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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2013-12-29, 19:12
Je suis quand même triste ce soir car je viens d'apprendre la mort d'un compositeur que j'aimais beaucoup, aussi bien pour sa musique de film que pour sa musique de concert. Wojciech Kilar était un homme affable, passionné, avec une tête de savant fou, que j'ai eu la chance de rencontrer une fois, lors d'un concert parisien, et avec lequel j'ai pu échanger quelques mots. Merveilleux souvenir gravé à jamais dans ma mémoire!
Wojciech Kilar vient de s'éteindre suite à une longue maladie, il avait 81 ans.
Adieu Maestro!
https://www.youtube.com/watch?v=Jib3hNKgQ1E
joachim Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2013-12-30, 11:22
C'est toujours très triste d'apprendre la mort d'un compositeur. Et d'autant plus que personne n'en a parlé dans les médias, comme si ça n'avait aucune importance...
Très jolie musique que ce Roi et l'Oiseau. Un film qui, dans sa première version de "la Bergère et le Ramoneur", années 1950, me rappelle bien des souvenirs de jeunesse (mais je ne sais pas si c'est Kilar ou un autre qui en avait composé la musique).
joachim Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2014-05-01, 12:02
Icare a écrit:
Je vais bientôt aller m'endormir alors que la Missa pro pace de Wojciech Kilar me berce déjà de tous les concepts qui caractérisent son style et auxquels je suis profondément sensible...le Gloria dans toute la dynamique scandée chère au compositeur, le magnifique Sanctus emporté par la voix hypnotique de la soprano Zofia Kilanowicz et l'Agnus dei, ample et apaisant.
Je reviens à ce post d' Icare, car (pour une fois ) je suis d'accord avec toi. J'aime en particulier l'Agnus Dei, comme tu dis, fort justement, très apaisant.
Son Exodus est magnifique. Mais la prise de son du choeur n'est pas fameuse, dommage...
https://www.youtube.com/watch?v=r04OPLjIwno
laudec
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2014-09-12, 09:26
Grâce à vos indications, je viens de découvrir ce compositeur tellement innovant et vivant, j' . Musique tellement ample et spacieuse et en même temps insistante, touchant les blessures, j'en suis bouleversée
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2014-12-16, 21:30
C'est effectivement un très beau "Kilar".
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2015-08-10, 16:19
Icare a écrit:
Je vais bientôt aller m'endormir alors que la Missa pro pace de Wojciech Kilar me berce déjà de tous les concepts qui caractérisent son style et auxquels je suis profondément sensible...le Gloria dans toute la dynamique scandée chère au compositeur, le magnifique Sanctus emporté par la voix hypnotique de la soprano Zofia Kilanowicz et l'Agnus dei, ample et apaisant.
Ayant réécouté la Missa pro pace de Wojciech Kilar pas plus tard qu'hier soir, je pourrais volontiers faire la même observation et souligner les mêmes passages. J'aurais toutefois pu compléter mon propos par un petit bémol. Cette Messe qui dépasse les 67 minutes est quand même un peu longue dans la mesure où il y a quelques passages qui ne me fascinent pas vraiment, me laissent en eau tiède, sans compter la voix du ténor Charles Daniels qui m'a gêné un peu à un moment donné, lors d'un solo assez long. Je trouve que c'est une voix qui râcle un peu trop à mon goût. A côté de cela, les passages que je trouve magnifiques sont réellement magnifiques.
joachim Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2016-07-29, 20:20
Un très beau Kilar (c'est peut-être celui que tu possèdes, Icare ?)
Avec ce très beau concerto pour piano, assez répétitif, (mais du bon répétitif), et dont la musique s'affermit au fur et à mesure du déroulement du mouvement (le premier) pour revenir au calme. Je suis enthousiasmé, ceci d'autant plus que le deuxième mouvement (corale) est lui aussi très attachant. J'aime un peu moins la toccata finale, je ne saurait dire pourquoi au juste - peut-être qu'elle est trop contrastée par rapport aux deux premiers mouvements ?
Bogurodzica (Mère de Dieu), fantaisie pour choeur et orchestre, d'une facture plus "moderne", est basée sur une prière célèbre en Pologne, et qu'affectionnait, parait-il, le pape Jean-Paul II;
Siwa Mgla (Brume grise), poème symphonique vocal pour baryton et orchestre, avec ses cuivres et timbales, est impressionnant.
