre de 1947, le Concerto pour cor et orchestre, le Concerto pour trompette, basson et orchestre à cordes et le Concerto pour flûte, hautbois, clarinette, basson, harpe et orchestre, tous les trois datant de 1949, une préférence semble se dessiner assez nettement pour le dernier des quatre, dans l'ordre du cd, celui qui invite cinq solistes. Mais d'abord, c'est un style, un caractère, qui me plait globalement chez Hindemith. C'est aussi vrai pour sa pièce de chambre que j'ai éditée ci-dessus. Moi qui aime en général les musiques un peu tranchantes, mordantes, intenses et dramatiques, c'est ici une certaine légèreté de ton qui me séduit, un côté "flanerie", "rêverie", contemplatif; cette musique m'apaise, me permet de flaner au sein d'un monde sonore hospitalier et réconfortant. J'ai réécouté ces quatre concertos deux fois de suite tant j'étais en communion avec l'humeur tranquille de ces musiques.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-09, 18:12

Paul Hindemith et moi, mélomane depuis toujours, est une histoire qui aura mis longtemps à se construire: dire que j'étais resté une trentaine d'années sans rien avoir écouté d'autre que les Sonates pour cor de 1939 & 1943. J'ai attendu 2017 pour franchir un nouveau pas dans l'oeuvre de Hindemith avec les concertos pour instruments à vent. C'est quelque-chose qui me paraîtra toujours un peu énigmatique dans la mesure où ce nom m'a toujours plus ou moins hanté. J'ai toujours eu l'intuition que c'est un compositeur que je devais découvrir, peut-être avais-je entendu un extrait par-ci par-là qui m'avait séduit, sans retenir pour autant de quoi il s'agissait. Ces extraits auraient fini par germer en moi et devenir la fleur de l'intuition...?... Very Happy Cette intuition a-t-elle aussi été légèrement modelée par le fait qu'il est mort le jour de ma naissance...?...ça peut effectivement créer un lien quelque peu fantastique. Hehe

Je ne vais pas trop revenir sur le Concerto pour clarinette et orchestre ni sur le Concerto pour cor et orchestre que je viens de réécouter car je ne pourrais sûrement pas en faire une meilleure description que celle que j'ai faite quelques commentaires plus haut. Ce que je peux juste ajouter c'est que j'apprécie beaucoup ses orchestrations très aérées, n'employant pas trop, voire pratiquement pas la "masse" orchestrale, accordant souvent une certaine autonomie à d'autres instruments que la clarinette de Ulrich Mehlhart ou le cor de Marie Luise Neunecker. Il y a donc dans ces deux concertos des couleurs et des moments de légèreté conjugués à d'autres plus dramatiques qui me séduisent immédiatement et aboutissant à des passages aussi subtils qu'exquis. Dans le concerto pour cor, vers la fin, il y a l'intervention inattendue d'une narratrice récitant un poème en allemand. J'ai toutefois la traduction dans mon booklet. L'auteur est Paul Hindemith, Déclamation:

Mon appel transforme
La salle de concert en un bosquet aux résonances automnales,
Le présent en ce qui a sombré dans l'oubli,
Toi, tu deviens robes et coutumes des ancêtres,
Et ta fortune leur désir et leur résignation.
Accorde à ces chères ombres la résurrection,
A toi-même, l'union avec ces êtres à demi oubliés,
Et à moi, l'ardent désir auquel les sons donnent forme.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-09, 21:19

