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 Raymond CHEVREUILLE (1901-1976)

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Snoopy
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Snoopy

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Raymond CHEVREUILLE (1901-1976) Empty
MessageSujet: Raymond CHEVREUILLE (1901-1976)   Raymond CHEVREUILLE (1901-1976) Empty2010-05-23, 20:01

CHEVREUILLE, Raymond, Jean, Félicien, compositeur, membre de l’Académie royale de Belgique, né à Watermael-Boitsfort (Bruxelles) le 17 novembre 1901, décédé à Montignies-le-Tilleul le 9 mai 1976.

Raymond Chevreuille débute sa formation musicale à l’école de musique de Saint-Josse-ten-Noode puis entre au Conservatoire royal de Bruxelles pour l’étude de l’harmonie. Dans cette discipline, il obtient un second prix dans la classe de Gabriel Minet en 1922 et un premier prix dans la classe de François Rasse en 1924. Il quitte très rapidement l’institution pour parfaire son apprentissage en autodidacte.

Engagé à l’Institut National de Radiodiffusion en 1936, il y travaille comme spécialiste de la prise de son et y acquiert une solide compétence dans les domaines de l’orchestration et de l’acoustique musicale. Il donnera aussi quelques cours à l’école de musique de Saint-Josse-ten-Noode. En 1956, il devient directeur des programmes francophones, fonction qu’il occupera jusqu’à la retraite en 1966.

Chevreuille a composé tant pour le concert que pour le théâtre, l’opéra ou la radio avec le souci constant de sortir des sentiers battus en multipliant les recours à l’atonalité, la polytonalité ou la modalité, sans jamais s’obstiner à suivre une de ces voies exclusivement. C’est à l’expression qu’il accorde une importance primordiale; non pas dans un but spécifiquement descriptif, mais guidé par le besoin de suggérer ou d’évoquer des sentiments. Il en résulte un style encore proche de l’impressionnisme français, mais libéré du poids subjectif et incorporant des mélodies plus anguleuses et des harmonies plus denses.

C’est dans le cadre des Concerts Pro Arte, organisés à Bruxelles par Paul Collaer dans les années vingt, qu’il commence à s’intéresser à la musique contemporaine. Après s’être imprégné de l’œuvre de Richard Strauss et de celle d’Igor Stravinski, comme en ont témoigné quelques tentatives qu’il a préféré détruire, il inscrira ses premiers essais de composition dans la veine de l’expressionnisme viennois. C’est l’influence de Berg principalement qui le guidera et il sera un des premiers compositeurs belges à tenter l’écriture musicale sérielle.

Chevreuille s’autorise à signer son premier opus, un quatuor à cordes, en 1928. Comme Schoenberg dans son deuxième quatuor opus 10, il ajoute une voix de soprano aux quatre archets. Son intérêt pour Berg est davantage sensible dans le quatuor à cordes opus 5 (1934), surnommé par un critique «Quatuor des aphorismes» tant il rappelle la brièveté de Webern. Sa réputation s’installe assez rapidement et, dès 1934, il sera régulièrement joué au Festival de la Société internationale de Musique contemporaine. Le quatuor sera pour lui une forme privilégiée de recherches et de réflexions entre 1930 et 1945; il en composera six (op. 1, 5, 6, 13, 23, 32) ainsi qu’un quatuor de violoncelles (op. 24, 1942).

Au fil des opus, Chevreuille cherche un style propre en s’appliquant à la technique dodécaphonique et en tentant de se libérer des contraintes de la forme. En effet, si le compositeur s’est dans un premier temps conformé à la tradition d’une forme bien établie et structurée sur la base de l’opposition de thèmes, son goût pour l’expressionnisme de Berg l’a peu à peu mené à des conceptions plus libres au sein de compositions hantées par le monde des rêves, la psychologie, la solitude, les sentiments contradictoires. Chevreuille évoluera vers un langage chromatique qui s’appuie sur une hiérarchie de polarités, c’est-à-dire en accordant une prédominance à certains sons.

