Eric Tanguy (né en 1968)

Eric Tanguy né à Caen le 27 janvier 1968

« Compositeur de l’année aux «Victoires de la Musique Classique 2008» (et 2004), Éric Tanguy a bénéficié de la haute estime de Mstislav Rostropovitch : en 2001, il a créé son Deuxième concerto pour violoncelle aux Flâneries Musicales de Reims (commande d'Hervé Corre de Valmalète) puis l’a repris, en 2002, à Boston et au Carnegie Hall de New York avec Seiji Ozawa et le Boston Symphony Orchestra. En 2004, son monodrame pour récitant et orchestre, Sénèque, dernier jour, a été créé à Paris par le comédien Michel Blanc et l’Orchestre de Bretagne. »

Source : *

Liens à consulter:

Site officiel du compositeur:

*http://www.eric-tanguy.com/

Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Tanguy

Discographie et extraits sonores:

Discographie et extraits sonores

Fnac

Musique de Chambre

Commentaire sur son Quatuor à cordes (1993)

Une écriture très chouette pour le peu que je connais, sinon désolé mais je préfère me faire discret ici, visiblement je ne suis plus en odeur de sainteté...

Ca n'a rien à voir...

Je viens d'associer au sein d'une seule écoute deux oeuvres certes très différentes l'une de l'autre mais parfaitement encrées dans une écriture et un style très contemporains, généralement qualifiés de "modernes". Il s'agit d'abord du New York Concerto - Triple concerto pour saxophone, violoncelle, piano et orchestre de Christian Lauba et Intrada pour orchestre d'Eric Tanguy. J'ai déjà écrit ici tout le bien que je pense de la musique de Lauba, et plus principalement de son Triple Concerto, son premier mouvement plutôt mystérieux, clair-obscur, ses passages plus animés, plus corrosifs, ses ambiances un peu "jazz-urbain" par le jeu compact et dramatique des trois solistes...C'est une autre intensité dramatique qui illumine la pièce orchestrale de Tanguy. Intrada se découpe en trois mouvements, le premier s'intitulant "Intense", le second "Très mystérieux" et le dernier "Vif". Chacun de ces morceaux est d'ailleurs très caractéristique du titre qu'il porte. Le premier mouvement est d'une grande intensité dramatique. Les réfractaires du genre dissonant le trouveront certainement clinquant et pénible...Clinquant, humm!...peut-être un peu mais tellement grisant, si efficace dans sa manière de communiquer toute l'énergie qui en jaillit...Le second mouvement propose une très belle écriture pour l'orchestre, irrésistiblement imbibé de mystère et de beauté. Le troisième mouvement est effectivement très vif et insolent.    

Jusqu'à présent, entre l'écoute du Concerto pour violon et celle du Concerto pour flûte d'Eric Tanguy, je nourrissais une préférence pour le second, c'est-à-dire celui pour flûte. Ce soir, je ne saurais dire lequel je préfère. Celui pour violon m'a un peu mieux captivé que les fois précédentes et celui pour flûte un peu moins. Quelque chose me manque dans ces deux concertos pour qu'ils me comblent davantage. J'aime bien leur dynamique et ne peux pas dire que je me suis ennuyé en les écoutant, mais, quelque-part, je les trouve trop tonitruants, sans grand relief, d'un atonalisme peu transcendé. Je n'ai pas été vraiment envoûté ni charmé par le jeu des solistes, ni par la flûte dans le second concerto ni par le violon dans le premier. Deux oeuvres contemporaines un peu ternes à mon goût qui, dans le domaine concertant, ne me semblent pas sortir du lot. Pas mal mais sans plus.   

Eric Tangy est la personne à droite, sur la photo ; il félicite la soliste et le chef qui ont interprété, avec l'orchestre philarmonique de Namur, sa dernière création De l'au-delà

Nous avons assisté à cette création ce dimanche de décembre 2022.
Ma connaissance de l'écriture contemporaine n'est pas suffisante pour analyser autrement que de dire : cela m'a plu.  Icare pourrait certainement en dire beaucoup plus !
Ce n'est pas une musique dissonante, au contraire, c'est assez doux, même dans le chant où seules quelques notes hautes et projetées se font entendre ça et là.
Par contre, c'est assez "profond" et "noir" mais le thème l'est aussi ... je ne sais pas si toute son oeuvre a cet aspect sombre ou si c'est à cette occasion seulement.

Biographie du compositeur selon le programme :

Né à Caen en 1968, Eric Tangy est à ce jour l'un des compositeurs français de sa génération les plus joués et diffusés à travers le monde.  Elu compositeur de l'année par les Victoires de la Musique en 2004 et 2008, Eric Tanguy a suivi l'enseignement d'Horatiu Radelescu, puis celui d'Ivo Malec, de Gérard Grisey et Betsy Jolas au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
Son catalogue compte une centaine d'œuvres, du solo jusqu'aux concertos, pièces vocales et symphoniques qui figurent au répertoire des interprètes majeurs.  En 2002, Eric Tanguy est nommé professeur de composition au conservatoire Paul Dukas au XIIème arrondissement de Paris.  Sa réputation de compositeur et de professeur lui vaut d'être invité régulièrement à donner des master-classes et conférences à travers le monde.
Un grand nombre d'œuvres d'Eric Tanguy ont été enregistrées par les labels discographiques Decca, Erato, Naïve, Brilliant Classics et Genuin.

https://www.youtube.com/watch?v=83QsyIpT--o
Je retrouve la même écriture qu'hier ...profonde, sombre mais très harmonieuse.

son site : https://erictanguy.wordpress.com/a-propos/

De l'au-delà, oeuvre créée en décembre 2022 à Mons et Namur.

Extrait du livret :

L'oeuvre, écrite en 2020-2021 et est une commande de mon ami du compositeur, Gilles Fontaine.
La partition, pour soprano et orchestre à cordes, repose sur un poème du philosophe Michel Onfray avec qui j'entretiens depuis trois décennies, une grande complicité qui nous a amené à plusieurs collaborations fructueuses. Le texte est extrait de son recueil "La cavalière de Pégase" paru en 2018 aux éditions Galilée. Il s'agit du tombeau pour Marie-Claude Ruel, qui fut la compagne du philosophe pendant 37 années. D'un point de vue musical, la pièce se déploie dans une atmosphère élégiaque, telle une déploration, à travers un mouvement unique ; d'un seul tenant. Elle est toutefois articulée en sections distinctes qui suivent la dramaturgie. Si la partition s'inscrit dans la continuité esthétique de mes recherches modales et des gammes spécifiques utilisées, j'ai tenté de donner à cette œuvre une dimension "Handélienne" dans la recherche d'une clarté mélodique et formelle et dont la beauté fascinante de certains airs du compositeur me bouleverse.

De l'au-delà, pour soprano et orchestre



https://www.youtube.com/watch?v=9r50tbQoK_Q

Aurélie Moreels, soprano

Vahan Mardirossian, direction

Orchestre Royal de Chambre de Wallonie