Quel meilleur cadeau pouvait me faire Paul Hindemith en composant un double concerto qui réunit la trompette et le basson! J'adore la sonorité de ces deux instruments et je trouve que dans le concerto de Hindemith, leur association fonctionne merveilleusement bien. Il y a là deux instruments charismatiques qui se répondent mutuellement, s'accompagnent, se défient peut-être aussi...Il est vrai que j'ai une passion pour pratiquement tous les instruments. Si quelqu'un me demandait de citer un instrument qui m'agace, m'irrite ou tout simplement que je n'aime pas, je serais finalement incapable d'en citer un seul, même en me creusant la tête en allant chercher l'instrument le plus exotique ou rudimentaire. Je ne dirais pas que chaque instrument de musique me fascine avec la même intensité, mais je suis profondément attaché à leur "individualité sonore": par exemple, lorsque je tombe sur un disque qui contient un concerto mettant un scène un instrument que je ne connais pas ou qui n'est jamais exploité dans ce contexte, c'est souvent une motivation suffisante pour que je me le procure, peu importe si le compositeur m'est inconnu. Parfois, ce fut très payant, comme avec les Horizons chimériques pour vielle à roue et orchestre de Daniel Tosi.

Je sais qu'il y a des gens qui n'aiment pas du tout certains instruments, je pense par exemple au cinéaste mélomane Christian Carion qui n'aime pas le cor et le fait savoir aux compositeurs qui écrivent la musique de ses films. Dans le cas des deux oeuvres de Paul Hindemith que j'ai réécoutées cet après-midi, il ne s'agit pas d'instruments rares ou peu exploités dans le type de structure très rigoureuse du concerto, mais de combinaisons instrumentales entre solistes que j'affectionne particulièrement et qui ne me sont pas si courantes; la trompette et le basson dans le Concerto pour trompette, basson et orchestre à cordes de 1949 et la flûte, le hautbois, la clarinette, le basson et la harpe dans le Concerto pour vents, harpe et orchestre de la même année. Dans cette oeuvre également, j'adore les combinaisons instrumentales, l'ambiance presque aquatique que créent les cinq solistes. On se rapproche nettement du concerto grosso qui fut à une époque une tradition que le vingtième siècle a sollicitée plusieurs fois, on retiendra notamment les compositions de Ralph Vaughan Williams, Ernest Bloch ou encore Alfred Schnittke.

Je m'apprête à écouter une oeuvre pour ensemble instrumental de Paul Hindemith qui m'est encore complètement inédite. Sa particularité ne pouvait qu'attiser ma curiosité et elle sera, à mon avis, assez déterminante dans mon engouement pour ce compositeur. Il ne s'agit pas encore de la symphonie Matis der Maler qui est me semble-t-il la plus réputée de son auteur ou du moins la plus connue. Il se pourrait d'ailleurs que l'oeuvre à laquelle je fais référence ne soit pas essentielle aux yeux des mélomanes qui s'intéressent à ce compositeur, mais pour moi, il était important que je sache à quoi elle ressemble. Sa particularité me la rendait importante, nécessaire et après avoir lu les textes instructifs à l'intérieur du booklet, je devins plus curieux encore d'en découvrir le contenu.


Dernière édition par Icare le 2020-06-10, 10:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-10, 10:00

Icare a écrit:
Je m'apprête à écouter une oeuvre pour ensemble instrumental de Paul Hindemith qui m'est encore complètement inédite. Sa particularité ne pouvait qu'attiser ma curiosité et elle sera, à mon avis, assez déterminante dans mon engouement pour ce compositeur. Il ne s'agit pas encore de la symphonie Matis der Maler qui est me semble-t-il la plus réputée de son auteur ou du moins la plus connue. Il se pourrait d'ailleurs que l'oeuvre à laquelle je fais référence ne soit pas essentielle aux yeux des mélomanes qui s'intéressent à ce compositeur, mais pour moi, il était important que je sache à quoi elle ressemble. Sa particularité me la rendait importante, nécessaire et après avoir lu les textes instructifs à l'intérieur du booklet, je devins plus curieux encore d'en découvrir le contenu.

