Gösta Nystroem (1890-1966)

Né à Silvberg en Suède, Gösta Nystroem (1890-1966) est à la fois compositeur et peintre. Fils d’un proviseur qui fut aussi organiste, botaniste et peintre amateur, Nystroem est formé par celui-ci au piano, à l’orgue et à la composition. Refusé au Conservatoire de Stockholm, il part étudier la musique et la peinture à Copenhague. De 1920 à 1932, il vit à Paris où il prend des leçons de Vincent d’Indy puis revient en Suède comme critique musical. Complètement fasciné par la mer, il voyage pour peindre en Méditerranée et en Bretagne. Il produit surtout des œuvres orchestrales d’inspiration impressionniste et des mélodies.

Source : http://www.lamediatheque.be

C'est tout ce que j'ai trouvé en français

Il va de soi que Nystroem, qui est une sorte de Debussy suèdois ne plaira pas à Snoopy

Je viens d'écouter son poème symphonique Is havet, "la mer arctique", c'est une musique nettement impressioniste.

Il a composé 6 symphonies, qui ont toutes un nom :

1 Sinfonia breve
2 Sinfonia espressiva
3 Sinfonia del mare
4 Sinfonia shakespeareana
5 Sinfonia seria
6 Sinfonia tramontana

des concertos pour violon, piano, alto "hommage à la France", violoncelle, des Suites, les poèmes symphoniques Is havet et Babels torn, 2 quatuors à cordes, des mélodies...

Gösta Nystroem (octobre 13, 1890 - août 9, 1966) était un compositeur suédois.

Nystroem, à l'origine Nyström, a vécu à Silvberg, une paroisse de la province de Dalarna, mais a passé la majeure partie de son enfance à Österhaninge près de Stockholm, alors un petit village mais de nos jours une zone suburbaine. Il était compositeur et peintre (un des premiers cubistes suédois), mais vers trente ans, il a par la suite décidé de se concentrer sur la musique. Il a étudié à Stockholm, à Copenhague, et à Paris. Parmi ses professeurs à Paris étaient Vincent d'Indy et Leonid Sabaneyev. Après avoir habité en France, la plupart du temps à Paris, pendant plusieurs années, il s'est déplacé à Gothenburg sur la côte occidentale suédoise dans les années 30, où il a également travaillé en tant que critique de musique. Dans les années 50 il a été à Särö, un village plutôt riche à environ vingt kilomètres du sud de Gothenburg, où il acheté une maison qui a à l'origine a appartenu à la famille de sa première épouse, Gladys Heyman, avec laquelle il s'est marié en 1921 en France. Elle est morte en 1946. En 1950 Nystroem se remarie avec Helen Lyon, qui, comme Gladys Heyman, est venu d'une famille de Gothenburg de classe aristocratique. Nystroem lui-même n'était pas un homme riche, bien que bien vu dans la haute société.

En Suède, Nystroem a été considéré comme un moderniste dans les années 30 mais aujourd'hui, sa musique est modérément moderne. Elle est influencée par la musique française de la période de ses études, mais a toujours une tonalité nordique et romantique, et la plupart du temps mélancolique ou dérangée.

Les travaux les plus appréciés de Nystroem sont ses romances. Nystroem a composé six symphonies. Parmi ces dernieres, l'espressiva de Sinfonia (1935-37) et le Sinfonia del mare (1947-48) sont considérés comme les meilleures. L'espressiva de Sinfonia se développe par un premier mouvement lent marqué par les cordes et le timpani. Dans les deuxièmes et troisième mouvements, des groupes d'instruments à vent et la percussion sont ajoutés, et seulement la finale est marquée pour le plein orchestre. La symphonie del mare, est écrit dans un mouvement continu, décrivant différents modes inspirés par la mer. On pourrait dire que c'est son travail le plus populaire qui éclipse ses autres travaux.

Catalogue des oeuvres :

