Rockwell Blake, ténor

Rockwell Blake (né le 10 janvier 1951 à Plattsburgh, New York) est un ténor américain.

Débuts
Dès la fin des années 70, il entame une carrière florissante de ténor belcantiste aux États-Unis. À cette époque, sa voix –déjà très souple- atteint sans problème le contre-mi bémol. Beverly Sills lui propose de chanter le rôle de Don Ramiro dans La Cenerentola de Gioacchino Rossini au New York City Opera. Il fait plus tard ses débuts au Metropolitan Opera, en 1981, aux côtés de Marilyn Horne dans L'italiana in Algeri.

Voix
Son timbre est souvent décrit comme laid mais sa technique laisse tout le monde pantois. Il jouit d’une étendue vocale de deux octaves et demi et se livre à toutes sortes de pyrotechnies vocales. Il affectionne particulièrement l’exercice périlleux du pianissimo. Ainsi dans l’Occasione fa il Ladro de Rossini l’entend-on ponctuer l’air par un si aigu, qu’il mène ensuite vers le pianissimo et qu’il « remonte » ensuite à pleine voix, le tout d’un seul souffle. Rockwell Blake s’amusait souvent à enchaîner plusieurs phrases musicales sans respirer, au plus grand étonnement de ses collègues.

Anecdote Donna del Lago
En 1983, Rockwell Blake est encore inconnu en Europe. Le Festival Rossini de Pesaro en est, lui aussi, à ses balbutiements. Le Festival confie au pianiste Maurizio Pollini la direction musicale de La Donna del Lago, un opéra relativement rare de Rossini. À quelques jours de la première, le ténor principal tombe malade et Rockwell Blake est appelé pour auditionner devant Maurizio Pollini et Alberto Zedda. Ceux-ci sont fous d’enthousiasme et décident sur le champ de l’engager. Seulement, sitôt cette nouvelle annoncée, le ténor souffrant se sent beaucoup mieux et les débuts européens de Rockwell Blake durent être différés.

Carrière
Dès le milieu des années 80, Rockwell Blake chante essentiellement en Europe : Scala de Milan, Teatro dell’Opera de Rome, Festival Rossini de Pesaro, Opéra de Paris, Théâtre des Champs-Elysées, Liceu de Barcelone, Grand Théâtre de Bordeaux. Il retourne au Metropolitan Opera en 1987 pour Le Barbier de Séville et en 2002 au Lyric Opera of New York pour une version de concert de Marino Faliero de Donizetti.

Fin de carrière
Ses dernières apparitions scéniques remontent à 2005. On l’entend cette année en Uberto (Donna del Lago) et en Libenskof du Viaggo à Reims à Monte-Carlo. Retiré depuis, Rockwell Blake participe à un concert en 2009 au Carnegie Hall en hommage à la carrière de Marilyn Horne.

Distinctions
Richard Tucker Award 1978
Cavaliere Ufficiale, Ordine al Merito della Repubblica Italiana 1994
Diapason d'Or de l'Anneé 1994
Honorary Degree - Doctor of Music, State University of New York
Victoire de la Musique 1997
Chevalier de l'Ordre des Arts et Lettres de la République française 2000
Grand Prix du Palmarès des Palmarès 2004

Discographie
Operas
Boieldieu - La Dame blanche (CD Angel/EMI)
Donizetti - Alina (CD Nuova Era)
Donizetti - Marin Faliero (DVD Hardy Classic)
Mozart - Mitridate Re di Ponto (DVD Euro Arts)
Rossini - Il barbiere di Siviglia, Conductor: Bruno Campanella (CD Nuova Era)
Rossini - La Donna del Lago, Conductor: Riccardo Muti (CD Philips)
Rossini - La Donna del Lago, Conductor: Riccardo Muti (DVD La Scala Collection)
Rossini - La Donna del Lago, Conductor: Claudio Scimone (CD Ponto)
Rossini - Elisabetta Regina d'Inghilterra (DVD Hardy Classic)
Recitals
Airs d'Opéras Français (CD EMI)
Encore Rossini (CD Arabesque Recordings)
The Mozart Tenor (CD Arabesque Recordings)
Rossini Melodies (CD EMI)
The Rossini Tenor (CD Arabesque)

source : wikipedia

Rockwell Blake, l'absolue technique
par Jean-Philippe Thiellay

C’était un dimanche soir, sans doute en 1986 ou 1987. Eve Ruggieri officiait, comme d’habitude et ce soir-là, elle annonça un jeune ténor américain, dont le nom sonnait comme une caricature. Rockwell, comme Rocky. Blake, comme tant d’autres. Au programme face à la caméra : un air inconnu « Cessa di più resistere », rondo final du Barbier, habituellement coupé par tous les ténors. Et pour cause… Quel choc ! Love at first sound ! Une voix que certains disent laide, métallique, stridente en tout cas…. mais une technique extraordinaire, jamais gratuite car mise au service de l’expression, qu’il s’agisse des nuances, messe di voce, poids donné au mot… Ce soir là est, pour les pays francophones en tout cas, la date de naissance d’une relation unique entre Rocky et son public. Non, décidément, il n’était pas imaginable que Rockwell Blake ne soit pas dans ce panthéon qu’est l‘encyclopédie subjective des ténors.

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Nous l'avons vu à Liège en 2003 dans 'La donna del lago' de Rossini ... la voix était déjà fort abimée mais c'était quand même un régal côté technique de chant ; un très bon souvenir en ce qui me concerne.

Un très bel opéra de Rossini d'ailleurs ! J'ai cette version avec Rockwell Blake, June Anderson, Martine Dupuy et Chris Meritt, direction Riccardo Muti (enregistrement 'live' à la Scala de Milan) - un bon enregistrement, je trouve.

Il se trouve que j'ai justement la Dame Blanche dans l'enregistrement EMI, avec Rockwell Blake dans le rôle de Georges Brown. il me semble qu'il manque un peu de "creux" dans l'air célèbre Quel plaisir d'être soldat.
Ce qui est drôle, c'est qu'à cause de son accent assez prononcé, il est remplacé dans les dialogues parlés.

Je dois dire que ce n'est certainement pas un de mes interprètes favoris mais je me suis permise de le poster parce que c'est malgré tout un grand nom du bel canto et que d'un point de vue 'technique' c'est sans doute un des meilleurs interprètes de Rossini mais sa voix est très particulière et c'est loin d'être un grand comédien !

Voici justement cet air tiré du CD, que j'ai trouvé sur Youtube :



et ainsi que dans cet autre air célèbre : Ah mes amis, quel jour de fête, dans la Fille du Régiment :