Paul Hindemith était un musicien remarquablement réceptif aux nouvelles techniques et aux nouveaux médias. En apprenant cela, il ne pouvait qu'attirer mon attention sur lui et sur son oeuvre. Il fut par exemple parmi les premiers à écrire de la musique originale pour des instruments comme les pianos mécaniques, pour lesquels, sans avoir préparé une partition à l'avance, il imprimait directement ses compositions sur les rouleaux de papier qui les commandaient. D'autre part, il apporta une contribution intéressante au développement du trautonium électrique, un instrument encore méconnu aujourd'hui pour lequel il composa aussi des morceaux et, courant 1930, il fit l'heureuse expérience de véritable musique pour le phonographe, en employant des sonorités vocales et instrumentales qu'il jouait ensuite et dont il faisait un mixage à différentes vitesses. Au-delà de ces différentes expériences, celle du Septième Art l'intéressait particulièrement. De 1927 à 1929, à l'occasion de "La Musique de chambre allemande à Baden-Baden", il fit jouer des partitions pour films qu'il avait encouragé d'autres compositeurs à écrire, dont Hanns Eisler, Darius Milhaud, Ernst Toch et Paul Dessau.

Suite à ces renseignements que je tire d'un texte de Giselher Schubert, c'est donc d'une musique de film composée par Paul Hindemith qu'il est question dans mon présent commentaire. C'est cette particularité-là qui avait suscité en moi un certain enthousiasme et un enthousiasme certain. Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre et j'aurais très bien pu tomber sur des "violonades" d'un romantisme dégoulinant et poussiéreux ou sur une partition purement alimentaire et sans âme. (du romantisme il y en a mais le traitement musical est excellent.) Après tout, je ne connaissais rien du film et encore assez mal ce compositeur, sans compter que les années 20, 30, 40, 50, ne correspondent pas du tout à ma période de prédilection dans le domaine du "papier peint", terme qu'employait Igor Stravinsky lorsqu'il faisait allusion à la musique de film. Néanmoins, j'aimais déjà celles d'Arthur Honegger et de Hanns Eisler, ce que j'avais en mémoire et comme espoir lorsque je me procurai l'oeuvre de Paul Hindemith, In Sturm und Eis par les membres du "German Symphony Orchestra Berlin" sous la direction de Dennis Russell Davies. C'est ainsi que cette oeuvre s'intitule et elle est tirée du film du cinéaste allemand Arnold Frank, Im Kampf mit dem berg/La lutte contre la montagne (1921) ou encore A l'assaut de la montagne tel qu'il fut traduit sur Wikipédia. Si, évidemment, j'espérais être séduit par cette composition, sinon ça n'aurait eu aucun sens, je ne m'attendais pas à vivre un moment d'émotion aussi intense. Ce merveilleux moment d'émotion s'est exprimé par un ensemble instrumental qui se constitue d'un violon, violoncelle, flûte, hautbois, clarinette, trompette, trombone, piano et harmonium. Encore une fois, les instruments à vent y sont beaucoup mis en valeur et j'aime bien l'usage qui est fait de l'harmonium. Je lui trouve par moments un air de famille avec l'accordéon, ce qui confère à l'oeuvre une connotation populaire qui me touche au coeur. En conclusion, pour la petite histoire, c'est Paul Hindemith qui a sollicité Arnold Frank, le réalisateur, pour composer la musique de son film qui, visuellement, l'avait émerveillé. Il témoigna de son émerveillement par ces mots: "Vous vous rendez compte que ce que vous faites là c'est de la musique pure!. Le cinéaste n'oublia jamais ces paroles et le musicien ne réclama jamais d'honoraires.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-10, 12:21

Effectivement, à en juger par cet extrait, cette musique n'est pas mal du tout, sans compter qu'elle est tout à fait originale avec ce petit orchestre



https://www.youtube.com/watch?v=uz3rmWyfPIw

Dommage qu'on ne trouve pas In Sturm und Eis (c'est une suite tirée de la musique de film ?)
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-10, 12:34

joachim a écrit:
Effectivement, à en juger par cet extrait, cette musique n'est pas mal du tout, sans compter qu'elle est tout à fait originale avec ce petit orchestre.

