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 Lili Marleen, le parcours d'une chanson.

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Icare
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Icare

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MessageSujet: Lili Marleen, le parcours d'une chanson.   Lili Marleen, le parcours d'une chanson. Empty2013-01-25, 09:40

(Wikipédia)

Lili Marleen est une chanson d'amour allemande dont les paroles sont inspirées du poème écrit en 1915 par le romancier Hans Leip, alors mobilisé. Dans sa version originale, elle a d'abord été interprétée par la chanteuse Lale Andersen en 1938. Les versions les plus populaires ont été chantées en allemand ou en anglais par Marlène Dietrich.

Le poème:

Le romancier et jeune soldat allemand de la Garde impériale Hans Leip a écrit Lied eines jungen Wachpostens (en français « Chanson d'une jeune sentinelle ») à Berlin pendant la Première Guerre mondiale, avant son départ pour le front russe en avril 1915. Leip était amoureux de deux jeunes filles : Lili, nièce de sa logeuse, et Marleen, infirmière, qu'il a unies en une seule. Consigné à la caserne pour de nombreuses indisciplines, il déprime alors qu'il fait les cent pas en tant que sentinelle. Il écrit alors sur son lit de camp les trois premières strophes sur cet amour fugitif (il dessine en même temps une portée musicale sur son manuscrit) avant d'être envoyé sur le Front de l'Est. Selon une autre version de la genèse du poème, Hans Leip était amoureux de Lilly Freud (1888-1970), fille de Marie Freud, la sœur de Sigmund Freud. Hans Leip a admis avoir connu Lilly Freud qui, en 1917, a épousé l'acteur et metteur en scène Arnold Marlé. Après ce mariage, Leip aurait composé un poème sur « Lilly Marlé », devenu « Lili Marleen ». Lilly Freud-Marlé disait elle-même être la "Lili Marleen" de la chanson, ce qui se raconte encore dans sa famille. Rosa Sala Rose, qui a produit en 2008 la meilleure étude synthétique sur cette chanson, a longuement examiné cette hypothèse pour conclure, documents à l'appui, qu'elle n'était pas fondée.

La chanson - d'abord un échec

Quand, en 1937, la chanteuse réaliste allemande Lale Andersen découvre le poème de Hans Leip qu'il vient de publier dans un recueil de poésie (l'ayant complété des deux strophes qui évoquent la mort du jeune soldat), elle demande à son ancien amant le compositeur Rudolf Zink de le mettre en musique, et interprète la chanson la même année dans des petits cabarets de Berlin et de Münich. En 1938, elle demande également au compositeur Norbert Schultze, avec lequel elle avait eu une aventure sans lendemain en 1932, de mettre lui aussi ce poème en musique, ce qu'il fait en lui redonnant une chanson qu'il avait utilisée deux ans plus tôt comme indicatif sonore musical d'une publicité radiophonique pour le dentifrice Chlorodont . Elle chante alternativement les deux versions dans les cabarets mais c'est cette dernière version, à la mélodie plus martiale que la version romantique de Rudolf Zink, qui est enregistrée en août 1939 pour le premier label allemand Electrola et qui s'imposera pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette chanson nostalgique, jugée par la critique « terne et sans rythme », est un échec commercial avant la guerre (seulement 700 exemplaires du disque vendus).

Un succès inespéré en Allemagne nazie

En 1941, l'Allemagne est en pleine guerre sur plusieurs fronts et changeant brusquement de statut cette chanson d'amour va devenir un chant de guerre. Son succès est lancé le 18 août 1941 lorsque le lieutenant Heinz-Karl Reitgen, directeur de la radio militaire allemande de Belgrade, programme, faute de mieux, ce disque au rebut car les bombardiers anglais ont détruit son entrepôt de disques. Les soldats de la Wehrmacht éloignés de leur foyers et de leurs amies envoient des dédicaces à une émission populaire de cette radio qui fait de la chanson son indicatif. Ce succès fut même tel que l'on s'en inquiéta au NSDAP. Selon Norbert Schultze, Joseph Goebbels disait que cette chanson "sentait la danse macabre". En quelques mois, la chanson fut traduite en 43 langues. Goebbels tente d'abord de faire détruire la matrice du disque, puis interdit son interprétation. Mais la chanson a trois protecteurs principaux : le maréchal Erwin Rommel qui incite les radios à la programmer (jusqu'à 35 fois par jour), Emma Göring, seconde épouse d'Hermann Göring et ancienne chanteuse d'opéra, Max Schmeling, boxeur idole des nazis dont le biographe n'est autre que Hans Leip. Goebbels ne parvint pas à faire appliquer cette décision. Mais il tient sa « revanche » lorsqu’il édite une nouvelle version de la chanson : elle est transformée de chant d'amour en marche militaire que les Einsatzgruppen diffusent pendant leurs assassinats…

