Xavier Darasse est un organiste et compositeur français né le 3 septembre 1934 à Toulouse et mort le 24 novembre 1992 à Toulouse.
Né dans une famille musicienne (sa mère était organiste), Xavier Darasse fut l'élève de Maurice Duruflé, Jean Rivier et Olivier Messiaen. En parallèle d'une carrière d'organiste concertiste, il fut professeur au Conservatoire de Toulouse puis au CNSM de Lyon, la classe d'orgue étant « délocalisée » à Toulouse. Son répertoire s'étend de la musique ancienne au répertoire contemporain.
En 1976, après un grave accident de la route, au cours duquel il perdit le bras droit (qu'on lui re-greffa avec succès sans qu'il pût pour autant récupérer sa motricité), il dut mettre fin à sa carrière de concertiste. Il se consacra dès lors à l'enseignement de l'orgue, ainsi qu'à la composition, avec entre autres Instants éclatés en 1983 pour l’Orchestre national du Capitole de Toulouse.
Il fut nommé directeur du CNSM de Paris en 1991.
Il mourut prématurément des suites d'un cancer en 1992, laissant inachevé un opéra adapté du Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde. Xavier Darasse a écouté l’orgue de façon nouvelle. Il y privilégia le souffle (continu ou interrompu), le discours articulé (l’importance du toucher et de l’articulation digitale), et les registres et couleurs (l’héritage de son professeur d’analyse, Olivier Messiaen).
Xavier Darasse a été durant sa courte carrière, l'un des organistes les plus éclectiques de sa génération, sensible autant à la musique ancienne dont il connaissait les arcanes, qu'à la musique contemporaine pour orgue dont il fut l'un des grands promoteurs. Il enregistra en effet sur l'orgue de Robert Boisseau de Notre-Dame de Royan l'un des premiers disques de musique « contemporaine » pour orgue à la toute fin des années 1960 (œuvres de Luis de Pablo et de lui-même). Très lié avec Antoine Tisné et Iannis Xenakis, il créa en Allemagne et en France la seule œuvre de ce dernier pour orgue : Gmeorrh.
joachim Admin
Nombre de messages : 27149 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Trois pièces (1961/62) Magnificat pour orgue et choeur ad libitum (1986) Suite pour l'inauguration de l'orgue français (1986) Organum I pour orgue (1970), commande du Festival de Royan 1971 Organum II pour orgue (1978), commande du CNSM de Paris Organum III pour orgue (1979), commande pour le concours d’orgue de Chartres Organum IV pour orgue et trois percussions (1981) Organum V pour orgue (1983), commande de l’État Organum VI pour orgue (1986), suite de 6 pièces courtes et faciles pour un orgue classique Organum VII pour soprano et orgue (1989), pour le festival de Saint-Bertrand-de-Comminges Organum VIII pour orgue et quintette de cuivres (1972), commande du festival de Metz, «in memoriam Jean-Pierre Guézec» Organum IX pour orgue (1991), commande de l'association François-Henri Cliquot de Poitiers Pedal-Exercitium pour orgue (1988) commande des Éditions Universal.
Il est aussi l'auteur de plusieurs Messes dont Messe des Jacobins (1974), Messe pour Montserrat (1978), Messe pour les Paroisses (1989), des Cantates (Les Rois Mages, 1964, les visions de Cassandre, 1965, Romanesque, 1980, A propos d'Orphée, 1978/84/87, Psaume XXXII, 1985), des Mélodies, choeurs a cappella, musique de chambre, Sinfonies de l'Instant (1977/1983/1989), quelques musiques de scène et un opéra inachevé : Portrait de Dorian Gray (1990/92).
Icare Admin
Nombre de messages : 17509 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Etonnant et fabuleux musicien, Xavier Darasse! La vie effectivement ne lui a pas fait de cadeaux: perte d'un bras et décédé dans la fleur de l'âge des suites d'un cancer.
Il faut également réentendre sur le légendaire Cavaillé-Coll de St Sernin à Toulouse ses interprétations de Liszt ou encore de Widor, très sobres et analytiques.
En revanche, j'ai beaucoup moins aimé (émission de France Musique sur l'orgue dans les années 1980) ses prises de position à l'encontre de Louis Vierne ou de Maurice Duruflé, qualifiés de "sirupeux" ou encore de "vieillots". Il faut dire que l'époque, très marquée par le "renouveau" baroque et assez remontée contre une certaine musique post-romantique, favorisait ce genre de propos assez répandus: phénomène de mode, peut-être, sur lequel on est heureusement revenu aujourd'hui, du moins j'espère.