Malheureusement, les autres partitions qu'il avait composées pour l'image, je pense notamment à celle de Vormittagspuk/Le Fantôme du matin, film de Hans Richter, qu'il avait composée en collaboration de Darius Milhaud, ont toutes disparu. La seule qui a survécu est donc celle que j'ai découverte hier soir, In Sturm und Eis, "Dans la tempête et la glace" en français.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-10, 16:20

joachim a écrit:
C'est curieux, comme toi j'aime bien les sonates pour cor et piano, en particulier celle de 1939 en fa majeur, et nettement moins celle pour 4 cors. A noter que celle de 1943 en mi bémol majeur a été écrite pour saxophone alto et piano, avec une transcription du compositeur pour cor.

Effectivement, je suis toujours aussi peu enthousiasmé avec cette Sonate pour 4 cors de 1952 que j'ai réécoutée aujourd'hui en complément des deux sonates pour cor et piano, de 1939 et 1943. Sauf que cette fois-ci j'en ai modifié l'ordre d'écoute. D'habitude je suis l'ordre du disque et écoute donc la Sonate pour 4 cors en dernier. J'ai voulu l'écouter en premier, mais mon impression n'a pas vraiment évolué, l'oeuvre est douce mais d'une douceur qui s'apparente pour moi à de la fadeur. Je m'en doutais un peu car c'est malgré tout un disque que je connais bien et ai, l'air de rien, souvent écouté, principalement pour les deux sonates pour cor et piano que j'ai toujours trouvées très attachantes et que j'ai encore appréciées ce matin pour la énième fois. Ce beau cor d'Hindemith fut une belle manière de débuter la journée. J'adore le son de cet instrument, mais lorsqu'ils sont quatre dans la Sonate de 1952, le charme opéra beaucoup moins. Je vis la même expérience avec le saxophone et la clarinette. Ce sont également deux instruments qui, dans l'absolu, me fascinent. Bien sûr, tout dépend de la qualité de l'oeuvre qui peut être faible ou une virtuosité excessive qui peut me lasser, c'est une chose entendue, mais, à chaque fois que j'ai l'occasion d'écouter une pièce pour quatre saxophones seuls, et j'en ai déjà écouté plusieurs de différents compositeurs, le charme n'opère pas. Ca ne marche pas. J'ai aussi vécu la même expérience négative avec une ou deux pièces pour quatre clarinettes, alors que la clarinette est l'un de mes instruments préférés. En revanche, je me délecte souvent du quatuor à cordes. Peut-être que ces quatre cors produisent un son trop uniforme pour me toucher vraiment...Je ne sais pas...c'est le seul opus de ce type que je connais. Heureusement, il y a les deux autres sonates pour cor et piano auxquelles je demeure toujours aussi sensible.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-10, 23:12

Ce soir, j'ai écouté les trois oeuvres, toutes symphoniques, de Paul Hindemith qu'il me restait à découvrir...avant les prochaines dans un futur plus ou moins proche Wink ...Symphonic Metamorphosis on Themes of Carl Maria von Weber, The Four Temperaments - Theme and Variations et Mathis der Maler par le "Los Angeles Philharmonic Orchestra" sous la direction d'Esa-Pekka Salonen. Je n'ai pas écouté ces trois oeuvres d'un coup, l'ensemble faisant presque quatre-vingt minutes. J'ai écouté dans un premier temps sa composition qui me semble la plus connue, en tout cas, lorsque l'on m'évoquait Hindemith, c'était le premier titre qui me venait à l'esprit; Mathis der Maler (1934) pour orchestre symphonique, en trois mouvements. Selon la petite histoire et tiré d'un propos de Giselher Schubert, La Symphonie "Mathis le Peintre" fut inspirée par l'art de Matthias Grünewald (vers 1480-1528), père du "Retable d'Isenheim" exposé à Colmar. Hindemith travaillait avec acharnement depuis le milieu de l'année 1933 à un opéra sur Grünewald, lorsque Wilhelm Furtwängler le pria d'écrire une oeuvre symphonique pour le Philharmonique de Berlin, par laquelle il voulait publiquement affirmer son soutien au compositeur, très attaqué sous le régime nazi. Hindemith rassembla la musique déjà conçue mais pas encore rédigée de la Symphonie Mathis, ses trois mouvements étant en rapport direct avec les volets du Retable: le "Concert des Anges", la "Mise au tombeau" et la "Tentation de Saint-Antoine". Le succès extraordinaire de la création le 12 mars 1934 à Berlin avec les interprètes mentionnés, fut en même temps l'une des dernières démonstrations publiques contre les détenteurs du pouvoir politique en Allemagne.

