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 Xavier Montsalvatge (1912-2002)

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joachim
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MessageSujet: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2011-01-03, 18:27

Xavier Montsalvatge i Bassols (né le 11 mars 1912 à Gerone et décédé le 7 mai 2002 à Barcelone) est un critique musical et compositeur espagnol d'origine catalane. Il compte parmi les plus influents représentants de la musique catalane au cours de la seconde moitié du xxe siècle.

Biographie

Xavier Montsalvatge étudie le violon et la composition composition au conservatoire de Barcelone. Ses principaux professeurs sont Lluís Maria Millet, Enric Morera, Jaume Pahissa, et Eduard Toldrà. Après la guerre civile espagnole, Xavier Montsalvatge commence son activité de critique musical, ayant intégré le journal Destino en 1942, qu’il dirigera ensuite en 1968 et en 1975. Il écrit par ailleurs pour le quotidien La Vanguardia après 1962. Il revient au conservatoire barcelonais pour y enseigner, d’abord comme chargé de cours, en 1970, puis en tant que professeur de composition, en 1978.


Œuvre

Le style de Montsalvatge connaît plusieurs étapes distinctes. À ses débuts, il est fortement influencé par le dodécaphonisme et le wagnérisme alors prédominant sur la scène musicale catalane, dont sa Sinfonía mediterránea écrite en 1949, est représentative. Dans la période suivante, c'est vers la musique des Antilles qu’il recherche son inspiration, avec Cinco canciones negras (1945) et Cuarteto indiano (1952). Ses échanges avec les compositeurs français Olivier Messiaen et Georges Auric avec lesquels il est en contact régulier, le conduisent à un changement radical de son style désormais caractérisé par une libre polytonalité dont témoigne Partida, (1958). La dernière période est marquée par les influences de l’avant-garde.
Xavier Montsalvatge explore quasiment toutes les formes musicales à travers son œuvre, d’essayant à l’opéra avec El gato con botas et Una voz en off, à la musique de chambre avec notamment Cuarteto indiano, entre lesquels ses œuvres orchestral, tel que la Desintegración morfológica de la Chaconne de Bach, le Laberinto o Sinfonía de réquiem, et la Sinfonía mediterránea qui a été primée. Sa reconnaissance internationale doit probablement à la démarche séduisante et discursive qu’il poursuit ; les Cinco canciones negras pour mezzo-soprano et orchestre, puisant dans les rhythmes et les thèmes ; parmi lesquels, l’œuvre la plus populaire est la Canción de cuna para dormir un negrito, « berceuse pour un enfant noir ». Il a également composé pour le cinéma. Ainsi en 1987, sa performance pour Dragón Rapide a été distingué du prix Goya de la meilleure musique originale.


Principales œuvres

Cinco canciones negras para soprano y orquesta (1945)
Sinfonia Mediterranea (1948)
Cuarteto indiano (1951)
Poema concertante para violin y orquesta (1951)
Concierto breva para piano y orquestra (1953)
Canciones para niños (1953)
Partita 1958 pour orchestre (1958)
Cant Espiritual para coro mixto y orquesta (1958
Sonatine pour Ivette (1962)
Babel (1967)
Cinco Invocaciones al Crucificado (1969)
Laberinto para orquesta (1970)
Serenata a Lidia de Cadaqués para flauta y piano (1970)
Sonata concertanta para violonchelo y piano (1971)
Homenaje a Manolo Hugué (1971)
Serenata a Lydia de Cadaqués (1971)
Reflexions-obertura (1975)
Concert capriccio (1975) pour harpe et orchestre
Concierto dal Albaycin para clave y orquestra (1975)
Metamorfosis de concierto para guitarra y orquesta (1980)
Fanfarria para la alegria de la paz pour orchestre (1984)
Fantasía (1985) pour harpe et guitare
Simfonia de Rèquiem para soprano y orquesta (1985)
Dialogo con Mompou, para violin, violonchelo y piano (1986)
Sortilegis (1992)
Bric a Brac (1993)
Folia Daliniana - Sinfonietta (1996) pour flûte, hautbois, clarinette, basson, orchestre à cordes et percussion.
Cinco epigrames de Manolo Hugué, para coro mixto (1998)
Sinfonietta-concerto para flauto solista, orquesta de cuerda, piccolo, arpa y un percusionista (2001)
Calidoscopi Simfònic (2001)