Koscielec 1909 est un poème symphonique, un hommage au compositeur Mieczyyslaw Karlowicz qui est mort emporté par une avalanche dans les montagnes Tatras (au mont Koscielec) à l'âge de 32 ans. Très beau lui aussi.
Voici le concerto pour piano dans une autre interprétation
https://www.youtube.com/watch?v=9FhliSj34kA
On trouve ici Bogurodzica plus Exodus et Angelus
https://www.youtube.com/watch?v=OKyJj9MFEpA
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2016-07-29, 20:59
Je possède ces oeuvres mais sous d'autres labels. Il y a longtemps que je n'ai pas réécouté sa musique, que ce soit la classique ou celle pour le cinéma à l'exception de La neuvième porte, fabuleuse partition composée pour le film de Roman Polanski.
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2018-04-20, 16:56
joachim a écrit:
J'ai écouté sa September symphonie, qui fait un peu penser à la symphonie des lamentations de Gorecki. Pas aussi bien, quand même, mais très écoutable
Le terrorisme amène le chaos et la désolation et lorsqu'il nous frappe de plein fouet, il ne nous reste plus qu'à pleurer nos morts. Ayant été un proche témoin de l'un d'entre eux, début des années 80 - Tati/Montparnasse - protégé par une cabine téléphonique - les cris de douleur et les gémissements des blessés sont toujours inscrits en moi. Les morts, eux, étaient presque muets; je dis "presque muets" parce que leur sang était leur cri. Donc je n'ai aucun mal à ressentir la terreur et le chaos dans n'importe lequel des attentats qui se sont hélas produits à Paris ou ailleurs. La September Symphony (2003) de Wojciech Kilar se rapporte au plus spectaculaire et meurtrier d'entre eux, celui du 11 septembre 2001 qui ébranla les Etats-Unis et figea d'effroi le monde entier. A l'écoute de cette symphonie, on sent que Kilar n'a pas souhaité trop appuyer la carte de la douleur ni du pathos. Elle n'exprime pas l'horreur non plus. Plutôt sobre et solennelle, elle conduit à la retenue et au recueillement. Excepté un second mouvement qui tranche dans le vif par des cordes acérées, la musique prend vraiment le temps d'évoluer et d'aboutir vers une forme de prière qui s'adresse à la lumière, peut-être à la lumière des anges ou à la lumière des bougies que l'on voudrait aussi hautes que les deux tours. Je ne peux pas dire que la symphonie-hommage de Kilar m'ait bouleversé d'emblée, que l'émotion fut immédiate et violente. Non, elle a pris du temps pour introduire en moi le sens de ses notes, de son rythme et de ses couleurs. Sans tonitruance ni trop d'emphase, sans le moindre pathos, elle m'a montré l'illusion d'un monde meilleur ou plus exactement d'un monde qui pourrait être meilleur.
joachim Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2019-12-05, 19:14
Sa symphonie n° 5, Advent, est d'actualité (L'Avent), composée pour solistes chœur et orchestre, elle fait aussi un peu penser à Gorecki. Une belle symphonie contemporaine
Vidéo désactivée.
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2020-04-21, 21:24
La September Symphony (2003) de Wojciech Kilar est une oeuvre qui me touche de plus en plus. Je ne pense pas qu'elle me touche autant par rapport à ce que j'ai pu vivre une trentaine d'années plus tôt, même si le souvenir de l'horreur et d'une souffrance intense chez les autres ont pu, d'une certaine façon, forger en moi un goût plus ou moins prononcé pour la tragédie, parfois dans sa forme la plus dissonante, et la mélancolie. Cette symphonie me plait d'abord pour des raisons purement musicales et non pour les morts auxquels elle tente de rendre un poignant hommage. Elle se compose de quatre mouvements, "Largo/Allegro/Largo/Moderato". Les deux largos sont les mouvements les plus longs, dépassant largement les douze minutes de musique chacun. L'introduction un peu cuivrée du premier largo ne me stimule pas beaucoup et ça a toujours été le cas, Heureusement, plus le largo progresse, évolue, s'approprie de nouveaux timbres, plus j'adhère. Voilà donc une oeuvre qui commence sur quelques mesures tièdes et s'achève de façon exquise, comme si les morts étaient devenus des anges. C'est peut-être plus lors de l'écoute du second largo que j'ai eu cette impression de délivrance, de libération, d'une lumière salvatrice enveloppant des âmes meurtries...c'est-à-dire que le largo, dans sa première partie, a l'allure d'un grand lamento portant les peines à bout de cordes alors que celles-ci finissent par s'éclaircir dans une prière plus légère et libérée de toutes souffrances. Entre les deux largos, il y a l'impressionnant "Allegro" transcendé par des scansions frénétiques et des couleurs orchestrales qui caractérisent à merveille la personnalité musicale du compositeur polonais. Contrairement à Gunther Schuller, la musique de Wojciech Kilar ne m'est pas seulement une "jouissance" intellectuelle, mais aussi viscérale.