C'est la première oeuvre pour orchestre de Paul Hindemith que j'ai écoutée. Il y a des beaux passages, notamment un calme avec la montée d'une flûte solo, d'autres plus fougueux et plus massifs. Même si je sens que les futurs écoutes augmenteront mon attrait pour cette oeuvre, je n'ai pas vraiment retrouvé ce que j'aime dans ses concertos pour instruments à vent et surtout dans sa musique de film In Sturm und Eis qui est devenue mon oeuvre préférée du compositeur. Je pourrais faire la même observation avec Symphonic Metamorphosis (1940-43), en quatre mouvements, qui, elle aussi, contient de beaux passages. Certes, je ne peux pas parler de coup de coeur, sans doute un peu en dessous de ce que j'attendais, néanmoins l'oeuvre est profonde, travaillée et riche, elle est même belle: elle promet de s'embellir encore lors des prochaines écoutes. Je sens bien que je n'ai pas capté tous les éléments poétiques de ces "métamorphoses", que ce n'est pas le genre de musique qui se livre dès la première approche. Il y a bien un moment que j'ai trouvé particulièrement séduisant mais je ne sais plus exactement où, quelque-part entre le troisième et quatrième mouvements; encore une flûte qui, je crois, fait son petit effet. La meilleure surprise fut toutefois The Four Temperaments (1940-41) pour piano (Emanuel Ax) et orchestre. De ces trois oeuvres symphoniques, c'est celle qui m'a le mieux captivé, dès le premier mouvement d'une belle énergie communicative. En conclusion, pas de réelle déception, au contraire, une impression globale plutôt positive, c'est juste que je n'ai pas retrouvé avec ces trois oeuvres ce moment magique et purement émotionnel que j'ai vécu à l'écoute de In Sturm und Eis.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-12, 07:35

Je pense avoir de plus en plus, chez Paul Hindemith, une préférence pour ses oeuvres de petite et moyenne formations, surtout lorsqu'elles mettent les instruments à vent en avant...oh, le vilain jeu de mots involontaire... Laughing  Je viens d'en revivre l'expérience avec deux pièces de musique de chambre qui m'étaient encore inédites jusqu'à ce jour: Trio pour alto, heckelphone et piano - opus 47 (1928) et Quartette pour clarinette, violon, violoncelle et piano (1938). Il se trouve que la troisième oeuvre du disque est cette fameuse Sonate pour quatre cors de 1952, qui ne m'a jamais vraiment emballé, sans doute ce que j'aime le moins de Paul Hindemith parmi tout ce que je connais désormais. Comme il s'agit d'une autre interprétation, je l'écouterai quand même car sait-on jamais!?

Je pense qu'avant d'avoir écouté le Trio de Hindemith, je n'avais jamais entendu le heckelphone. Je pense effectivement qu'avant cette découverte je ne connaissais pas encore la belle sonorité de cet instrument. Le heckelphone est un hautbois baryton de pavillon piriforme comme celui du hautbois d'amour. Il fut inventé en 1904 par le propriétaire de la florissante entreprise Heckel de facture d'instruments à vent, Wilhelm Heckel et ses fils. Son timbre doux et puissant correspondait parfaitement à l'esthétique postromantique et trouva donc très vite des adeptes parmi les compositeurs contemporains. C'est à cet instrument au son si doux et si puissant à la fois que Richard Strauss confia par exemple le motif principal de son opéra Salomé.