Opéras

El gato con botas (1946)
Una voce in off (1962)
Babel 46 (1994) (opera, 2002 premiere)


Ballet

Perlimplinada, musique en collaboration avec Frederic Mompou (pub 2002)


Musica pour cobla

Elegia a Juli Garreta (1946)
Madrigal en forma de sardana (1945)


Dernière édition par joachim le 2019-07-25, 18:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2011-01-06, 18:22


Tu m'as devancé car j'avais prévu de parler de ce compositeur de qui je connais et apprécie
plusieurs oeuvres dont deux opéras. J'y reviendrai plus tard. Merci Joachim de l'avoir fait.
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-05-29, 09:38

Icare a écrit:
Tu m'as devancé car j'avais prévu de parler de ce compositeur de qui je connais et apprécie plusieurs oeuvres dont deux opéras. J'y reviendrai plus tard. Merci Joachim de l'avoir fait.

Il m'aura quand même fallu plus de trois ans pour y revenir enfin. J'ai du mal à croire d'être resté si longtemps sans écouter une seule oeuvre de Xavier MontsalvatgeShocked  Trois ans se seraient donc écoulés avant que l'envie de réécouter ce compositeur reprenne forme. Le temps passe vite.  Xavier Montsalvatge (1912-2002) Icon_con  Je viens de redécouvrir ce matin Laberinto - Labyrinthe (1971) pour orchestre et la Folia Daliniana - Sinfonietta (1996) pour flûte, hautbois, clarinette basson, orchestre à cordes et percussion. Quelque-part, j'avais quasiment l'impression de les écouter pour la première fois, ce qui m'a permis de prendre conscience que ce disque n'avait pas quitté son étagère depuis un long moment...un trop long moment à mon goût... Toutefois, une redécouverte, c'est le renouvellement de la découverte, principalement lorsqu'elle est agréable. C'est un instant musical qui est toujours intéressant à vivre puisqu'il apporte une forme d'émotion assez unique qui a évidemment du mal à se renouveler lorsque l'on connait l'oeuvre sur le bout des doigts. C'est exactement ce qui s'est passé à l'égard de ces deux opus que ma mémoire avait sans doute enfoui trop profondément. Que ce soit dans Laberinto ou dans Folia Daliniana, j'ai été séduit par l'élégance et le style de ces musiques, par les orchestrations, la teneur dramatique de certains passages, les parties plus légères desquelles peuvent parfois transpirer une pointe d'humour ou d'ironie. Plutôt que de jouer sur la masse imposante de l'orchestre et sur une abondance de notes superflues (comme cela arrive trop souvent chez certains symphonistes "pompier" Hehe ), le compositeur alterne avec bonheur moments d'intensité et d'énergie avec d'autres moments plus poétiques et non dépourvus de fantaisie, une fantaisie que l'on peut trouver dans un agencement astucieux des timbres, l'usage qu'il fait des percussions, des combinaisons instrumentales inspirées, ci et là...La douceur et la tendresse pouvant également s'emparer d'une flûte ou hautbois solo comme c'est le cas dans la Sinfonietta. Des cordes presque "musico-cinématographiques" attendrissent, quant à elles, le second mouvement "Moderato risoluto" de Laberinto.  Xavier Montsalvatge (1912-2002) 333455 J'ignore si, à l'époque, j'avais autant apprécié ces deux oeuvres pour les avoir délaissées par la suite? Ce qui est sûr c'est qu'aujourd'hui, je les ai vraiment bien aimées!