Orchestre

Rondo capriccioso pour violon et orchestre (1917, rév 1924)
Is havet (La Mer arctique), poème symphonique (1924)
Babels torn (La Tour de Babel), poème symphonique (1925)
Concerto pour orchestre à cordes n° 1 (1929)
Sinfonia breve (symphonie n° 1 (1930)
Sinfonia espressiva (symphonie n° 2) (1932/35)
Konungen (Le Roi), musique de scène, et suite théâtrale n° 1 (1933)
The Tempest, musique de scène d'après Shakespeare, et suite théâtrale n° 2, avec choeur de femmes (1934)
Bödeln (Le Bourreau), musique de scène, et suite théatrale n° 3 (1935)
The Merchant of Venice d'après Shakespeare, musique de scène, et suite théâtrale n° 4 (1936)
Un petit intermezzo, pour cor anglais et orchestre à cordes (1937)
Concerto pour alto et orchestre "Hommage à la France" (1940)
Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre (1940/52)
Ouverture symphonique (1945)
Sinfonia del mare (symphonie n° 3) avec soprano (1947)
Palettskrap, suite pour petit orchestre (1950)
Sinfonia shakespeariana (symphonie n° 4) (1952)
Ungersvennen och de sex princessorna (Le jeune homme et les six princesses), ballet (1952)
In memoriam Szymanowski, Partita pour flûte, harpe et cordes (1953)
Concerto pour violon et orchestre (1954)
Concerto pour orchestre à cordes n° 2 (1955)
Concerto ricercante pour piano, cordes, percussion, harpe et célesta (1959)
Sinfonia seria (symphonie n° 5) (1963)
Sinfonia di lontano (1963) ??
Sinfonia tramontana (symphonie n° 6) (1965)


Musique de chambre


Valse marine, op 12 (1920)
Rondo capriccioso pour violon et piano (1927)
Quatuor à cordes n° 1 1956)
Quatuor à cordes n° 2 (1961)
Pièces pour piano (dont Regrets, 6 pièces, 1923 et Prélude pastoral, 1958)
Mélodies (dont Sur le récif, 1948 - Ame et Paysage, 3 poèmes de Ebba Lindqvist, 1950 - Midsummer Dream, d'après Martinson, 1958)


Musique vocale

Havets visa (Chants au bord de la mer), 5 mélodies pour voix et orchestre (1942)
Tre kärlekvisor (Trois chants d'amour), pour contralto ou ténor et orchestre (1942)
De Blinda (L'Aveugle), drame radiophonique (1949)
3 Havsvisioner (Visions de la mer), pour choeur a cappella (1956)
Tva Golfiner pour soprano et choeur mixte (poèmes de Claes Claeson, 1966))
Herr Arnes penningar (Le trésor de Mr Arnes), opéra radiophonique (1959)
Sommarmusik (Musique d'été), pour soprano et orchestre de chambre (1964)

Ces derniers temps, je me suis laissé tenter par un cd regroupant deux symphonies de Gösta Nystroem; Sinfonia Breve, composée entre 1929 et 1931 et Sinfonia del Mare, composée, quant à elle, entre 1947 et 1948. Je n'ai pas grand chose à dire pour l'instant sur ces oeuvres puisque je ne les ai pas encore écoutées. Je ne connaissais jusqu'ici ce compositeur que de nom, probablement pour avoir lu son nom sur ce forum. Ce qui a motivé cet achat, pour être franc, c'est à la fois un prix très clément et la curiosité en rapport à un nom qui me disait quelque chose, auxquels se rajoute un zeste d'intuition. Il est indiqué que la Sinfonia del Mare emploie une voix de mezzo-soprano, en l'occurrence, celle de Malena Ernman. J'envisage d'instinct une musique contemplative et impressionniste mais peut-être s'agira-t-il d'une approche symphonique différente de ce à quoi je m'attends. J'aime beaucoup ces moments de suspens où je me situe face à l'inconnu, où je me mets à imaginer la musique qui n'est pas encore apparue à mes oreilles, au risque parfois d'être déçu. Cela fait partie du jeu et de mon caractère de mélomane aventurier.   

Point intéressant à relever en rapport à ses symphonies:

Gösta Nystroem choisit de ne pas numéroter ses six symphonies. Il est facile de voir une continuité entre elles des points de vue technique de composition et atmosphère. Les noms que Nystroem leur a donnés au lieu d'un simple numérotage - "breve", "expressiva" ou "seria" - ne communiquent pas de contenu à programme ni de message: ils indiquent à peine un niveau d'atmosphère dans des termes très généraux. Ils fonctionnent mieux comme indication de conduite devant la composition de musique symphonique abstraite et n'apportent pas beaucoup d'aide à la compréhension de la particularité des oeuvres. Il existe cependant des explications. D'une part, un éventuel numérotage des symphonies aurait longtemps porté à confusion: en 1943 encore, Nystroem comptait toujours sur une symphonie de jeunesse au sous-titre "Min barndom - Mon enfance" qu'il disait retravailler. D'autre part, il devint clair plus tard que cette symphonie, comme plusieurs autres oeuvres de jeunesse de Nystroem, n'existait plus. "Sinfonia breve" put ainsi être déterminée comme la première symphonie chronologique du compositeur suédois et les autres s'alignent ensuite. Gösta Nystroem confirma discrètement cet ordre en 1952, quand il regretta le titre de "Sinfonia Shakspereana" et renomma sa plus récente pièce "Symphonie n°4". Tomas Block 2011.