La musique pour orchestre occupe la plus grande place du catalogue de Chevreuille : trois concertos pour piano (op. 10, 1937; op. 50, 1952; op. 88, 1968), trois concertos pour violon (op. 19, 1941; op. 56, 1953; op. 86, 1965), deux concertos pour violoncelle (op. 16, 1940), un concerto pour trompette (op. 58/4, 1954), neuf symphonies (op. 14, 30, 47, 54, 60, 67, 68, 84, 95), des œuvres d’inspiration thématique dont Barbe Bleue (op. 42, 1949), Breughel, peintre des humbles (op. 82, 1963), Carnaval à Ostende (op. 72, 1959), Cendrillon (op. 33, 1946). Dans Breughel, peintre des humbles, il atteint toute sa mesure dans l’art de l’évocation sonore. Construite en cinq parties (Fanfare à la gloire de Breughel, le Repas de Noces, la Fenaison, les Jeux d’enfants, le Combat de Carnaval et de Carême), l’œuvre explore toutes les ressources de l’orchestre et adopte un style très contrôlé. Son double concerto pour saxophone et piano (à l’origine pour alto et piano, op. 34, 1946) révèle aussi une grande imagination thématique et une ingéniosité rythmique manifestement très sensible à l’influence du jazz.

La sensibilité de Raymond Chevreuille est très variée. Le climat poétique, souvent tendre, éthéré, se manifeste dans ses deux cantates, Evasions (1942) et Les saisons (1943), tandis que l’intensité dramatique ou l’expression grave caractérise surtout ses quatuors. Les œuvres plus proches de l’influence de Berg (la troisième symphonie, le deuxième concerto pour piano) sont d’un pessimisme plus amer. Cette diversité expressive se reflète également dans les choix de textes de Maurice Carême, Aragon, Franc-Nohain, Emile Verhaeren, saint François d’Assise, Joseph Weterings et P. de Clairmont.

Sont intérêt pour l’orchestration et très probablement son expérience d’ingénieur du son ont éclairé ses choix très distingués en matière de couleurs instrumentales et d’alliages de timbres. C’est dans ce domaine qu’il a réalisé dans les années cinquante des combinaisons totalement inédites et très réussies. Dans ses deux grandes œuvres radiophoniques D’un diable de briquet op. 45 et L’Elixir du Révérend Père Gaucher op. 48 (d’après Alphonse Daudet, 1951), il a eu recours aux techniques expérimentales de musique électroacoustique. Chevreuille a également écrit un opéra de chambre, Atta Troll op. 51 (D’après H. Heine, 1952) et plusieurs ballets : Jean et les argayons op. 7 (1934), Cendrillon op. 33 (1946), Le Bal chez la potière op. 59 (1954).

Sa carrière de compositeur fut couronnée de nombreux prix et récompenses dont le Prix de l’Art populaire en 1944, le Prix de l’Académie Picard en 1946, le Prix Italia en 1950 pour D’un diable de briquet et il vit également son deuxième Concerto pour piano imposé au Concours musical Reine Elisabeth en 1952. Il reçut aussi de prestigieuses commandes, dont celle d’une symphonie par le Fonds Koussevitzky de la Library of Congress et celle d'une cantate sur des chants populaires belges, à la demande du Festival de Pittsburg.

Raymond Chevreuille n’est pas un compositeur régional, mais bien un des compositeurs belges les plus estimés de son pays. Comme André Souris, Albert Huybrechts ou Jean Absil, il est un des musiciens les plus novateurs de sa génération et il a réussi en outre à se forger une réputation européenne.

Raymond Chevreuille avait été élu membre de l’Académie royale de Belgique le 4 janvier 1973.


Principales compositions

9 symphonies, dont une dite "de chambre", et une avec quatuor vocal
6 quatuors à cordes (1930-45)
Trio à cordes (1937)
Évasions, cantate (1942)
Suite pour piano (1943)
Cendrillon, ballet (1946)
Barbe-Bleue, conte symphonique (1949)
Sonate pour piano et violoncelle (1949)
D'un diable de briquet, conte symphonique (1950)
Atta Troll, opéra de chambre d'après Heine (1952)
Sonate pour piano et violon (1953)
Sonatine pour clarinette et piano (1970)
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MessageSujet: Re: Raymond CHEVREUILLE (1901-1976)   Raymond CHEVREUILLE (1901-1976) Empty2020-11-12, 10:49