PS: Joachim, je me suis permis de rajouter une oeuvre qui ne figurait pas au catalogue que tu présentes ci-dessus.
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-05-29, 11:20

Icare a écrit:


PS: Joachim, je me suis permis de rajouter une oeuvre qui ne figurait pas au catalogue que tu présentes ci-dessus.

Mais tu as bien fait  Mains 

Icare a écrit:
(comme cela arrive trop souvent chez certains symphonistes "pompier" Hehe )

Des noms, des noms  Xavier Montsalvatge (1912-2002) 338665 
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-05-29, 13:43

..."Pompier" est un terme peu élégant, j'en conviens. La musique que j'aime c'est plutôt celle qui allume et entretient un feu à l'intérieur de moi, pas celle qui l'éteint. Peut-être faudrait-il ouvrir un fil sur ce sujet...?  Xavier Montsalvatge (1912-2002) 231625 

Pour en revenir à Xavier Montsalvatge, j'ai réécouté les deux oeuvres qui sont en complément de Laberinto et de Folia Daliniana. Il s'agit de Sortilegis (1992) pour orchestre et Sinfonia Mediterrànea (1948). C'est une musique qui m'a moins captivé que les deux précédentes, sans doute un peu trop sage et lisse à mon goût, plus faible dans les idées musicales qu'elle propose. La Sinfonia, par exemple, semble s'inscrire dans un romantisme tardif, avec un emploi des cordes un brin mélo et confortable puisqu'il suscite un peu de nostalgie et de mélancolie, ce qui n'est pas pour me rebuter dans l'absolu. En l'écoutant, j'étais plutôt dans la perception d'un vieux cinéma imaginaire. Du coup, ce n'est ni vain ni jubilatoire, juste un tiède entre-deux qui m'a plus ou moins convenu.  I love you  Ceci étant dit, Laberinto et Folia Daliniana ont quelque chose en elles de déjà bien plus stimulant, plus captivant, pour mon oreille, me donnant davantage envie d'y revenir.  drunken
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-05-29, 22:58

Xavier Montsalvatge a composé trois opéras et, ce soir, j'ai réécouté le premier d'entre eux; Il Gato con Botas. Je crois ne l'avoir jamais autant apprécié que lors de cette nouvelle écoute. Il fait partie de ces nombreux opéras que je ne connais que par l'oreille et dont je ne peux suivre le récit puisque chanté dans une langue étrangère. Pourtant, j'ai été complètement happé par la vitalité de cette oeuvre, la qualité de ses chants, les belles envolées orchestrales, parfois proches de la fanfare. Je ne m'y suis pas ennuyé une minute. L'opéra avoisine les 65 minutes et ce fut pour moi un enchantement du début à la fin...Du lyrisme, de la vigueur, de l'intensité, du romantisme, de l'émotion, de la beauté...Que dire d'autre sinon que si, un jour, il était monté à Paris, je serais très enthousiasmé pour découvrir la partie visuelle d'une oeuvre lyrique aussi belle.  Xavier Montsalvatge (1912-2002) 333455 


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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-05-30, 15:47