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2021-10-02, 20:42
J'ai réécouté aujourd'hui deux oeuvres religieuses de Wojciech Kilar, une assez conséquente de 52 minutes environ qui s'intitule Magnificat (pour voix solistes, choeur et orchestre - 2006) et une courte pièce de trois minutes et demi intitulée Victoria pour choeur mixte et orchestre (1983).
Autopsie du Magnificat: __Magnificat pour choeur __Magnificat anima mea Dominum - soprano: Izabella Klosinska __Ouia respexit humilitatem - soprano & choeur __Ouia fecit mihi magna - soprano, basse & choeur __Fecit potentiam - choeur __Esurientes implevit bonis - soprano, ténor & basse: Tomasz Krzysica & Piotr Nowacki __Suscepit Israel - soprano, ténor, basse & choeur. J'y retrouve tous les éléments que j'aime dans la musique de Wojciech Kilar, ces fameuses scansions qui m'ont toujours évoqué une forme d'ascension, ce goût appuyé pour la répétition mais qui demeure assez éloignée de la "méthode Glass". C'est plus ample et harmoniquement plus riche à mon oreille. Il y a chez lui ce sens du beau et cette façon de l'imposer avec insistance. Puis il y a cette valorisation de la voix qu'il porte très haut, de l'étendre ou plutôt de l'élever par à-coup, toujours cette idée d'ascension, de continuelle ascension et de me sentir ainsi en altitude parmi les montagnes, non loin des cieux. Avec la musique religieuse de Kilar, j'ai toujours cette impression fort plaisante de monter vers les cieux par des élans vocaux et orchestraux de forte intensité. Bien sûr, les accalmies sont également d'apaisants oasis, nécessaires au cheminement de l'émotion musicale qui, elle aussi, a ces irrégularités d'un paysage montagneux. C'est toujours très personnel d'imaginer des montagnes et des ascensions en écoutant une création musicale car n'importe quel autre mélomane peut y voir n'importe quoi d'autre ou même n'y voir rien du tout. Cette "puissance mystique" que je ressens dans son oeuvre de concert, je la ressens aussi fortement dans certaines de ses musiques de films: Dracula, Le Roi des Derniers Jours ou encore La Neuvième Porte même si sur ce film la musique prend par moments la forme d'une messe satanique. Le Magnificat est au contraire une musique pleine de lumière et de foi en Dieu. La courte pièce qui suit et qui s'articule à partir d'un "Benitus", est une bénédiction pour mes oreilles, une véritable ascension vers Dieu pour un final vertigineux.