Symphonie n° 7



https://www.youtube.com/watch?v=V9k8tBgPuHg
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MessageSujet: Re: Raymond CHEVREUILLE (1901-1976)   Raymond CHEVREUILLE (1901-1976) Empty2022-04-24, 09:15

Catalogue des œuvres


Orchestre

Petite Suite pour orchestre, op. 3 (1931)
Jean et les Argyons, ballet, op. 7 (1934)
Variations aimables pour orchestre de chambre (sans op.) (1936)
Concerto pour piano et orchestre n° 1, op. 10 (1937)
Mouvements symphoniques pour orchestre de chambre, op. 12 (1938)
Symphonie n° 1, op. 14 (1939)
Concerto pour violoncelle et orchestre n° 1, op. 16 (1940)
Concerto pour violon et orchestre n° 1, op. 19 (1941)
Burlesque pour violoncelle et orchestre, op. 20 (1941)
Concerto pour hautbois, clarinette, basson et orchestre, op. 29 (1943)
Symphonie n° 2 "symphonie des souvenirs", pour récitant, quatuor vocal et orchestre, op. 30 (1944)
Cendrillon, ballet pour orchestre, op. 33 (1946)
Double Concerto pour alto (ou saxophone alto), piano et orchestre, op. 34 (1946)
Concerto pour orchestre, op. 37 (1947)
Divertissement pour orchestre de chambre, op. 40 (1948)
Barbe Bleue, conte symphonique pour orchestre, op. 42 (1949)
Concerto pour chœur et orchestre, op. 43 (1949)
Symphonie n° 3, op. 47 (1951)
Concerto pour piano et orchestre n° 2, op. 50 (1952)
Symphonie n° 4 "symphonie brève", op. 54 (1952)
Concerto pour violon et orchestre n° 2, op. 56 (1953)
Concerto pour trompette et orchestre, op. 58 (1954)
Bal chez la Portière, ballet, op. 59 (1954)
Symphonie n° 5 "symphonie printanière", op. 60 (1954)
Variations sur un thème de Roland de Lassus, op. 62 (1955)
Récréation de midi, pour orchestre à cordes, op. 63 (1955)
Mouvements, suite pour cuivres, op. 66 (1956)
Symphonie n° 6, op. 67 (1957)
Symphonie pour orchestre de chambre, op. 68 (1958)
Spéléomagie, ballet pour la télévision, op. 71 (1959)
Carnaval à Ostende, suite pour orchestre, op. 72 (1959)
Presto giocoso pour orchestre, op. 76 (1961)
Concerto grosso pour 2 trompettes et orchestre, op. 77 (1961)
Concerto pour flûte et orchestre de chambre, op. 79 (1961)
Fanfare inaugurale, op. 81 (1952)
Breugel, peintre des humbles, pour orchestre, op. 82 (1963)
Symphonie n° 7, op. 84 (1964)
Concerto pour violon et orchestre n° 3, op. 86 (1965)
Concerto pour violoncelle et orchestre n° 2, op. 87 (1965)
Concerto pour piano et orchestre n° 3, op. 88 (1968)
Concerto pour clarinette, orchestre à cordes, timbales et percussion, op. 89 (1968)
Symphonie n° 8, op. 95 (1970)
2 Airs, pour orchestre, op. 96 (1971)


Musique de chambre

Quatuor à cordes n° 1, avec soprano, op. 1 (1930)
Quatuor à cordes n° 2, op. 5 (1934)
Quatuor à cordes n° 3, op. 6 (1934)
Trio pour piano, violon, violoncelle, op. 8 (1936)
Trio à cordes, op. 9 (1937)
Quatuor pour piano et cordes, op. 11 (1938)
Quatuor à cordes n° 4, op. 13 (1939)
Divertissement pour quintette à vents, op. 21 (1942)
Musiques lilliputiennes pour 4 flûtes, op. 22 (1942)
Quatuor à cordes n° 5, op. 23 (1942)
Quatuor pour 4 violoncelles, op. 24 (1942)
Quatuor à cordes n° 6, op. 32 (1945)
Variations pour violon et piano, op. 35 (1946)
Sonate pour violoncelle et piano, op. 41 (1949)
Récit et air gai pour clarinette et piano, op. 46 (1950)
Musique de salon, pour flûte, violon, alto et violoncelle, op. 49 (1951)
Bagatelles pour quatuor à cordes, op. 53 (1952)
Sonate pour violon et piano, op. 57 (1953)
Une petite musique pour Mozart, pour violon et piano, op. 64 (1956)
Sérénade pour quintette à vents, op. 65 (1956)
Improvisation et scherzando, pour violon et piano, op. 69 (1958)
Sonatine pour alto et piano, op. 70 (1959)
Pastorale variée, pour hautbois et piano, op. 75 (1960)
Récitatif et marche, pour contrebasse et piano, op. 78 (1961)
Quatuor pour bois, op. 85 (1964)
Etude pour tambour (sans op.) (1964)
Trio pour flûte, alto et violoncelle, op. 90 (1968)
Quintette pour clarinette et cordes, op. 91 (1968)
Prélude, scherzando et Marche, op. 92 (1968)
Sonatine pour clarinette et piano, op. 94 (1970)