Una Voce in Off est le second opéra de Xavier Montsalvatge, un opéra romantique en un acte et trois scènes pour deux personnages et voix-off. Les personnages sont ANGELA, la veuve de Claudio, interprétée par la soprano Rosa Mateu, MARIO, l'amant d'Angela, interprété par le baryton Angel Odena et VOIX DE CLAUDIO, mari décédé d'Angela interprété par le ténor Antonio Comas dans un contexte sonore particulier, toujours accompagné par un vibraphone, une harpe et un piano, comme un chant lointain, appartenant au passé et semblant provenir d'un enregistrement. L'opéra démarre sur une ouverture pour choeur et orchestre autoritaire puis majestueuse. Dès le premier morceau de la scène I, la voix-off de ténor apparaît et réapparaîtra ponctuellement dans les autres mouvements de l'oeuvre. Il y a du romantisme, de la nostalgie bien sûr, en partie évoquée par la voix du mari disparu, entonnant un chant d'une profonde mélancolie, une sorte de refrain pour tout l'opéra qui atteint des moments de très belle émotion. Je pense notamment au "Mi fai orrore" de la scène III interprété en solo et avec grande sensibilité par Rosa Mateu (Angela). Il ne m'en aurait pas fallu beaucoup plus pour sentir poindre une perle de larme sous mon oeil gauche...J'ignore pourquoi mais c'est toujours celui-là qui craque en premier, le droit étant un petit peu plus difficile à faire fondre.  Hehe  Le morceau final où l'on retrouve la voix-off, la soprano et les choeurs, est également d'une grande beauté. Touché au coeur, Je me demande déjà à quoi ressemble son troisième opéra!  Xavier Montsalvatge (1912-2002) 333455 


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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-05-31, 18:09

C'est parfois incroyable comment d'une interprétation à une autre, une oeuvre peut presque changer de physionomie ou tout au moins changer la perception que l'on en avait. C'est exactement ce qui vient de m'arriver avec la pièce orchestrale Sortilegis de Xavier Montsalvatge. Je l'avais tout récemment réécoutée par l'"Orquestra Filarmonika De Gran Canaria" sous la direction d'Adrian Leaper. Cette oeuvre, d'une durée de huit minutes, m'était apparue plutôt sympathique et plaisante, voila tout. En la réécoutant à nouveau, mais cette fois par l'"Orquestra De Cadaques" sous la direction de Gianandrea Noseda, c'est une oeuvre qui prenait soudainement davantage de mordant et de relief. Je passai de l'oeuvre sympathique et agréable à quelque chose de plus exaltant, de plus intense. En fait, il y a beaucoup d'énergie et de fraîcheur dans la musique de Xavier Montsalvatge. C'est un trait de caractère qui se vérifie également dans la Sinfonietta-concerto pour flûte et orchestre. C'est dynamique, vivifiant, tonique, expressif, presque espiègle par moments. Sans rompre avec une certaine légèreté et insolence de la flûte, si magnifiquement portée par Jaime Martin, l'intensité et la vigueur ne faiblissent aucunement, un peu à la manière d'un grand concerto baroque. Il y a de l'"hispanité" dans cette musique, du fouet! On y entendrait presque les castagnettes avec un peu d'imagination. Ce n'est pas trop le cliché que je cherche à surprendre dans cette "Sinfonietta", plutôt une énergie, une dynamique contagieuse que je voudrais mettre en évidence...A vrai dire, les castagnettes, il me semble les entendre à deux reprises dans Metamorfosis de Concierto pour guitare et orchestre; au début, dans l'introduction puis à un autre moment, très beau celui-là, lorsque une harpe assez mystérieuse s'associe à la guitare: s'ajoutent alors à cette brève chorégraphie sonore à deux, les sons vifs et brutaux de petites percussions qui me font justement penser à des castagnettes. Xavier Montsalvatge n'a certainement rien inventé de formellement nouveau, n'est pas ce qu'on appelle en langage courant un avant-gardiste. Ne fut-il pas habité par l'obsession d'une nouvelle révolution musicale. Au contraire, a-t-il été de ceux qui partirent du principe que le "langage" devait évidemment évoluer, mais qu'il n'avait pas besoin d'être forcé pour cela, d'être en rupture ou en conflit avec lui-même, c'est-à-dire avec ce qui constitue son passé et ses origines. Partait-il du principe que composer une musique tonale aujourd'hui ne signifiait absolument pas composer comme hier ou "à la manière de": le temps marquant de son sceau chaque oeuvre sérieuse lui appartenant, tonale ou pas. Toujours est-il, que l'oeuvre de Montsalvatge ne manque ni de caractère ni de modernité, que l'on ne pourrait d'aucune façon l'inscrire dans une autre époque que la sienne. Son concerto pour guitare (interprété par Pepe Romero), audacieux, virtuose et inventif, le prouve sur chaque mesure.  Xavier Montsalvatge (1912-2002) 333455