Lili devient un succès mondial. Grâce à la radio militaire allemande de Belgrade, cette chanson — ou du moins son air — franchit la Méditerranée et fut entendue et adoptée par les soldats alliés combattant en Tripolitaine. Ainsi, en 1941, l'émission dédiée aux dédicaces entraîne quotidiennement le cessez-le-feu entre les troupes anglaises et allemandes à Tobrouk lorsque la chanson est diffusée dans les haut-parleurs, chaque soir à 22 heures, après les combats. Pour les belligérants et les civils des deux camps, elle devient l'hymne de la Seconde Guerre mondiale, adopté et chanté en allemand jusqu'au printemps 1944. En 1942 on vend 160 000 exemplaires du disque et, en l'espace de six mois, la chanson est adaptée dans 48 langues. Le principal argument de vente n'est plus l'amour et la nostalgie (cependant toujours présents) mais la liberté. En effet, ce disque interdit par Goebbels devient, de fait, le symbole de la liberté couronnant la victoire des Alliés, la chute de l'Axe et la Libération. Les paroles françaises, dues à Henri Lemarchand, furent écrites à la fin de 1941 à la demande de Suzy Solidor, qui créa la version française dans son cabaret « La Vie parisienne » en janvier 1942.

Troisième détournement, la version anglaise : devant ce succès, l'armée britannique se vit contrainte de faire produire une version anglaise en mai 1943 (après que Goebbels a fait enregistrer Lale Andersen la chanson adaptée en anglais afin de démoraliser les Alliés), dont les interprétations jazzy par Anne Shelton et Vera Lynn connurent un succès fulgurant. Cependant, les soldats alliés en attribuèrent à tort la paternité à la seule « Marlène » qu'ils connaissaient, la chanteuse antinazie Marlène Dietrich. Si bien qu'à la fin de la guerre, celle-ci finit elle aussi par capituler pour donner à son tour une version langoureuse en anglais, en faisant un hymne à la Libération.

À la suite de l'immense succès de la version US interprétée en swing par les Andrew Sisters et le big band (grand orchestre) de Glenn Miller, les Américains profitent de la Libération pour récupérer les droits de la chanson et envoyer Marlène Dietrich effectuer des tournées pour le théâtre aux armées, auprès des soldats en Corée et en Indochine. Chanson subversive de résistance, car transcendant les clivages, elle est interdite dans plusieurs pays totalitaires (RDA, Yougoslavie de Josip Broz Tito) et devient l'hymne anti-nucléaire pendant la Guerre froide. En 2005, pour la commémoration du 60e anniversaire du Débarquement, la chanteuse Patricia Kaas devait la chanter en Mondovision, mais les Polonais posèrent un veto sur le choix de cette chanson la veille de l'évènement, en raison de l'épisode des Einsatzgruppen, lui préférant l'Hymne à l'amour. Pour l'écrivain John Steinbeck, Lili Marleen était « la plus belle chanson d’amour de tous les temps ».