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2021-10-07, 13:48
Je suis heureux de replonger dans l'oeuvre de Wojciech Kilar car si j'ai toujours réécouté une de ses musiques de temps à l'autre, ce fut depuis longtemps de façon un peu trop disparate pour un compositeur qui m'avait autant fasciné durant les années 1990. A cette époque, je l'écoutais souvent, au point même que chacune de ses oeuvres que je possédais en disque, qu'il s'agisse d'une pièce de concert ou d'une musique de film, ne semblait plus me livrer le moindre secret, j'avais l'impression (sans doute un peu biaisée) de les connaître par-coeur. D'autre-part, en proie à une curiosité insatiable, je volai vers d'autres horizons musicaux et, bien évidemment, vers d'autres compositeurs dont certains me fascinèrent tout autant. Seuls deux noms revinrent régulièrement dans mon lecteur, mais Wojciech Kilar est plutôt de ceux que j'abandonne temporairement...toujours temporairement..., sachant que j'y reviendrai un jour ou l'autre de manière plus assidue, disons par période. Voilà, il fait partie de ces personnalités musicales sur lesquelles je reviens assidûment par période. C'est un peu l'objectif de mon cycle actuel. J'ai donc réécouté entre hier et aujourd'hui quatre oeuvres de Kilar: __Koscielec 1909 pour grand orchestre - 1976 __Concerto pour piano et orchestre - 1997 __Bogurodzica pour orchestre - 1975 __Exodus pour orchestre, percussions et choeur - 1981 Sous la direction d'Antoni Wit J'avais déjà évoqué ce sentiment d'ascension dans la musique de Wojciech Kilar. Ce sentiment est particulièrement présent dans Koscielec 1909, ce qui, en même temps, si on tient compte de la source d'inspiration de cette oeuvre, est plus qu'approprié:
Rien d'étonnant à ce que Wojciech Kilar puisse être inspiré par une montagne, celle-ci symbolisant en partie son style si reconnaissable. Ce sentiment d'ascension permanente, je le ressens certes moins dans son Concerto pour piano, mais beaucoup dans Exodus. J'ai l'impression d'être poussé par une grande énergie, plus puissante encore que celle dégagée par le Boléro de Ravel, et de gravir une montagne, une montagne très haute qui domine le monde et les hommes. C'est un magnifique sentiment, un sentiment aussi intense que la musique de Kilar, de celle qui s'articule autour d'une cellule mélodique plutôt simple et qui enfle dans une architecture sonore de plus en plus riche et insistante. Il y a toujours des épisodes d'accalmie ou d'apaisement, de fausses diversions, mais c'est pour mieux rebondir sur la même ligne mélodique avec plus d'ampleur et d'insistance encore. Un sommet d'émotion est le seul que j'atteins réellement et c'est finalement la seule chose que j'espère lorsque j'écoute la musique du maître polonais. Je me rends compte qu'elle me fascine autant aujourd'hui que dans les années 1990.
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2021-10-08, 08:10
J'ai réécouté plusieurs oeuvres de Wojciech Kilar, la première d'entre elles, Requiem Père Kolbe, est interprétée par l'Orchestre Philharmonique National de Pologne sous la direction de Kazimierz Kord et les quatre autres, Choralvorspiel, Orawa, Koscielec 1909 et Krzesany, sont interprétées par l'Orchestre de la Radio et Télévision Polonaise de Katowice sous la direction d'Antoni Wit. Je ne me suis pas remis Koscielec 1909 que j'avais déjà réécouté tout récemment dans une autre interprétation. Le matériel thématique du Requiem Père Kolbe provient de la musique que Kilar composa pour le film de Krzysztof Zanussi; Une vie pour une vie qui retrace l'histoire et le sacrifice de Maximilien Kolbe:
Maximilien Kolbe (Rajmund Kolbe à l'état civil), né le 8 janvier 1894 à Zduńska Wola et mort (assassiné) le 14 août 1941 à Auschwitz, est un frère franciscain conventuel polonais, prêtre, fondateur de la Mission de l'Immaculée. Arrêté par la Gestapo, il est détenu dans le camp de concentration d'Auschwitz, où il s’offre de mourir à la place d'un père de famille, Franciszek Gajowniczek. Les nazis le font exécuter au moyen d’une injection de phénol. Canonisé en 1982 par le pape Jean-Paul II, il est vénéré dans l'Église catholique sous le nom de « saint Maximilien Kolbe » et liturgiquement commémoré le 14 août.Wikipédia.
Il s'agit d'un très beau requiem instrumental en hommage au prêtre porté par des cordes magnifiques et solennelles dans la souffrance et l'humanité qu'elles portent en elles. Je pense que lors de cette nouvelle écoute j'ai manifesté, émotionnellement parlant, une préférence pour Choralvorspiel, une pièce profondément mystique et céleste, elle aussi, malgré le caractère religieux que l'on peut légitimement lui accorder, est purement instrumentale: ha, ces cordes qui me transportent dans les hauteurs d'un monde aérien et si apaisant! Toujours ce sentiment d'ascension que je ressens et qui m'enivre, que ce soit par des musiques aussi lentes et propices au recueillement que par des pièces beaucoup plus mouvementées telles que l'énergique et obsessionnel Orawa et le très versatile et tout aussi extraverti Krzesany. Résonne encore à l'intérieur de mon crâne cette danse conclusive frénétique, une apothéose comme je les aime parfois: un jaillissement de vie!