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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-05-31, 22:47

Mon voyage au pays merveilleux de Xavier Montsalvatge s'est terminé en beauté, peut-être sur mon oeuvre préférée de ce compositeur; le Concierto del Albayzin pour piano (ou clavecin) et orchestre. Tout d'abord, j'ai réécouté sa courte pièce de piano intitulée Impromptu en el Generalife sous les doigts d'Alicia de Larrocha. Je ne pourrais pas dire qu'elle m'a laissé une forte impression. Elle est venue et s'en est allée sans que ses traits ne se soient imprimés dans mon esprit. Les cuivres de son Hommage à Manolo Hugué pour soprano (Maria José Montiel) et orchestre m'ont très vite montré que j'étais déjà dans une autre oeuvre, mettant en musique et de très belle façon des poèmes de Manolo Hugué. C'est très beau et j'aime beaucoup le jeu orchestral dans cet Hommage au poète. L'oeuvre qui m'a cependant collé par-terre puis accroché aux rideaux n'est pas celle-là. C'est son Concierto del Albayzin d'une inspiration furieuse. Il s'y passe plein de trucs géniaux, et cela en chacun des trois mouvements. Cette musique a été un choc extrêmement ludique pour moi. J'ai la version avec piano interprétée par le chanceux Josep M. Colom. Je dis "chanceux" parce qu'il a eu cette aubaine plutôt rare de pouvoir jouer un concerto aussi unique en son genre, offrant au piano des possibilités sonores rarement explorées et à l'orchestre une tessiture et des combinaisons invraisemblables et jubilatoires. Pianistes, à vos claviers! Propagez cette oeuvre dans les récitals du monde entier, elle le mérite! Le plus curieux c'est que j'avais le souvenir d'un concerto plus conventionnel, assez loin de ce qui vient de se révéler à mon oreille. Aujourd'hui, je n'ai qu'un rêve en rapport à ce concerto: l'entendre désormais avec clavecin!  Xavier Montsalvatge (1912-2002) 333455


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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-06-09, 12:04

Voici le premier CD que j'écoute de Montsalvatge :

Xavier Montsalvatge (1912-2002) Chan1010

Il s'y trouve la dernière oeuvre (ou l'une des dernières, bien qu'elle soit une reprise d'un morceau inachevé de 1954) du compositeur : Calidoscopi simfonic op 61 (2001), qui est le morceau que je préfère du CD, bien que je place à égalité la belle et émouvante Simfonia de Réquiem (1985), oeuvre pour orchestre sauf tout à la fin, où dans le libera me, une soprano chante une prière pour la paix.
Pour compléter, on trouve la Partita 1958 et les Cinco canciones negras basées sur d'authentiques chansons caraïbes.

Si tous les morceaux de Montsalvatge sont de cet acabit, c'est vraiment un compositeur à connaître !


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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2014-06-09, 15:44

C'est un très bon compositeur et je suis ravi que tu sois tombé sur des oeuvres qui te plaisent. Parmi les contemporains espagnols, il fait parti de mes préférés.  Wink 
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2020-05-12, 16:55

Mon cycle du moment s'intitule "Trois portraits d'Espagne". Le premier fut consacré au plus "moderniste" des trois, Tomas Marco, un compositeur qui m'importe beaucoup, tout comme les deux qui vont lui succéder et qui sont malgré tout davantage encrés dans le "néo-classicisme". Mes portraits ne sont pas des intégrales de leurs oeuvres, juste celles que je possède d'eux ni plus ni moins. Mon second portrait est donc consacré à Xavier Montsalvatge. J'aime bien me retrouver dans l'univers musical d'un compositeur que j'aime beaucoup pendant un bon moment, le temps d'être imprégné par sa fantaisie et tout ce qui peut caractériser de près ou de loin son style, sa personnalité musicale. J'ai commencé avec son opéra El Gato con Botas, "le chat botté" en français. Je suis toujours émerveillé par la beauté de cette oeuvre, que ce soit par la musique elle-même, la qualité des chants et celle de ses interprètes:

Gato - Marisa Martins, mezzo-soprano
Molino - Antonio Comas, ténor
Princesa - Isabel Monar, soprano
Rey - Enric Martinez-Castignani, baryton
Ogro - Stefano Palatchi, basse
"Orquestra Simfonica del Gran Teatre del Liceu"
Antoni Ros Marba.

Après une musique aussi pessimiste et dramatique que Transito de Gonzalo de Olavide, je n'ai pas eu besoin de remonter jusqu'aux symphonies de Haydn pour retrouver de la gaieté, de l'entrain, de la belle mélodie et de la luminosité. Very Happy  Il y a tout ça dans El Gato con Botas et peut-être mieux encore! Montsalvatge y déploie un sens de la fantaisie et des couleurs qui, dans l'esprit, m'évoque un compositeur français, de façon assez significative, sauf que je ne suis pas sûr de qui il s'agit...peut-être Maurice Ravel, genre L'enfant et les Sortilèges ou Ma Mère l'Oye...?...C'est voluptueux, parfois il y a de belles emballées, un superbe solo de hautbois et les voix, surtout les voix, certes sur des paroles chantées en espagnol et que je ne comprends évidemment pas, mais ce n'est pas grave: l'enchantement musical est au rendez-vous et c'est l'essentiel! Je connais un autre opéra de Xavier Montsalvatge, à peu près de même durée et qui, je crois me rappeler, me plait autant. Je vais le réécouter demain.
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2020-05-12, 20:19

Le Chat botté vu par Xavier Montsalvage me semble, en effet, être une œuvre à connaître.

Merci pour la découverte, Icare



https://www.youtube.com/watch?v=iYgm-wrBP6s

Je crois qu'il s'agit du CD que tu possèdes ?
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2020-05-12, 22:55

joachim a écrit:
Le Chat botté vu par Xavier Montsalvage me semble, en effet, être une œuvre à connaître.

C'est pas mal du tout. La voix du chanteur m'est familière mais je n'arrive pas à mettre un nom dessus
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2020-05-12, 23:48

Absolument, Joachim, de toute façon, il ne doit pas exister beaucoup d'interprétations de cet opéra.

Ce soir, j'ai réécouté quatre oeuvres de Xavier Montsalvatge par l'"Orquesta Filarmonica de Gran Canaria" sous la direction d'Adrian Leaper. La première, sous le titre de Laberinto (1971) m'a surpris. Je n'irai pas jusqu'à prétendre qu'elle m'a pris au dépourvu, d'autant plus qu'elle ne m'était pas inédite au moment où je l'ai réécoutée. J'avais oublié sa modernité de ton qui surprend dès le départ, ce qui la démarque nettement dans le style de son opéra El Gato con Botas que j'ai réécouté juste avant. Il faut préciser que vingt-trois ans séparent l'opéra de Laberinto. Ce n'est pas rien et un style a largement le temps d'évoluer, voire quitter en partie la forme tonale. J'étais juste pris dans un labyrinthe de tensions et de dissonances qui saisissent l'attention à des moments précis. La tonalité n'y est pas exclue, elle peut resurgir au profit d'un moment plus romantique, comme dans le second mouvement qui s'intitule "En el encuentro de Theseo y Ariadna". Il y a bien une allusion romantique dans le titre. Le premier mouvement se nomme, en français; "Le chemin qui ne mène nulle-part". Pour le coup, le "ni queue ni tête" pourrait prendre un sens et être approprié pour décrire ce morceau: pourquoi pas...