Chantée par Suzy Solidor - paroles en Français:

« Devant la caserne
Quand le jour s'enfuit,
La vieille lanterne
Soudain s'allume et luit.
C'est dans ce coin-là que le soir
On s'attendait, remplis d'espoir
Tous deux, Lily Marlène. (bis)
Et dans la nuit sombre
Nos corps enlacés
Ne faisaient qu'une ombre
Lorsque je t'embrassais.
Nous échangions ingénûment
Joue contre joue bien des serments
Tous deux, Lily Marlène. (bis)
Le temps passe vite
Lorsque l'on est deux !
Hélas on se quitte
Voici le couvre-feu…
Te souviens-tu de nos regrets
Lorsqu'il fallait nous séparer ?
Dis-moi, Lily Marlène ? (bis)
La vieille lanterne
S'allume toujours
Devant la caserne
Lorsque finit le jour
Mais tout me paraît étranger
Aurais-je donc beaucoup changé ?
Dis-moi, Lily Marlène. (bis)
Cette tendre histoire
De nos chers vingt ans
Chante en ma mémoire
Malgré les jours, les ans.
Il me semble entendre ton pas
Et je te serre entre mes bras
Lily… Lily Marlène. (bis) »


Dernière édition par Icare le 2013-01-25, 13:04, édité 6 fois
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Icare
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MessageSujet: Re: Lili Marleen, le parcours d'une chanson.   Lili Marleen, le parcours d'une chanson. Empty2013-01-25, 09:48


J'aime beaucoup cette chanson et comme j'adore aussi son histoire, j'ai trouvé opportun de vous la faire partager.





Et, ci-dessous, la version que je préfère:

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Snoopy
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Snoopy

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MessageSujet: Re: Lili Marleen, le parcours d'une chanson.   Lili Marleen, le parcours d'une chanson. Empty2013-01-25, 13:06

Je pensais que cela avait un rapport avec "Lady Marlène" de Balavoine Embarassed
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Icare
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MessageSujet: Re: Lili Marleen, le parcours d'une chanson.   Lili Marleen, le parcours d'une chanson. Empty2013-01-25, 13:17


Non pas du tout. Outre la chanson en elle-même, quel parcours et quelle histoire!
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Mado-Melo

Mado-Melo

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MessageSujet: Lili Marleen   Lili Marleen, le parcours d'une chanson. Empty2013-01-25, 17:33

Merci ICARE pour avoir mis l'histoire de la chanson "Lili Marlenn" .
C'est une chanson que j'aime beaucoup car elle me rappelle mon enfance.
Je ne sais pas si tu as vu cette émission ( sur Arte je crois) il y a un mois à peux près qui nous en racontait la naissance.
J'aime beaucoup la version chanté par Lale Andersen et je trouve aussi la version chanté par Hanna Schygulla très belle.
Mais pour moi " celle" de mon enfance c'est celle chanté par Marlène Diétrich.

Lili Marleen, le parcours d'une chanson. 13150 Lili Marleen, le parcours d'une chanson. 185465 Lili Marleen, le parcours d'une chanson. 13150 MERCI
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Icare
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MessageSujet: Re: Lili Marleen, le parcours d'une chanson.   Lili Marleen, le parcours d'une chanson. Empty2013-01-25, 17:54

Je n'ai malheureusement pas vu cette émission sur Arte. Peut-être la rediffusera-t-elle. Je ne peux pas dire, pour ma part, que j'aime cette chanson parce qu'elle rappelle mon enfance, je suis sans doute trop jeune pour que ce soit le cas quoique mon amour de la musique débuta sur des succès d'Edith Piaf qui ne correspondaient pas non plus à ma génération ni à ce que des adolescents de mon âge pouvaient écouter à ce moment-là. J'ai découvert et aimé cette chanson sur le tard, dans la version "Hanna Schygulla", lorsque je parcourus le magnifique coffret réunissant les partitions de PEER RABEN pour le cinéma de FASSBINDER. C'est peut-être la raison pour laquelle elle demeure ma version préférée encore aujourd'hui. En tout cas, même si je ne comprends rien à l'Allemand, c'est dans cette langue que je la préfère. Je n'aime pas trop la version française de Suzy Solidor.
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joachim
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joachim

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MessageSujet: Re: Lili Marleen, le parcours d'une chanson.   Lili Marleen, le parcours d'une chanson. Empty2013-01-25, 19:10

Lili Marleen, oui, c'est pas mal, mais je n'en étais pas fou Wink

Par contre, Edith Piaf me met toujours larme à l'oeil...
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