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2021-10-09, 20:53
joachim a écrit:
Icare a écrit:
Je vais bientôt aller m'endormir alors que la Missa pro pace de Wojciech Kilar me berce déjà de tous les concepts qui caractérisent son style et auxquels je suis profondément sensible...le Gloria dans toute la dynamique scandée chère au compositeur, le magnifique Sanctus emporté par la voix hypnotique de la soprano Zofia Kilanowicz et l'Agnus dei, ample et apaisant.
Je reviens à ce post d' Icare, car (pour une fois ) je suis d'accord avec toi. J'aime en particulier l'Agnus Dei, comme tu dis, fort justement, très apaisant.
"L'ensemble de la pièce se termine par le mouvement le plus long (20 minutes) - Agnus Dei - au cours duquel la musique se déroule au tempo grave et engage tous les interprètes. Les solistes chantent souvent en canon, de sorte que la diversité est principalement introduite par l'orchestration variée, une fois exposant les cordes ou les percussions, l'autre fois - la harpe ou le piano. La dynamique de "Agnus Dei" est en constante évolution jusqu'à atteindre son apogée en fff. Mais le véritable point culminant tombe sur la dernière partie, dans laquelle le chœur expose des paroles : "dona nobis pacem", le vers le plus important de la messe appelée "Missa pro pace - Messe pour la paix". <> a déclaré Wojciech Kilar."
Propos de Ewa Kofin (extrait).
Toujours le même ressenti, des moments magnifiques, ceux que j'ai déjà mentionnés plus haut, et d'autres moments qui me passionnent un peu moins....J'aime aussi beaucoup le caractère tourmenté des cordes au début et la fin de la Messe. Je ne peux pas dire que j'y ressens de la sérénité, c'est autre chose de légèrement plus sombre et dramatique, de légèrement plus mahlérien.
Icare Admin
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Sujet: Re: Wojciech KILAR (1932-2013) 2021-10-15, 08:31
September Symphony par le "Warsaw Philharmonic Symphony Orchestra" sous la direction d'Antoni Wit:
<<A l'écoute de cette symphonie, on sent que Wojciech Kilar n'a pas souhaité trop appuyer la carte de la douleur ni du pathos. Elle n'exprime pas l'horreur non plus. Plutôt sobre et solennelle, elle conduit à la retenue et au recueillement. Excepté un second mouvement qui tranche dans le vif par des cordes acérées, la musique prend vraiment le temps d'évoluer et d'aboutir vers une forme de prière qui s'adresse à la lumière, peut-être à la lumière des anges ou à la lumière des bougies que l'on voudrait aussi hautes que les deux tours. Je ne peux pas dire que la symphonie-hommage de Kilar m'ait bouleversé d'emblée, que l'émotion fut immédiate et violente. Non, elle a pris du temps pour introduire en moi le sens de ses notes, de son rythme et de ses couleurs. Sans tonitruance ni trop d'emphase, sans le moindre pathos, elle m'a montré l'illusion d'un monde meilleur ou plus exactement d'un monde qui pourrait être meilleur.>>
C'est par cette oeuvre que j'ai souhaité achever mon cycle autour de Wojciech kilar: "Le K Kilar". Ce fut l'occasion aussi de réécouter d'autres compositeurs dont le nom commence par K, comme Giya Kancheli ou encore Milko Kelemen. D'ailleurs, Kilar faisait partie de ces créateurs qui me passionnent et dont il me fallait réécouter beaucoup d'oeuvres que j'ai à ma disposition et avais un peu délaissées ces dernières années. Ce fut un plaisir de revivre des émotions anciennes, de les retrouver intactes, de constater que sa musique me touche toujours autant, qu'elle soit purement symphonique, concertante ou de caractère fortement religieux, ou qu'il s'agisse d'une musique de film.