...Je ne suis pas sûr que le chemin qui m'emmène quelque-part m'est forcément plus fascinant que celui dont l'issue demeure une énigme, comme dans un labyrinthe, même si je ne souhaite mourir congelé comme le personnage de Kubrick dans "Shining". Very Happy  Quant à ses passages entre musique atonale et tonale, entre la série des douze tons qui "inconfortent" et la touchante envolée lyrique qui réconforte, j'y ai été familiarisé depuis mon intérêt pour la musique de film, pouvant passer d'une semi-improvisation à une superbe mélodie en passant par un morceau sériel au sein d'une même B.O.. Je me suis familiarisé depuis longtemps avec la non-homogénéité d'une oeuvre, avec son polystylisme, si bien qu'il n'y a rien d'étonnant pour moi d'être autant exalté que le Minotaure par une fulgurance atonale telle que celle qui électrise le troisième mouvement, "Para la exaltacion de Minotauro" et attendri à l'extrême par la douceur irrésistible d'une clarinette, d'une flûte, un hautbois ou un basson dans Folia Daliniana (1996). Sortilegis est une pièce symphonique composée en 1992, pas forcément celle qui m'a laissé la meilleure impression,  oscillant entre passages nerveux et tonitruants et moments plus lents et tourmentés, s'accordant quand même quelques échappées lyriques et effets naturalistiques. Je me retrouve davantage dans sa très belle Sinfonia Mediterranea qui date de 1948, le même âge que Le Chat Botté. Elle fut écrite juste après la première représentation de l'opéra. Cette symphonie se découpe en quatre mouvements. Lyrique et expressive, ce sont les deux adjectifs qui me viennent à l'esprit pour décrire cette "Sinfonia Mediterranea".

https://www.youtube.com/watch?v=CWtKnNHbvw4
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Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty
MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2020-05-13, 09:22

Xavier Montsalvatge n'a composé que trois opéras; El Gato con Botas, Una Voce in Off et Babel 46 qui est le seul des trois que je n'ai encore jamais abordé, bien que je pourrais le faire puisqu'il existe en entier sur Youtube, une en version "live" et une autre en version "disque" mais avec une qualité sonore bien supérieure d'après les courts extraits que j'ai écoutés. J'espère pouvoir me procurer l'album. Je le trouve particulièrement inspiré dans ce domaine. Il a également composé une musique de ballet, Perlimplinada, en collaboration avec Frederic Mompou, un autre compositeur espagnol que j'aimerais approfondir, du moins un peu, ne connaissant que certaines pièces pour piano, par ailleurs très belles, interprétées par Guillaume de Chassy. Ce matin, j'ai réécouté le deuxième opéra de Xavier Montsalvatge, Una Voce in Off, et je pourrais réitérer à peu près le même propos qu'en 2014:

<<Una Voce in Off est le second opéra de Xavier Montsalvatge, un opéra romantique en un acte et trois scènes pour deux personnages et voix-off. Les personnages sont ANGELA, la veuve de Claudio, interprétée par la soprano Rosa Mateu, MARIO, l'amant d'Angela, interprété par le baryton Angel Odena et VOIX DE CLAUDIO, mari décédé d'Angela interprété par le ténor Antonio Comas dans un contexte sonore particulier, toujours accompagné par un vibraphone, une harpe et un piano, comme un chant lointain, appartenant au passé et semblant provenir d'un enregistrement. L'opéra démarre sur une ouverture pour choeur et orchestre autoritaire puis majestueuse. Dès le premier morceau de la scène I, la voix-off de ténor apparaît et réapparaîtra ponctuellement dans les autres mouvements de l'oeuvre. Il y a du romantisme, de la nostalgie bien sûr, en partie évoquée par la voix du mari disparu, entonnant un chant d'une profonde mélancolie, une sorte de refrain pour tout l'opéra qui atteint des moments de très belle émotion. Je pense notamment au "Mi fai orrore" de la scène III interprété en solo et avec grande sensibilité par Rosa Mateu (Angela) (...) Le morceau final où l'on retrouve la voix-off, la soprano et les choeurs, est également d'une grande beauté.>>