Joachim, outre son poème symphonique La mer arctique, qu'as-tu écouté d'autre de ce compositeur?

Icare a écrit:

Joachim, outre son poème symphonique La mer arctique, qu'as-tu écouté d'autre de ce compositeur?

J'ai écouté 5 des 6 symphonies (manque la 3ème, sinfonia del mare), le concerto pour alto, la sinfonia concertante pour violoncelle et orchestre, ainsi que le cycle de mélodies "Chants de la mer" pour soprano et orchestre.

Pas une seule de ces oeuvres ne m'a déplu, forcément, elle sont tonales    Mais il y a bien 3 ans que j'ai écouté ces morceaux, il faudrait que je réécoute pour plus de précision.

édit : En recherchant sur youtube, j'ai justement trouvé cette sinfonia del mare (les autres aussi d'ailleurs). Comme ça je pourrait dire que j'ai écouté toutes les symphonies de Nystroem...



re-édit : je suis en train de l'écouter, et je confirme ce que je disais plus haut, que l'influence impressionniste est forte chez ce compositeur. Cette symphonie est une sorte d'étude la mer, avec d'abord le calme des flots (1er mouvement, lento), puis l'indispensable tempête au deuxième mouvement (allegro), suivi d'un nouveau calme au troisième mouvement (lento), où intervient la mezzo soprano qui, je suppose, décrit la beauté mais aussi le danger de la mer (je n'ai évidemment pas le poème). Le quatrième mouvement, le plus long (17 minutes) est un nouvel allegro d'allure martiale, peut-être basé sur une bataille navale, car on a l'impression d'un combat... La fin est une sorte d'hymne, peut-être un hymne à la paix ?

Le livret de ton CD donne sûrement des précisions ?

Sur mon CD, la Sinfonia del Mare est en cinq mouvements; Lento-7'04" /Allegro-4'50"/lento-9'27"/Allegro-9'17"/ Tempo Allegro-6'06"...Dans la version "Youtube", ils ont donc fusionné les deux derniers mouvements en un seul.

Voici pour toi, Joachim, une petite partie de l'histoire de cette Sinfonia del Mare:

<<Même si le voyage en bateau vers l'Italie et le séjour attendu à Capri furent stimulants, ils se révélèrent moins idylliques que Nystroem les avait imaginés - la crampe attendue devant la feuille de musique fut sérieuse mais un excès de rhumatisme  s'y ajouta pendant l'hiver et, par moments, Nystroem pouvait à peine tenir une plume. Au cours du voyage de retour - sans symphonie terminée à montrer comme résultat de ses peines - Nystroem attrapa une pneumonie qui le garda plusieurs semaines à l'hôpital à Copenhague. Au grand soulagement du compositeur, la partition fut entièrement terminée peu avant Noël 1948. Sinfonia del Mare - c'est ainsi que Nystroem baptisa sa nouvelle oeuvre - s'inspire de la mer et est un peu une personnification de la philosophie du compositeur qui est imprégnée de son profond amour de la mer et de la nature maritime - mais il ne s'agit pas d'une représentation ou d'une description de la mer. Il peut être important de souligner ce détail surtout que les qualités de l'oeuvre comprises comme des traits d'une peinture marine revenaient souvent dans les critiques exubérantes après sa création en 1949. Par conséquent, on a vu dans d'autres caractéristiques de Nystroem - dont le point d'orgue initial de la mélodie "ondulante" qui le suit, qu'on a compris comme l'horizon et une houle calme - des portraits de la mer même s'ils se trouvent ailleurs que dans Sinfonia del Mare! >>

Ayant désormais écouté la Sinfonia Breve et la Sinfonia del Mare, je peux dire que c'est effectivement de la belle musique mais, heureusement quand même qu'il y a le magnifique Lento avec soprano qui apporte le surplus d'émotion attendu et que j'ai déjà très envie de réécouter. Sans cette partie-là, ça n'aurait pas été une très grande découverte pour moi, juste du beau symphonique parmi d'autres.

Merci pour les précisions, Icare    En somme, il ne faut pas chercher de canevas comme je l'imaginais. A tout hasard, tu n'aurais pas le texte de la soprano sur ton CD ?

Si! En suédois et en anglais. Tu veux que je recopie celle en anglais?