Piano

Sonatine, op. 27 (1943)
Suite, op. 28 (1943)
Pièces, op. 61 (1955)


Œuvres vocales et chorales avec orchestre

Le Fléau, cantate pour récitant, soli, chœur et orchestre, op. 2 (1930)
Le Cantique du soleil, pour chœur et orchestre, op. 15 (1940)
L'Eléphant et le Papillon, pour chœur et orchestre, op. 17 (1941)
La Dispute des orgues, pour récitant, chœur et orchestre, op. 18 (1941)
Evasions, cantate pour soprano et orchestre, op. 25 (1942)
Saisons, cycle de mélodies pour baryton et orchestre de chambre, op. 26 (1943)
Prière pour les condamnés à mort, pour récitant et orchestre de chambre (1944)
Rubens, musique de film, op. 39 (1948)
D'un Diable de briquet, conte symphonique pour récitant, soprano, basse et orchestre, op. 45 (1950)
L'Elixir du Révérend Père Gaucher, musique pour la radio pour voix solistes et orchestre, op. 48 (1951)
"Atta Troll", opéra de chambre pour voix solistes et orchestre, livret de Heinrich Heineop. 51 (1952)
Histoires plaisantes, pour baryton et orchestre, op. 55 (1952)
Vox belgarum, pour chœur et piano (1952)
D'un monde imaginaire, pour voix moyenne et orchestre, op. 74 (1960)
Assonances, pour récitant et orchestre, op. 80 (1961)
Consonances, pour récitant et orchestre de chambre, op. 83 (1963)
Rhapsodie pour mezzo-soprano (ou contralto) et orchestre de chambre, op. 93 (1969)


Chœurs a cappella et Mélodies

Mélodies, op. 4 (1934)
Chansons, op. 36 (1947)
Complainte pour l'orgue de la nouvelle barbarie pour alto, baryton et chœur (paroles de Louis Aragon), op. 38 (1948)
Poèmes, op. 73 (1959)


Dernière édition par joachim le 2022-04-24, 13:11, édité 2 fois
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Jean

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MessageSujet: Re: Raymond CHEVREUILLE (1901-1976)   Raymond CHEVREUILLE (1901-1976) Empty2022-04-24, 10:00

j'avais raté ce "topic"...en tout cas la symphonie N° 7 dont j'ai pu écouter la moitié ...Come elle me plait beaucoup...je suis allé me renseigné sur sa bio installée par Snoopy...et suis assez étonné de son parcours et influence ou de l'évolution de ma réceptivité pour les "disciples " de Berg... Laughing
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MessageSujet: Re: Raymond CHEVREUILLE (1901-1976)   Raymond CHEVREUILLE (1901-1976) Empty2022-04-24, 12:33

Voici donc encore la symphonie n° 3 Very Happy



3 mouvements (sans indication ?)

1- ? (12.13)
2- ? (11.36)
3- ? (7.26)

Personnellement, il y a des passages qui me plaisent, d'autres nettement moins Embarassed

Bon, je continue la liste des œuvres ci-dessus...
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MessageSujet: Re: Raymond CHEVREUILLE (1901-1976)   Raymond CHEVREUILLE (1901-1976) Empty2022-04-24, 13:14

Concerto pour piano et orchestre n° 3



https://www.youtube.com/watch?v=gyuMiNsmSqQ
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