Alex Susanna à propos de Xavier Montsalvatge:

<<Alors qu'à l'extérieur il pleut des chats et des chiens et que le vent et les sirènes se déplacent d'un côté à l'autre sans ordre ni harmonie, dans la salle de répétition du liceu un immense orchestre et un chœur enregistrent un opéra: il est dans un coin, avec sa femme, sa tête reposant sur un bâton de marche comme si c'était un beau balustre de temps se demandant quelle que soit la tempête à l'extérieur, et écoutant ce qu'il y a de nombreuses années il a entrevu pour la première et la seule fois sur cette même scène ... partition muette au dessin aérien de la musique, pourtant, peut-être souffre-t-il plus qu'il ne jouit, le compositeur, les yeux fermés, se débattant pour reconnaître toute la force et la joie de ce qu'il était quand il l'a composé.>>
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MessageSujet: Re: Xavier Montsalvatge (1912-2002)   Xavier Montsalvatge (1912-2002) Empty2020-05-13, 20:07

Aujourd'hui, je suis revenu sur six oeuvres de Montsalvatge, cinq avec orchestre dont quatre avec solistes et une très courte pour piano seul qui est d'ailleurs interprétée par Alicia de Larrocha que j'aurai le plaisir de retrouver sur deux concertos de Maurice Ravel. Mais j'écarte cette petite pièce pour piano bien sympathique de Montsalvatge parce qu'elle ne correspond pas à ce qui motive ce commentaire. J'ai déjà évoqué les cinq autres oeuvres plus en amont sur ce topic et je pourrais écrire quasiment la même chose à la virgule près. Ces oeuvres sont:

Sortilegis pour orchestre dans une interprétation que je trouve supérieure à celle que j'ai écoutée hier ("Orquesta Filarmonica de Gran Canaria" sous la direction d'Adrian Leaper). Cette fois, je l'ai réécoutée par l'"Orquestra de Cadaqués" sous la baguette de Gianandrea Noseda.
Sinfonietta-Concerto pour flûte et orchestre - Jaime Martin, soliste.
Metamorfosi de Concert pour guitare et orchestre - Pepe Romero, soliste.
Hommage a Manolo Hugué°° pour soprano et orchestre - Maria José Montiel, soprano.
Concierto del Albayzin pour clavecin ou piano et orchestre - Josep M. Colom, piano.

J'ai adoré terminer mon "portrait" sur ce compositeur par ces oeuvres-là en particulier, surtout par le Concierto del Albayzin que je ne suis pas loin de considérer comme mon oeuvre préférée de Xavier Montsalvatge...encore que j'aime beaucoup ses deux opéras El Gato con Botas et Una Voce in Off, mais bon...Je suis toujours sous le coup de l'émotion... Ce qui me frappe et crée une sorte de "lien" entre ces cinq oeuvres, et cela malgré leur singularité propre, c'est l'usage des percussions, surtout des petites percussions, je ne parle pas des grosses caisses: les touches de célesta ou de carillon dans Sortilegis, des sonorités beaucoup moins cristallines dans Sinfonietta-Concerto, plutôt boisées et arrondies, stimulant les papillonnements d'une flûte très bien mise en valeur, des percussions qui peuvent évoquer les castagnettes avec des interventions d'un xylophone autour de la guitare dans Metamorfosi de Concert, vives et électrisantes, ravissant toute l'attention sur elles dans Hommage a Manolo Hugué et particulièrement originales et grisantes, pouvant, par moments, presque voler la vedette au piano dans Concierto del Albayzin.

°°Manolo Hugué, de son nom complet Manuel Martínez i Hugué, est un sculpteur, peintre, graveur et dessinateur espagnol d'origine catalane. Il naquit à Barcelone le 29 avril 1872 et mourut le 17 novembre 1945 à Caldes de Montbui.
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