Icare a écrit:

Si! En suédois et en anglais. Tu veux que je recopie celle en anglais?

Seulement si ce n'est pas trop long, je sais que ce n'est pas marrant de copier, en plus si c'est en anglais... Après je traduirai pas Google traduction. Mais sinon ne t'en fais pas, c'est seulement par curiosité.

La partie soprano de la Sinfonia del Mare - second "Lento", troisième mouvement - poème Det Enda d'Ebba Lindqvist:

Traduction anglaise du poème:

The one Thing (Det Enda)

As one flees from the loved one,
Tired of being consumed, of renewing oneself again and again,
I have fled from the sea.

But soon the time comes, when i must return there,
To sit by the sea and know,
That it is the one thing on earth.
And as in the end all life is in vain
That is lived in lonelines without the loved one,
I know,
That thes sunny days in the forest
And the birdsong that i listen to,
I will forsake in an instant, for a breath
Of the wind from sea.

Despite the life that i struggle and beg for.
It is to this that I truly aspired:
To shed all that springs from my own desire
And sink and expire like a wawe in the sea.
Thus do I long for this rest
Like lovers long for love.
Like a garment, strange and borrowed,
Would I lay down the life I've lived
And find my way home on the paths of the sea.

How, at once, did life get so small?
I lean out into the night:
From the bowl and space
We both drink
The same heavy brew
Of extinction.

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Voilà mon petit cadeau pour Joachim.  

Merci, cher ami   

Et voici la traduction d'après Google


La seule chose (Det Enda)

Comme on fuit l'être aimé,
Fatigué d'être consumé, de se renouveler encore et encore,
J'ai fui de la mer.

Mais dès le moment venu, quand je dois y retourner,
Pour m'asseoir près de la mer et savoir,
Que c'est la seule chose sur terre.
Et comme à la fin de toute vie en vain
Qui est vécue dans la solitude sans l'être aimé,
Je sais,
Que ces jours ensoleillés dans la forêt
Et le chant des oiseaux que j'écoute,
Je vais les abandonner en un instant, pour un souffle
Du vent de la mer.

Malgré la vie je me bats et prie pour elle.
C'est à cela que j'ai vraiment aspiré:
Pour faire tout ce qui vient de mon propre désir
Naître et expirer comme une vague dans la mer.
Ainsi puis-je languir de ce repos
Comme les amateurs aspirent à l'amour.
Comme un vêtement, étrange et emprunté,
Aurais-je fixer la vie que j'ai vécu
Et retrouver mon chemin sur les chemins de la mer.

Comment, à la fois, vivre et obtenir si peu?
Je me penche dans la nuit:
Du globe à l'espace
Nous buvons tous deux
La même infusion lourde
D'extinction.

Très beau n'est-ce pas? Et la magnifique musique qui porte ce poème aussi, meilleur passage de la symphonie selon moi...  

Pour démarrer mon nouveau cycle "Océamer", rien ne me parut plus approprié que la Sinfonia del Mare du compositeur suédois Gösta Nystroem, déjà parce que ça faisait un petit bout de temps que je ne l'avais pas réécoutée. J'en ai bien évidemment profité pour réécouter la Sinfonia Breve qui est couplée avec et de laquelle émane une belle énergie communicative. J'aime beaucoup l'ambiance de la Sinfonia del Mare qui, je ne sais pas pourquoi, m'évoque Arthur Honegger sous certains aspects, ce qui n'est pas anecdotique car Honegger fait partie de mes compositeurs préférés. Je ne focalise plus uniquement sur la partie chantée, avec la mezzo-soprano Malena Erman, même si, quelque-part, elle en est le point culminant: j'entends par point culminant pas le moment le plus virtuose ou tempétueux, mais celui qui est le plus beau et émouvant à mes oreilles. Désormais, cette symphonie me transporte sur toute sa longueur, autant par ses tumultes que par ses accalmies, autant par ses décharges orchestrales que par ses passages les plus épurés où certains instruments s'autorisent quelques solos, souvent attendrissants. En plus, elle s'achève sur un thème mélodique qui m'interpelle aussitôt. C'est cette partie-là qui me fait penser à Honegger, pas à une oeuvre en particulier ni un air similaire, une ambiance, quelque-chose comme ça. Avec Stormen / The Tempest - Prelude (1934) pour orchestre avec choeurs, on imagine bien une tempête en pleine mer avec ses vagues déchaînées qui se transforment en mâchoires géantes prêtes à broyer tous les navires qui passeraient sous ses crocs acérés.

 https://www.youtube.com/watch?v=Bq-FKP-8ZV0