J'ai vécu avec ce Trio pour alto, heckelphone et piano un véritable petit coup de coeur. J'ai vraiment adoré. Je n'ai pas seulement été charmé par la voix d'un instrument que je ne connaissais pas - si mon intérêt s'était réduit à ça il aurait été terriblement superficiel -, j'ai aussi beaucoup aimé l'emploi du piano et de l'alto. D'ailleurs, je trouve que c'était une excellente idée d'avoir choisi l'alto car il m'arrive souvent de le préférer au violon. J'ai aussi aimé l'idée de ne pas faire intervenir les trois instruments ensemble, d'abord le piano sur un ton introductif assez énergique, puis le heckelphone dont la partie avec le piano est irrésistible et enfin l'alto, formant ainsi, tous les trois, un trio exquis. Les interprètes sont Ingo Goritzki (heckelphone), Enrique Santiago (alto) et Kalle Randalu (piano).

Si j'ai une préférence pour le Trio, le Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano n'est franchement pas loin derrière, je peux même affirmer qu'il le talonne. Là encore j'ai été pris par la fluidité expressive de ces quatre instruments. Si on s'arrête à sa date de composition, on peut aisément deviner la période troublée qui affecta Paul Hindemith; la situation politique en Allemagne, avec la propagande nazie qui avait le compositeur dans sa ligne de mire et imposa des censures, bloquant ainsi sa carrière de musicien et l'incitant à partir en Suisse en 1938. C'est dans cette période d'exil qu'il composa ce beau quatuor qui ne m'offre d'ailleurs pas une musique désespérée, lourde de nostalgie ou de tristesse. En dehors d'une pointe de mélancolie qui m'est peut-être apparue dans le mouvement médium, j'ai trouvé que cette musique n'avait rien d'anxiogène, qu'elle respirait la vie et n'était pas dépourvue d'une certaine légèreté, sauf peut-être, vers la fin où la musique hausse le ton au quart de tour mais sur une courte durée. Avec Ulf Rodenhäuser à la clarinette, Thomas Brandis au violon, Martin Ostertag au violoncelle et Kalle Randalu au piano.
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MessageSujet: Re: Paul Hindemith (1895-1963)   Paul Hindemith (1895-1963) Empty2020-06-12, 11:05

J'ignore si c'est une caractéristique originale chez un mélomane d'avoir été très tôt séduit par le quatuor à cordes au point qu'il est resté pendant longtemps ma formation instrumentale de chevet...ou presque...Je ne prétendrai pas qu'il fut le point de départ de ma passion pour la musique, ce ne serait pas exact. Je ne peux pas dire non plus que j'aurai découvert et aimé le quatuor à cordes grâce à Joseph Haydn qui en a été, si j'ai bien compris, le principal précurseur, je n'avais pas été particulièrement séduit par les quelques-uns - j'ai oublié lesquels - que j'avais écoutés. Pour tout dire, j'ai été fasciné par le quatuor à cordes à partir de quatre compositeurs; Ernst Krenek, Benjamin Britten, Franz Schubert et un peu plus tard Bruno Coulais par sa bande originale du film d'Agnes Merlet, Le Fils du Requin. Cette plongée plus assidue dans l'oeuvre de Paul Hindemith, ces derniers jours, m'a permis de prendre conscience que je nourrissais sans aucune ambiguïté une préférence pour la partie de son large corpus employant petites et moyennes formations, et jusque là avec un usage prépondérant d'instruments à vent. Je me demandais bien quelle bonne...ou moins bonne...surprise m'attendait avec ses quatuors à cordes. J'avoue que ces dernières années, peu d'entre eux, de divers auteurs, ne m'avaient suffisamment ébloui, à l'exception quand même de ceux de Felix Mendelssohn., si bien que je m'étais progressivement détaché de cette formation instrumentale, lui préférant quelques autres comme le piano avec deux, trois ou quatre instruments à cordes.

J'ai donc écouté, ce matin, pour la première fois, trois compositions de Paul Hindemith par le "Kocian Quartet". La première oeuvre est la plus courte et s'intitule Ouverture du "Vaisseau Fantôme", "Jouée à vue par un orchestre thermal de deuxième ordre sur le coup de 7h. du matin, pour quatuor à cordes", Militärminimax - Minimax, "anthologie de musique militaire" (1923) et Quatuor à cordes - Opus 22 (1922).

Ce que je peux déjà affirmer après cette première entrée à propos de l'"Ouverture" et de "Minimax", c'est que j'ai été d'emblée embarqué par l'humeur globale de ces musiques qui manient l'ironie et la fantaisie avec beaucoup de dextérité et surtout de panache. Incisives et variées dans ce qu'elles expriment, je ne me suis pas ennuyé une seconde et n'ai pas été seulement diverti par des approches qui se contenteraient de jouer de la parodie sur des danses et des marches populaires en se complaisant dans la vulgarité, c'est plus habile et rigoureux que cela. Ca fait un peu "pot-pourri" par moments, mais un sens heureux de la fantaisie ainsi qu'un maniement adroit de l'ironie transcendent chacun de ces extraits ou du moins les meilleurs d'entre eux. Mon morceau préféré se situe dans Militärminimax, le sixième dont la traduction française de son titre est celle-ci: "Les deux drôles de pinsons, pièce de caractère, solo pour deux piccolos". Il n'y a pas de piccolos dans ce bijou mais quatre instruments à cordes qui excellent dans l'ironie et produisent des sonorités originales. En revanche, bien qu'une année seulement sépare Militärminimax du Quatuor à cordes - Opus 22, le changement d'humeur y fut radical. J'avoue avoir même été un peu décontenancé au début, toutefois ce fut de très courte durée. Bien que d'une humeur très introvertie et sérieuse qui contraste avec celle des deux oeuvres précédentes, le quatuor gagne vite en intensité et en ampleur et finit rapidement par me passionner. Lorsque j'utilise l'adjectif "sérieux" je n'insinue pas que l'Ouverture du Vaisseau Fantôme et Militärminimax furent réalisés sans rigueur ni assiduité. Ce serait évidemment une erreur de jugement que d'estimer que parce qu'un compositeur pratique l'ironie et la fantaisie dans sa musique qu'il fait dans la facilité et sans sérieux. Avec l'opus 22 je veux parler de son caractère sérieux et dramatique. Le second mouvement, d'un genre obsessionnel qui me caresse dans le sens du poil, bénéficie à mon oreille d'une construction que je trouve assez originale et le "Rondo" final ne fera pas baisser l'émotion que l'oeuvre me procure dans son intégralité.

Il y a longtemps qu'un album de quatuors à cordes ne m'avait autant émerveillé, ce qui, avec Mendelssohn (dans un autre style), me réconcilie avec cet effectif instrumental. C'est d'ailleurs sur cet album que se referme ma "parenthèse Hindemith". Il y en aura d'autres sur ce compositeur dans un futur plus ou moins proche, déjà parce qu'il y a là des oeuvres que j'ai adorées et n'ai écoutées qu'une seule fois. Je me rends compte que mon intuition favorable à Paul Hindemith que je mûrissais depuis des années, n'était pas du tout incongrue ni infondée. Ce n'est pas juste un nom qui se rajoute sur mes étagères comme le fut, dans un autre genre et une autre époque, un certain Antonio C. Cartellieri que je n'approfondirai probablement pas. Cette année 2020 sera certainement pour moi une année "Hindemith" et plus largement une année germanique.
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